Les trains de nuit supprimés
Le démantèlement du service public continue
Les lignes Intercités de nuit appelées à disparaître cet automne sont celles reliant Paris à la Savoie (Saint-Gervais et Bourg-Saint-Maurice) et à Albi, ainsi que celles reliant Strasbourg et Luxembourg à Nice et Portbou (Espagne). C'est l'annonce faite par le ministre des transports Alain Vidalies.
Cette décision vise à résorber les pertes financières des trains de nuit, qui ne transportent que 3% des voyageurs mais représentent un quart du déficit des Intercités (au moins 400 millions d'euros prévus cette année), soit "plus de 100 euros de subvention publique" par billet vendu, a souligné le ministre lors d'une conférence de presse.
"Je confirme la décision du gouvernement de ne plus financer l'exploitation de ces lignes, mais je reste à l'écoute de toute offre de reprise" ou "de financement tiers, c'est-à-dire par les régions", a-t-il déclaré.
Aucun opérateur privé n'a répondu de manière satisfaisante à l'appel à manifestation d'intérêt lancé en avril par le gouvernement pour les six lignes qui ne seront pas conservées. Le groupe français Transdev (filiales de la Caisse des dépôts et de Veolia) a proposé en retour de reprendre les deux lignes que l'Etat entend garder, pour éventuellement "en sauver une ou deux de plus".
Cette réponse "ne correspondait pas à la demande", a estimé M. Vidalies, indiquant toutefois que "la porte reste ouverte pour trouver une solution" qui "n'implique pas les finances de l'Etat".
Questions à se poser : le service public est-il destiné à produire des bénéfices ? Entend-on conforter Strasbourg comme capitale de l'Europe en supprimant ces trains ? ou n'est-ce pas plutôt un pas de plus vers une Europe libérale au détriment d'une Europe sociale ? Le billet du train de nuit revenant moins cher que celui du TGV, nos responsables veulent-ils empêcher des catégories de Français de voyager ?