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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
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26 mai 2023

Dans la guerre en Ukraine, le Brésil veut incarner une troisième voie

Le Brésil se dit « non aligné » dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Les relations commerciales entre Brasília et Moscou expliquent en partie cette stratégie.

br_silLa scène s’est déroulée lors du G7 au Japon, ce dimanche 21 mai. Invité surprise de ce sommet qui réunissait les dirigeants des sept plus grandes puissances économiques du monde (qui avaient eux-mêmes invité des dirigeants de pays du Sud), le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait son entrée dans une salle de réunion où tous les chefs d’État s’empressent de lui serrer la main. Tous sauf un : Lula, resté assis les yeux rivés sur ses notes.Lula aurait-il snobé son homologue ukrainien, alors qu’il tente de se poser en médiateur de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et défend la paix depuis son retour au pouvoir en janvier, après avoir battu le président sortant Jair Bolsonaro ?

Christophe Ventura, directeur de recherches à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l’Amérique latine, relativise : « La vidéo traduit une situation de fond. Elle montre que le Brésil n’est pas un allié de l’Ukraine, que Lula n’a pas besoin d’avoir sa photo avec Zelensky. De son côté, l’objectif prioritaire de Zelensky au G7 était de voir ses alliés directs : États-Unis, France, Canada. Pas le président brésilien. Chacun a fait ce qu’il avait à faire. »

Une rencontre était pourtant prévue entre les deux hommes, mais leurs agendas respectifs trop chargés ont eu raison de ce premier tête-à-tête. « J’étais contrarié, car j’aimerais le rencontrer », a commenté Lula en conférence de presse. Pour finalement dire un peu plus tard qu’il ne voyait pas l’intérêt de rencontrer le président ukrainien dans l’immédiat, car ni lui ni Vladimir Poutine ne souhaitent la paix pour l’instant.

Des propos ambigus critiqués par les États-Unis

Ce constat ne l’avait pas empêché de recevoir le chef de la diplomatie du Kremlin Sergueï Lavrov dans son palais de Brasília à la mi-avril. Juste avant, il avait déclaré pendant une visite en Chine : « Les États-Unis doivent cesser d’encourager la guerre et commencer à parler de paix, l’Union européenne doit commencer à parler de paix. »

Des propos très mal reçus à Washington. « Dans ce cas précis, le Brésil se fait l’écho de la propagande russe et chinoise sans prendre en compte les faits », avait regretté John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. Face aux critiques, Luiz Inacio Lula da Silva (son nom complet) avait dû faire machine arrière et rappeler qu’il condamnait la « violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine » par la Russie.

Ce ne sont pas les seules déclarations ambiguës du président brésilien. Début avril, il avait aussi estimé que le président russe ne pouvait « pas s’emparer du territoire de l’Ukraine », mais proposait de discuter du cas de la Crimée, annexée illégalement en 2014. Car pour Lula, Zelensky « ne peut pas tout vouloir ».

« Non-alignement »

Ces positions, largement critiquées par les Occidentaux, sont en réalité le reflet de la politique étrangère brésilienne basée sur le principe du « plein respect du droit international », tempère encore une fois Christophe Ventura, également auteur de Géopolitique de l’Amérique latine (éditions Eyrolles, 2022).

Il détaille : « Pour Lula, le conflit trouve ses racines dans la politique de l’Otan, en particulier son élargissement aux frontières russes ces dernières années. C’est ce qui a nourri Poutine et lui a permis de justifier sa politique, puis son invasion. Toutefois, Lula estime que la réaction russe est la pire qui soit, car l’invasion du territoire ukrainien revient à violer le droit international. »

Conséquence, « Lula estime que les deux parties sont responsables de cette guerre, met en avant son non-alignement et ne veut pas suivre les exigences d’un camp ou de l’autre. Il refuse par exemple d’envoyer des munitions à l’Ukraine ou d’appliquer des sanctions contre la Russie car il estime que seules les décisions prises par l’ONU sont légitimes. C’est là où ça coince pour les pays occidentaux ».*

Le Brésil prône une troisième voie

Cette stratégie s’explique aussi dans un contexte très tendu au Brésil, secoué par une crise économique. « Brasília s’estime lésé par les sanctions des Occidentaux qui affectent déjà ses relations commerciales avec la Russie. Si le gouvernement en ajoute d’autres, cela toucherait les importations de fertilisants indispensables pour l’agriculture brésilienne. L’économie du pays pourrait s’effondrer », souligne Christophe Ventura.

Outre les intérêts économiques qui empêchent de « rayer d’un trait de plume les relations entre le Brésil et la Russie », le spécialiste de l’Amérique latine rappelle que « les pays du sud n’ont qu’une confiance limitée dans les valeurs prônées par l’Occident et qu’il a lui-même bafouées en intervenant dans des coups d’État et dictatures ».

Cette troisième voie entre les Occidentaux et la Russie, Lula tente de la concrétiser avec son « groupe de pays pour la paix », qui devrait déboucher sur un G20 politique. « La force du Brésil est d’être force de propositions, il n’a pas les moyens financiers ou militaires pour intervenir dans le conflit ou imposer la paix », reconnaît Christophe Ventura. Face à l’escalade militaire sans fin, cette initiative peine pour l’instant à aboutir. (selon "Huffpost")

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7 mai 2023

Faute de munitions, le groupe Wagner menace de quitter Bakhmout

Dans une vidéo publiée dans la nuit de jeudi à vendredi, Evguéni Prigojine le patron de Wagner s'en prend au ministre de la Défense et au chef de l'état-major russe.

ukraineLe patron du groupe paramilitaire russe Wagner a menacé vendredi de retirer à partir du 10 mai ses combattants de la ville de Bakhmout, épicentrre des combats dans l'est de l'Ukraine, à cause d'un manque de munitions qu'il impute à l'armée sur fond de rivalité.

« Nous allions prendre la ville de Bakhmout avant le 9 mai. Lorsqu'ils ont vu cela, les bureaucrates militaires ont stoppé les livraisons (de munitions) (...) Par conséquent, à partir du 10 mai 2023, nous nous retirerons de Bakhmout », a déclaré Evguéni Prigojine dans une vidéo publiée par son service de presse.

Des tensions avec l'armée russe

Il refuse que « (ses) gars, sans munitions, subissent des pertes inutiles et injustifiées ». « Nous attendons un ordre pour quitter Bakhmout. Nous serons à Bakhmout jusqu'au 9 mai (...) Après, nous irons vers les camps à l'arrière », ajoute-t-il.

Cet ultimatum arrive après des semaines de tensions croissantes entre le groupe Wagner et l'armée. Evguéni Prigojine accuse régulièrement l'état-major de ne pas fournir suffisamment de munitions à son groupe Wagner, en première ligne dans la bataille de Bakhmout, pour le priver d'une victoire qui ferait de l'ombre à l'armée régulière.

« Où sont mes putains d'obus ?! »

Dans une autre vidéo particulièrement virulente publiée dans la nuit de jeudi à vendredi, Evguéni Prigojine accuse nommément le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef de l'état-major russe Valéri Guérassimov d'être responsables des pertes de Wagner.

Déambulant au milieu de dizaines de corps présentés comme ceux de membres de Wagner tués au combat, il lance: « Ils sont morts pour que vous puissiez vous engraisser dans vos bureaux ! » « Choïgou ! Guérassimov ! Où sont mes putains d'obus ?! », crie-t-il, le visage déformé par la rage et en lâchant une pluie d'insultes.

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24 avril 2023

Les pays de l’ex-URSS outrés par les propos de l’ambassadeur de Chine en France

Sur LCI, Lu Shaye a remis en cause la souveraineté des anciens pays membres de l’URSS et l’appartenance de la Crimée à l’Ukraine.

chine« Perroquet » de la « propagande russe ». Les propos controversés de l’ambassadeur chinois en France qui, questionné sur la province ukrainienne de Crimée, annexée depuis 2014 par Moscou, a nié la souveraineté des ex-républiques soviétiques, ont provoqué une levée de bouclier parmi les États concernés.

« Il est étrange d’entendre une version absurde sur “l’histoire de la Crimée” de la part d’un représentant d’un pays scrupuleux au sujet de son histoire millénaire », a lâché sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne, ce dimanche 23 avril.

« Tous les pays de l’ex-URSS ont un statut souverain clair inscrit dans le droit international », a-t-il poursuivi, avant d’ironiser : « Si vous voulez être un acteur politique majeur, ne répétez pas comme un perroquet la propagande des Russes. »

Interrogé vendredi 21 avril soir sur la chaîne française LCI, Lu Shaye avait indiqué au sujet de la Crimée, occupée par Moscou depuis 2014 : « Ça dépend de comment on perçoit ce problème. Il y a l’Histoire. La Crimée était tout au début à la Russie. C’est Khrouchtchev qui a offert la Crimée à l’Ukraine dans l’époque de l’Union soviétique. »

Lu Shaye, un « loup combattant »

Il avait poursuivi son argumentaire, estimant que les pays de l’ex-URSS « n’ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu’il n’y a pas d’accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain ».

Lu Shaye, qui fait partie des « loups combattants », ce nouveau clan de diplomates chinois ne mâchant pas leurs mots face à un Occident perçu comme systématiquement hostile à Pékin, avait également appelé à arrêter de « chicaner » sur la question des frontières post-soviétiques. « Maintenant, le plus urgent est d’arrêter, de réaliser le cessez-le-feu » entre Russie et Ukraine, avait-il estimé.

Des commentaires qui ne concernent pas que ces deux pays, mais toutes les républiques nées de la dislocation de l’URSS en 1991, soit 14 « États-membres des Nations unies, que cet officiel chinois a littéralement rayé de la carte en une seule affirmation ahurissante », souligne Thomas Friang, le fondateur de l’Institut open diplomacy, un think-tank français, pour le Journal du dimanche.

La France a exprimé sa « consternation »

Après ces propos des élus, européens et français, ont demandé à la France d’agir dans une tribune parue dans Le Monde. « Dans un passé récent, le gouvernement français a su agir rapidement pour expulser des diplomates qui s’étaient exprimés de manière inappropriée. C’est en gardant à l’esprit ces précédents que nous vous demandons donc de déclarer l’ambassadeur Lu Shaye persona non grata, en réponse à son comportement totalement inacceptable », écrivent-ils.

Les États baltes, désormais membres de l’Union européenne et de l’Otan, ne masquent pas non plus leur courroux. Le ministre des Affaires étrangères letton, Edgars Rinkevics, a dénoncé des remarques « complètement inacceptables ».

Son homologue estonien Margus Tsahkna les a qualifiées de « fausses », relevant d’une « interprétation erronée de l’Histoire ». « Selon le droit international, les États baltes sont souverains depuis 1918, mais ils ont été occupés pendant 50 ans » par l’URSS, a-t-il poursuivi.

« L’UE ne peut que supposer que ces déclarations ne représentent pas la position officielle de la Chine », a fustigé le chef de sa diplomatie Josep Borrell, critiquant lui aussi des propos « inacceptables » La France a, elle, déclaré en avoir « pris connaissance avec consternation ».

L’Ukraine a été reconnue internationalement « dans des frontières incluant la Crimée en 1991 par la totalité de la communauté internationale, Chine comprise », a insisté Paris, rappelant que l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 est « illégale au regard du droit international ».

La diplomatie chinoise dans l’embarras

Les déclarations du « loup » Shaye mettent dans l’embarras la diplomatie française, deux semaines à peine après qu’Emmanuel Macron a rendu visite à son homologue chinois Xi Jinping pour l’inciter à « ramener la Russie à la raison » vis-à-vis de l’Ukraine et le presser de ne pas livrer d’armes à Moscou.

Si Pékin se dit officiellement neutre, Xi Jinping n’a jamais condamné l’invasion russe ni même parlé au téléphone, jusqu’ici, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. À l’inverse, il s’est rendu il y a peu à Moscou pour y réaffirmer son partenariat avec le président russe Vladimir Poutine, aux allures de front anti-occidental.

Emmanuel Macron et Xi Jinping avaient ensuite publié une déclaration commune dans laquelle ils s’engageaient à « soutenir tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine ».

Le président français avait surtout suscité une vague d'incompréhension en déclarant que l’Europe ne devrait pas automatiquement s’aligner sur les États-Unis ou sur Pékin en cas de conflit à propos de Taïwan, quand Washington est le principal soutien militaire de Kiev, loin devant l’UE.

Parmi les détracteurs alors d’Emmanuel Macron, le ministre des Affaires étrangères lituanien Gabrielius Landsbergis s’est fendu d’un nouveau tweet perplexe. « Si quelqu’un se demande encore pourquoi les États baltes ne font pas confiance à la Chine pour “négocier la paix en Ukraine”, a-t-il observé, voici un ambassadeur chinois qui affirme que la Crimée est russe et que les frontières de nos pays n’ont pas de base juridique. » (selon "Huffpost")

1 février 2023

A quoi servent les chars sur le champ de bataille ukrainien ?

L'Allemagne a annoncé, mercredi 25 janvier au matin, qu'elle allait fournir des chars d'assaut Leopard 2 à Kiev et autoriser ses alliés à faire de même pour permettre à l'armée ukrainienne de faire face à l'offensive militaire russe. Des chars français Leclerc sont déjà en Roumanie dans le cadre d'une mission de réassurance de l'Otan, où ces matériels donnent toute leur mesure.

charsSix coups minute, dans toutes les directions, tout en roulant. Mais pour que ces blindés soient efficaces, ils doivent bénéficier de l'appui de l'infanterie et de l'artillerie. Car si les chars tirent loin, ils sont vulnérables de près lors des contacts avec l'ennemi.

« En phase combat, les chars sont devant, rappelle le capitaine Sylvain, du 1er régiment de chasseurs. Si l’ambiance venait à retomber et que nous n’avions plus de contact avec l’ennemi, à ce moment-là, nous mettrions en sauvegarde les chars en arrière en protection. Les VBL [véhicules blindés légers, NDLR] qui, eux, sont plus légers, plus discrets passeraient en premier échelon et renseigneraient sur l’ennemi. Les chars peuvent monter jusqu’à 70 kilomètres/heure en terrain ouvert. Aujourd’hui, aucun système n’est capable de détruire un objectif qui va au-dessus de 50 kilomètres/heure ».

Des chars indispensables à l'Ukraine

Les tanks sont donc indispensables à Kiev. Il n'y a pas d'exemple de guerre sans chars, martèle le lieutenant-colonel Vincent, chef opération du Battle Group Aigle. « L’armée de terre en particulier ne conçoit pas sa défense sans une capacité chars qui reste, on l’a vu, dans des terrains ouverts où la mobilité est difficile, dit-il. Le meilleur atout du champ de bataille est la rapidité à laquelle le char peut s’affranchir du terrain et franchir ce compartiment qui est dangereux, parce qu’il n’y a pas de masque. Le char de bataille reste un atout essentiel, notamment en Centre-Europe ».

Pour relancer l'offensive, les forces ukrainiennes estiment avoir besoin d'un très grand nombre de chars de combat. Trois cents unités seraient l'objectif fixé. (selon "RFI")

27 décembre 2022

Une offensive russe en Ukraine au cœur de l'hiver ?

Les responsables ukrainiens ne cessent de l'affirmer : la Russie prépare une “vaste offensive d’hiver”. Une perspective qui peut sembler étonnante pour une armée russe souvent présentée comme un contigent en piteux état. Mais à défaut d’un assaut d'envergure, Moscou pourrait effectivement profiter de la période pour mener des attaques localisées.

ukraine1Malgré la neige, le froid et les récents succès militaires ukrainiens, la Russie se préparerait à lancer une offensive majeure cet hiver, martèle depuis le 14 décembre des responsables ukrainiens auprès des médias internationaux.

Les Russes “sont en train de planifier des attaques d’ampleur menée par l'infanterie", a assuré Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien au New York Times, dimanche 18 décembre. Trois jours plus tôt, le dirigeant ukrainien et son chef des armées, Oleksander Syrsky, faisait le même constat dans un article du magazine The Economist.

Opération de communication ukrainienne ?

Il serait même question, d’après certains responsables militaires ukrainiens, d’une nouvelle tentative russe de prendre Kiev avant la fin de l’hiver, souligne le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Valeri Zaloujny, commandant en chef des armées ukrainiennes, a ainsi indiqué que les Russes pourraient intensifier leur effort dans le Donbass, viser la ville de Dnipro (au nord de Zaporijia) ou même tenter d'atteindre Kiev depuis la Biélorussie.

Ces affirmations ont de quoi surprendre. La plupart des observateurs qui suivent l'évolution du front en Ukraine, tel que l’Institute for the Study of War (Institut américain d’études sur la guerre), soulignent depuis des semaines que l’armée russe renforce actuellement ses positions défensives.

La succession de revers militaires russes ces dernières semaines – dont la perte notable de Kherson début novembre – et les rapports sur le manque chronique d’équipements des soldats russes suggèrent aussi qu’une sorte de trêve hivernale aurait pu permettre aux Russes de se renforcer. “Ils n’ont clairement pas les moyens logistiques de mener une opération d’envergure actuellement”, assure Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

D’où l’hypothèse que Kiev a pu noircir quelque peu le tableau pour s’assurer que les pays occidentaux continuent à envoyer du matériel militaire à l’Ukraine, souligne le New York Times. 

Ce ne serait d’ailleurs pas étonnant que Kiev brandisse avec tant de véhémence le spectre d’une “vaste offensive terrestre” à venir, suggère Huseyn Aliyev, spécialiste du conflit ukraino-russe à l'université de Glasgow. “Les Occidentaux envoient actuellement essentiellement de quoi renforcer les défenses anti-aériennes pour contrer les bombardements russes, mais avec les combats autour de la ville de Bakhmout [dans l’est de l’Ukraine], et la possible volonté de lancer une nouvelle contre-offensive, Kiev a aussi besoin de matériel terrestre, comme des tanks et des munitions”, souligne Huseyn Aliyev.

Des généraux russes qui veulent sauver leur poste

Pour autant, les avertissements au sujet d’une “offensive d’hiver” russe ne sont pas forcément qu’une vaste opération de communication. “On assiste actuellement à une intensification de mouvement de troupes et d’équipement vers des positions, en Russie, proche de la frontière”, affirme Sim Tack, un analyste militaire pour Forces Analysis, une société de surveillance des conflits.

Cet expert a lui-même observé une concentration récente de nouveaux véhicules blindés et la construction de tentes autour de bases militaires proches de la ville de Rovenki, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne entre Kharkiv et Louhansk. “Il est possible que le même phénomène se produise actuellement dans d’autres bases militaires à la frontière russo-ukrainienne”, précise ce spécialiste.

Ce déploiement d’équipement et de nouvelles troupes peut être un signe avant-coureur, mais “il peut également s’agir simplement de l’envoi de matériel et d’hommes pour renforcer les lignes de défenses”, tient à nuancer Sim Tack.

L’idée d’une offensive d’hiver tient aussi la route d’un point de vue politique en Russie. “Après les récents revers de l’armée russe, le Kremlin cherche des boucs émissaires, et beaucoup de généraux voudront rapidement obtenir un quelconque succès militaire pour prouver qu’ils restent utiles”, note Jeff Hawn.

Cela est d’autant plus urgent que des figures en marge du monde militaire russe traditionnel – comme Evgeni Prigojine, le patron du groupe de mercenaires Wagner, ou le leader tchétchène Ramzan Kadyrov – essaient de convaincre Vladimir Poutine qu’ils pourraient faire mieux que l’état-major en place.

La morsure de l'hiver

Ces militaires voudraient aussi attaquer au plus vite car “ils savent que l’avantage technologique ukrainien, dû au soutien occidental, ne fera que croître au fur et à mesure que les réserves de matériel militaire s’épuiseront en Russie”, explique Jeff Hawn.

Quitte à affronter le grand froid en Ukraine. Tous les experts interrogés par France 24 s’accordent à dire que l’armée russe devrait davantage pâtir de l’hiver que les forces ukrainiennes. “Les Ukrainiens ont des équipements plus modernes et fiables, tandis que les Russes ne disposent plus de suffisamment de vivres pour tenir longtemps sur le front”, note Sim Tack.

C’est l’une des raisons pour laquelle la perspective de plusieurs offensives russes pour reprendre des villages ou des villes – mais pas une grande attaque sur tout le front – semble crédible à ce spécialiste. Les troupes russes préfèreront passer l’hiver dans des villes plutôt que dans des abris de fortune construits en rase campagne. À cet égard, “la bataille de Bakhmout est exemplaire de ce qui pourrait se préparer : cette ville est non seulement une porte pour pousser l’offensive vers les cibles stratégiques de Sloviansk ou Kramatorsk, ce pourrait aussi être une base arrière pour les forces russes durant l’hiver”, résume Sim Tack. (selon "France 24")

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24 novembre 2022

Les pays d’Asie-Pacifique condamnent la guerre en Ukraine

Dans leur déclaration finale, les dirigeants de l’Apec ont critiqué la guerre en Ukraine et les bouleversements économiques mondiaux qui en résultent.

chineRéunis à Bangkok, en Thaïlande, dans le cadre du forum de coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec), les dirigeants de la région ont affirmé qu'ils condamnaient « pour la plupart » la guerre en Ukraine. Dans leur déclaration finale, écrite communément, les 21 pays d'Asie-Pacifique critiquent ainsi le conflit et les bouleversements économiques mondiaux déclenchés par l'invasion russe de l'Ukraine.

« La plupart des membres ont fermement condamné la guerre en Ukraine et ont souligné qu'elle causait d'immenses souffrances humaines et exacerbait les fragilités existantes dans l'économie mondiale », indique le communiqué.

Cette déclaration finale a été approuvée par tous les membres, y compris la Russie et la Chine qui s'est abstenue de critiquer publiquement Moscou pour l'invasion. « Il y avait d'autres points de vue et des évaluations différentes de la situation et des sanctions », précise toutefois le communiqué, qui reprend mot pour mot la même formulation que celle du G20 publiée plus tôt dans la semaine à l'issue d'un sommet en Indonésie.

Une plus grande coalition contre l'invasion russe

La déclaration de l'Apec déplore l'impact du conflit ukrainien sur la croissance économique, l'inflation, les chaînes d'approvisionnement et la sécurité énergétique et alimentaire.

Les États-Unis et leurs alliés ont profité du sommet du G20 pour élargir la coalition contre l'invasion russe. Faisant face à des difficultés sur le terrain en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a refusé d'assister aux sommets du G20 et de l'Apec, envoyant son ministre des Affaires étrangères à Bali et un vice-premier ministre à Bangkok.

 Moscou a lancé une salve de missiles sur l'Ukraine cette semaine après avoir perdu la ville clé de Kherson dans le sud du pays, l'un des plus grands revers subis par les forces russes depuis leur invasion en février. En raison de cette offensive, des millions d'Ukrainiens souffrent de pénuries d'électricité alors que l'hiver s'installe et que les températures chutent. (selon AFP)

18 novembre 2022

Après Kherson, les forces de Kiev lorgnent la péninsule de Kinbourn

Des forces ukrainiennes auraient capturé la presqu’île au confluent de la mer Noire et du Dniepr, préparant ainsi des opérations terrestres sur la rive sud du fleuve.

kherson2L’armée ukrainienne est-elle en train de se lancer à la reconquête du territoire situé entre le fleuve Dniepr et la Crimée ? C’est ce qu’a confirmé, le 12 novembre, Nataliya Humenyuk, la porte-parole du commandement sud de l’armée ukrainienne : La péninsule de Kinbourn, qui reste la seule fraction non libérée de la région de Mokolaïv, est désormais un des objectifs des forces armées ukrainiennes. Et d’ajouter : Des combats sont en cours pour la libérer.

La péninsule de Kinbourn (ou Kinburn Spit), qui sépare la mer Noire de l’estuaire du Dniepr, était aux mains des forces russes qui avaient évacué la rive nord du Dniepr jeudi. Ce qui faisait qu’une infime partie de l’oblast de Mikolaïv n’était toujours pas sous contrôle des Ukrainiens.

Cette péninsule est effectivement divisée entre deux oblasts : au nord celui de Mikolaïv (avec la communauté de Pokrovske/Pokrvoka) et au sud celui de Kherson (avec la communauté de Heroiske).

Dimanche, des rumeurs faisaient état du débarquement d’unités des forces spéciales ukrainiennes venant d’Ochakiv et d’un retrait des Russes, sans que l’on dise jusqu’où ils s’étaient repliés. Une telle opération a certainement été rendue possible grâce à la livraison par les Américains d’embarcations de combat adaptées aux zones fluviales et capables de transporter de petits groupes de combattants.

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Dans la soirée, des sources russes annonçaient même la libération par les Ukrainiens du nord de Kinbourn. Dans ce cas, tout l’oblast de Mikolaïv serait aux mains des Ukrainiens. D’autres sources faisaient état de combat encore plus au sud, du côté de Heroiske, à l’entrée de la péninsule.

Tête de pont

Si la péninsule de Kinbourn repasse dans les mains ukrainiennes, les conséquences seraient doublement avantageuses.

D’une part, la navigation sera plus facile dans le bras de mer qui remonte vers Kherson et Mikolaïv.

D’autre part, la péninsule, où les troupes ukrainiennes disposeront du parapluie de leur artillerie déployée au plus près de Kherson, pourrait devenir une tête de pont sur la rive sud du Dniepr. Tête de pont qui menacerait le flanc ouest les nouvelles positions des troupes russes repliées de la rive nord. (selon "Ouest-France")

5 novembre 2022

"Attaque massive" russe en Ukraine

Un Français habitant à Kiev témoigne sur BFMTV

kievLa Russie a une nouvelle fois bombardé Kiev ce lundi mati , coupant l'eau pour 80% des habitants et l'électricité dans 350.000 foyers. Une attaque qui a notamment paralysé les transports en commun de la capitale ukrainienne. Jérémy habite la ville et témoigne pour BFMTV de ce qu'il a vu et de son ressenti.

Après plusieurs lundis de suite marqués par les bombardements, l'intensité des frappes ne semble pas faiblir. "Je dirais que c'est de la même ampleur malheureusement, parce que c'est quand même une frappe massive, c'est pas seulement un ou deux missiles ou quelques drones, c'est vraiment une grosse attaque sur les infrastructures", explique le Français.

"C'est peut-être le quatrième lundi de suite, alors je ne vais pas dire qu'on s'y habitue parce qu'on s'y habitue vraiment jamais, mais on vit avec les conséquences que ça a. Moi par exemple, je n'ai plus d'eau. Bon ce n'est que de l'eau, mais oui je n'ai plus d'eau depuis une heure", ajoute-t-il.

Face aux attaques répétées et aux coupures, Jérémy a fait des stocks: "J'ai trois bidons de 20 litres chez moi, j'ai de la nourriture pour 15 jours et puis même des bougies si besoin. Et puis après des pulls, parce qu'il commence quand même à faire froid et comme il n'y a pas de chauffage, s'il faut mettre deux pulls on mettra deux pulls, tout simplement".

"Mon sac est toujours prêt"

Pour suivre l'intensité des attaques, Jérémy peut compter sur les réseaux sociaux. "Je suis avec Telegram les différentes informations concernant les missiles qui sont envoyés et là je sais que sur Kiev ça s'est calmé. Mon sac est toujours prêt pour aller me mettre à l'abri dans le métro. Dans ces cas-là, il y a toujours une préparation mentale qui se met en place naturellement", explique-t-il.

"Mais moi, même pendant la frappe, je voyais des gens qui jouaient au foot en bas de chez moi. C'est pour dire qu'on a l'habitude mais on se prépare quand même à aller se mettre à l'abri", raconte le Français.

Jérémy communique aussi avec d'autres habitants de la ville pour savoir comment chacun gère les frappes: "Il y en a qui se mettent à l'abri, d'autres qui ont peur, d'autres pas. C'est une routine malheureusement".

"Ça ne fera pas reculer l'armée ukrainienne"

Face à la volonté de Vladimir Poutine de viser des infrastructures énergétiques et aux coupures d'eau engendrée par les bombardements, le Français relativise les difficultés que ces frappes ont sur sa vie quotidienne: "Si on va par exemple dans des restaurants ou dans des centres commerciaux faire nos courses, dès qu'il y a une alerte, il faut sortir, donc on va dire que c'est ça l'impact que ça a quand on va dehors. À la maison, s'il n'y a pas d'électricité - moi je ne suis pas touché par les pannes d'électricité jusqu'à présent - ou d'eau, on s'adapte".

"On se dit qu'il y en a qui se battent au front, alors s'il n'y a plus d'eau et d'électricité, c'est rien. Les frappes qui visent les infrastructures ukrainiennes, est-ce que ça fait reculer les troupes ukrainiennes au front? Non", lance-t-il encore.

Il explique qu'un sentiment de résistance l'anime lui et les habitants de Kiev avec qui il échange. "On se dit, ils peuvent nous toucher nous, mais ça ne fera pas reculer l'armée ukrainienne, donc ça fera pas gagner la Russie. C'est un moyen de voir les choses mais c'est un moyen de se dire que la Russie est en train de perdre la guerre aussi", analyse-t-il.

"C'est un esprit de combat, à notre niveau, mais qui montre que le peuple ukrainien est prêt à subir ce genre de frappes pour la victoire", affirme Jérémy.

17 octobre 2022

Pour Poutine, la Russie fait «tout ce qu'il faut» en Ukraine

Le président russe n’envisage pas de nouvelles frappes massives dans l’immédiat, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse ce vendredi en marge du sommet des anciennes républiques soviétiques, qui se tient au Kazakhstan.

poutine

Il n’a jamais été dit que la capacité d’introspection était la principale qualité de Vladimir Poutine. Le président russe, qui se trouve toujours au Kazakhstan dans le cadre du sommet des anciennes républiques soviétiques, a estimé lors d’une conférence de presse ce vendredi que la Russie fait « tout comme il faut » dans ce conflit engagé contre l'Ukraine. Et ce, après huit mois de guerre, et une situation pour le moins délicate pour les troupes russes, qui essuient de nombreux revers sur le front Est.

« Ce n’est pas agréable ce qui se passe maintenant, mais (si la Russie n’avait pas attaqué l’Ukraine le 24 février), on aurait été dans la même situation un peu plus tard, juste les conditions auraient été plus mauvaises pour nous », développe-t-il.

Pas de volonté « de détruire l’Ukraine »

Cette semaine, la Russie a lancé une vague de représailles aux quatre coins de l’Ukraine, une décision prise selon le Kremlin par la volonté de riposter à la destruction partielle du pont de Crimée le 8 octobre dernier, imputée à Kiev. La Russie avait mené lundi des bombardements massifs des villes ukrainiennes ayant endommagé tant des infrastructures électriques que des zones résidentielles ou encore un terrain de jeu à Kiev.

À ce stade, Vladimir Poutine assure ne pas avoir l’intention de réitérer ce type d’attaque. « Dans l’immédiat, il n'y a pas la nécessité de frappes massives. Actuellement, il y a d’autres objectifs. Pour l’instant. Après on verra », poursuit-il, assurant qu’il n’a pas pour but « de détruire l’Ukraine ». Vladimir Poutine a également dit vendredi ne pas prévoir une nouvelle vague de mobilisation des Russes dans l’armée, tout en reconnaissant que l’actuelle avait connu des ratés.

Des pourparlers avec Biden « pas nécessaires »

Selon lui, 222 000 hommes sur les 300 000 prévus ont été recrutés, dont 16 000 se trouvent d’ores et déjà dans des « unités impliquées dans des combats ». « Rien d’autre n’est prévu. Aucune proposition n’a été reçue du ministère de la Défense et je n’en vois pas la nécessité dans un avenir prévisible », a déclaré Vladimir Poutine, ajoutant prévoir la fin de la mobilisation « dans deux semaines environ ».

« La ligne de front est longue de 1100 km, il est donc quasiment impossible de la tenir exclusivement par des troupes formées de militaires sous contrat », a justifié le président russe, alors que l’annonce de la mobilisation a poussé des dizaines de milliers de Russes à fuir le pays. Vladimir Poutine s’est par ailleurs dit « ouvert » aux négociations avec Kiev et aux médiations de pays tels que la Turquie ou les Émirats arabes unis, critiquant Kiev pour son refus d’entamer des pourparlers avec lui.

Le président russe a pour la première fois reconnu que les partenaires de Moscou en ex-URSS étaient « préoccupés » par le conflit en Ukraine. Pas question, en revanche, d'entamer des pourparlers avec Washington, même dans le cadre du G20. « Je n’en vois pas la nécessité, il n’y a pas de plateforme de négociations actuellement ». Les pays membres du G20 sont censés se réunir en novembre prochain à Bali, en Indonésie. (selon "Le Parisien")

2 octobre 2022

Ivres, ces nouveaux soldats russes partent à la guerre

Des images de troupes russes nouvellement enrôlées, qui paraissent ivres, ont été partagées sur les réseaux sociaux et témoignent du chaos provoqué par l’appel de Vladimir Poutine.

russes

Tout ne semble pas aller pour le mieux avec la mobilisation partielle en Russie. Le 21 septembre dernier, Vladimir Poutine demandait la mobilisation partielle de 300 000 réservistes pour relancer l’invasion de l’Ukraine, mais les incidents se multiplient dans les centres de recrutement militaires.

De nombreuses images circulant sur les réseaux sociaux témoignent du chaos engendré par cet appel. Si des milliers de Russes en âge de combattre ont fui vers les pays limitrophes, d'autres, venus de tout le pays, ont été mobilisés de force et certains d'entre eux posent déjà problème, notamment en lien avec leur consommation d’alcool avancée.

Des dizaines de vidéos sont apparues sur les réseaux sociaux prétendant montrer des hommes russes en train de se saouler dans des points de recrutement, des gares routières ou des aéroports. Cependant, les vidéos étant majoritairement diffusées en ligne par des comptes pro-ukrainiens, il n'est pas impossible que certaines d'entres-elles datent d'avant la mobilisation et participent à la guerre informationnelle pour ridiculiser l’ennemi.

L'alcoolisme en Russie, notamment dans l'armée, est un problème de santé publique de premier plan et représente un enjeu majeur pour les autorités du pays. D’ailleurs, la vente d’alcool est interdite dans un périmètre de 300 mètres autour des bases militaires. Selon des experts, le faible moral des troupes de Vladimir Poutine ainsi que les nombreux problèmes de logistique dans l’armée sont en cause.

La mobilisation partielle connait de nombreux couacs. Le Kremlin a admis du bout des lèvres quelques «erreurs» durant cette mobilisation, notamment la convocation de personnes censées être exemptées.

En effet, seules les personnes ayant une expérience militaire ou des compétences «pertinentes» doivent être appelées, mais plusieurs cas de personnes ayant dépassé l’âge de combattre, malades ou exemptées pour d’autres raisons, ont provoqué des réactions indignées sur les réseaux sociaux, suscitant l’embarras des autorités. (selon "Watson.ch")

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