Ecole communale : les dérogations
Chaque enfant est en principe inscrit à l'école de son village. La possibilité existe cependant pour les parents d'inscrire leur enfant dans une école plus proche de leur lieu de travail. Elle doit cependant être accordée de façon exceptionnelle, par exemple lorsque les deux parents travaillent et qu'il n'existe pas de cantine ou de garderie, ou lorsqu'un frère ou une soeur est déjà inscrit dans l'école d'accueil. J'ai soulevé le problème des écoles de Villé au dernier conseil municipal. Réponse : 25 élèves en dérogation à l'école primaire, soit l'effectif d'une classe entière, un chiffre du même ordre à l'école maternelle. On ne peut plus parler d'exception, mais de généralisation. De nombreux problèmes se posent :
L'avenir des écoles dans les villages !
Cette pratique risque d'entraîner dans les villages des fermetures de classes, voire d'écoles (voir affaires d'Urbeis, Fouchy, etc...- chapitre sur ce blog le 16/2/2006). Ce n'est ni le souhait de nombreux parents, ni celui des enseignants, ni celui des élus. Après le démantèlement dans les villages de pans entiers de l'économie (petit commerce, agriculture, service public,...) l'école est le dernier élément de la vie du village. Avons-nous le droit de contribuer à sa disparition en soustrayant inutilement des élèves, pour des raisons de convenances personnelles qui n'ont rien à voir avec les règles établies ?
Il est vrai que la plupart des écoles n'ont ni cantine, ni garderie. Il est vrai aussi que 52 % des actifs du canton travaillent en dehors du canton, et donc que des solutions pour le placement des enfants à midi, ou même après l'école, ne sont pas toujours faciles à trouver. Mais la dérogation est-elle la panacée universelle ? D'ailleurs, l'école de Villé ne possède pas en son sein de service périscolaire (celui-ci se trouve à plus d'un kilomètre, à la MJC). Bien de ces parents amènent leur enfant à l'école, le reprennent à midi, puis le ramènent, puis le cherchent à quatre heures. Au-delà du fait que cette pratique ne règle de loin pas les problèmes de circulation et de stationnement aux abords de l'école, on peut se demander ce qu'ont bien pu déclarer ces parents pour obtenir une dérogation. Et est-ce bien utile, et bien pédagogique, d'infliger aux enfants ces déplacements qu'on pourrait éviter ? A ce sujet au demeurant, au dernier conseil, monsieur le maire s'était référé à une décision solidaire prise par les maires du canton de limiter les dérogations au seul cas de gardiennage dans la localité. Alors ?
Les conséquences à venir !
Ces pratiques supprimeront des classes et des postes d'enseignants et amèneront, y compris dans les regroupements scolaires, à l'aménagement de classes à plusieurs niveaux...ce qu'on cherche justement à éviter. Mettre en danger la sécurité de classes entières qui marcheront midi et soir de l'école à la MJC le long d'une route à grande circulation, est-ce bien judicieux ? surtout si certains de ces enfants venaient de Bassemberg le matin, pour aller manger presque "chez eux" à midi ? Enfin, les écoles primaires et maternelles sont communales, et les frais en incombent à la municipalité. Continuer à augmenter le nombre des dérogations ne handicape pas seulement les villages, mais alourdit aussi la charge du chef-lieu dont le contribuable paie déjà dans bien des domaines pour le canton (SDIS, etc...).
Alors, chers parents, et messieurs les maires qui accordez les dérogations un peu trop facilement, faites en sorte que les règles soient respectées et que la pratique reste une exception. Faire vivre notre vallée et nos écoles passe par un peu plus de solidarité et un peu moins de démagogie.
A lire : d_rogation