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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
outremer
30 janvier 2020

A Tahiti, des bus gratuits pour les chômeurs

En marge du comité de pilotage du contrat de ville vendredi matin à la présidence, le ministre en charge de l’Aménagement, Jean-Christophe Bouissou, a indiqué qu’un dispositif de gratuité des transports en commun pour les sans emplois serait mis en place "dans les semaines qui viennent".

tahitiL’un des objectifs du contrat de ville, évoqué vendredi matin à la présidence à l’occasion de son comité de pilotage, est de "lever les freins périphériques pour que les habitants des quartiers accèdent à une formation ou un emploi" en proposant une aide au permis de conduire, ou encore en leur donnant accès aux transports en commun. Présent sur place, le ministre de l'Aménagement, Jean-Christophe Bouissou, a dévoilé « qu’une autre mesure sera renforcée très bientôt". "Elle permettra aux personnes sans emploi de pouvoir bénéficier des transports en communs gratuitement", a indiqué le ministre, comme promis dans le programme de campagne des territoriales du Tapura en 2018. Quant à savoir quand cette mesure sera mise en place, Jean-Christophe Bouissou l’assure : "Tout de suite… Dans les quelques semaines qui viennent."

Bientôt des mesures identiques en Alsace, dans le Centre-Alsace ou dans la vallée de Villé ?

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22 janvier 2020

Tahiti est une colonie !

L’ONU refuse de retirer la Polynésie de la liste des Pays à décoloniser

Dans sa résolution annuelle datée du 19 décembre dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies refuse la demande du président Edouard Fritch de retirer la Polynésie française de sa liste des Pays à décoloniser.

ONULa résolution annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la situation de la Polynésie française a été adoptée le 13 décembre dernier, a relevé la télévision "Tahiti 1ère". Réinscrite en 2013 sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU dont elle avait été retirée en 1958, la Polynésie française fait chaque année l’objet de débats et d’une résolution aux Nations Unies à New York sur sa situation politique. Si la France refuse toujours de participer à ces débats, le président Edouard Fritch avait demandé « solennellement » le 8 octobre dernier devant la Quatrième Commission des Nations Unies, le retrait de la Polynésie française de la liste des territoires non autonomes.

 Mais dans sa nouvelle résolution du 19 décembre, l’Assemblée générale répond à cette demande en « réaffirmant » la réinscription de la Polynésie française sur sa liste des territoires non autonomes et « prend note (…) des conclusions d’une évaluation indépendante (…) selon lesquelles le territoire ne remplit pas l’ensemble des critères d’autonomie ». Le reste de la résolution demande une nouvelle fois à la France de coopérer aux travaux du comité spécial pour la décolonisation de l’ONU, de faciliter une mission de visite dans le territoire. Le texte « exhorte » notamment la France à « garantir la souveraineté permanente du peuple de la Polynésie française sur ses ressources naturelles ».

Enfin, une nouvelle fois la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU « prie la Puissance administrante d’intensifier son dialogue avec la Polynésie française afin de favoriser la mise en place rapide d’un processus d’autodétermination équitable et effectif, dans le cadre duquel seront arrêtés le calendrier et les modalités de l’adoption d’un acte d’autodétermination ».

10 janvier 2020

Paris 2024 : les J.O., ça se rapproche !

Le surf à Tahiti, c'est officiel !

AFPCe jeudi 12 décembre, le conseil d’administration de Paris 2024 a voté en faveur du site de Teahupoo à Tahiti pour accueillir les épreuves féminines et masculines de surf. Au fil des études approfondies menées ces derniers mois, la Polynésie s’est imposée comme le meilleur choix pour ces ces JO qui se veulent novateurs.

En 2024, une épreuve des Jeux Olympiques aura bien lieu à 15.000km de la ville hôte. Ce jeudi matin, le conseil d’administration de Paris 2024 réuni Boulevard Haussmann a voté en faveur du site de Teahupoo à Tahiti pour accueillir les épreuves féminines et masculines de surf. Après l’équitation à Stockholm lors des Jeux de Melbourne de 1956 (pour un problème d’importation de chevaux), c’est la deuxième fois qu’un sport se déroulera aussi loin de sa base. Le Comité International Olympique (CIO) doit encore valider ce choix le 8 janvier prochain, mais ses réticences semblent s’être envolées la semaine dernière à Lausanne lors de la présentation de ce projet lors de sa commission exécutive.

Quand le comité d’organisation de Paris 2024 a reçu la candidature de Tahiti pour organiser le surf, le projet a d’abord fait sourire face aux quatre autres candidatures métropolitaine que sont Biarritz, La Torche, Hossegor et Lacanau. Mais au fil des études approfondies menées ces derniers mois, la Polynésie s’est imposée comme le meilleur choix pour ces JO qui se veulent novateurs. C’est en substance ce qu’a expliqué Tony Estanguet ce jeudi matin lors du conseil d’administration. Le président du COJO a prévenu les quatre candidatures perdantes dès la fin de la réunion.

Une qualité de vague inégalable en Polynésie

Dans la présentation qui a été faite, il a été indiqué que Tahiti remplissait trois critères importants pour Paris 2024: le meilleur site sportif, une incertitude très limitée concernant la qualité de la vague au mois d’août et le la possibilité d’embarquer les DOM-TOM dans l’organisation des Jeux. L’été dernier, les cinq sites ont été visités par des experts de la fédération internationale et par la direction des sports de Paris 2024 et le site de Teahupoo est arrivé en tête.

Parallèlement à ces visites, des études météorologiques et océanographiques ont été menées par Météo France et Surfline. Elles ont révélé une qualité de vague inégalable en Polynésie. Une donnée importante puisque les épreuves de surf doivent se dérouler sur quatre jours, et qu’en l’absence de vague elles risquaient de ne pas pouvoir aller à leur terme. Selon nos informations, une étude menée à en outre mis en avait le fait que Tahiti avait cinq fois plus de chance de proposer "une vague optimale" à cette période de l’année que les candidatures métropolitaines.

Les athlètes rapatriés à Paris après l’épreuve

Si les athlètes qui sont principalement basés dans cette région du monde et qui seront "rapatriés" à Paris pour la deuxième semaine des Jeux étaient globalement favorables à cette idée, les plus lésés seront les spectateurs. Les quatre sites métropolitains prévoyaient une affluence de 15.000 personnes environ, quand Tahiti n’en propose que 1.500. La vague étant situé à plusieurs centaines de mètre du littoral. Mais là encore le comité d’organisation a assumé ce matin en expliquant que les 4 milliards de téléspectateurs seraient comblés. Les épreuves doivent débuter à 8h du matin localement, soit 20h à Paris.

Enfin, la question environnementale a été centrale dans ce choix. C’est un sujet d’image important pour Paris 2024 qui ne souhaitait pas prendre de risque sur cette question. Mais le COJO a été rassuré par les études sur cette question. L’emprunte carbone des 5 candidatures étaient sensiblement les mêmes, et Teahupoo plutôt dans la moyenne basse dû au faible nombre de spectateurs sur place. Le rapatriement des 48 athlètes et de leur staff à Paris après l’épreuve ayant été pris en compte. (Antoine Arlot, journaliste à RMC)

28 décembre 2019

Martinique : un mouvement social qui dure

Bus incendiés le soir de Noël !

bus

Cinq bus ont été incendiés en Martinique dans la nuit de mercredi à jeudi, nouvelle escalade dans un conflit social impliquant la principale compagnie de bus de l'île dont les salariés sont en grève depuis le 17 décembre.

Les quelques 400 salariés (dont 180 chauffeurs) de la Compagnie Foyalaise de Transport Urbain (CFTU) sont mobilisés depuis que l'autorité qui gère les transports publics de l'île, Martinique Transport, a décidé d'ôter la délégation de service public à l'entreprise qui assure le réseau de bus depuis 2005 dans Fort-de-France et ses communes limitrophes.

Une menace qui pesait depuis un an déjà sur la CFTU et qui prendra effet au 31 juillet prochain alors que le contrat devait courir jusqu'en 2023. 

Si le président de Martinique Transport a promis une garantie de l'emploi aux salariés, les syndicats craignent que leurs avantages soient remis en cause.

Ces derniers jours, ils ont donc mené plusieurs actions, opérations escargots, blocage de l'accès à deux importants centres commerciaux ainsi que de la SARA (Société Anonyme de Raffinerie des Antilles), ce qui a entraîné d'importants retards de livraison dans les 87 stations services de l'île et des pénuries de carburants.

Les grévistes ont également visé les entrées du Grand Port Maritime de Martinique qui a déposé un référé contre la CFTU après l'incendie de trois bus à quelques centaines de mètres seulement de l'appontement en carburants. Deux autres bus ont été incendiés ailleurs.

Jeudi, les grévistes ont accepté de lever leurs blocages devant la SARA et l'une des entrées du port après une rencontre avec le préfet. Les négociations devraient reprendre vendredi matin.(selon AFP)

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26 décembre 2019

Manifestations à Mayotte

"On ne va pas supporter ça longtemps" dit le préfet.

mayotteLe préfet de Mayotte Jean-François Colombet a promis lundi, sur la chaîne Mayotte la 1ère, de "s'occuper" des "meneurs", qui depuis plusieurs semaines, sont soupçonnés d'être les responsables des affrontements et violences qui secouent l'île, notamment à Koungou, commune limitrophe du chef-lieu  Mamoudzou.

"On ne va pas supporter ça plus longtemps", a déclaré le préfet, alors que des violences ont lieu quasiment toutes les nuits entre jeunes de bandes rivales de Koungou et Majicavo, mais aussi contre les forces de l'ordre et contre la population, qui se retrouve agressée et rackettée par ces jeunes, notamment lors de barrages improvisés sur la RN1, axe stratégique de Mayotte. 

"Cette situation que nous vivons est inacceptable. Les Mahorais (...) qui respectent la loi ne l'acceptent pas, et je ne l'accepte pas, nous allons donc y mettre un terme", a promis Jean-François Colombet.

Selon lui, "il faut distinguer deux publics parmi ceux qui aujourd'hui troublent l'ordre public". Il y a d'abord "les meneurs, les violents, souvent les plus âgés. Ils ne sont pas très nombreux, une cinquantaine, nous allons nous occuper d'eux", a-t-il assuré.

Sept ont déjà été interpellés "ce week-end", a-t-il précisé: "un Mahorais et six étrangers".

Selon lui, "les jeunes gens (en situation irrégulière, ndlr) qui ont été violents au cours des dernières journées n'ont plus d'avenir à Mayotte, je le dis solennellement. L'Etat gardera la mémoire de tout ce qui s'est passé", a affirmé le préfet.

"A côté, a-t-il poursuivi, il y a tout un tas de gamins, sans doute beaucoup plus fragiles, beaucoup plus manipulés. Il faut qu'on les traite comme ils sont, c'est-à-dire comme des enfants. Quand vous avez face à vous des enfants de 10 ans, vous pouvez pas les traiter comme un enfant de 17 ans ou un jeune majeur violent", a-t-il insisté.

Le préfet "appelle au sursaut les parents, pour qu'ils prennent leurs responsabilités. Un enfant de 10 ans n'a rien à faire avec un parpaing dans la main".

"J'appelle à une mobilisation générale sur le sujet", a encore dit le préfet.

Actuellement, près de la moitié de la population de Mayotte (256.000 habitants au dernier recensement INSEE en 2017) est étrangère, et la majorité est en situation irrégulière en provenance de l'Union des Comores.

(Publié dans "Tahiti.info", mais pas dans les journaux métropolitains. Mais pourquoi, Macron, au lieu d'aller en Côte d'Ivoire avant Noël, n'est-il pas allé à Mayotte ?)

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16 décembre 2019

N-Calédonie: le FLNKS peine à s'unir en vue du deuxième référendum sur l'indépendance

Les indépendantistes du FLNKS, réunis samedi en congrès, ne sont pas parvenus à s'entendre sur leur vision des futurs liens entre la Nouvelle-Calédonie et la France, en cas de victoire au deuxième référendum sur l'indépendance le 6 septembre 2020, a constaté l'AFP.

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 "Nous on part pour gagner, on ne se pose pas la question du NON", a déclaré à la presse Daniel Goa, porte-parole de la coalition indépendantiste du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste).       

Un processus de décolonisation progressif est en cours en Nouvelle-Calédonie depuis 1998, date de la signature de l'accord de Nouméa. Il a débouché le 4 novembre 2018 sur un référendum d'autodétermination remporté à 56,7% par les pro-français. Un deuxième référendum aura lieu le 6 septembre 2020 et, si l'indépendance est à nouveau rejetée, un troisième est encore possible d'ici 2022.      

S'ils l'emportent, les indépendantistes souhaitent qu'une "période de transition", dont la durée reste à définir, s'ouvre avec l'Etat pour discuter des contours du nouveau pays.    

Or, deux lignes s'affrontent sur le sujet. L'une portée par le courant de l'UNI (union nationale pour l'indépendance) prône "une indépendance en partenariat" avec la France tandis qu'une ligne plus radicale, notamment incarnée par l'union calédonienne (UC), réfute le terme de partenariat.      

"Quand on parle de partenariat, dans le cadre de la tutelle actuelle, certains de nos militants craignent que les liens avec la France soient privilégiés, sans tenir compte des autres pays qui nous entourent", a expliqué Daniel Goa, également président de l'UC.      
Au cours de "débats intenses et difficiles" jusque dans la soirée de samedi, les différents partis du FLNKS ont tenté sans succès d'harmoniser leur points de vue.      

"La position du partenariat gêne car elle est considérée par certains comme un néo-colonialisme, à l'instar de ce qui se passe dans les pays africains qui ont accédé à leur indépendance", a déclaré Victor Tutugoro, un des chefs de file de l'UNI.       

Mais il considère que c'est "grâce aux discussions que nous ménerons" sur le futur partenariat que l'écueil du néo-colonialisme sera évité.      

"Il n'y a pas une confiance totale entre les uns et les autres. Les débats ont quand même permis de clarifier les positions sur la nécessité d'une période de transition", a également indiqué le leader kanak.      

Compte tenu des divergences, la question d'une stratégie unitaire "qui reste un objectif" en vue du référendum a été renvoyée à de nouveaux échanges en janvier et février.        

Le projet de désignation d'un président du FLNKS, qui en est dépourvu depuis 2001, est elle "restée en suspens".(selon AFP)

12 décembre 2019

Guyane : condamné pour violences conjugales et libéré "par erreur"

Un homme, condamné à de la prison ferme en correctionnelle pour violences conjugales, a été libéré le même jour du centre pénitentiaire de Guyane "par erreur" avant d'être repris mercredi par les gendarmes, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Cayenne. 

guyane

"Il venait d'être condamné à de la prison ferme pour violences conjugales à l'audience de comparution immédiate. Il était en détention provisoire avant sa comparution devant le tribunal. Il y a eu une erreur d'analyse sur sa situation à la prison et il a été remis en liberté", a indiqué le procureur Samuel Finielz, confirmant une information du site Guyaweb.

"Il s'agit d'une erreur du greffe du centre pénitentiaire", a affirmé le procureur.
Quand l'erreur a été décelée, "la victime a immédiatement été avisée et s'est vue remettre un téléphone grand danger", a souligné Samuel Finielz.
Il s'agit d'un téléphone qui permet d'alerter rapidement les autorités judiciaires sans composer de numéro. Utilisé en France métropolitaine depuis 2015, ce téléphone est arrivé en Guyane en 2019.
Le condamné a été interpellé au bout de 24 h de cavale par la gendarmerie, a confirmé le général Stéphane Bras, commandant de la gendarmerie en Guyane.
Il a été reconduit au centre pénitentiaire de Remire-Montjoly, près de Cayenne. (selon AFP)
10 décembre 2019

Deux ans après Irma...

... Saint-Barth connaît une reprise économique éclair

Saint_BarthDévastée par l'ouragan Irma en septembre 2017, la petite île antillaise de Saint-Barthélemy, haut-lieu de la jet set internationale, connaît une reprise économique éclair, et s'attend à une saison touristique record.

Deux ans après le passage de l'ouragan, "le redressement est assez remarquable", apprécie Gilles Genre-Grandpierre, directeur de l'Iedom (Institut d'émission des départements d'outre-mer, filiale de la Banque de France).
Quasiment tous les hôtels de luxe ont rouvert leurs portes et le taux de réservations est au beau fixe. "On attend 20% de plus que pour 2016 qui était un record de fréquentation", se félicite Nils Dufau, président du Comité du tourisme. "Et la saison a commencé plus tôt que d’habitude, dès début novembre". Aux Antilles, la saison touristique s'étend de décembre à avril.
Le taux de chômage, qui avait connu un pic après l'ouragan, est redescendu autour de 4%. 
La Collectivité d'outre-mer, qui n'a ni dette ni emprunt en cours, a terminé l'année 2018 avec 72 millions d'euros de recettes réelles, une baisse de seulement 6% par rapport à l'exercice précédent.
Une performance alors que l'ouragan Irma, de catégorie 5, qui a tué 11 personnes à Saint-Martin, île voisine de Saint-Barth, et endommagé 95% du bâti des deux territoires, est la catastrophe naturelle la plus chère de l'histoire de France. A Saint-Barth, -24 km2 et moins de 10.000 habitants-, les assurances ont versé plus de 830 millions d'euros d'indemnités.
Si l'île, prisée par les célébrités et les grandes fortunes, s'est vite redressée -on ne voit quasiment plus de traces du passage d'Irma-, c'est parce que la Collectivité, les entreprises et nombre de particuliers ont pu engager des fonds pour réparer, sans attendre les assurances.
"Nous avions un excédent de trésorerie qui a été bénéfique. Nous avons repoussé les projets prévus et mobilisé les fonds sur les réparations", explique le président de la Collectivité, Bruno Magras (Les Républicains). 
La chance de Saint-Barth a aussi été la remise en route rapide des usines de traitement des déchets, de production d'eau et de la centrale EDF. "Nos principales infrastructures ont tenu. Ce n'est pas dû au Saint-Esprit mais à la qualité du bâti", dit-il.
La perte de recettes publiques sur la taxe de séjour (-66% en 2018) a été compensée par le boum du BTP dû à la reconstruction. Tout ce qui entre sur l'île, via le port, est taxé à hauteur de 5% de sa valeur ; ces droits de quai ont rapporté plus de 18 millions d'euros à la Collectivité. 
 

"Pas de miracle"

Les taxes sur l'immobilier, principale manne financière de la Collectivité, n'ont été que peu impactées et la crise post cyclonique n'a pas freiné l'enthousiasme des investisseurs.
"Il n'y a pas de miracle. C'est le résultat d'une gestion rigoureuse depuis 25 ans, et le bénéfice des choix de développement touristique effectués il y a des années", commente Bruno Magras.
Depuis onze ans, Saint-Barth est passée de commune de Guadeloupe à Collectivité d'Outre-mer, ce qui lui a permis de récupérer de nombreuses compétences (urbanisme, fiscalité, social, énergie, etc.), et d'améliorer la réactivité administrative. 
Après Irma, les projets de reconstruction à l'identique ont pu se passer de permis de construire. "J'ai fait face à un tollé, mais nous n'avons pas eu de désagréable surprise", assure M. Magras. 
La pression démographique a encore augmenté depuis l'ouragan, mais elle est limitée par une profonde crise du logement. Le prix locatif est estimé à 2.000 euros mensuels… par chambre. Même les bons salaires ont du mal à se loger, et beaucoup de familles qui vivaient sur l'île depuis des années ont dû partir. 
"On perd des gens utiles", reconnaît Bruno Magras. "Mais le coût élevé de la vie et l'absence de logements permettent à Saint-Barth de maintenir un équilibre démographique. C'est égoïste, mais la charité bien ordonnée commence par soi-même".  
La Collectivité prévoit tout de même de construire de nouveaux logements pour les enseignants et le personnel de santé, indispensables pour l'île. (selon AFP)

18 novembre 2019

Les ex-mineurs réunionnais victimes de migration forcée réclament des comptes à l'Etat

Les ex-mineurs réunionnais victimes d'une migration forcée vers l'Hexagone orchestrée par l’État entre 1962 et 1984 ont réclamé jeudi que le gouvernement mette enfin en place les mesures préconisées il y a plus d'un an et demi par un rapport d'experts. 

r_unionAu total, 2.015 jeunes Réunionnais ont été déplacés dans l'Hexagone entre 1962 et 1984, pour résoudre les problèmes de démographie galopante et de grande pauvreté que connaissait alors La Réunion. Certains n'ont jamais remis les pieds dans leur île, ni revu leur famille. On les a appelés les "Enfants de la Creuse", parce qu'ils ont notamment été accueillis dans ce département rural, mais au total ils ont été envoyés dans 83 départements.
En avril 2018, une commission d'experts, présidée par le sociologue Philippe Vitale avait rendu un rapport sur cet événement méconnu de l'histoire de France, préconisant notamment la mise en place de cellules psychologiques, des aides pour leur permettre de retrouver leur racines et leur familles, mais aussi l'instauration de lieux mémoriels à La Réunion et en métropole, la création d'une date de commémoration ou encore l'intégration de cet épisode dans les manuels scolaires et les travaux de recherche.
"Depuis la remise du rapport en avril 2018 et ses préconisations, très peu de choses ont été faites, ou seulement des mesurettes, comme les billets d'avions" pour se rendre à La Réunion, a dénoncé lors d'une conférence de presse Me Elisabeth Rabesandratana, l'avocate de la Fédération des enfants déracinées d'Outre-mer (FEDD), qui regroupe plusieurs associations d'ex-mineurs réunionnais.    
Aujourd'hui, "ils veulent que les préconisations soient mises en oeuvre", a-t-elle insisté, et notamment que leurs recherches pour retrouver leurs familles et comprendre comment l'Etat a pu organiser ces "transplantations" puissent "aller jusqu'au bout". Mais "aujourd'hui, la lourdeur administrative fait qu'on n'avance pas", a déploré l'avocate.
"Il faut des moyens", a expliqué Me Rabesandratana, réclamant la mise en place d'un "centre de ressources" pour "l'assistance et l'accompagnement juridique, administratif et psychologique des victimes et de leurs familles".
Insistant sur l'idée d'une "réparation", elle a expliqué qu'elle devrait passer "à un moment donné" par "des excuses" de l'Etat.     
S'il n'est pas prévu de plainte collective contre l'Etat -plusieurs actions en justice ont déjà été menées par d'ex-mineurs, déboutés à cause des délais de prescriptions-, elle a expliqué qu'il pourrait y avoir des plaintes individuelles contre l'aide sociale à l'enfance ou des départements, notamment pour des "faux et usages de faux", car certaines victimes se sont vu créer de nouveaux états-civils pour effacer leur précédente identité.(selon AFP)

7 novembre 2019

De Wallis-et-Futuna à Rennes

Sofia a parcouru la moitié de la planète pour soigner son cancer

cancer1

Après un éprouvant voyage de plus de trente heures, Sofia, 53 ans, a été prise en charge par le centre Eugène-Marquis, à Rennes, pour traiter son cancer au cerveau. Une opération dans le cadre d’un accord de coopération entre le centre et les îles Wallis-et-Futuna.

Je vais mieux. Ici le personnel est particulièrement gentil et attentionné. Je sais que c’est une véritable chance pour moi, assure Sofia, 53 ans. Cette femme est née et vit à Futuna. Une des îles de l’archipel de Wallis-et-Futuna, dans l’océan Pacifique, et située à 16 230 km de la capitale bretonne.

Ce n’est pas une image quand la quinquagénaire dit qu’elle a traversé la moitié de la planète. Ça a été très long et très fatigant. On a dû passer par le Japon. Plus de trente heures de voyage raconte-t-elle. D’autant que sa santé est particulièrement fragile.

Traitement et rechute…

Un voyage qu’elle a effectué fin août, dans le cadre d’un accord de partenariat passé entre le centre Eugène-Marquis de Rennes et l’hôpital de Wallis-et-Futuna. En fait d’hôpital, plutôt un dispensaire vieillot et sous-équipé, très loin des standards hospitaliers de l’hexagone.

En 2007, j’ai appris que j’avais un cancer du sein, explique-t-elle. À plusieurs reprises, j’ai dû me rendre à Nouméa, à trois heures d’avion de chez moi, pour me faire soigner. Le traitement est efficace, mais elle rechute en 2017. De nouveau, elle doit se rendre dans la grande île voisine pour de nouvelles séances de chimiothérapie. Mais en janvier 2019, on a aussi découvert des cellules cancéreuses dans mon cerveau. Une pathologie qui dépasse les compétences médicales de sa région.

Partenariat avec le centre Eugène-Marquis

Elle entre alors en contact avec les Dr Marlène Knezynski et Olivier Riou. Un couple qui, après avoir travaillé à Saint-Pierre-et-Miquelon, s’est installé à Wallis-et-Futuna pour apporter leurs compétences médicales. Nous avions déjà établi des relations de travail avec ce couple de médecins lorsqu’ils étaient à Saint-Pierre-et-Miquelon, explique le Dr Marc Pracht, oncologue à Eugène Marquis. Ils nous ont donc contactés pour voir ce que l’on pouvait faire pour cette patiente en particulier et pour Wallis-et-Futuna plus globalement. L’idée étant d’établir un partenariat pour développer l’oncologie, qui est totalement absente des deux îles lointaines.

Appareil de radiothérapie de dernière génération

Sofia est donc venue, accompagnée de Koleti et Emanuelé, deux infirmiers de l’agence de santé de Wallis. Ils vont effectuer un stage d’immersion de trois semaines dans notre établissement et nous allons les former à la préparation de la chimiothérapie.

Est aussi prévue, à moyen terme, la mise en place de télémédecine. Le but étant de leur donner une certaine autonomie et d’éviter aux habitants de Wallis-et-Futuna de se déplacer à Nouméa. Un véritable enjeu de santé.

Quant à Sofia, elle a pu bénéficier du Cyberknife, implanté à Eugène-Marquis. Un appareil de radiothérapie ultra-perfectionné de dernière génération, adapté au traitement des tumeurs du cerveau. Elle a également fait l’objet d’une petite chirurgie du cerveau. Elle va aujourd’hui beaucoup mieux et on espère qu’elle pourra rentrer chez elle bientôt. En attendant, Sofia peut profiter de la présence de ses trois enfants, qui vivent à Rennes depuis des années. (Samuel Nohra, journaliste à Ouest-France)

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