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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
poutine
4 mai 2022

La Russie relance un projet de base navale au Soudan

Isolée sur la scène internationale depuis l’invasion de l’Ukraine, Moscou cherche à renforcer ses liens avec des pays africains. Le Soudan pourrait ainsi valider un projet de base militaire russe lui donnant accès à la mer Rouge, au grand dam des États-Unis.

soudan1L’un est devenu "un paria" de la scène internationale depuis son invasion de l'Ukraine, l’autre subit les foudres de l’Occident depuis un coup d'Etat militaire, le 25 octobre : la Russie et le Soudan semblent en bonne voie pour ressusciter un projet de base militaire offrant aux Russes un accès stratégique à la mer Rouge.

Le 23 février, à la veille du déclenchement par Vladimir Poutine de "l’opération spéciale" en Ukraine, une délégation soudanaise, emmenée par le numéro 2 du régime, le général Mohammed Hamdane Daglo, dit Hemedti, a été reçue à Moscou.

Pendant huit jours, le général Daglo, chef des redoutables paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a rencontré de nombreux officiels russes dont le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

"Si un pays veut une base sur nos côtes, que cette base satisfait nos intérêts et ne menace pas notre sécurité, qu'elle soit russe ou autre, nous coopérerons", a-t-il lancé à la presse à son retour de Russie.

L’agence de presse d’État soudanaise, Suna, a également expliqué que les deux pays avaient convenu de relancer tous les précédents accords économiques, diplomatiques, politiques et de sécurité.

Le coup d’État rebat les cartes

soudan2Ce projet de base navale russe au Soudan remonte en réalité à 2017. Vladimir Poutine et l’autocrate Omar El-Béchir avait signé un accord stipulant que Moscou obtiendrait un bail de vingt-cinq ans pour construire une base à Port-Soudan, le principal port du pays. Elle devait permettre d’accueillir 300 hommes et jusqu’à quatre navires de guerre.

Mais avec la chute d’Omar El-Béchir en 2019 et son remplacement par un pouvoir partagé entre civils et militaires, le projet avait été mis entre parenthèse. D’autant que Khartoum s’est rapproché pendant cette période de transition démocratique des chancelleries occidentales. Le pays a été retiré de la liste des États soutenant le terrorisme, a bénéficié d’un rééchelonnement de sa dette et d’un soutien économique massif de la part des États-Unis.

Cependant, le coup d’État du général Al-Burhane en octobre 2021 et le retour d’un pouvoir militaro-islamiste a rebattu les cartes, recréant des conditions favorables à une coopération renforcée avec la Russie.

Si ce projet est mené à son terme, il s’agirait de la première base militaire russe en Afrique depuis  l'effondrement de l'URSS. "Mais pour le moment, il n’y a que des paroles et aucuns travaux du port n’ont été lancé", tempère l’historien Gérard Prunier, spécialiste de l'Afrique de l’Est, joint par France 24, qui prédit toutefois un rapprochement accéléré entre les deux pays.

Wagner, des hommes de main pour Hemedti

Pour les Russes, l’intérêt d’une base navale au Soudan est hautement stratégique. Une base sur la mer Rouge donne un accès direct aux mers chaudes "qui sera ainsi potentiellement un point d’appui de choix des forces navales russes pour le Moyen-Orient et la côte est-africaine", note Arnaud Peyronnet de l'Observatoire stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient.

L’objectif serait également de faciliter l’extraction d’or, de terres rares et d’autres ressources contrôlées par les FSR de Hemedti et l’armée soudanaise, dont la mainmise est quasi-totale sur tous les secteurs de l’économie.

Ces derniers entretiennent depuis plusieurs années des liens avec le Kremlin et son bras armé sur le continent : la milice privée Wagner. "Au Soudan, les hommes de Wagner sont étroitement contrôlés par Hemedti qui les utilise comme gardes de sécurité sur ses mines d’or illégales", assure Gérard Prunier.

Déjà sous Omar el-Béchir, des accords avaient été signés entre des compagnies liées à Evgeny Prigozhin, l’homme de main du Kremlin en Afrique de par ses liens avec Wagner, dont M Invest et sa filiale soudanaise meroe Gold. Prigozhin avait fait l’objet de sanctions en juillet 2020 de la part des États-Unis qui l’accusaient "d'exploiter les ressources naturelles du Soudan pour son enrichissement personnel".

Cette présence du groupe Wagner au Soudan s’inscrit plus globalement dans la stratégie de Vladimir Poutine en Afrique. Stratégie qui consiste à s’arrimer à des pays en phase de transition politique comme en Centrafrique, en Libye ou encore au Mali.

L’inquiétude des États-Unis 

Selon le Wall Street Journal, la perspective de voir une base navale russe au Soudan suscite une inquiétude grandissante parmi les responsables militaires américains.

L’année dernière, le général Stephen Townsend, chef du commandement militaire en Afrique, avait déjà assuré lors d’une audition devant les sénateurs que ce projet était une préoccupation majeure pour les États-Unis.

Face à ce rapprochement, les Occidentaux se trouvent confrontés à un dilemme. "Avec nos sanctions, nous sommes tout simplement en train d'offrir le Soudan sur un plateau aux Russes", explique un diplomate cité par l’AFP. "Les généraux ont survécu en autarcie sous l'embargo contre Béchir, donc nos menaces pèsent peu".

Depuis le coup d’État, la junte au pouvoir mène une répression brutale contre les manifestants qui continuent à descendre dans la rue pour réclamer le retour d’un pouvoir civil. Selon l'ONU, au moins 85 manifestants anti-putsch ont été tués au Soudan depuis le 25 octobre, sans compter des centaines de violations des droits humains perpétrés "dans un contexte d’impunité totale". (selon "France-24")

soudan

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13 mars 2022

La dénazification selon Poutine

 A quand la déstalinisation à Moscou ?

d_nazificationA entendre parler Poutine de dénazification en 2022, on peut se demander s'il vit encore dans le temps présent. En fait il faut savoir à qui il s'adresse : en fait ni aux Ukrainiens, ni à l'Europe des 27, ni aux Etats-Unis. Son seul but c'est de s'attirer les faveurs de sa propre opinion publique.

En effet, dans les pays de l'Est et la Russie, l'invasion de de l'armée allemande en 1940 a fait 4 millions de morts, et encore aujourd'hui les familles russes s'en souviennent.

Pour avoir voyagé dans les années 80/90 dans ces pays, j'ai pu constater que la plupart des gens rencontrés refusaient de parler l'allemand (et les cours d'allemand à l'école étaient peu fréquentés), préférant largement s'adresser à nous en anglais.

 

goulag5On comprend donc mieux comment Poutine veut s'attacher les faveurs de son peuple : les Européens sont des "alliés" de l'Allemagne, il faut donc les combattre !

Mais ce cher Vladimir oublie qu'il sort d'une institution secrète issue du stalinisme, le KGB, tout aussi dangereuse que le système nazi hitlérien. Au 21ème siècle, de vraies entraves à la démocratie (voir la Corée du Nord).

D'ailleurs, le système concentrationaire nazi n'a eu d'égal que les goulags staliniens ! Mais cela, Poutine l'oublie ! A noter d'ailleurs que dans les écoles russes, le règlement interdit aux enseignants de parler des goulags. Tiens donc !

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5 mars 2022

Le groupe paramilitaire Wagner

Très instructif : "la méthode Poutine"

 

wagner

21 février 2022

Poutine, colonisateur du Mali ?

Qui est le groupe paramilitaire secret russe « Wagner » ?

Il est la botte secrète de la Russie, le bras armé de Vladimir Poutine qui agirait dans l’ombre sur la scène internationale dans l’intérêt du Kremlin. La mystérieuse société russe Wagner est de nouveau au cœur de l’actualité et des critiques en raison de sa présence au Mali, alors que la France et ses partenaires viennent d'annoncer le retrait de leurs troupes. Qui se cache derrière ce groupe controversé et qualifié de violent que l’on retrouve dans de nombreux pays en conflit ou instables ? Quels sont leurs intérêts ? Et pourquoi embêtent-ils autant les Occidentaux ?

maliWagner est le nom d’une société militaire privée russe qui recrute des mercenaires et intervient dans différents pays du monde. Avant de poursuivre, il convient de préciser qu’aucune information sur cette société n’est officielle, « puisque la Russie ne reconnaît pas son existence et interdit ce genre de société », explique Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS et enseignant à Science Po Paris. On sait cependant que le groupe a été fondé en 2014 au moment de la guerre du Donbass en Ukraine par Dmitri Outkine, qui y aurait déployé secrètement des combattants.

Wagner est son nom de guerre choisit en hommage au compositeur allemand préféré d'Adolf Hitler. Ambiance. Dans les noms connus qui entourent cette société, on trouve aussi celui d’Evgueni Prigojine, présenté comme le principal financier de la société et également ancien cuisinier de Vladimir Poutine. Il est entre autre soupçonné d’être impliqué dans l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalany.

Si le Kremlin nie depuis toujours un quelconque lien avec la société, il existe une grande porosité entre Wagner et l’armée russe. « Wagner sélectionne des soldats parmi les meilleurs de l’armée russe. Des jeunes qui ont déjà une expérience du feu et qui viennent arrondir leur fin de mois en tant que mercenaire », assure Cyrille Bret, chercheur à l’institut Jacques-Delors et professeur à Sciences Po Paris. D’après l’enquête Sky News réalisé en 2016, ils seraient rémunérés 3.500 euros par mois et entraînés dans un village où se trouvaient aussi des forces spéciales de l’armée russe. « Wagner recrute aussi localement dans les pays où elle intervient. On peut ainsi trouver parmi eux des combattants algériens, syriens, libyens ou du Mozambique », ajoute Roland Marchal.

Pourquoi le groupe Wagner est-il présent au Mali (et ailleurs) ?

mali0Depuis sa création, la société Wagner a déployé ses troupes dans divers pays. Depuis 2015, des mercenaires se battent ainsi en Syrie aux côtés des forces du président Bachar al-Assad. D’autres se trouvent en Libye, en République centrafricaine ou encore au Soudan. A chaque fois, la Russie nie la présence de ces mercenaires et parle tout en plus « d’instructeurs russes », de « volontaires » ou de « consultants ». « Ils interviennent dans des pays qui ont un intérêt pour la Russie, mais dans lesquels elle ne veut pas apparaître pour éviter ainsi toutes critiques ou sanction, analyse Cyrille Bret. Avec ces mercenaires, le Kremlin teste la tolérance de la région à une possible intervention russe. Il capitalise sur un retour d’expérience tactique sur le terrain. » Les objectifs de la Russie seraient également économiques et diplomatiques. Moscou a, par exemple, signé depuis 2017 de très nombreux accords de coopération avec des pays d’Afrique.

mali4Le 23 décembre dernier, la quinzaine de puissances occidentales impliquées dans la lutte antidjihadiste au Mali dénonçait le déploiement de mercenaires de la société Wagner dans le pays. Paris prévenait alors que cette arrivée serait « incompatible » avec le maintien des soldats français déployés. Ce jeudi, tandis que le retrait des soldats français a été officialisé, Macron a accusé la société Wagner d’être au Mali pour servir « ses intérêts économiques propres » et sécuriser la junte militaire malienne au pouvoir à Bamako, évoquant la présence d’environ 800 mercenaires. Si le gouvernement malien s’est rapproché de Wagner c’est en partie parce qu'« avec la Russie à l’ONU, la junte militaire est protégée », ajoute Roland Marchal.

Quels risques représente la société Wagner ?

Si la société Wagner est un peu la main invisible du Kremlin, ce n’est en revanche pas le gouvernement russe qui finance les opérations. Le groupe se rémunère auprès des régimes qui font appel à lui. « Ils se tournent vers cette société militaire pour défendre des intérêts privés et non de bien publique », explique Cyrille Bret. Ces derniers sont donc étroitement liés. « Les combattants de Wagner font en sorte que les présidents restent au pouvoir en leur donnant les moyens d’asseoir leur autoritarisme », décrypte Roland Marchal, qui constate les effets désastreux sur les derniers ressorts démocratiques en Centrafrique : "Des opposants disparaissent ou sont retrouvés morts sans qu’il y ait de suites judiciaires, les gens ont maintenant peur de parler."

La société russe y a également créé des milices locales qui « accentuent les tensions intercommunautaires et fragilisent la paix au niveau local », ajoute le chargé de recherche CNRS qui craint le même scénario au Mali.

Enfin le plus grand problème avec Wagner, c’est que comme la société « n’existe pas », elle est au-dessus de toutes les lois. « Il n’y a pas de règles, ni d’encadrement pour contrôler les pratiques des mercenaires. Et ils ne sont pas du genre à faire dans la dentelle », assène Roland Marchal. Sans existence légale, pas de sanction possible, ni de travail conjoint avec les Occidentaux qui perdent la main dans certains territoires. L’année dernière déjà, Wagner avait été accusé d’avoir pris le contrôle d’un bataillon formé par la mission de l’Union européenne en République centrafricaine. Aujourd’hui, le retrait des troupes françaises et de ses partenaires européens au Mali en est un second exemple.

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1 mai 2021

Navalny oui, Assange non

On comprend les officiels européens qui ne cessent de réclamer la libération immédiate et inconditionnelle d’Alexis Navalny, l’opposant russe. Mais pourquoi se taire en ce qui concerne Julian Assange ?

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Selon des témoins, l’état d’Alexis Navalny, détenu dans un camp en Russie, se dégrade de jour en jour. Son épouse qui avait l’occasion de lui rendre visite, a dit qu’il avait perdu 10 kg en l’espace de quelques semaines et un porte-parole de son comité de soutien a fait savoir que ses jours étaient en danger. Par conséquent, les institutions européennes réitèrent leurs appels au gouvernement russe de libérer Alexis Navalny. Etonnamment, les mêmes institutions européennes ne se sont jamais exprimées avec la même clarté auprès du gouvernement britannique en ce qui concerne Julian Assange.

Une prise de position très claire venait de la part de Dunja Mijatović, la Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil d’Europe : « Je réitère mon appel de libérer Alexis Navalny et je demande aux autorités russes de lui accorder immédiatement le plein accès aux soins médicaux en vue de la dégradation de son état de santé. Le commissariat des Droits de l’Homme estime que sa condamnation était arbitraire et déraisonnable, Navalny doit être libéré. »

assange

Très bien. On ne peut que souscrire à cet appel. Mais pourquoi est-ce que les institutions européennes n’affichent un tel courage uniquement lorsqu’il donne l’occasion de critiquer la Russie de Poutine ? En ce qui concerne le traitement infligé à Julian Assange, traitement qualifié par les Nations Unis de « torture », les mêmes institutions européennes ne se sont pas prononcées. Aucune déclaration adressée aux gouvernements britanniques successifs de libérer immédiatement Julian Assange dont l’état de santé s’est dramatiquement détérioré pendant 9 ans de captivité totalement injuste et injustifiée. Mais puisque le régime responsable pour cette torture est un gouvernement occidental, on se tait.

L’absence de toute intervention en faveur de Julian Assange décrédibilise en partie les démarches en faveur d’Alexis Navalny. Ce « deux poids, deux mesures » jette un doute sur le côté « humaniste » de la démarche des institutions européennes en faveur d’Alexis Navalny. Un appel aux deux gouvernements britannique et russe, aurait été crédible. Là, l’Europe institutionnelle ne fait que profiter d’une occasion de faire des reproches à la Russie. Dommage. (selon "Eurojournalkist")

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19 septembre 2020

Poutine soutient Loukachenko avec un prêt d'un milliard de dollars

Le pays voisin devrait obtenir de l'aide de Moscou "en ce moment difficile", a déclaré le chef du Kremlin lors d'une réunion avec le dirigeant biélorusse à Sotchi.

bi_lorussieLe leader du Kremlin, Vladimir Poutine, a promis au dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko un prêt de 1,5 milliard de dollars US. 

Loukachenko est sous pression depuis l'élection présidentielle et les semaines de manifestations de masse en août. Minsk est économiquement dépendante de Moscou. Selon son propre ministère des finances, le Belarus a une dette extérieure de 18 milliards de dollars US - dont une grande partie envers la Russie.

La rencontre à Sotchi est la première rencontre personnelle entre les deux depuis l'élection présidentielle controversée du 9 août en Biélorussie. Après 26 ans au pouvoir, Loukachenko avait lui-même déclaré le vainqueur des élections pour la sixième fois consécutive - avec plus de 80 % des voix. L'UE ne reconnaît pas ce résultat. Mais Moscou avait félicité Loukachenko.

En raison de la situation tendue, Poutine s'est également prononcé en faveur d'une réforme constitutionnelle au Belarus. "Je pense que c'est logique, opportun et approprié", a déclaré le chef du Kremlin. M. Loukachenko n'avait pas exclu auparavant d'éventuels changements. Cependant, l'opposition estime qu'il ne fait que gagner du temps avec ces promesses.

Dans le même temps, Poutine a de nouveau mis en garde contre l'ingérence étrangère dans la lutte pour le pouvoir. Les gens devraient se parler sans pression extérieure dans le cadre d'un dialogue "pour clarifier cette situation". Le chef du Kremlin lui-même avait auparavant promis un soutien aux troupes biélorusses en cas d'urgence.

13 septembre 2020

Navalny, jouet de Poutine, Macron et Merkel

Alexeï Navalny, est, à en croire les médias qui décidément sont un problème démocratique central de notre société tant ils diffusent des fake news qu'ils prétendent cyniquement combattre, le principal opposant à Vladimir Poutine, président de la Russie.

ivan_le_terrible

Qu'un agent stipendié de l'impérialisme étasunien soit le principal opposant de Poutine est simplement un mensonge imbécile. Ce type trimbale tant de casseroles ( son mouvement Da! est financé par les Etats-Unis, il a étudié à Yale grâce à un réseau étasunien d'influence, il flirte avec l'extrême-droite raciste etc) qu'on peut penser qu'il est valorisé par le pouvoir russe pour discréditer toute l'opposition à Poutine.

Rappelons que la principale force d'opposition à Poutine est le Parti Communiste de la Fédération de Russie, mais il faut croire que les résultats des élections sont inconnues des médias de nos milliardaires et de l'Etat macronien.

navalny

Quant à "l'empoisonnement" du héros des médias occidentaux Dieu seul sait ce qu'il en est car le personnage est suffisamment plongé dans toutes sortes de magouilles qu'il peut être ciblé par bien du beau monde. Que le président Poutine soit derrière cette affaire est simplement ridicule : on n'assassine pas quelqu'un d'aussi utile. Mais bien entendu nos médias n'en n'ont que faire, la diabolisation de Poutine (un rude concurrent pour nos maîtres) est une vieille histoire, aussi véridique que les armes de destruction massive de Saddam,  l'armée irakienne comme 4e armée du monde, le charnier de Timisoara provoqué par un autre diable, Ceaucescu, ou les pleurs de la l'infirmière koweïtienne (imaginaire car elle était en fait la fille de l'Ambassadeur du Koweït à Washington) qui dénonçait l'assassinat des bébés par la soldatesque irakienne (alors qu'elle racontait une fake news fabriquée par une agence de com. sur ordre de la CIA). 

Faire la liste des mensonges d'Etat et des médias-mensonges serait trop long et fastidieux. Et ils s'étonnent après ça que la confiance des citoyens à leur égard soit proche de zéro.

Enfin comment ne pas être ému aux larmes en voyant Macron et Merkel, soulevés par une Sainte indignation par les méfaits du (Ras)Poutine du Kremlin, proposer de recevoir Navalny dans leurs pays respectifs où il pourrait se réfugier de la vindicte de Vladimir-le-Terrible.

Il ont simplement oublié qu'ils ont refusé d'accorder l'asile à Julian Assange dont le seul crime est d'avoir informé le monde des crimes des gouvernements et en particulier de l'Exécutif des Etats-Unis. Deux poids, deux mesures. Mais il serait naïf de la part des progressistes d'attendre autre chose de cette pègre. En revanche il est de notre devoir de rappeler quelques vérités, avec nos tout petits moyens, à nos concitoyens. (selon Antoine Manessis, "NBH, le nouveau blog historique")

11 septembre 2020

Le combat Poutine - Navalny

Qui a donné l’ordre d’empoisonner l’opposant russe le plus efficace ? Vladimir Poutine ? Oui et non. C’est sans doute au plus niveau que quelque chose s’est mis en mouvement en haut du mécanisme de l’appareil d’Etat, durant ces semaines de protestation massive chez le voisin bélarusse contre le « père et maître » Loukachenka. Dans le ” système Poutine “. Portons-y un peu notre loupe.

Poutine

Nous avons déjà parlé de personnages très haut placés qui avaient des raisons d’en vouloir à Alexei Navalny : Tchaika ; Dimitri Medvedev ; l’espèce de Raspoutine moderne qu’est Evgueni Prigogine (mais Raspoutine, précisément, a fait l’objet d’une intoxication à l’arsenic !),… Mais la manière dont Navalny a été empoisonné (puisque c’est le cas) et surtout, la substance toxique dont il semble s’agir supposent une proximité immédiate avec les services secrets militaires, nommément le GRU.

Une autre hypothèse a été soulevée ; elle est peu vraisemblable : coupables, les dirigeants de cette Sibérie où Navalny s’était rendu avant de s’écrouler dans l’avion du retour, chefs du parti Russie unie ? Ils ont fait l’objet d’une investigation serrée de la part de Navalny, et ils n’ont pas quitté d’une semelle de botte rouge ce dernier lors de sa dernière visite à Novosibirsk, à Khabarovsk et Tomsk. Mais ces gouverneurs ou leurs services de sécurité n’oseraient jamais prendre une telle initiative.

Personnellement, et de manière assez étrange, Poutine semble ne pas se sentir menacé dans son pouvoir. Il ne nomme pas même Navalny par son nom, et l’appelle : « le Patient »… Comme beaucoup de néo-rois, il flotte dans une sorte d’aura qui lui fait croire à sa stabilité politique imperturbable. Mais son entourage, lui, n’y croit pas, et il est assez évident qu’il voyait en Navalny une menace : c’est leur métier. On pense au fameux chef du FSB, le général Alexandre Bortnikov ; et/ou au non moins fameux Nikolaï Patrouchev, chef du Conseil de Sécurité. Et au directeur du Service de renseignements extérieurs, Sergueï Narychkine.

L’ordre d’empoisonner Navalny a nécessairement dû être donné d’en haut, pense-t-on. Poutine a si bien verrouillé l’appareil d’Etat qu’une décision indépendante est en soi impensable ; elle l’eût été moins voici une dizaine d’années. Mais on n’imagine pas non plus que l’instigateur a demandé l’autorisation au néo-Tsar : prudent malgré les apparences, il ne l’aurait pas accordée.

On se trouve donc peut-être dans une situation typique de ce genre de situation – et de beaucoup de polars politiques : des super-flics politiques zélés se disent : bon, il faut que je le fasse, c’est pour son bien ! Fier de moi ! Je suis le plus dévoué et le plus désintéressé ; et que deviendrait le Chef sans moi…

Quant au produit utilisé, les experts (discrets) de la Bundeswehr, de l’ Organization for the Prohibition of the Chemical Weapon et le centre de recherches britannique mobilisé lors de l’Affaire Skripal en 2018, Porton Down, s’accordent sur sa nature. Pour les toxicologues, le symptômes observés lors de plusieurs affaires d’empoisonnement russe présentent des similitudes plus que frappantes. Le conjoint d’une Pussy Riot l’an dernier, qui a survécu de justesse : Verzilov, qui a vu les images de Navalny à Omsk, s’est mis très vite en contact avec Volkov, le collaborateur de l’opposant, pour témoigner et apporter son aide ; un fabricant d’armes bulgare en 2015, Emilian Gebrev, qu’on a aussi consulté à la Charité cette semaine ; l’ex-agent Sergueï Skripal et sa fille,… Et à Salisbury et Londres, on a retrouvé assez rapidement la trace d’un agent du GRU, les services secrets militaires russes.

Ces produits bloquent une enzyme précise dans le système nerveux, d’une manière commune à des poisons du même groupe : le fameux sarin, quelques autres moins connus, et… le novitchok de Salisbury (Affaire Skripal). Symptômes : larmes et salive abondantes, relâchement musculaire, ralentissement du rythme cardiaque. Ces poisons agissent par inhalation, ingestion ou, comme à Salisbury il y a 2 ans, contact (Skripal, ex-agent double, et sa fille ont été intoxiqués ainsi, en touchant une poignée de porte).

L’empoisonnement est plus rapide qu’un procès, même en Russie poutinienne, et il est psychologiquement efficace, puisqu’il offre à tous le spectacle horrible d’un opposant qui se déglingue : alors, pourquoi s’en priver ? Et l’entourage de Poutine s’est aperçu de l’efficacité ed l’action d’Alexei Navalny contre un dirigeant dont la popularité baisse fortement depuis 4 ans. De même que celle de Loukachenka, son gourou en politique. Tomberont-ils de la même manière ? (selon "Euro-journalists" - Marc Chaudeur)

20 novembre 2019

La Hongrie, bientôt une colonie russe ?

Poutine chez Orban pour la neuvième fois

orban

L’appartenance de la Hongrie national-populiste à l’Union Européenne pose de plus en plus problème. Les relations d’Orbán avec son ami Poutine, en revanche, vont très bien, merci, comme en témoigne la visite de Poutine à Budapest avant-hier mercredi : relance d’un chantier nucléaire, faveurs prodiguées par Gazprom et par la russe et fort louche Banque Internationale d’Investissement,… Les années qui viennent ne manqueront décidément pas d’intérêt et de suspens.

Depuis 2012, Poutine a eu… 9 entretiens avec Viktor Orbán (11 avec Angela Merkel, à titre de comparaison) et 8 fois avec les dirigeants chinois, les grands présents en Europe centrale et orientale. Significatif, bien sûr : contrairement aux dénégations d’Orbán, la Hongrie est devenue le rossignol du Tsar Poutine en Europe. Et il ne s’agit nullement là d’une relation d’égale à égale, bien évidemment. La Russie exporte son gaz en Hongrie, pays de passage du gazoduc Turkstream, qui traverse les Balkans et la Bulgarie jusqu’à la Slovaquie ; et les deux pays ont signé des accords commerciaux importants. Le tout représente 6 milliards d’euros.

Les échanges ont donc repris de plus belle entre la Russie et son ancien satellite hérissé d’épines, 5 ans après l’annexion de la Crimée par Moscou – occasion alors pour la Commission européenne de lui infliger des sanctions. Orbán déclare qu’il ne voit pas pourquoi il s’interdirait une « coopération politique » avec Poutine, bien que la Hongrie soit membre de l’UE et de l’OTAN… Il est vrai que les deux dirigeants partagent une conception très autoritaire et ultra-conservatrice de la politique, et s’entendent ainsi comme larrons en foire.

Mais l’opposition ne voit pas les choses de cet œil. Gyurcsány Ferenc, homme politique de gauche (plutôt controversé par ailleurs, à cause de déclarations mensongères durant la campagne électorale du printemps 2006), qui fut Premier ministre et qui dirige actuellement la Coalition démocratique (un parti issu d’une scission avec le Parti socialiste) estime que pour la Russie, la Hongrie ne peut être se hausser au niveau de la Russie, mais devenir plutôt, selon sa formule pertinente et frappante, « un vassal vulnérable » (https://courrierdeuropecentrale.fr). Le maire écologiste de Budapest,lui, tout récemment élu, Karácsony Gergely, pointe avec virulence l’inclination d’Orbán pour les chefs d’Etat qui maltraitent les journalistes, fomentent des guerres et empêchent toute vie politique vraiment démocratique des citoyens. Et le parti de Karácsony, Parbeszed, enfonce le clou : il rappelle qu’est prévu l’élargissement de la centrale nucléaire de Paks, au centre du pays, décidé autoritairement en 2014 par le Premier ministre hongrois sans consultation aucune des citoyens (certes,on connaît bien cela dans d’autres pays!). Coût du chantier : 12,6 milliards d’euros pour 2 réacteurs tout beaux et tout neufs ; 10 milliards proviendront… d’un prêt russe, ce qui ne rassure personne, pas davantage que l’objet même de cette opération.

Autre motif majeur de préoccupation : l’installation à Budapest de la IIB (Banque internationale d’investissement), notoirement et intimement liée aux services secrets moscovites… Un vieille histoire, qui demeure cependant toujours neuve ! Fin septembre, aux Etats-Unis, des sénateurs ont même fait part de leurs préoccupations à l’ambassadeur américain à Budapest et rappelé les relations déjà anciennes de cette banque avec le SVB (les services secrets extérieurs russes). Mais il y a mieux encore : l’implantation de la BII avait déjà fait l’objet, le 4 mars dernier, d’une Question avec demande de réponse écrite à la Commission européenne (E-001140-19). 4 députés membres du groupe européen ALDE ( libéraux, aujourd’hui Renew), font remarquer dans le texte que la majeure partie du capital de la BII est détenue par un petit nombre d’Etats membres, et que l’implantation à Budapest soulève des inquiétudes « quant à la politique de la banque en matière de concurrence et de blanchiment ». Car en effet, l’accord entre Budapest et BII permet des privilèges et immunités, qui sont potentiellement incompatibles avec la législation européenne… et avec l’organisation de la lutte européenne contre le blanchiment !

Voilà qui promet de beaux jours… L’Union Européenne, en tout cas, doit absolument faire preuve de clarté et exprimer nettement ce qu’elle attend du Fidesz et du gouvernement de Viktor Orbán. (selon Euro-journalist)

3 novembre 2019

Rojava : tout bon pour Poutine

"Les Pieds Nickelés" tiercé gagnant, sur le dos des Kurdes

damas

L’UE n’a rien fait pour intervenir et jouer le rôle de conciliateur entre Turquie et Syrie, alors même qu’elle aurait pu, et dû, imposer son rôle de médiatrice depuis au moins un an, et essayer d’empêcher ce qui était hautement prévisible. La Russie, en tout cas, est gagnante, et avec elle, ses deux compères.

Le Tsar Poutine s’affirme et se réaffirme comme le grand allié de Bachar al Assad, et s’impose comme l’interlocuteur indispensable dans toutes les négociations importantes : la place de la Russie dans la région doit être solidifiée et assurée durablement.Pour ce qui est des Kurdes, les émissaires russes ont réaffirmé en septembre dernier (ils l’ont dit plusieurs fois depuis 2013) qu’une autonomie était possible (ce qui est potentiellement vrai aussi pour d’autres minorités à l’intérieur des frontières syriennes), mais si et seulement si on reconnaît l’autorité de Bachar al Assad… Ce qui revient de fait à reconnaître le rôle fondamental et indispensable de Moscou.

En ce sens, les fameux 70 à 90 000 prisonniers DAESH représentent une carte considérable pour ceux qui seront censés les garder à l’avenir, à savoir… Assad et l’armée russe : plutôt atout que mistigri, puisque le rôle de garde-chiourme qui leur est dévolu devient un moyen de pression intéressant à l’égard des Occidentaux – et surtout des Européens, qui ne tiennent pas à voir des masses de barbares sanglants débarquer chez eux, même lorsqu’ils sont en partie des « nationaux », le produit de leur culture déclinante et discriminante.

Ce que souhaitent depuis longtemps les Russes est en train de se réaliser : grâce à l’invasion turque, les Kurdes se jettent, certes mollement et en se bouchant le nez, dans les bras d’Assad. Moscou discute en effet depuis plus de 2 ans, avec Assad et l’Iran, d’un projet de Constitution depuis 2 ans (dans le cadre du soi-disant Processus d’Astana). Ce projet prévoit une large autonomie des Kurdes, mais… sous l’égide du gouvernement Syrien d’Assad. Cela posé, l’invasion turque permet de surcroît aux Russes de se rapprocher de la Turquie, et d’assurer plus solidement leur rôle de médiateurs en Syrie. Au détriment de l’Union Européenne, tragiquement absente et inactive, le nez rivé sur le handlebar du Brexit.

Et il ne faut pas s’y tromper : les Russes et les Turcs, bien qu’ils jouent la confrontation, sont en discussion permanente et étroite. Plus encore, les Russes jouent bien évidemment le rôle de pivot dans une négociation quadripartite : des tractations ont eu lieu (et auront lieu…) entre le gouvernement Assad et les Kurdes sur la base russe de Hmeimim, à Latakié, la région natale d’Assad, Poutine est indispensable pour les 3 parties, en somme.

Le général en chef syrien pour cette campagne vers le Nord est d’ailleurs Souhail al Hassan, un grand ami des Russes. En 2015, Poutine lui a fait décerner l’ordre de l’Amitié entre les peuples, et deux ans plus tard, le chef d’état-major Gerassimoff lui a offert solennellement un sabre. A cette occasion, Al Hassan a béni « tous les pays russes du Sud au Pole Nord »…

Que veut Poutine, au juste ? C’est assez limpide : Bachar al Assad sait bien que sans Poutine, il ne pourra pas contenir la puissante armée turque. Il a donc besoin des Russes. Et Poutine veut essentiellement 2 choses : asseoir tous les deux, Assad et Erdogan, à la table des négociations, et gagner le plus de terrain possible pour son vieil allié Assad.

Les choses sont conclues d’avance. C’est en ce sens qu’Erdogan a assuré récemment : « Il n’y aura pas de problème à Kobane ». Cela traduit une entente préalable, qui ne sera pas rompue. Poutine accepte bien évidemment les conditions posées par le dirigeant d’Ankara pour ce qui est de la sécurité nationale de l’Etat  turc. Il prend pour base les Accords d’Adana de 1998 entre la Syrie et la Turquie, qui stipulaient que le PKK ne devait pas recevoir d’aide de la Syrie. Ces Accords ont d’ailleurs autorisé et légitimé, aux yeux du dirigeant turc, l’invasion actuelle…

Et Poutine apparaît une fois de plus comme l’ interlocuteur fiable – au contraire des Etats-Unis, qui ont commis une véritable forfaiture, et de l’Union Européenne, le visage plongé dans la vase de la Tamise.

Erdogan est plutôt tranquille ; il ne risque nullement un embargo des armes russes. D’ailleurs, voici à peine quelques mois, Poutine a livré à la Turquie un système anti-aérien S-400. L’installation d’une zone d’exclusion aérienne, comme le demandent les Kurdes, ne serait au fond pas plus gênante pour la Turquie : elle pourrait fort bien attaquer le Rojava kurde à partir de son propre espace aérien.

« Les droits des minorités doivent être assurés », dit Poutine. Mais cela supposerait que les Kurdes disposent d’une monnaie d’échange, dans ce contexte d’un pouvoir dictatorial extrême. En ont-ils une ? Non, ils n’en ont pas.

C’est tout bon pour le Tsar Vladimir et pour ses deux complices. (selon Marc Chaudeur, "euro-journalist")

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