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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
3 septembre 2007

Jupiter n'est jamais allé de Sélestat à Saint-Dié

depecheExcellent article paru dimanche dans les DNA concernant la voie ferrée Val-de-Villé - Villé, son histoire depuis 1891 et celle de la locomotive "Jupiter". Une erreur cependant, cette voie n'a jamais été reliée à la ligne Sélestat - Saint-Dié, puisque seule la ligne Sélestat - Ste-Marie-aux-Mines existait déjà. A lire : dna0209jupiter1. Quant à l'histoire du tunnel, et à la prolongation de la ligne de Ste-Marie-aux-Mines à Saint-Dié, elle date du 20ème siècle. Et même si les premiers projets datent de 1866, peu après l'arrivée du chemin de fer dans les hautes vallées vosgiennes, la guerre de 1870 puis l'annexion de l'Alsace-Lorraine empêchèrent toute évolution. Le tunnel a été ouvert au trafic ferroviaire le 8 août 1937 pour permettre la liaison entre les gares de Lesseux-Frapelle et de Sainte-Marie-aux-Mines.  Son entrée vosgienne est située sur le territoire de la commune de Lusse. Bien que la liaison ferroviaire concernée ait été prévue à voie unique, le tunnel a été percé au gabarit "double voie", ce qui jupiterétait fréquemment le cas dans les ouvrages de grande longueur pour en améliorer la ventilation. Cette caractéristique sera en outre extrèmement utile pour la transformation ultérieure de l'ouvrage en tunnel routier. Inauguré en grande cérémonie par le président de la République Albert Lebrun, il donnait passage à la liaison ferrée Nancy - Saint-Dié - Sélestat - Colmar - Fribourg-en-Brisgau. Cette ligne avait aussi un but militaire et devait permettre l'acheminement des militaires et du matériel de guerre vers la ligne Maginot. La ligne de chemin de fer fut fermée le 2 juin 1973 et le tunnel revendu aux collectivités territoriales, permettant à la SNCF de réaliser une bonne opération financière. Rendons donc à César ce qui est à César, et à Jupiter ce qui est à Jupiter.

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23 octobre 2006

La guerre de trente ans (1618 - 1648)

3f282ca10La guerre de Trente Ans fut une guerre qui ravagea le sud de l'Allemagne, et aussi l'Alsace, plus par des pillages des mercenaires que par des batailles. Elle est une suite des guerres de religion et commença en 1618 par la défenestration de Prague. Les bandes de pillards protestantes étaient conduites par le général Mansfeld, les bandes catholiques par les généraux Wallenstein et Tihy. De 1620 à 1629, ces guerres furent marquées par des triomphes catholiques, ce qui entraîna l'entrée en guerre du roi du Danemark Christian IV, puis du roi de Suède Gustave-Adolphe. Ce sont les armées de celui-ci quio occupèrent l'Alsace, et notamment les places-fortes de Benfeld, Epfig et St-Hippolyte. Ils détruisirent les châteaux-forts et les monastères. Plus près de nous, ils pillèrent les villages de St-Pierre-Bois et Albé.PAGE53_02 C'est le cardinal de Richelieu qui envoya les premières troupes françaises en Alsace pour combattre les troupes suédoises. L'Alsace était une des régions les plus touchées et les plus détruites pendant cette guerre. Les épidémies de peste (1628 et 1638) contribuèrent en plus à réduire la population de 60 %. Exemples : Breitenbach avait 1 000 habitants en 1610, 200 en 1650. Albé avait 1 500 habitants, il n'en resta que 150. A Dieffenbach-au-Val, village de 500 habitants, il ne restait qu'une famille de 7 habitants.PAGE53_01 Deux villages disparurent et ne furent pas repeuplés (Hundswiller, aujourd'hui lieu-dit de Thanvillé, Gunderswiller). Politiquement, l'Alsace était très morcelée. Le Val de Villé était partagé en trois parties : les terres appartenant à l'empereur d'Autriche (Villé, Triembach, Thanvillé, St-Pierre-Bois, Bassemberg, St-Martin, Maisonsgoutte, Breitenbach, Albé, Charbes), une partie appartenant au duc de Lorraine (Urbeis, Fouchy, Breitenau, Lalaye, Steige) et une troisième partie, le Comte-Ban, appartenant à l'évêché de Strasbourg (Neuve-Eglise, St-Maurice, Dieffenbach-au-Val, Neubois).

14 août 2006

Les députés "démocrates socialistes" de la IIème République en Alsace (cf. messages des 5 et 8 août)

2rep

La 2ème République (1848 - 1851) a vu en Alsace une majorité de députés "démocrates socialistes" (les Montagnards) qui ont tous payé cher leur attachement à la République. La 2ème république est la première où a été mis en place le suffrage universel, où a été instauré le droit au travail et sa règlementation, l'abolition de l'esclavage,  l'abolition de la peine de mort en matière de politique. C'est pour s'être opposés à la prise de pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte que ces députés ont vu leur carrière brisée. Les Montagnards (180 élus pour toute la France) furent tous arrêtés et condamnés après le coup d'Etat du 2  décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte.

Les noms de ces montagnards alsaciens méritent d'être cités :

Bas-Rhin :

Nicolas BANDSEPT (1818 - 1890) ouvrier-cordonnier, condamné aux travaux forcés, exilé en Angleterre de 1851 à 1860.

Philippe-Eugène BEYER (1817 - 1893  ), artiste-peintre, condamné à la déportation. Une de ses  huiles sur toile est exposée en permanence au musée de la Communication à Riquewihr.

François-Auguste BRUCKNER (1814 -     ), officier d'artillerie, condamné à l'exil.

Charles BOCH (1824 - 1871), vigneron, condamné à la déportation.

Marie-Victor CHAUFFOUR (1819 - 1889), professeur à la Faculté de Droit de Strasbourg, condamné au bannissement.

Sébastien COMMISSAIRE (1822 -   ), sergent, condamné aux travaux forcés et à la détention à vie.

Jonas ENNERY (1801 - 1863), condamné à l'exil.

Charles-Claude-Alexandre GERARD (1814 - 1877), avocat.

Alphonse HOCHSTUHL (1823 - 1875), instituteur.

Ignace JEHL (1799 - 1882), agriculteur, maire de Rhinau.

Charles - Emile KOPP (1817 - 1875), chimiste, condamné à la déportation.

Charles - Emile WESTERKAMP (1799 -     ), notaire.

Haut-Rhin :

Hugues CASSAL (1818 - 1885), maire d'Altkirch. Condamné à l'exil.

Joseph FAWTIER (1801 - 1866), préfet du Haut-Rhin.

Josué HOFER (1805 -     ), manufacturier. Condamné à la déportation.

Georges KESTNER (1803 - 1870), fabricant de produits chimiques. Arrêté le 2 décembre 1851, il fut arrêté, puis relâché. Réélu, il fut destitué.

Charles-Frédéric KOENIG (1797 - 1874), avocat. Condamné à la déportation.

Laurent MUHLENBECK (1794 - 1852), maire de Ste-Marie-aux-Mines. Destitué de toute fonction élective le 2 décembre 1851.

Louis-Charles PFLIEGER (1817 -    ), horticulteur. Condamné à la déportation.

Henri-Charles-Joseph SAVOYE (1819 - 1869), professeur de langues. Considéré comme étranger (il est né à Heidelberg) et destitué de la nationalité française, il fut expulsé.

8 août 2006

Sébastien Commissaire, député et martyr de la IIème République

2r_publiquePour avoir plus d'informations sur l'ambiance de l'élection de Nicolas BANDSEPT (voir message précédent), et de la gauche en 1849 en Alsace, ci-joint un document assez exceptionnel : les notes prises et publiées par Sébastien COMMISSAIRE, ami de Nicolas et lui-même élu, tout en étant soldat en garnison à Strasbourg. Il a été le seul à effectuer près de 9 ans de travaux forcés après la destitution et la condamnation des élus alsaciens par Napoléon III, ayant été rattrapé au col de Saverne lors de sa fuite vers l'étranger. Il a passé son temps au bagne de Corte (Corse). Il a été amnistié comme l'ensemble du groupe le 15 août 1859. A lire surtout le chapitre III :  "Le représentant du peuple".

http://www.alyon.org/litterature/livres/lyonnais/sebastien_commissaire/

EXTRAITS :

"Mes futurs collègues à l'Assemblée législative montèrent successivement à la tribune; ils s'exprimèrent en allemand, afin d'être compris de tous les auditeurs. Enfin mon tour arriva(...). Mes amis avaient parlé dans l'idiome du pays; en parlant français, je risquais de n'être pas compris par une partie des personnes présentes."

" J'étais chez mon ami Bansept, qui travaillait une paire de bottes, tout en causant avec moi lorsque la musique vint jouer devant sa maison ses airs les plus gais. Le représentant ouvrier sortit dans sa tenue de travail, c'est-à-dire avec son tablier et les manches de sa chemise retroussée jusqu'au-dessus du coude..."

Conclusion des notes :

"Sous la République, le progrès doit être continu, il faut marcher, toujours marcher, peut-être lentement parfois, mais il faut éviter de marquer le pas."

5 août 2006

Mon cousin Nicolas d'Urbeis

pb1Je viens de trouver dans la presse de ce jour, l'histoire de Nicolas BANDSEPT, député de la IIème République. Je suis toujours intéressé par ces publications historiques, surtout que le personnage, né à Urbeis (et non à Maisonsgoutte) a avec moi des ancêtres communs. D'autre part, son histoire fait partie de l'histoire de la gauche alsacienne.

Ci-joints des documents que j'avais déjà fait paraître sur mon blog 2005 (mars) :

Dédicace : dedicace

Biographie de Nicolas Bandsept : bansept

Histoire démocratique du XIXème siècle ou les silences de l'abbé Nartz : histoire

Article de presse de ce jour : dna050806bandsept

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