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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
19 octobre 2016

Quand les alsaciens-mosellans étaient des réfugiés

Voilà qui devrait faire réfléchir quelques-uns

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L'offensive allemande  du 10 mai 1940 va jeter sur les routes des milliers de  personnes qui cherchent a fuir  les troupes allemandes, à ces civils des milliers de soldats sont présents, dans ce flot de civils et de militaires des Alsaciens et des Mosellans. En Alsace l'armée allemande bombarde les terrains d'aviation, les dépôts de munitions, des voies ferrées.

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En Lorraine leurs actions sont identiques. Devant l'ampleur du repli dans le nord et le nord est de la France, l'ordre est donné par le gouvernement de faire la même manoeuvre en Alsace. Le 11 juin l'artillerie se replie, de plus l'ordre est donné à tous les hommes de 17 a 55 ans de quitter l 'Alsace. Le 14 juin Metz est déclarée ville ouverte, les hôpitaux sont évacués, les banques fermées, les gendarmes sont partis. Le 19 la ville de Nancy  se déclare à son tour ville ouverte. En Alsace 900 canots avec des troupes allemandes franchissent le Rhin, le 15 au matin et le 16 c'est le repli. Le 17 Sélestat est pris, malgré les 32 ponts coupés par l'armée française, les troupes allemandes sont à Mulhouse le le 18, le 19 à Strasbourg .

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Certaines familles vont retrouver des parents, d'autres des amis, pour d'autres c'est un voyage vers l'inconnu. Il arrive que certains Alsaciens ou Mosellans sont  bousculés durant l'exode, les cas de plusieurs altercations furent signalés auprès des gendarmes,  mais  cela ne fut pas considéré comme important face à la masse des réfugiés. Pour  tous le but est de fuir l'avancée allemande. 82000 Mosellans, 33000 Alsaciens, fuient vers le sud-ouest, la Dordogne, le Périgord, etc... Ils partent à pied, avec quelques bagages, avec leurs charettes, la maman poussant le landau du bébé, sous le mitraillage et les bombes de l'aviation allemande.

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Mais aussi, sous les regards méfiants des habitants des communes traversées, si toutefois les élus ne leur interdisent pas le passage. Ils sont regardés comme des animaux sauvages, ces migrants qui parlent un dialecte allemand ou un français qui heurte à faire penser qu'il leur pousse des ronces sur la langue, parmi lesquels auraient pu s'infiltrer des nazis ! Des migrants qui auraient pu chaparder dans les champs, voire s'attaquer aux enfants ou aux femmes...

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Lors du recensement de 1936, la Dordogne comptait environ 387000 habitants. Elle en compte  500000 en 1940 avec les nombreux réfugiés, notamment alsaciens puis lorrains.  Ils sont logés dans les établissements scolaires, chez l’habitant, dans des grottes ou même des masures sans chauffage, sans électricité, parfois sans eau.

Ce n'est que peu à peu que des amitiés se sont liées avec la population locale. Aujourd'hui encore, de nombreux villages alsaciens ou lorrains sont jumelés avec des villages du sud-ouest.

ALQui peut prétendre, sous prétexte que des nôtres ont subi ces brimades, avoir le droit de traiter d'autres de la même sorte aujourd'hui ?

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18 octobre 2016

"LA GRANDE BORNE", zone de non-droit : de quoi parle-t-on

Pouria Amishahi, député PS, s'exprime

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Des policiers se sont fait violemment attaquer par des truands en bande organisée désireux de défendre leurs trafics dans une ville de la banlieue parisienne, Grigny. Un policier est toujours entre la vie et la mort.

Depuis ? Une déferlante de termes dévoyés et une avalanche de propositions de mesures toutes plus inutiles les unes que les autres.

« État de droit », « sauvageons », » barbares », « zones de non-droit » : les mots ont un sens. Ces derniers jours ils sont tous utilisés à tort et à travers sans la mesure et le recul qu’exige pourtant la situation du pays.

Dans ce brouhaha, toutes les voix se mélangent, sans distinction. Le premier ministre devenu soudainement tout à la fois juge et shérif indique que les coupables « seront sévèrement punis »,s’asseyant ainsi tranquillement sur la séparation des pouvoirs. Évidemment la droite se déchaîne. Et l’Islam, qui n’a rien à voir là-dedans, est encore montré du doigt par des racistes imbéciles. Est-il seulement possible que chacun ait la décence de ne pas surfer sur l’agression inadmissible de policiers pour servir son discours politique quand l’un d’entre eux est encore en danger de mort ?

Les objectifs électoraux font perdre de vue l’essentiel : les citoyens. S’il y a zone de « non droit », c’est bien d’abord pour eux, qui ont de moins en moins accès aux droits réels et aux services publics. Pour les citoyens que sont les habitants de ces quartiers l’Etat ne veut plus dire quand-chose puisqu’il recule et s’accommode de la pauvreté grandissante. « Apartheid » disait Manuel Valls, là aussi confondant tout, mais on comprenait au moins une colère face au délabrement général. Comment croient-ils donc, ces décideurs d’hier et d’aujourd’hui qui s’élèvent en criant, que se sont constitués les mafias, les trafics, et que se développent les crimes et délits quotidiens ? Et puis quoi depuis tant d’années ? Pas grand-chose en réalité si ce n’est que les bandits s’organisent plus facilement tandis que la majorité des citoyens continuent de vivre « modestement » quand on ne demande pas à certains d’entre eux de se « faire discrets ».

J’en appelle à la raison. Parce qu’on peut condamner fermement sans sombrer dans la bêtise, je souhaite que les auteurs de cet acte soient arrêtés et portés devant la justice, comme l’exige l’Etat de droit. Je demande à ceux qui aspirent à gouverner demain de se mettre enfin à l’écoute des citoyens concernés pour engager les grandes transformations de la ville, de consacrer l’argent public au bien commun plutôt qu’à des puits sécuritaires sans fond. D’ailleurs, les policiers eux-mêmes n’en peuvent plus. Il est temps de dire autre chose que des mots braillés dans le micro seulement pour « rassurer les gens » ou, plus souvent, se donner une image d’homme – ou de femme – fort. Les enjeux se situent ailleurs que dans le narcissisme de politiques usés.

17 octobre 2016

Un appel de Mikhaïl Gorbatchev

Le monde s'approche «dangereusement de la zone rouge», a prévenu lundi l'ex-dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev alors que les tensions entre Moscou et Washington s'exacerbent sur fond de conflit syrien. 

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«Je pense que le monde s'approche dangereusement de la zone rouge», a déclaré Gorbatchev à l'agence de presse russe RIA Novosti. «Je ne voudrais pas donner de recettes concrètes mais je veux dire qu'il faut que ça cesse. Nous devons renouer le dialogue. Y mettre fin a été une grave erreur», a-t-il ajouté.

Les relations entre Moscou et Washington, déjà au plus bas après le déclenchement d'un conflit armé dans l'est de l'Ukraine en 2014, se sont encore détériorées depuis l'échec de la trêve en Syrie qu'ils avaient initiée en septembre et qui n'a duré qu'une semaine.

L'armée syrienne, appuyée par les frappes de l'aviation russe, a depuis lancé une offensive d'envergure contre les combattants islamistes retranchés dans la partie orientale d'Alep, contrôlée par les rebelles depuis 2012. Cette offensive est condamnée par Washington et les Occidentaux mais Moscou a bloqué samedi à l'ONU un texte français de résolution.

En avril, le dernier dirigeant soviétique avait salué les efforts de la Russie et des Etats-Unis pour la résolution du conflit syrien. Il a cette fois appelé à «revenir aux principales priorités», citant la lutte contre le terrorisme, le désarmement nucléaire et la protection de l'environnement. «A côté de ces défis, tout le reste est insignifiant», a-t-il souligné. (selon RT)

16 octobre 2016

Coca-cola dissimule ses profits aux îles Caïman

En 2015, les profits cachés de Coca-Cola dans le paradis fiscal étaient estimés à 32 milliards de dollars...

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Coca-Cola est soupçonné par le fisc français de cacher une partie de ses profits aux iles Caïman. L’argent transiterait par plusieurs paradis fiscaux et échapperait à l’impôt sur les sociétés. Pour en avoir le cœur net, des inspecteurs de Bercy ont déboulé jeudi dans la filiale française chargée du marketing (Coca-Cola Services France SAS) et dans celle chargée de la mise en bouteille (Coca-Cola Entreprise SAS), selon une information rapportée par BFM Business.

Le principe de la firme d’Atlanta est simple. The Coca-Cola Company, basée aux États-Unis exploite la recette, les différentes marques du groupe et fabrique un concentré de la boisson. Dans chaque pays, le concentré est vendu à des embouteilleurs qui y adjoignent de l’eau gazeuse.

Aussi, dans la plupart des pays d’Europe et d’Afrique, le concentré est vendu aux embouteilleurs par Atlantic Industries Ltd, « une filiale immatriculée aux îles Caïmans ou encore par European Refreshments Ltd, une société irlandaise détenue à 99 % par la filiale aux Caïmans » précise BMF Business.

Une fois aux Îles Caïmans, l’argent ne revient pas aux États-Unis pour autant. En 2015, les profits cachés de Coca-Cola dans le paradis fiscal étaient estimés à 32 milliards de dollars, soit un manque à gagner de 11 milliards pour le fisc américain. Ce dernier a d’ailleurs adressé l’an passé à The Coca-Cola Company un redressement de 3,3 milliards de dollars couvrant les années de 2007 à 2009.

En outre, le géant du soda aurait plusieurs recettes pour éviter les taxes. Il aurait aussi passé des accords avec plusieurs pays (Brésil, Costa Rica, Singapour, Swaziland) pour payer moins d’impôts en échange d’investissements. De nombreuses filiales sont également immatriculées dans d’autres paradis fiscaux : Luxembourg, Guernesey, Chypre ou encore les Iles Vierges britanniques.

15 octobre 2016

Des demandeurs d'asile à Ferrette

Depuis le printemps 2016, un bâtiment de l'ancienne caserne Moreigne, ancienne gendarmerie de gardes mobiles, vide depuis trois ans, a été transformé pour accueillir des migrants dans 16 appartements (des F4 et F5). Ces demandeurs d'asile, venus d'Afrique et d'Asie, peuvent rester de six à neuf mois sur place, le temps de présenter des demandes d'asile en bonne et due forme. Une équipe de travailleurs sociaux les prend en charge, leur explique les règles de vie dans ce nouveau centre d'hébergement. 

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Ils fuient la guerre, les bombardements, les massacres

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L'un des réfugiés explique : « Je viens du Darfour, au Soudan du Nord. J'ai quitté l'enfer car c'est la guerre chez moi. Ils massacrent tout le monde et la famine est partout. Avant de partir, je croyais que la France, c'était le paradis. Je pensais qu'on pouvait avoir une maison facilement, qu’on pouvait travailler, faire des études... Je me rends compte que c'est dur, ce n'est pas du tout ce que j'avais imaginé mais bon... J'ai quitté l'enfer et ici, au moins, c'est la paix. » D'autres viennent de Syrie, d'Afghanistan, d'Irak, du Tchad, de Somalie, etc... Tous fuient la guerre qui leur a tout pris.

 Seuls les demandeurs d'asile sont hébergés !

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Les Centres d’Hébergement pour Demandeurs d’Asile (CADA) accueillent des hommes, femmes, familles, qui font une demande d’asile souvent parce qu’elles subissent des persécutions dans leurs pays ou/et parce qu’il est en guerre. Ces personnes sont hébergées provisoirement (la durée de la procédure normale est de 6 mois) dans l’attente d’accéder ou non au statut de réfugié. Si elles l’obtiennent, ces personnes quittent ensuite le centre, souvent pour se diriger vers d’autres dispositifs d’insertion. Il faut savoir que la plupart d’entre eux espèrent retourner dans leur pays d’origine quand ce dernier ne sera plus en guerre. Ces gens n’ont pas accès à l’emploi. Ils sont dans l’attente de leur statut et doivent pour cela accomplir de nombreuses démarches administratives dont la principale consiste à rédiger un récit de vie, comprenant toutes les persécutions qu’ils ont subies. L’admission en CADA donne lieu à une participation des hébergés, selon leurs ressources.

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La nouvelle vie des migrants à Ferrette

Accueil de migrants à Ferrette : l'expérience de Pouilly

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14 octobre 2016

Sonita

La rappeuse afghane Sonita Alizadeh était à Strasbourg pour assister à la projection du film qui relate sa lutte contre les mariages forcés de jeunes filles. Une battante à l’itinéraire des plus surprenants.

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Si la rappeuse afghane Sonita Alizadeh a pu être reçue à l’Hôtel de Ville de Strasbourg par le Premier Adjoint Alain Fontanel, elle doit cet honneur exclusivement à son courage incroyable et à une série de hasards heureux qui ont fait que Sonita n’a pas été vendue et mariée à l’âge de 15 ans, mais qu’elle ait pu se lancer dans une lutte internationale contre l’anachronisme qui consiste à vendre et marier des filles mineures. Hier, elle a assisté au lancement du film « Sonita » qui relate son histoire époustouflante.

Le destin de Sonita aurait pu être quelconque. Née à Hérat en Afghanistan, sa famille a du fuir les Talibans et se retrouve en Iran. Pour financer le mariage de son frère, sa famille décide de la vendre, pour 9000 $. Sonita ne comprend pas. Comment est-ce qu’on peut vendre une fille ? Pourquoi l’obliger à épouser un vieil homme qu’elle n’aime pas ? Comment est-ce possible d’évoluer dans un système qui réduit les filles à des objets ayant une valeur marchande ?

Dans la structure d’accueil où elle se trouve avec sa famille en Iran, la réalisatrice Rokhsareh Ghaem Maghami est en train de tourner un documentaire sur le désespoir des réfugiés et elle croise Sonita. Cette rencontre allait changer le cours des choses autant pour la réalisatrice que pour Sonita. La fille se présente à la réalisatrice avec une demande surprenante : « Achetez-moi ». Puisqu’elle est destinée à la « vente » de toute manière, elle préfère être vendue à une personne de confiance plutôt qu’à un mari qu’elle ne connaît même pas. La réalisatrice finit par réunir 2000 $ et réussit à faire patienter la famille et l’aventure commence.

Le documentaire change de sujet – il s’agit maintenant de Sonita et de son refus de se faire marier contre son gré, un destin que subissent 15 millions de filles tous les ans. La nuit, pendant que l’équipe dort, Sonita s’exerce avec un cameraman à enregistrer des essais de musique. Le pop ne lui dit rien, c’est trop « soft » pour exprimer sa colère. Donc, le rap. Et après quelque temps, la chanson « Brides for sale » est prête. Et passe sur Youtube.  Et récolte plus de 700 000 clicks – l’histoire de Sonita fait le tour du monde.

Une école dans l’Utah aux Etats-Unis décide de lui proposer une bourse, car Sonita veut faire des études de Droit, histoire de pouvoir défendre les intérêts des filles dans le monde. Après un dernier périple dangereux à Kaboul où elle doit se procurer un passeport pour pouvoir aller aux Etats-Unis, elle y arrive. Au lieu d’être mariée à un inconnu comme de millions d’autres filles de son âge, elle a réussi à s’en sortir. Et avec une maturité et humilité exemplaires, elle poursuit sa lutte contre ces pratiques issues d’une autre époque, ce qui n’est pas sans danger, car la révolte d’une jeune fille contre des traditions anachroniques, suscite les ires des vieux hommes qui sont au pouvoir dans les pays de l’Orient.

Sonita est un exemple – son refus de se laisser faire, sa prise de conscience qu’il faut se battre, sa détermination sont extraordinaires. Allez voir le film « Sonita » qui est sorti hier dans plus de 50 salles partout en France. Vous allez l’aimer…

(selon Euro-journalistE)

13 octobre 2016

A propos de l'accueil de réfugiés à Villé

Une majorité de lecteurs du blog favorable à recevoir des réfugiés

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Le débat lancé dimanche à propos de l'accueil de réfugiés a été animé. Il s'agit maintenant d'en faire l'analyse. L'article a été lu près de 1800 fois en trois jours, ce qui est déjà exceptionnel en soi. Sur l'ensemble des parutions (blog, facebook, etc...) plus d'une centaine de lecteurs se sont exprimés d'une façon ou d'une autre (commentaires, "j'aime", etc...). A noter que ceux qui se sont prononcés "pour l'accueil", soit environ 75%, sont souvent restés discrets face à l'idéologie tonitruante et virulente des "contre".

A analyser de plus près les "contre" on trouve dans l'ordre : des jeunes de moins de 30 ans, même souvent issus de l'immigration, mais aussi des proches des autonomistes d' "Elsass frei" (ce qui est moins étonnant). Il est vrai que ce sont les jeunes que l'on retrouve le plus souvent à consulter internet. D'autres, parfois moins jeunes, semblent sortir de classes populaires, celles que Marx appelait déjà le "lumpenproletariat", et ne dépareraient pas la ville de Hayange du maire Engelmann. Ce n'est heureusement qu'une toute petite minorité, mais qui pollue l'atmosphère du bourg.

Une réunion secrète du conseil municipal

Dès lundi soir, le maire de Villé a organisé une réunion "commissions réunies" unique en son genre puisque la convocation n'indiquait aucun point d'ordre du jour ! Certes on reconnaît là la méthode dissimulatrice courante à la mairie de Villé. Mais enfin, admettons, il y a eu une réunion, donc il faut l'espérer, aussi une discussion. Selon des proches du maire, le sous-préfet de Sélestat était présent (serait-ce lui qui a poussé à la réunion ?). Il a été question de l'accueil de personnes réfugiées ou demandeurs d'asile. Pour le reste, il faudra attendre une réunion ultérieure publique du Conseil Municipal ou un bulletin municipal, rare ces derniers temps, pour en savoir plus. Je continue à penser qu'une réunion publique serait la bienvenue pour permettre de lever toute ambiguïté et prévoir un accueil chaleureux à tous ceux que la guerre a chassé de leur pays. On n'a pas fini de parler de cette affaire ... L'accueil des réfugiés s'est bien passé dans des communes du Centre-Alsace et d'Alsace, tout comme chez nos jumelés d'Elzach, alors pourquoi pas à Villé où l'Etat possède de magnifiques bâtiments ?

DNAExtrait de presse : DNA de ce jour

12 octobre 2016

Un camp de travail nazi méconnu en Alsace

Les camps de travail des nazis proches de nous sont connus : Struthof, Schirmeck, Sainte-Marie-aux-Mines. Moins connu est celui du sud du massif vosgien situé à Urbès, dans la vallée de la Thur.

urbesAprès le débarquement des alliés en Normandie, les nazis ont cherché pour leur industrie des lieux moins exposés aux bombardements aériens. Les moteurs d'avions Daimler étaient jusqu'alors fabriqués à Genshagen, près de Berlin. Le tunnel d'Urbès dans les Vosges (à 40 km de Mulhouse) devait être un lieu de repli provisoire.

Ainsi Urbès abrita un des 70 camps annexes du camp de concentration de Natzwiller-Struthof. Les premiers prisonniers y arrivèrent le 23 mars 1944. Le nom de code de ce lieu qui devait rester secret, était alors "A-10 Kranich". Peu à peu, de plus en plus de prisonniers furent acheminés dans cette arrière-vallée vosgienne. En mai 1944, ils étaient déjà plus de 1400 : polonais, russes, français, allemands, italiens, luxembourgeois. Parmi eux 500 Juifs, venus d'Offenbourg. Ce sont les prisonniers eux-mêmes qui ont construit leurs baraquements, avec une litière de paille comme chambre à coucher. A l'approche des Alliés à l'automne 1944, la plupart d'entre eux fut transférée à Neckaretz, un autre camp annexe du Struthof. Quant aux juifs, ils furent directement déportés au camp de concentration de Sachsenhausen.

Contrairement au tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines qui reprit après la guerre sa vocation ferroviaire de traversée des Vosges, celui d'Urbès resta à l'abandon, ne servant que de refuge aux chauves-souris. Mais depuis 1980, suite aux études réalisée l'historienne Arlette Hasselbach de Willer-sur-Thur, une cérémonie de commémoration a lieu tous les ans à l'entrée du tunnel. Un itinéraire mène à un mémorial à partir de la place de l'église d'Urbès. 16 panneaux d'information se trouvent sur le chemin avec des notices explicatives. A l'intérieur du bunker, des peintures retracent la vie des prisonniers.

Un luxembourgeois, Ernest Gillen, survivant de ce camp, a raconté lors de la commémoration : "En raison du risque de fièvre typhoïde, tout le camp devait être vacciné. Mais nous n'avons eu deux ou trois injections." Gillen a aussi signalé les passages à tabac qui avaient lieu plusieurs jours de suite quand une personne tentait de s'évader.

Un historien allemand de Rammersweier près d'Offenbourg a réalisé une étude sur l'origine des Juifs venus dans ce coin des Vosges. C'était pour la plupart des juifs polonais venus du ghetto de Varsovie, en passant par Treblinka, Lublin, Budzyn, Majdanek, Flossenbürg et enfin Urbès. Ceux qui à l'arrivée, étaient trop faibles et inaptes à travailler le métal, furent gazés. Quant aux autres travailleurs forcés, parmi lesquels des jeunes et des enfants, ils furent traités de façon humiliante, mal nourris, astreints à des travaux durs, et évidemment sans toucher le moindre salaire.

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11 octobre 2016

Wir schweigen heute

Nous nous taisons aujourd'hui 

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Vendredi dernier, le site Internet du magazine d’information allemand STERN, avait arboré la couleur noire. En signe de protestation contre le massacre qui a lieu à Alep, dans cette ville meurtrie, en exprimant ainsi sa solidarité et douleur face aux images insupportables qui nous arrivent quotidiennement de cette ville syrienne. Parfois, le silence est plus éloquent que les mots.

Tout le monde sait ce qu’il se passe à Alep. Les bombardements dans cette „guerre de substitution entre l’occident et la Russie continuent, les cessez-le-feu ne sont pas respectés, les conditions de survie deviennent tous les jours un peu plus inhumaines. Alep se meurt sous les bombes occidentales et russes, le bras de fer entre Washington et Moscou coûte tous les jours des vies humaines et toutes les tentatives d’apaiser cette situation par la voie diplomatique ont échouées.

« Nous nous taisons aujourd’hui », pouvait-on lire sur la « une » de ce portail d’actualités très utilisé par les Allemands. Pas de nouveaux contenus, pas de publicité, que des images d’Alep et le titre « Nous nous taisons aujourd’hui » – voilà la façon d’exprimer l’horreur d’Alep. Un court texte expliquait cette action inhabituelle : « Nous journalistes devons parler. Nous devons décrire. Informer. Analyser. Mais plus nous prenons cette mission au sérieux, plus les souffrances des gens à Alep et dans toute la Syrie nous coupe la voix », expliquait le rédacteur en chef du magazine Philippe Jessen.

Dans son édito, Philippe Jessen poursuivait : « Nous échouons tous les jours en essayant de mettre des mots sur les souffrances quotidiennes en Syrie, car ces souffrances sont indicibles. Pourtant, nous l’essayons chaque jour à nouveau. Car c’est notre travail. Mais aujourd’hui, nous laissons nos réflexes journalistiques de côté. Nous refusons d’informer en faisant du bruit, en étant parmi les plus rapides, en publiant plus. Aujourd’hui, nous nous taisons. »

L’action aura coûté de dizaines de milliers d’euros de manque de gagner publicitaire. Et cette action aura certainement drainée plus d’attention sur ce qui se passe à Alep que le nième reportage choquant montrant la mort quotidienne à Alep. Parfois, il vaut effectivement mieux se taire. (selon "Eurojournalist.E")

10 octobre 2016

Blog international

Visiblement, ce blog est lu dans le monde entier (même parfois en Corée du Nord et de plus en plus en Chine). Mais voilà mieux ! mes articles intéressent même des journaux africains, et notamment "L'éléphant déchaîné" de Côte d'Ivoire qui est l'équivalent de notre Canard Enchaîné national. Et même, mon article est annoncé à la Une de ce bi-hebdomadaire !

edEt revoici l'article dans sa présentation africaine : 

sarkouattara

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