UBS, géant aux pieds d'argile ?
L'UBS (Union des Banques Suisses), la plus grande banque suisse, va être un des premiers établissements dans lequel le conseil fédéral suisse (l'Etat) va investir 6 milliards de francs suisses dans des obligations à conversion forcée en actions UBS pour renforcer ses fonds propres. Après conversion de ses titres au prix unitaire de 20 francs, il détiendra environ 9% du capital d'UBS. La banque suisse a également annoncé dans un communiqué avoir signé avec la Banque Nationale Suisse un accord prévoyant le transfert de son bilan vers un fonds séparé des titres actuellement illiquides ainsi que d'autres actifs, pour un montant plafonné à 60 milliards de dollars.
Jusqu'ici cependant, la Suisse était plus réservée que ses consœurs européennes qui ont procédé à un énorme plan de sauvetage le week-end dernier. Certains analystes estiment en effet que la situation de la Suisse est différente de celle des autres banques occidentales. Certains indiquent que les petites structures pourraient même profiter de la crise avec de nouveaux épargnants qui viendraient frapper à leurs portes. Ce n'est cependant pas le cas d'UBS, fortement impactée par la crise du fait de ses activités liées aux crédits immobiliers américains.
Son action avait déjà perdu plus de 60% depuis le début de l'année et son exposition aux «subprimes» lui a valu 42,5 milliards de dollars de dépréciations. La Banque Nationale Suisse a donc décidé d'intervenir afin d'aider UBS à améliorer son bilan comptable et limiter la perte potentielle future liée à ces actifs. Certains peuvent dormir tranquilles pour leurs comptes en Suisse !