Le plus bel exemple : les FTV !
Dans le PADD (projet d'aménagement et de développement durable), accompagnant le PLUi, nos élus ont ciblé les friches à traiter en priorité. Ils ne peuvent pas le renier !
Comme on peut le lire, sont surtout concernés les maires de Villé et de Steige, les deux vice-présidents de la comcom, celui de Steige étant même président de la commission "industrie". Mais intéressons-nous surtout aux anciennes Filatures & Tissages de Villé (FTV), à l'abandon depuis 2002 dans des conditions assez douteuses.
Les derniers 28 salariés de l'entreprise SATIG (qui avait remplacé les FTV) ont été licenciés avec effet du 31 mars 2002 ! Le directeur avait pris comme argument les évènements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis qui auraient entraîné une chute des ventes à l'exportation vers les Etats-Unis ! L'usine FTV devenait ainsi définitivement une friche, et en est encore une aujourd'hui ! Pourtant des solutions de reprise d'activité avaient été proposées. Mais il semble qu'elles n'aient intéressé ni les responsables économiques ni les politiques, malgré les démarches entreprises jusqu'au ministère de l'industrie. Pourtant plusieurs entreprises étaient intéressées dès 2001, telles la société ZARKA.
Un peu plus tard, une entreprise de traitement de matières plastiques, avec 20 créations d'emplois à la clé, nous échappait à son tour. Question sans réponse : La comcom, qui a la compétence "artisanat et industrie" a-t-elle seulement été informée par le maire de Villé de ces dossiers ?
Une dépollution ratée !
J'étais intervenu à l'époque auprès du ministre de l'Industrie Christian Pierret qui m'avait donné des indications pour régler le problème de la friche FTV.
En tant que président de la commission Industrie de la municipalité, j'ai appelé à la visite de friches reconverties et à la rencontre d'élus ayant obtenu des résultats dans ce domaine. L'une des plus belles réussites que nous avons pu visiter a été à Fraize où la friche textile a laissé la place à une usine de fabrication de meubles. Le député-maire Claude Jacquot, vers lequel nous avait orienté le ministre de l'industrie Christian Pierret, a même expliqué dans le détail le processus administratif permettant la dépollution du site et la revente sans aucune casse financière pour la commune. Mais à Villé, des blocages divers sont intervenus.
La procédure était pourtant simple :
- prise en charge par la collectivité de la dépollution dans le cadre du Contrat de Plan Etat/Région 2007 - 2013, comme l'avait d'ailleurs souhaité à l'unanimité le conseil municipal de Villé, en date du 25 avril 2006. Il fallait obtenir l'inscription du chantier. Au niveau de l'Etat l'affaire semblait acquise, il n'en était hélas pas de même du côté de la Région. Où le courage politique a-t-il manqué ? Je laisse chacun juge. Voici mon intervention au conseil municipal à ce sujet :
"L'Etat et le Conseil Régional viennent de mettre en place les premières directives concernant le prochain Contrat de Plan Etat/Région (devenu maintenant le Contrat de Projet) pour la durée 2007 - 2013 ! Ce contrat sera finalisé dans le premier trimestre 2007, mais s'élabore dès maintenant ! Dans le Contrat de Plan 2000 - 2006, le Val de Villé a brillé par son absence, alors que la vallée voisine de Ste-Marie-aux-Mines obtenait son "parc minier". Les documents d'élaboration proposent : des actions d'accompagnement des mutations économiques dans les bassins d'activités lourdement affectés, des actions de rénovation urbaine et de développement dans les massifs de montagne. Comme en Lorraine, il est temps dans ce cadre d'obtenir de l'Etat et de la Région l'inscription de l'achat, de la dépollution de la friche des FTV (Filatures et Textiles de Villé) et de sa réaffectation ! Avec une prise en charge de 50 % par l'Etat et 50 % par la Région, qu'attendons-nous ? Et pourquoi n'interpellerions-nous pas les principaux acteurs du contrat de plan (Adrien Zeller et Philippe Richert) qui viennent à Villé le 13 mai prochain pour l'inauguration du sentier multiactivités ? Je demande au conseil municipal de donner son accord pour défendre ce dossier en commission de la communauté des communes."
Le courage politique du maire ne l'avait pas poussé à inscrire cette intervention au PV du conseil ! Les FTV sont toujours en friche ! Dont acte.
Belle réussite, Monsieur le Maire ? Et une crédibilité bien entamée pour un acteur important du PLUi ? Quant aux spéculateurs sur les friches industrielles, va-t-on leur laisser la main encore longtemps ? Actuellement, les FTV en friches sont la propriété de la Sélestadienne de Participations, sise au 36 route de Colmar à Sélestat, une holding dirigée par Mme Deborah Simon-Bigart.
Pour rappel, la friche devient propriété de la "La Sélestadienne de Participations", le 23 octobre 2003. L'actionnaire principal est alors Madame Alice Bigart (Sélestat), les autres actionnaires étant Mr. Philippe Baly (Schirmeck), Mr. Jean-Paul Jost (Lalaye), Mme Claude Preiss (Colmar). L'administrateur est Mr. Jacques Simon-Bigart (fils de Mme Alice Bigart). Cette société est spécialisée dans le rachat des friches industrielles et la gestion de biens immobiliers à travers toute l'Alsace, et souvent on parle de Jacques Simon-Bigart comme du "Bernard Tapie alsacien".
La Sélestadienne de Participations avait deux projets : un projet de réfection industrielle des anciennes F.T.V. et un projet hôtelier envisagé par un autre actionnaire que la SA Sélestadienne, dont Mr. Simon-Bigart refuse de donner le nom. Le projet industriel comprend : la remise en état des anciens locaux et location à des artisans par lots. Construction de bureaux. Quant au projet hôtelier, il se compose d'un centre touristique "populaire au niveau du prix", 15 chambres "3 étoiles", 90 chambres (50 studios et 40 pièces/cuisine). Construction d'une salle des fêtes et d'une maison pour le troisième âge, et un centre commercial (magasin de souvenirs, MacDonald, etc...). Une vraie gestion à l'américaine... restée vaine ! Trop pharaonique pour être vrai.
La commune aurait dû s'engager sur les points suivants : vente d'un terrain communal à cette société (entre la caserne des pompiers et l'usine), modification du P.O.S. pour la partie hôtelière, déplacement du Giessen, chemin à aménager entre les FTV et l'aire de loisirs de la Comcom, aménagement d'un giratoire à l'entrée des FTV à la hauteur des routes de Breitenau et de Bassemberg. Rien que ça ! Voilà qui ne sera réalisé ni dans le cadre du POS, ni très certainement du prochain PLUi. Le côté pharaonique laissait la place à un côté plus spéculatif.
Alors, la dépollution du site ? ça reste tout aussi hypothétique.
Bientôt : PLUi, où passent les pistes cyclables des fonds de vallée ?