J'ai lu ces jours-ci avec un intérêt particulier un commentaire d'un visiteur régulier du blog, répondant au sympathique pseudo de villois-bis. Il estimait notamment que François Hollande (candidat PS aux présidentielles) était à la tête d'un des départements les plus endettés de France ! Cela pour dire que, visiblement, les Bas-Rhin et le Haut-Rhin ne sont pas au mieux de leur forme, alors qu'ils sont dirigés par l'UMP, et que tous les départements vont mal du fait de la départementalisation sans moyens faite par Sarkozy ! D'ailleurs, même le conseiller général 67 (majorité présidentielle et alsacienne) reconnaît que "les finances du conseil général sont dans un état désastreux" (post du 4/9/2011 concernant les transports scolaires).
Et voilà qu'apparaît dans la presse de ce matin un autre problème concernant un collège géré par le Conseil Général, celui de Sundhouse, dont la rénovation est repoussée à la Saint-Glinglin. Cette affaire m'a particulièrement intéressé du fait de l'histoire parallèle des collèges de Villé et de Sundhouse, construits dans les années 60, à l'époque du baby-boom et de la prolongation de la scolarité jusqu'à 16 ans. C'était au temps de la centralisation étatique qui avait établi pour la construction des CES (dénomination des collèges à cette époque) des plans uniques pour tous les établissements. Les premiers et les plus tristement célèbres furent les CES Pailleron, à structure métallique, dont certains furent détruits par incendie. Le plus connu se situait dans le XVIème arrondissement de Paris, son incendie fit 20 victimes dont 16 enfants.
Une deuxième série de collèges fut confiée à la société Littoral-Nord qui avait sont siège à Lille et qui construisit sur des plans identiques les collèges de Sundhouse et de Villé. De type 400, celui de Villé dut se réduire à occuper en plus 5 salles communales dans le bâtiment adjacent de l'école primaire. Je me rappelle en tant qu'enseignant à cette époque, de journées de pluies fortes et d'orages de l'eau qui tombait des plafonds et dévalait les escaliers. Le temps de faire intervenir la société pour étanchéifier les toits plats peu adaptés à notre climat, la société Littoral-Nord avait disparu en faillite !
Par la suite, avant d'envisager des agrandissements, puis des modifications de fond, l'aménagement de mobile-homes récupérés à la hâte sur des chantiers, furent la tradition avec tous leurs inconvénients (frigos en hiver, fours surchauffés en été, pas d'insonorisation). L'établissement devait pourtant durer 20 ans selon leurs concepteurs ! Le Conseil Général, devenu propriétaire, attendit les 40 ans avant d'envisager la transformation.
Et voilà que l'on apprend que son jumeau, après près de cinquante ans, est toujours dans l'état initial : prévu pour 400 élèves en 1966, il en accueille 550 et les mobile-home pallient au manque de locaux. Les travaux de transformation, de rénovation et d'agrandissement sont repoussés. La liste des établissements à rénover s'allonge, et le département du Bas-Rhin n'a plus les moyens ! Il manque 50 millions d'€ et selon le conseiller général Gérard Simler (divers droite, majorité alsacienne) "la période de vaches maigres est bien entamée" !
François Hollande en Corrèze exige et obtient une compensation de moyens d'accompagnement de la politique "au moindre coût pour l'Etat" de la décentralisation sarkozyenne, ce qui est une position courageuse et logique ! Le Bas-Rhin fait payer les pots cassés et la crise aux enfants du Ried et d'ailleurs ! Quant aux élus au département, ils acceptent stoïquement et votent la politique qu'ils font semblant de condamner sur le terrain !
CES Pailleron détruit par les flammes : la structure métallique n'a pas résisté,
20 morts dont 16 enfants !