Le 24 octobre 1929, l'indice Dow Jones commençait sa descente aux enfers. Cinq jours plus tard, il dévissait de 12,82%, et encore de 11,73% le lendemain. Jour pour jour, cinquante-neuf ans plus tard, les bourses mondiales ont connu les mêmes frayeurs!
Les conséquences
Les places européennes ont suivi le mouvement. Londres, Paris (-3,54%), Francfort (-4,96%), Zurich (-3,71%), Madrid (-5,26), puis plus tard New York (-5,06 en début de soirée en Europe) et São Paulo (-6,6%) ont toutes enregistré de grosses pertes. En Europe de l'Est, notamment à Moscou et à Bucarest, les transactions ont été temporairement interrompues pour limiter la casse.
Et pour cause. La crise financière a fini par plomber lourdement le moral des consommateurs et des investisseurs. Résultat, la récession s'installe aux Etats-Unis comme en Europe. Les pays émergents, qui pensaient pouvoir y échapper, sentent les premières conséquences. Les mauvaises nouvelles s'enchaînent.
Le marché automobile touché en plein vol !
Les ventes de Toyota, le premier producteur mondial, ont baissé de 4,3% au 3e trimestre, à 2,2 millions de voitures, une première depuis sept ans. En Europe, Peugeot, Renault, Fiat, Daimler, Volvo ont revu vendredi leurs prévisions de ventes à la baisse. Renault ferme toutes ses unités de production en France pendant deux semaines, voire plus, et réduit sa production de 20%. Le groupe compte biffer 2000 places de travail, sans compter les 4000 départs volontaires. Le groupe suédois Volvo a annoncé vendredi la suppression de 850 emplois, qui s'ajoutent aux 1400 annoncés fin septembre. En Allemagne, le groupe Volkswagen va licencier jusqu'à 25000 travailleurs et réduire sa production, selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Aux Etats-Unis, Chrysler, qui a perdu 1,9 milliard de dollars en 2007 et qui cherche désespérément à s'allier avec un autre constructeur, va éliminer 5000 emplois d'ici à la fin de l'année, a annoncé l'AFP vendredi.
L'industrie en chute libre
De nombreux secteurs suivent le mouvement de l'industrie automobile. ArcelorMittal, le géant mondial de l'acier, va temporairement fermer plusieurs de ses fonderies, notamment en France, en Belgique et en Allemagne. L'américain Xerox prévoit la suppression de 3000 emplois dans le monde, soit 5% de ses effectifs de 57000 personnes, dont 33400 aux Etats-Unis. Selon une étude publiée jeudi par le consultant Watson Wyatt, 26% des entreprises américaines sondées à la mi-octobre prévoient des réductions d'effectifs, et 25% estiment probable un gel des embauches.
Aviation : les ailes cassées
Pour la première fois depuis sept ans, le transport aérien marque le pas et note une baisse de 2,9% de voyageurs en septembre, par rapport au même mois de l'année dernière. Cette industrie - 230 compagnies - prévoyait déjà des pertes de 5,2 milliards de dollars pour 2008. Le ralentissement va obliger les compagnies à revoir leurs plans, à l'instar d'Air France-KLM qui espère économiser entre 700 et 800 millions d'euros à l'horizon 2011-2012. Globalement, le secteur n'échappera pas à la suppression d'emplois.
Le fret ralentit
Le transport de marchandises par route, rail ou mer baisse fortement dans le sillage du ralentissement du commerce international. La banque UBS estime que le volume du fret par mer diminuera de 5% en 2009 par rapport à 2006, qui était déjà une mauvaise année. Selon le Wall Street Journal de vendredi, 1905 entreprises de transport par camions aux Etats-Unis ont cessé leurs activités entre janvier et juin de cette année. Toujours aux Etats-Unis, les dix ports les plus importants ont enregistré une baisse de 7,2% des marchandises importées entre janvier et septembre.
La déprime de la finance
L'indice Baltic Dry Index, qui constitue une moyenne des prix pratiqués sur 24 routes mondiales de transport en vrac de matières premières, a plongé de 85% depuis son pic atteint au mois de mai. Les opérateurs craignent donc le pire dans le contexte du ralentissement.
Les pays émergents ne sont pas au rendez-vous
La Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie et d'autres pays émergents devaient jouer le rôle de moteur de l'économie mondiale, surtout au moment où les pays industrialisés se sont mis à tourner au ralenti. Force est de constater qu'ils sont graduellement entraînés dans la tourmente. Leurs places boursières s'effondrent également. Leurs économies sont frappées de plein fouet par l'annulation des commandes de produits manufacturés ou encore par la baisse de l'arrivée des touristes.
Le Brésil, la Chine et la Russie subissent durement la baisse des prix du pétrole et d'autres matières premières dont la demande mondiale est en recul. Les pays émergents souffrent de l'appréciation de leur monnaie vis-à-vis de l'euro ou du dollar.
Autre exemple, le Bengladesh, grand exportateur de textile, où les commandes ont plongé de 40% cet automne. Selon l'AFP, un acheteur américain a annulé une commande d'un demi-million de vêtements par mois jusqu'à la fin de l'année.
(Extrait : Le Temps - Suisse)
Y a-t-il un seul expert qui puisse envisager tous les dégâts à venir ? qui entraîneront forcément plus de chômage, moins de pouvoir d'achat et plus de misère pour le peuple ? Quel est donc celui qui avait pris pour devise :
"Travailler moins pour ne gagner et ne manger rien !"