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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
28 décembre 2023

Trêve de Noël 1914 dans les tranchées

En décembre 1914, tout devint calme sur le front de l’Ouest lorsque des soldats des deux camps, en pleine lutte alors que Noël arrivait, conclurent spontanément des trêves. Ils fabriquèrent des décorations, échangèrent des cadeaux et jouèrent au football.

tr_veQuand la Première Guerre mondiale éclata en juillet 1914, nombreux étaient les Européens qui pensaient que les combats ne seraient à Noël plus que de l’histoire ancienne. Mais ce ne fut pas le cas, et près de six mois après le début de la guerre, des centaines de milliers de soldats célébrèrent la période des fêtes du mieux qu’ils le purent dans les tranchées gelées d’Europe de l’Ouest.

 LA BONNE HUMEUR DE YULE

Dans toute l’Europe, des campagnes permirent de collecter et de distribuer des cadeaux de Noël aux soldats du front. Les soldats britanniques reçurent une boîte en laiton estampée à l’effigie de la princesse Mary contenant du chocolat, du tabac et un message du couple royal qui disait : « Que Dieu vous protège et vous ramène sain et sauf à la maison. » Les forces allemandes reçurent des présents de la part du Kaiser Guillaume II : les soldats eurent droit à des pipes et les officiers à des paquets de cigarettes.

Quelques jours avant Noël, le président français Raymond Poincaré visita l’entrepôt parisien où les cadeaux pour les soldats français étaient en train d’être amassés. « Un grand nombre de paquets sont prêts à être transportés au front ; les vignerons ont fourni 1 200 bouteilles », rapportait le quotidien parisien Le Temps le 22 décembre 1914.

JOYEUX NOËL

Le personnel hospitalier fit en sorte que Noël ne passe pas sans une petite célébration en l’honneur des blessés. Mary Dexter, Américaine s’étant engagée volontairement au sein de la Croix-Rouge britannique, décrivit dans le détail les préparatifs de la fête dans ses lettres : « Noël est après-demain […] Nous sommes occupés, quand nous avons quelques rares minutes de temps libre, à confectionner des chaussettes de Noël en gaze pour nos 200 hommes ; chacune contiendra des fruits, de la confiture, du tabac. » Dans un hôpital berlinois, les infirmières distribuèrent des friandises et décorèrent de petits sapins de Noël.

Louie Johnson, infirmière anglaise, se souvint longtemps des modestes présents tels qu’un paquet de cigarettes ou une écharpe qu’on lui donna afin qu’elle les transmette aux soldats. Et voilà ce que l’infirmière allemande Anna von Mildenburg dit de Noël 1914 : « L’image restera avec nous pour toujours, la façon dont nous nous tenions tous entre les soldats, les mains jointes avec ferveur. Et à la lueur vacillante des bougies de l’arbre de Noël, dans le parfum de sapin de l’arbre scintillant, nous chantâmes doucement le traditionnel chant bien-aimé en l’envoyant vers le ciel comme une ardente prière, une supplication sincère : Paix pour les hommes de la Terre. »

Les trêves spontanées qui eurent lieu le long du front de l’Ouest, en particulier celles entre forces britanniques et allemandes, comptent parmi les événements les plus célèbres de décembre 1914. La veille de Noël, à certains endroits, des soldats allemands décorèrent leurs tranchées avec des Tannenbäume, c’est-à-dire des sapins, et entonnèrent des chants de Noël. Flottant à travers le no man’s land, une sérénade de Noël britannique se fit entendre en retour. Le lendemain, les hommes passèrent du temps ensemble en dehors des tranchées, échangèrent des salutations ainsi que des cadeaux, comme du rhum ou des cigares. (selon "National Geografic")

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