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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
hongrie
11 mars 2017

Les Hongrois oublient leur histoire

En 1956, de centaines de milliers d’Hongrois ont du fuir leur pays et ont été accueillis sans problème dans les pays occidentaux. Maintenant, la Hongrie de Viktor Orban va créer des camps d'internement. Honteux.

OK_Fl_chtlinge_Rebecca_Harms_from_Wendland_Germany_Wiki_ccbysa20_620x310Le parlement hongrois vient de voter pour l’internement des réfugiés. Ces derniers seront désormais internés, le temps que leur demande d’asile soit traitée, dans des camps, enfermés, comme des criminels. La Hongrie de Viktor Orban, pays des barbelés, nie son histoire, fait preuve d’un manque de solidarité et viole les valeurs européennes. En principe, il faudra commencer à songer à des sanctions contre ce pays qui semble s’orienter plus vers la politique de la Turquie que vers les valeurs d’une Europe qui se veut humaniste.

Mars 2017. Ce sera le mois où on établit à nouveau des camps de concentration en Europe. Pour y enfermer des gens qui n’ont commis aucun crime autre que celui de courir avec leurs familles pour sauver leurs vies. Exactement ce que 250 000 Hongrois ont fait lorsque Moscou prenait le pouvoir à Budapest. Est-ce que les réfugiés hongrois ont été internés et séquestrés en arrivant dans les pays européens ? Non. A-t-on tout oublié en Hongrie ? Les 600 000 juifs hongrois assassinés dans des camps de concentration nazis ? Qu’est-ce qu’il motive la Hongrie aujourd’hui de priver des êtres humains de leur dignité et de leur liberté ?

La décision du parlement hongrois concerne femmes, hommes, enfants. L’idée que des enfants soient enfermés dans des camps en Europe, est insupportable. Et cette décision frappe une population déjà traumatisée par les événements ayant motivé leur fuite, pour leur infliger de nouveaux traumatismes liés à cette incarcération.

Le populisme conduit à nouveau à des camps. Avec un raisonnement proche de celui des Nazis. « Les réfugiés représentent un danger pour ‚l’identité chrétienne‘ », dit Viktor Orban. Remplacez le terme « réfugiés » par « Juifs », et vous y êtes. Et Viktor Orban ne fait que stimuler des peurs irrationnelles – par exemple en martelant que « nous sommes assiégés par les réfugiés ». Assiégés ? Par les 1248 réfugiés que la Hongrie est censée accueillir ? Ou par les 600 réfugiés qui moisissent déjà dans des campements le long de la frontière hongroise ?

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l’UNESCO, l’UNHCR, est formel – « La nouvelle loi viole les obligations hongroises selon le droit international et européen », disent les experts. « Elle aura un effet terrible sur la santé physique et psychologique de ces femmes, enfants et hommes ayant déjà vécu des choses horribles. » Quelles seront alors les réactions à cette politique indigne d’un état-membre de l’Union Européenne ?

Il est temps que l’UE réagisse face aux agissements xénophobes, racistes et discriminatoires dont font preuve les « états de Visegrad ». L’Union Européenne ne peut pas se permettre de laisser passer ce genre d’évolution – au risque de perdre le peu de crédibilité qui lui reste. De nouveaux camps de concentration en Europe, ce n’est tout simplement pas possible. (selon "Eurojournalist")

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22 septembre 2016

Après le Brexit, le Honxit ?

Le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban veut laisser les hongrois décider de l'accueil de réfugiés.

budapest

La Hongrie n’a visiblement plus envie de faire partie de l’Union Européenne. La décision du mois de septembre dernier concernant la distribution de 160.000 réfugiés sur les pays européens, ne passe pas du côté de Budapest. Maintenant, le Viktor Orban qui s’autoqualifie «d’antidémocrate» veut laisser le peuple hongrois voter si oui ou non, la Hongrie devrait accueillir des réfugiés. Après avoir fait comprendre à son peuple que les réfugiés seraient en train d’organiser une «invasion» de l’occident (la Hongrie, fait-elle réellement partie de l’occident ?), le résultat sera assez clair. Mais pourquoi est-ce qu’on n’organise pas le même jour, un référendum dans les autres pays européens concernant l’exclusion de la Hongrie de l’UE ?

Les «quotas» de distribution des réfugiés sur les pays européens, constitue aux yeux de Viktor Orban un «abus de pouvoir» de la part des institutions européennes. Les applaudissements de Prague, Bratislava, Varsovie et d’autres capitales lui sont acquis, mais si désormais, tout le monde suit l’exemple britannique, l’UE serait réellement arrivée au bout de son chemin.

Une étude récente a démontré que deux européens sur trois seraient favorables à ce que l’on coupe les subventions européennes aux pays qui refusent de se montrer solidaire dans cette situation que l’ensemble des responsables politiques européens qualifient de «plus grand défi depuis la IIe Guerre Mondiale». Couper des subventions aux pays qui ne respectent pas les valeurs communes de l’Europe, cela pourrait également faire l’objet d’un référendum dans les autres pays européens, de préférence le jour où le référendum hongrois aura lieu.

L’Europe se trouve désormais en situation de légitime défense. La Grande Bretagne, les «pays de Visegrad», l’Autriche et d’autres sont en train d’invalider les acquis européens des dernières décennies pour des raisons nationalistes et égoïstes et si les institutions européennes veulent survivre cette phase turbulente, il faut qu’elle réagisse dès maintenant aux multiples attaques dont elle fait partie.

Lancer des procédures comme la «vérification si les paramètres de l’état de droit soient respectés», comme l’UE l’avait fait après les attaques du nouveau gouvernement polonais sur la liberté de la presse, ne suffit pas, surtout dans la mesure où pour ce genre de procédure, la règle de l’unanimité prévaut également. Ce qui veut dire dans la pratique qu’aucune de ces procédures n’a de chances réalistes d’aboutir.

Il faut que l’UE se donne immédiatement d’autres règles. Il faut qu’elle soit en mesure, comme n’importe quelle association, d’exclure des membres qui ne respectent pas les objectifs du «club», il faut qu’elle soit en mesure de décider de sanctions qui fassent vraiment mal (comme la suspension de subventions) et il faut que les institutions européennes retrouvent, le plus vite possible, un mode d’action à la majorité qualifiée. Il est inconcevable que des états qui ne représentent qu’une petite fraction de la population européenne, puissent dicter leur politique et leur nationalisme à l’ensemble des autres pays européens.

Maintenir le statut quo, à savoir une paralysie la plus complète permettant à des pays comme la Grande Bretagne ou la Hongrie d’imposer leur loi partout en Europe, cela n’est plus possible. Il ne s’agit nullement d’imposer à la Grande Bretagne ou la Hongrie, une politique dont ces pays ne veulent pas. Il s’agit uniquement de créer une situation qui permette d’exclure ceux qui mettent en péril tout ce continent qui est en train de glisser de plus en plus vers ce nouveau nationalisme qui par le passé, a déjà causé de millions de morts en Europe. Ils ne veulent pas être européens et pas non plus partager des valeurs comme la solidarité et l’humanisme ? Soit, mais à ce moment-là, qu’ils prennent leur responsabilité et quittent l’Union Européenne. Et s’ils ne veulent pas partir, qu’on ait enfin la possibilité de les exclure. Ni plus, ni moins.(Euro-journaliste) 

14 juillet 2011

Les mauvaises idées de Wauquiez contaminent l'Europe

L'idée de Laurent Wauquiez de mettre au travail les bénéficiaires du RSA fait des émules en Europe, notamment en Hongrie. Le gouvernement hongrois veut remettre les allocataires de prestations sociales au travail. Des policiers pourraient surveiller ces salariés regroupés dans des camps et affectés à de gros projets d'infrastructure. Principale cible de ce programme : les Roms, dont le taux de chômage avoisine les 50%.

Construction d'un stade, nettoyage des rues

Ces idées ont trouvé un certain écho en Hongrie où une nouvelle loi devrait entrer en vigueur à partir du 1er septembre prochain. Les bénéficiaires d'aides sociales se verront alors proposer des tâches d'intérêt général sur de gros chantiers de travaux publics, tels la construction d'un stade de football à Debrecen (à l'est du pays), le nettoyage des rues mais aussi l'entretien des parcs et des forêts. Et ceux qui refuseront seront privés de leur allocation. Le quotidien allemand "Die Tageszeintung" explique :

Roma_Hungary« Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour comprendre que cette mesure vise principalement les Roms. Alors que le taux de chômage est en moyenne de 8% dans l'Union européenne, l'employabilité de la plus grande minorité du continent est un problème endémique. »

 Selon les statistiques, près de 50% des Roms – faiblement qualifiés et victimes de discrimination à l'embauche – seraient ainsi sans emploi. Du coup, nombre de familles vivent de l'aide sociale.

Des centres de logements collectifs

Ce projet de travail obligatoire qui figurait dans le programme du parti Jobbik (extrême droite) a été repris par la droite nationaliste. Pire encore : le plan présenté par le gouvernement prévoit la construction de centres de logements collectifs, pouvant être dans certains cas des containers aménagés pour les personnes dont le lieu de résidence serait trop éloigné des chantiers. Le quotidien allemand ajoute :"Et pour surveiller ces camps, Viktor Orban, le premier ministre hongrois a eu une très bonne idée : des policiers fraîchement partis à la retraite pourraient assurer la sécurité."

Main-d'œuvre bon marché pour investisseurs chinois

Si certains sites d'extrême gauche ne se privent pas de comparer ce plan avec les méthodes fascistes – les camps de travail obligatoire gardés par des policiers renvoient aux pires heures de l'histoire européenne –, le Tageszeitung souligne, quant à lui :

" [que] ce n'est pas un hasard si l'annonce de ces mesures intervient après la visite du premier ministre chinois, Web Jiabao, à Budapest. La grande puissance asiatique veut racheter la dette hongroise mais aussi investir dans l'industrie et les projets d'infrastructures du pays. "

Et la possibilité de bénéficier d'une main-d'œuvre bon marché ne serait pas pour lui déplaire.

Le spectre du « camp de travail obligatoire » justifie les propos lancés par Daniel Cohn-Bendit qui, début juillet, aux termes d'une présidence hongroise ponctuée de polémiques, s'en est pris directement à Viktor Orban, l'accusant de « dégrader l'Europe ».

(extrait de "Rue 89")

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Sarkozy - Orban : les grands esprits se rencontrent !

11 janvier 2011

Arnaud Montebourg : "le coup de Budapest" à l'envers

Arnaud_MontebourgLu sur le blog de Arnaud Montebourg, député socialiste : "Imre Nagy était un homme politique hongrois. Il fut exécuté en 1958. Son crime : avoir mis en place un communisme démocratique et s’être opposé aux staliniens. Il fut lâchement balayé par le « coup de Budapest » en octobre 1956, les troupes soviétiques marchant sur la ville et imposant au pouvoir les tenants de leur ligne. La chape de plomb pesa à nouveau sur une société qui respirait à peine. Quand le bloc de l’est s’effondra à son tour, un leader étudiant demanda la réhabilitation d’Imre Nagy (1988), sans doute au nom de la démocratie retrouvée. C’était Viktor Orban. 

Le même Viktor Orban est aujourd’hui premier ministre hongrois et président pour 6 mois du Conseil des chefs d’Etat et de gouvernements européens. Le même Viktor Orban qui vient de faire – ironie grinçante de l’histoire – un « coup de Budapest à l’envers », c’est-à-dire qui vient de porter un sérieux coup à la démocratie, d’abord en supprimant une grande partie des pouvoirs de la Cour Constitutionnelle, institution garante du respect de l’Etat de droit (16 novembre dernier). Ensuite en instaurant une autorité scélérate de contrôle des médias, entièrement sous la botte du pouvoir. En clair, une police politico-médiatique soft qui surveille la bonne parole gouvernementale des médias. Des têtes sont déjà tombées comme celle d’un présentateur vedette de la télévision qui avait observé une minute de silence après le coup de grâce porté à la cour constitutionnelle. Plus rien ne peut désormais s’opposer au Premier ministre hongrois, l’élu de son peuple, ou désormais plutôt le maître.

Viktor_Orban_FideszPour le Parti populaire européen (parti des droites européennes), dont Orban est vice-président, il n’y a là rien de choquant. Les dirigeants du PPE lui souhaitent bonne chance pour présider aux destinées de notre Europe pendant 6 mois, porter aussi sa parole et dire, par exemple, à Laurent Gbagbo que ses pratiques ne sont pas celle d’un démocrate, notamment en matière de main mise sur la presse… Quant au secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Laurent Wauquiez, il ne souhaite pas donner de leçons à la Hongrie, préférant garder sa langue dans sa poche et son mouchoir sur les valeurs fondatrices instituant l’Europe. La dérive autoritaire de certains pays n’est bien que le rejeton monstrueux d’une Europe sans courage politique.

Et puis, il faut aussi ouvrir les yeux : Vaclav Klaus en République tchèque, Lech Kaczynski jusqu’à il y a peu en Pologne, Viktor Orban en Hongrie : tous ont fait surgir une nouvelle forme de droite, migrant du libéralisme à l’extrêmisme. Jouant la partition de la revanche sur le communisme pour emporter dans leurs valises des revendications bien moins avouables. Après le départ des sinistres communistes, force est de constater que ce ne sont pas de petits anges démocrates qui se sont installés dans leurs fauteuils. Mais tous ont aussi profité de la déliquescence du projet européen, incapable de fournir des perspectives à des sociétés traumatisées, cherchant leur place dans une Europe qui n’a pas fait ce qu’il fallait pour les accueillir, et en demande d’une stratégie dans la mondialisation dont l’Europe n’a pas su (ou voulu) se doter.

Demain, il nous faudra remettre le métier sur l’ouvrage. Il n’y a pas de fatalité à l’absence de courage politique et de dessein européen."

Budapest_Intervention_sovietique_1

Les chars russes envahissent Budapest le 4 novembre 1956 et noient l'insurrection populaire dans le sang. 3000 hongrois sont tués dans une répression féroce qui dure jusqu'au 15 novembre.

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