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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
27 août 2011

Une famille du Val de Villé émigrée en Nouvelle-Calédonie en 1857

equat1Le Val de Villé est souvent apparu comme une vallée pauvre, notamment au 19ème siècle, et chaque drame pouvait laisser une famille entière dans la misère. Nombreux furent donc ceux qui émigraient vers les Etats-Unis, ou vers les nouvelles colonies françaises telles l'Algérie, et même la Nouvelle-Calédonie. Ainsi cette famille Hermann de Breitenbach, dont le père, bûcheron, décéde à la suite de la chute d'un arbre, et qui émigre aux Etats-Unis. Les exemples sont nombreux. La vente des maigres biens qui leur restaient leur permettait de payer le voyage à bord d'un paquebot où ces émigrants s'entassaient à fond de cale, dans des conditions similaires à celles des esclaves noirs transportés d'Afrique en Amérique. N'oublions pas que sur les nombreuses familles parties, seules 1% feront vraiment fortune. L'histoire de Maximilien Dillenseger, habitant de Steige, tisserand, père de cinq enfants, dont l'épouse Marie-Madeleine Zing décède à la naissance de son dernier enfant en 1856 en est un exemple. Veuf, Maximilien n'hésite pas longtemps : avec son frère Jean-Joseph de Lalaye, il se joint à la famille Masson et embarque à Marseille en direction de la Nouvelle-Calédonie avec tous ses enfants. Un groupe d'Alsaciens s'était formé en cours de route auquel se joignit aussi la famille Ulm de Wolfgantzen. Arrivés à Nouméa, Maximilien épouse de suite Marie-Madeleine Masson et exerce le métier de facteur, tout comme son frère. Ses descendants se sont établis dans l'hémisphère austral, et j'en ai retrouvés lors de recherches et d'échanges généalogiques dans toute la Nouvelle-Calédonie, mais aussi à Sidney (Australie) et à Port-Vila, la capitale de la République de Vanuatu (autrefois les Nouvelles-Hébrides). D'autres se marient avec d'autres français sur place, souvent autant dans la misère qu'eux-mêmes. Ainsi, Marie-Louise Dillenseger, fille de Maximilien, épouse Dominique Pacifique, enfant abandonné trouvé le 7 août 1837 dans le tour de la Charité à Chateau-Thierry, de sexe masculin, âgé de six à sept mois, portant sur la tête un bonnet brun, sur le cou un mouchoir à fleurs blanches, et sur le corps une brassière d'indienne jaune à fleurs de diverses couleurs, une chemise de toile, une couche, un lange de laine et un mouchoir de gase, le tout en très mauvais état. Arrivé en Nouvelle-Calédonie, il devient gardien de prison. Le couple aura trois enfants, mais Dominique décède rapidement. Marie-Louise se remarie avec Jean-Baptiste Grassin, un marin. Elle l'accompagne dans ses voyages et décède au cours de l'un d'eux en 1893 à l'âge de 40 ans. Ce ne sont là que des exemples de destins tragiques comme beaucoup d'émigrés en connurent.

  • Ci-dessus, la photo du paquebot "Equateur" qui assurait la liaison Marseille - Nouméa.  (longueur : 125 m, largeur : 12 m. 124 passagers en première classe, 66 en seconde, 54 en troisième et 500 émigrants en entrepont. Pendant la guerre de 1914/18, il est transformé en navire hôpital au service de la marine russe, il part à la démolition à Marseille en 1922.
  • Voir aussi les fiches familiales dillenseger_zing - dillenseger_masson - dillenseger_pacifique et dillenseger_halap

Un grand merci à tous ces descendants qui m'ont aidé à retracer l'histoire de la famille Dillenseger aux Antipodes.

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R
Et si le petit Nico s'était rendu aux antipodes avec le même moyen de transport, on aurait la paix pendant quelques mois.
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