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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
12 juin 2020

Côte d'Ivoire : attaque djihadiste

Une attaque contre un poste-frontière à Kafolo (au nord-est de la Côte d'Ivoire, à la frontière avec le Burkina-Faso) dans la nuit de mercredi à jeudi et attribuée à des djihadistes a fait « plusieurs victimes » au sein des forces de défense et de sécurité, a appris l’AFP de sources sécuritaires ivoirienne et burkinabée.

kafolo

« Il y a eu une attaque contre le poste de Kafolo dans la zone de la frontière avec le Burkina. Dans la même zone de l’opération anti-djihadiste d’il y a quelques jours. », a affirmé une source sécuritaire ivoirienne.

« Suite à l’opération conjointe (anti-djihadiste), une base de l’armée ivoirienne a été prise pour cible par des individus non identifiés à Kafolo », selon une source sécuritaire burkinabée.

Un bilan incertain

L’agence Reuters fait état de la mort de 12 soldats ivoiriens, se fondant sur les déclarations d’un haut gradé de l’état-major de l’armée ivoirienne joint par téléphone.

« Il y a une dizaine de victimes », a affirmé une source ivoirienne à l’AFP. Une source ivoirienne a fait état de « 12 morts dont 11 militaires et un gendarme » ainsi que de « 6 blessés et 2 disparus » alors qu’une autre source ivoirienne parle de « 9 morts ». Une source burkinabée a fait état de « 10 militaires et un gendarme tué, et de deux autres portés disparus », ainsi que « d’un assaillant neutralisé » au cours de cette première attaque djihadiste sur le sol ivoirien depuis l’attentat de Grand-Bassam en 2016 (19 morts).

« Il y a eu des tirs de fusils vers le fleuve. On a entendu des bruits de voitures de militaires qui traversent en vitesse le village. On a peur. Les tirs de fusils durent depuis tôt ce matin. Et ça continue encore », a affirmé au téléphone un habitant de Kafolo sous couvert de l’anonymat.

« On est cachés dans les maisons avec nos familles. Les militaires nous ont interdit de sortir. Tout est fermé », a-t-il ajouté soulignant que les habitants sont habituellement dans les champs pour la culture du coton et de l’arachide dans cette zone aride.

Selon une source burkinabée, l’attaque a été « menée vers 03 h du matin (locales et GMT) par plusieurs dizaines d’individus armés, certainement des éléments du JNIM (en français : Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, GSIM) qui ont pied dans la zone ».

« Coup de pied dans la fourmilière »

L’attaque s’est produite dans « la même zone que l’opération antidjihadiste » menée conjointement par les armées ivoirienne et burkinabé en mai, selon les sources ivoirienne et burkinabée.

Baptisée « Comoé » du nom du fleuve qui coule entre les deux pays, l’opération qui visait à déloger des djihadistes dans le secteur avait conduit à la mort de huit djihadistes présumés, l’arrestation de 38 suspects et la destruction d’une base, sans perte pour les forces ivoirienne ou burkinabée, selon l’armée ivoirienne.

kafolo1

Selon plusieurs sources sécuritaires, l’attaque « est certainement une réponse » à cette opération qui a privé les « éléments (djihadistes) opérant au Burkina de zone de repli ». « Il y a eu un coup de pied dans la fourmilière. Jusqu’ici, ils (djihadistes) étaient tranquilles dans cette zone. »

Selon une source proche de la présidence ivoirienne, l’attaque devait être au centre des discussions du Conseil national de sécurité prévu jeudi et qui avait initialement comme ordre du jour la pandémie de coronavirus.

La présence de djihadistes au nord du parc national de la Comoé avait été repérée depuis plus d’un an. Selon des sources sécuritaires, il s’agissait de combattants opérant au Burkina, qui venaient chercher refuge du côté ivoirien de la frontière.

Plusieurs attaques djihadistes ont eu lieu près de la frontière, côté burkinabé, jamais côté ivoirien jusque-là.

Le Burkina fait face à des attaques djihadistes qui ont fait près de 1 000 morts depuis 2015.

La menace djihadiste s’étend en Afrique de l’Ouest

L’attaque de ce jeudi en Côte d'Ivoire montre que la menace djihadiste descend vers les pays du Golfe de Guinée, après s’être étendue au Sahel.

La zone frontalière ainsi que la zone nord-est de la Côte d'Ivoire sont déconseillées aux voyageurs par le ministère français des Affaires étrangères depuis 2019.

Deux Français avaient été enlevés au nord du Bénin en mai 2019 alors que les zones du nord du Ghana et du Togo sont sous haute surveillance.

Les violences djihadistes, souvent entremêlées à des violences intercommunautaires, se sont soldées par 4 000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU (selon Ouest-France)

kafolo2

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Commentaires
D
Petite vengeance djihadiste pour faire payer la mort du chef d'AQMI lors d'une opération des troupes françaises de Barkane. Mais alors, pourquoi les terroristes ne s'en prennent-ils pas aux troupes françaises ?
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