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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
18 avril 2023

Contournement de Châtenois - suite et pas fin ?

On pouvait se douter que des réactions allaient s'exprimer, telles celle du maire de Châtenois dans la presse locale :

ch_tenoisDans sa lettre adressée à Josiane Chevalier, préfète de la région Grand Est, le maire de Châtenois Luc Adoneth fait part de sa « sidération » après les réserves émises par le rapporteur public du tribunal administratif de Strasbourg , saisi par Alsace Nature, sur les bénéfices du contournement routier de Châtenois.

Le maire de la commune viticole rappelle les « 106 morts depuis 40 ans » survenues sur cet axe routier, les « 120 habitations situées à moins de 50 m de l’actuelle RD1059, dont les maisons tremblent à chaque passage de camion et dont les chambres sont à hauteur des pots d’échappement », les « quatre heures de bouchons quotidiens qui asphyxient la nature ».

Un chantier « exemplaire en termes de protection de l’environnement »

Fervent défenseur du projet, bien avant sa mise en œuvre à l’été 2019, Luc Adoneth attend les nombreux bénéfices de cette nouvelle route « pour les cyclistes, avec la création de nouvelles pistes et pour le tissu économique de Châtenois et des vallées, confronté à une rude concurrence ».

Dans son courrier, le maire défend le caractère « exemplaire en termes de protection effective de l’environnement », grâce aux mesures compensatoires : « plantation de dizaines d’arbres et de haies, renaturation de cours d’eau, déplacement de plantes protégées, reconversion de terres en prairies, lutte contre les espèces exotiques envahissantes… » sur une plus d’une cinquantaine d’hectares, dont une bonne partie cédée par Châtenois.

« Gabegie d’argent public »

Il s’appuie aussi sur l’avis favorable de la commission nationale de la protection de la nature « qui a émis un avis favorable au projet en écrivant noir sur blanc que « l’intérêt public majeur est correctement exposé et répond bien à l’urgence à agir ».

Luc Adoneth s’interroge sur une possible suspension du projet synonyme de « gabegie de l’argent public. Un arrêt coûtera plusieurs centaines de milliers d’euros, voire davantage » et fustige « une gifle démocratique [qui donnerait] raison à un lobby […] qui s’est enfermé dans des visions sectaires de la société. Ce projet est attendu depuis des décennies par la population du Centre-Alsace. Les enquêtes publiques l’ont largement démontré. Les élus du territoire, à tous niveaux, se sont engagés pour ce projet. »

Le maire prévient : « Notre population, à l’appel des élus, ne restera pas inactive, si de façon incompréhensible le chantier était mis à l’arrêt » et conclut sa missive en priant la préfète de tout « mettre en œuvre afin de sauvegarder l’intérêt public majeur, afin d’améliorer la sécurité et le quotidien de nos populations ».

Une lettre d'autant plus curieuse qu'elle ne correspond pas à toutes les prises de position des élus successifs de Châtenois et du Centre-Alsace. Curieux aussi la vitesse à laquelle Alsace Nature s'empresse de répondre...

Alsace Nature répond au maire : « Votre combat et vos réflexions sont d’un siècle révolu »

Dans son communiqué, Alsace Nature (AN) répond point par point aux arguments développés par Luc Adoneth dans sa lettre adressée à la préfète de Région , évoquant une succession de « tromperies ».

Concernant la mortalité sur la RD 1059, AN écrit : « Ces dramatiques accidents de la circulation n’ont pas eu lieu dans la traversée de Châtenois mais essentiellement sur la partie non concernée par la déviation (entre Châtenois/Val-de-Villé et Sainte-Marie-aux-Mines), selon les études. » L’association estime que l’afflux supplémentaire « inévitable » de poids lourds risque, au contraire, « d’augmenter encore le nombre de victimes ».

Sur la pollution, l’association fait le parallèle avec un autre chantier qu’elle a longtemps contesté : « Au sujet du GCO strasbourgeois, une étude montre que la qualité de l’air des communes avoisinantes s’est dégradée » ; AN poursuit : « Les habitants de Châtenois seront définitivement privés de plus de 70 ha (imperméabilisation de plus de 13 ha !) de la seule coulée verte (Trame verte et bleue) très proche du village. »

AN avance également des arguments juridiques, rappelant le caractère contradictoire de l’audience devant le tribunal administratif. « Les conclusions de la rapporteure publique sont effectivement sévères à l’encontre de la conduite de ce projet […]. Les griefs soulevés par Alsace Nature sont loin d’être anodins, et ne sont en aucune mesure de simples irrégularités bénignes. »

« Ce type de pression sur un tribunal n’est pas acceptable »

Sur les mesures compensatoires, l’association rappelle « l’obligation de résultat » de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) pour la sauvegarde d’un certain nombre d’espèces protégées et estime qu’elles prennent au contraire et « à ce jour plutôt la direction d’un “échec” pour ce qui est de la réussite de leur transfert ».

La forme retenue par le maire de Châtenois – un courrier à la préfète – étonne l’association : « Il est toujours curieux de voir un élu de la République demander au plus haut représentant de l’État en région de contester d’ores et déjà une décision de justice qui n’a pas encore été prise. Ce type de pression sur un tribunal au cours d’un délibéré n’est pas acceptable. »

Fustigeant les accusations de sectarisme, AN conclut son communiqué en s’adressant directement à Luc Adoneth : « Non, M. le maire, votre “combat” et vos réflexions sont d’un siècle révolu et ne correspondent plus aux enjeux planétaires actuels, ni même aux enjeux de sauvegarde de la biodiversité dont l’effondrement est unanimement reconnu. »

Les habitants de Châtenois seront définitivement privés de plus de 70 ha

Autre risque lié à cette circulation additionnelle : transformer le Val d’Argent en « couloir à camions, avec accroissement inévitable du trafic, des bouchons, des accidents mortels, du bruit, de la pollution de l’air […] ».

AN donne  quitus à Luc Adoneth de se préoccuper des « nuisances subies par les habitants situés actuellement le long de la RD 1 059 », mais les nuance : « Près d’une centaine de personnes en situation de handicap vont dorénavant [les] subir. Leur centre APEI Le Moulin sera désormais le bâtiment le plus proche de la nouvelle route, distante de quelques mètres à peine. »

Sur la pollution, l’association fait le parallèle avec un autre chantier qu’elle a longtemps contesté : « Au sujet du GCO strasbourgeois, une étude montre que la qualité de l’air des communes avoisinantes s’est dégradée » ; AN poursuit : « Les habitants de Châtenois seront définitivement privés de plus de 70 ha (imperméabilisation de plus de 13 ha !) de la seule coulée verte (Trame verte et bleue) très proche du village. »

AN avance également des arguments juridiques, rappelant le caractère contradictoire de l’audience devant le tribunal administratif. « Les conclusions de la rapporteure publique sont effectivement sévères à l’encontre de la conduite de ce projet […]. Les griefs soulevés par Alsace Nature sont loin d’être anodins, et ne sont en aucune mesure de simples irrégularités bénignes. »

« Ce type de pression sur un tribunal n’est pas acceptable »

Sur les mesures compensatoires, l’association rappelle « l’obligation de résultat » de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) pour la sauvegarde d’un certain nombre d’espèces protégées et estime qu’elles prennent au contraire et « à ce jour plutôt la direction d’un “échec” pour ce qui est de la réussite de leur transfert ».

La forme retenue par le maire de Châtenois – un courrier à la préfète – étonne l’association : « Il est toujours curieux de voir un élu de la République demander au plus haut représentant de l’État en région de contester d’ores et déjà une décision de justice qui n’a pas encore été prise. Ce type de pression sur un tribunal au cours d’un délibéré n’est pas acceptable. »

Fustigeant les accusations de sectarisme, AN conclut son communiqué en s’adressant directement à Luc Adoneth : « Non, M. le maire, votre “combat” et vos réflexions sont d’un siècle révolu et ne correspondent plus aux enjeux planétaires actuels, ni même aux enjeux de sauvegarde de la biodiversité dont l’effondrement est unanimement reconnu. » (selon DNA)

Bref, Alsace Nature s'exprime sans réelle connaissance du dossier. Les 113 (et non 106) morts de la RN 59 ont été les victimes d'accidents entre Sélestat et Sainte-Marie-aux-Mines, de 1965 à aujourd'hui, n'en déplaise à ces écolos qui voudraient limiter leur action au seul contournement de Châtenois.

En "espèces protégées", que penser d'une association qui préfère sauver quelques papillons plutôt que des hommes ?

Et que dire de l'économie de nos vallées du Centre-Alsace qui périclitent faute de moyens de transport cohérents ?

Et voilà que le Marcel s'en mêle !

BAUERAh décidément, il y en a des élus "amnésiques" dans le Centre-Alsace ! Mais où étaient-ils il y a quelques années lorsque nos instances nationales ont transféré le budget de la RN59 et du contournement de Châtenois vers le nord du département, pour le contournement de Mertzwiller si cher au ministre alsacien de l'époque François Loos ? Et finalement, Mertzwiller étant aussi avancé que Châtenois, l'argent aurait été utilisé du côté de Rothau ! N'est-ce pas Mr. Bierry ?

Et pour comble ! on ne sait toujours pas si le contournement sera réalisé en 2x1 voie,  ou en 2 x 2 voies (comme il est prévu dans la D.U.P.)

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Commentaires
O
Des élus faisant la morale à ceux qui ne font pas de courbettes au président et se permettant maintenant d.appeler à contester une décision de justice. Qui sont ces personnages osant traiter les autres de populistes, alors qu.ils se comportent comme des gangsters.
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W
Pourquoi ne vient-il pas à Villé pour inaugurer la réouverture des FTV (filature) ?
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R
Macron vient à Sélestat demain, et impossible d'inaugurer le contournement de Châtenois ! Qui va-t-il punir ?
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M
Alsace Nature n'a rien à gagner en agissant ainsi, sinon une aversion croissante de ceux qui avait du respect pour cette institution. Arrêter un chantier attendu si longtemps, par tous ceux qui connaissent les bouchons de Châtenois et ses conséquences, pour plaire à deux ou trois farfelus mangeurs de pissenlits... quelle gabegie! Cela n'aide en rien les défenseurs du climat et de l'écologie.
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Q
Qu'ils écrivent au pape, c'est plus efficace !
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