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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
14 octobre 2016

Sonita

La rappeuse afghane Sonita Alizadeh était à Strasbourg pour assister à la projection du film qui relate sa lutte contre les mariages forcés de jeunes filles. Une battante à l’itinéraire des plus surprenants.

sonita

Si la rappeuse afghane Sonita Alizadeh a pu être reçue à l’Hôtel de Ville de Strasbourg par le Premier Adjoint Alain Fontanel, elle doit cet honneur exclusivement à son courage incroyable et à une série de hasards heureux qui ont fait que Sonita n’a pas été vendue et mariée à l’âge de 15 ans, mais qu’elle ait pu se lancer dans une lutte internationale contre l’anachronisme qui consiste à vendre et marier des filles mineures. Hier, elle a assisté au lancement du film « Sonita » qui relate son histoire époustouflante.

Le destin de Sonita aurait pu être quelconque. Née à Hérat en Afghanistan, sa famille a du fuir les Talibans et se retrouve en Iran. Pour financer le mariage de son frère, sa famille décide de la vendre, pour 9000 $. Sonita ne comprend pas. Comment est-ce qu’on peut vendre une fille ? Pourquoi l’obliger à épouser un vieil homme qu’elle n’aime pas ? Comment est-ce possible d’évoluer dans un système qui réduit les filles à des objets ayant une valeur marchande ?

Dans la structure d’accueil où elle se trouve avec sa famille en Iran, la réalisatrice Rokhsareh Ghaem Maghami est en train de tourner un documentaire sur le désespoir des réfugiés et elle croise Sonita. Cette rencontre allait changer le cours des choses autant pour la réalisatrice que pour Sonita. La fille se présente à la réalisatrice avec une demande surprenante : « Achetez-moi ». Puisqu’elle est destinée à la « vente » de toute manière, elle préfère être vendue à une personne de confiance plutôt qu’à un mari qu’elle ne connaît même pas. La réalisatrice finit par réunir 2000 $ et réussit à faire patienter la famille et l’aventure commence.

Le documentaire change de sujet – il s’agit maintenant de Sonita et de son refus de se faire marier contre son gré, un destin que subissent 15 millions de filles tous les ans. La nuit, pendant que l’équipe dort, Sonita s’exerce avec un cameraman à enregistrer des essais de musique. Le pop ne lui dit rien, c’est trop « soft » pour exprimer sa colère. Donc, le rap. Et après quelque temps, la chanson « Brides for sale » est prête. Et passe sur Youtube.  Et récolte plus de 700 000 clicks – l’histoire de Sonita fait le tour du monde.

Une école dans l’Utah aux Etats-Unis décide de lui proposer une bourse, car Sonita veut faire des études de Droit, histoire de pouvoir défendre les intérêts des filles dans le monde. Après un dernier périple dangereux à Kaboul où elle doit se procurer un passeport pour pouvoir aller aux Etats-Unis, elle y arrive. Au lieu d’être mariée à un inconnu comme de millions d’autres filles de son âge, elle a réussi à s’en sortir. Et avec une maturité et humilité exemplaires, elle poursuit sa lutte contre ces pratiques issues d’une autre époque, ce qui n’est pas sans danger, car la révolte d’une jeune fille contre des traditions anachroniques, suscite les ires des vieux hommes qui sont au pouvoir dans les pays de l’Orient.

Sonita est un exemple – son refus de se laisser faire, sa prise de conscience qu’il faut se battre, sa détermination sont extraordinaires. Allez voir le film « Sonita » qui est sorti hier dans plus de 50 salles partout en France. Vous allez l’aimer…

(selon Euro-journalistE)

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