Appel d'urgence automatique en cas d'accident

La Commission européenne a menacé vendredi de légiférer pour rendre obligatoire dans les voitures un système automatisé d'appel d'urgence en cas d'accident, faute d'avancées significatives d'ici à la fin de l'année.

"Je souhaite que les premiers véhicules équipés de ce dispositif soient mis en circulation dès l'année prochaine", a indiqué la commissaire chargée des Télécommunications, Viviane Reding, dans un communiqué. Si les choses n'accélèrent pas, "la Commission est prête à définir des règles claires qui obligeront les gouvernements, les entreprises et les services d'urgence à prendre leurs responsabilités", a-t-elle prévenu. "Les Européens ne devraient pas être pénalisés par l'inaction de leurs gouvernements", a-t-elle insisté. Le dispositif, baptisé "e-Call", reposerait sur un système embarqué qui, en cas d'accident grave, appellerait automatiquement le numéro d'urgence européen 112. Il communiquerait la localisation du véhicule à l'opérateur, qui pourrait aussi entendre ce qui se passe à l'intérieur du véhicule et éventuellement parler avec ses occupants. Selon Bruxelles, cela pourrait réduire de moitié le délai d'intervention des secours, diminuer de 10% à 15% la gravité des blessures et sauver 2.500 vies chaque année. Il y a eu 1,2 million d'accidents sur les routes européennes en 2008, qui se sont soldés par 39.000 morts et plus de 1,7 million de blessés. "La mise en service à grande échelle était initialement prévue en 2009", sur une base volontaire, mais "les progrès ont été trop lents". Le système n'est opérationnel dans aucun pays de l'UE, déplore Bruxelles dans un document. Pour que ce système soit efficace dans toute l'Europe, il doit être opérationnel partout. Or, Bruxelles invoque "la réticence d'un petit nombre" de pays, notamment la France, mais aussi le Royaume-Uni, l'Irlande, le Danemark, la Lettonie et Malte, pour des raisons qui "tiennent surtout au coût d'exploitation". Bruxelles fait valoir à l'inverse que les accidents de la route coûtent 160 milliards d'euros chaque année à l'économie européenne. Selon elle, le déploiement d'e-Call permettrait d'en économiser 26 milliards par an, pour un coût inférieur à 100 euros par véhicule.