Le 11 septembre 2004 à 8h15, ce ne sont pas des terroristes kamikazes d'Al-Kaïda qui ont foncé sur la poste de Villé à bord d'un Boeing, mais bien une bande de voyous qui y a réalisé un hold-up. Présent dans la bousculade j'étais tombé et j'ai été blessé. M'étant constitué de ce fait partie civile, il est intéressant de savoir où en est l'affaire aujourd'hui :
1) Le 24 novembre 2004, la bande de malfrats, originaire de la proche Déodatie, composée a priori de 6 membres, a été arrêtée après une longue liste de vols à main armée. Caractéristique : leurs méfaits sont toujours perpétrés le samedi matin, dans un périmètre qui a comme épicentre Saint-Dié. Il s'avère qu'il s'agit d'un "commando" dont le "vétéran" sortait de prison après avoir été condamné le 11 septembre 1990 (encore cette date de malheur) pour meurtre à 20 ans de prison.
2) L'affaire va être renvoyée devant la Cour d'Assises. Ce qui m'étonne le plus dans les documents envoyés régulièrement aux nombreuses parties civiles : seuls deux membres du gang sont encore en prison ! Les autres sont en liberté sous contrôle judiciaire ! Parmi les "libérés", on retrouve notamment celui qui à Villé aurait usé de la gâchette, au risque de tuer une guichetière, qui n'a eu la vie sauve que grâce au blindage de la vitre de séparation, sans lequel "elle aurait pris la balle entre les deux yeux" (selon les aveux du braqueur) ! Je n'ai pas à juger les motifs de ces libérations conditionnelles, mais quand même...je m'interroge.
3) En liberté, les "voyous" ont comme contrainte de ne pas se rencontrer, ni d'approcher leurs victimes. Est-ce la raison pour laquelle l'un d'eux a été placé au Centre Educatif Renforcé au Hohwald (Kreuzweg) à moins de 10 minutes en voiture du lieu de son forfait ? c'est-à-dire à proximité des résidences des victimes du hold-up. Voilà qui ne va pas m'inciter à me risquer à aller prendre mon petit-déjeûner à la proche villa Mathis. Plus sérieusement, l'administration judiciaire connaît-elle la géographie ? A moins qu'il ne s'agisse du résultat de la mise en place de directives de Pascal Clément, ministre de la justice, et de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur ? Voudrait-on "nettoyer au karcher" les victimes, on ne s'y prendrait pas autrement.