Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
10 juillet 2015

Solidarité européenne, où es-tu ?

Si nous voulons reprendre, l'histoire de l'Euro et l'arrivée inéluctable à la crise grecque, il faut remonter loin dans le temps. Par le passé, la monnaie a toujours été l'aboutissement d'une unité politique. C'était le cas du franc créé lorsque la France est devenue une entité politique, idem pour le mark en Allemagne, idem pour la rouble russe, idem pour le dollar  américain. 

mitterrand

L'Euro, quant à lui, n'est basé sur aucune réalité politique. Il y a 28 Etats pour l'Union Européenne, mais seuls 18 ont adopté l'Euro. L'Union Européenne a été créée en fonction d'événements qu'on ne veut plus voir : d'abord l'Europe des six, rapprochement pour éviter de nouvelles confrontations meurtrières comme les deux guerres mondiales grâce surtout à la réconciliation franco-allemande. Puis l'UE s'est agrandie pour récupérer les pays de l'ancienne Europe de l'Est après la chute du mur de Berlin. Dans cette UE très élargie, on ne voit pas d'unité politique, et l'Euro n'est qu'une affaire d'intérêts banquiers, faite de règles qui ne servent surtout pas les peuples de l'Europe.

Une crise était inscrite dans ces faits. Il est d'ailleurs utile de remarquer que les gouvernements qui ont les positions les plus dures par rapport à la Grèce sont ceux qui ont le plus profité de l'Europe. Rappelons que si l'Allemagne a pu se réunifier, malgré l'état de délabrement de toute l'ancienne RDA, et y redresser rapidement l'économie, c'est grâce à l'aide européenne. Angela Merkel ferait bien de s'en souvenir. Quant au président polonais, il ferait mieux de se taire que de lancer des ultimatums, lui qui est est hors de la zone Euro et qui a une monnaie, la zlotie dont aucune banque ne veut, et même les magasins polonais de Varsovie préfèrent être payés en dollars ou en euros.

tsipras

Alors qu'un petit pays comme la Grèce soit  au bord de la faillite, fallait-il s'en étonner ? Surtout quand sait que la plupart des armateurs grecs vident les caisses de leur Etat en ne payant pas d'impôts, car ils ont leur siège social au Luxembourg. On n'a pas vu le luxembourgeois Mr. Juncker évoquer ce problème. Tsipras, le premier ministre grec, a d'ailleurs bien analysé la situation dans son discours au Parlement Européen de Strasbourg : "Si la Grèce est dans cette situation, c'est parce que pendant des décennies, les gouvernements ont gouverné de façon clientéliste, en soutenant la corruption, sans contrôler la fraude fiscale des plus riches. Au plus fort de l'austérité, les 10 % les plus riches ont été épargnés. Les fonds attribués à la Grèce ne sont jamais parvenus au peuple grec, ils ont été attribués au sauvetage des banques." La seule chose qui semble inquiéter nos gouvernants, c'est l'effet de contagion que provoquerait un "Grexit". Le sort des peuples ne les intéresse guère. Seules les apparences les préoccupent.

Solidarités européennes, politiques, ou financières, où êtes-vous ? Imaginez-vous un seul instant une telle situation aux Etats-Unis ? la Pennsylvanie exigeant le retrait du Nouveau Mexique de la zone dollar ? Un "Mexit" équivalent à un "Grexit" ? 

Lors de sa campagne électorale, François Hollande avait affirmé : "Mon principal adversaire c'est la finance !" Espérons qu'il mettra cette idée en application dans cette crise financière européenne.

gr_ceLes gouvernements les plus intansigeants avec la Grèce sont ceux qui ont profité le plus de l'Europe !

Publicité
Commentaires
R
Même de grands économistes allemands n'approuvent plus Angela Merkel et Schaüblé :<br /> <br /> <br /> <br /> L'Allemagne "a porté un coup sévère et ébranlé l'Europe" par son attitude dans la crise grecque, a estimé dimanche 12 juillet le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, en marge de la Conférence sur le financement du développement qui s'ouvre lundi à Addis Abeba.<br /> <br /> <br /> <br /> "L'Allemagne a montré un manque de solidarité. Vous ne pouvez pas gérer une zone euro sans un minimum de solidarité. (Cette crise) sape complètement la vision commune et la solidarité européenne. C'est un désastre", a confié l'ancien chef économiste de la Banque mondiale à l'AFP, jugeant qu’il serait "déraisonnable" que les négociations en cours à Bruxelles aboutissent à demander "encore davantage" à la Grèce.<br /> <br /> <br /> <br /> "Si la BCE autorise les banques grecques à rouvrir et qu'un accord est renégocié, les blessures peuvent se refermer, mais si (l'Allemagne) réussit à utiliser cela pour exclure la Grèce, je crois que les dégâts seront très très profonds", a prévenu l'économiste.
Répondre
D
Mais il faudrait peut-être aussi dire ceci à propos des impôts :<br /> <br /> Par le passé, les Grecs avaient trouvés un bon moyen de ne pas payer d'impôts, en ne terminant pas complètement la constructions de le maison , tout en y vivant...<br /> <br /> C'est curieux, peu de gens en parlent dans les médias, hein ?<br /> <br /> Et maintenant il sont de plus en plus dans la mouise, mais étaient-ils VRAIMENT solidaires entre eux avec ces combines ?<br /> <br /> On râle en France contre l'impôt, mais on voit comment ça finit un pays où l'on n'en paie pas !<br /> <br /> D'ailleurs sur France 5 ou Arte, un repotage sur le finance l'avait dit en conclusion juste avant le générique...!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Mais les armateurs Grecs dans un pseudo paradis fiscal au Luxembourg, et l'Eglise grecque qui ne paie pas d'impôts, ce n'est pas glorieux non plus !!<br /> <br /> Ah les magouilles de la finance...on en voit aujourd'hui les limites.<br /> <br /> On va faire de l'humanitaire en Grèce ? Et à qui le tour après ?
Répondre
G
C'est dimanche soir ou lundi matin que nous pourrons évaluer la solidarité entre peuples européens, alors qu'il n'y a que des prises en compte d'intérêts financiers au sommet des Etats.<br /> <br /> Un pari que l'accord de polichinelles qui sera trouvé satisfera ces grands dirigeants mais conduira le peuple grec puis d'autres un peu plus dans la misère.<br /> <br /> Imaginer seulement le plan de Juncker qui envisage un grexit où les Grecs auraient en fin de mois pendant 6 mois une simple reconnaissance de dette.<br /> <br /> C'est se foutre du monde !
Répondre
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 249 274
Publicité