Châtenois : des plaintes d'Alsace Nature
Extrait de la presse locale de ce jour :
Interviewés début juillet au sujet du contournement de Châtenois (*), le directeur d’Alsace Nature Stéphane Giraud et l’avocat François Zind indiquaient que, à l’époque, les nombreuses critiques publiées sur les réseaux sociaux n'avaient pas franchi la ligne rouge. Mais le directeur
ajoutait : « Nous n’hésiterons pas à déposer plainte si nous l’estimons nécessaire. »C’est chose faite depuis un mois, comme l'a révélé Rue89 Strasbourg. Le 1er août, l’association a été destinataire du mail, anonyme, suivant : « On vous connaît nom, adresses, maintenant fini de rigoler pour vous ! Le contournement est vital pour notre sécurité alors adieu à la vôtre. »
« Ce n’est pas la première fois que l’on nous menace et certainement pas la dernière fois », indique Stéphane Giraud. Et d’ajouter, un brin fataliste : « À chaque fois que nous menons des combats d’ampleur, on y a droit. » Pour le directeur, « on peut ne pas être d’accord, c’est le principe même de la démocratie. » Mais il y a « une limite ».
Il répète que la parole publique, notamment au plus haut niveau de l’État (qui parle d’« écoterrorisme ») mais aussi au niveau d’élus locaux, n’a pas aidé à calmer le jeu, bien au contraire. « Après ces prises de parole, certains se sont sentis libres d’écrire ce qu’il leur passait par la tête », dit Stéphane Giraud. L’association a été comparée au régime nazi et ses membres qualifiés de « Khmers verts ». « Quand on sait que ce régime a fait des millions de morts… », se désole le directeur.
Ce dernier se veut prudent. Il répète que la parole publique, notamment au plus haut niveau de l’État (qui parle d’« écoterrorisme ») : « Cela commence comme ça, mais on ne sait pas où ça s’arrête. » D’ailleurs, la deuxième plainte, déposée par un bénévole d’Alsace Nature habitant en Centre-Alsace, fait suite à une intimidation physique. Le 6 août, le bénévole a vu un véhicule stationné devant l’entrée de sa maison, avec à son bord trois ou quatre personnes.
Lorsqu’il s’est approché pour savoir ce qu’ils voulaient, un des occupants du véhicule est sorti et lui a demandé s’il vivait bien ici. « Il m’a ensuite indiqué qu’il habitait Châtenois, avant de m’insulter et de partir », explique-t-il. S’il n’a pas pu prendre de photo du véhicule, le membre d’Alsace Nature a eu le temps de relever le numéro d’immatriculation.
L’avocat d’Alsace Nature également ciblé ?
Après avoir alerté la direction de l’association, le bénévole s’est rendu à la gendarmerie pour porter plainte. Pour lui aussi, ce n’est pas la première fois. « On m’a déjà menacé de mort il y a vingt ans », dit-il. S’il a décidé de déposer une plainte, c’est dans le but de « calmer le jeu ».
Ayant déposé plainte directement auprès du parquet de Strasbourg, Me François Zind, avocat d’Alsace Nature, attend de voir comment vont être traitées les enquêtes. « La plainte déposée par le bénévole relève du parquet de Colmar », indique-t-il. L’avocat n’exclut pas d’être dans les « cibles » des menaces, ce qui constitue « un élément d’aggravation, en (sa) qualité d’auxiliaire de justice ».
Concernant une éventuelle reprise du chantier, la cour administrative d’appel de Nancy ne s’est toujours pas prononcée concernant le sursis avec exécution demandé par la Collectivité Européenne d'Alsace. Selon Alsace Nature, la cour inciterait toujours les deux parties à aller vers une médiation. « Il y a eu des avancées, les choses pourraient bouger dans les prochains temps », précise Stéphane Giraud. (selon DNA du 8/9/2023)
On peut se demander à quoi riment de telles plaintes qui semblent manquer de sincérité. En effet, on pouvait s'y attendre avec la menace de poursuites déjà publiée. N'ont-elles pas pour seul but de dévier le débat dans lequel la position d'Alsace-Nature est très minoritaire sur le fond ? Ou est-ce dans un seul but publicitaire ? On ose à peine le croire.