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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
3 décembre 2010

Un habitant de la vallée écrit dans "Le monde"

Le mirage du candidat indépendant

« De nombreux candidats aux élections cantonales se présentent aux suffrages

des électeurs comme indépendants ou apolitiques. »

«  Les Partis et groupements politiques concourent

à l'expression du suffrage »

  (Constitution de la cinquième république Titre 1 Art, 4)

Le texte de la Constitution est clair, les divers candidats aux élections issus d'un parti politiquesont à même de représenter une volonté collective qui concoure au respect de la démocratie. Pourtant, à chaque élection, c'est vrai principalement pour les élections locales ou départementales, on voit réapparaitre des candidats indépendants, apolitiques, ou sans étiquette. Certains vont jusqu'à vouloir rester « libres ». Ce phénomène est ancien et surtout présent dans le monde rural.

  Le candidat indépendant est le cas typique permettant l'utilisation de la langue de bois qui ne veut strictement rien dire sauf à ratisser large. A chaque fois, l'apolitisme réapparait en force avec des arguments ressassés depuis des lustres.« On n'est pas dans des combinaisons politiciennes »

« On est au service de l'ensemble de la population »

« L'idéologie n'a pas sa place dans la gestion locale »

etc..etc...

   En clair, ce qui est nécessaire au plan national devient nuisible au plan local. Une décision politique à l'Assemblée Nationale, ne serait que de simple gestion à l'Assemblée Départementale. La noblesse de l'acte d'un coté, la gestion du quotidien de l'autre. Il faut remarquer que cette attitude est adoptée plutôt par des gens rejoignant la droite une fois élu. Souvent, ils assument des choix libéraux en se cachant derrière un discours alambiqué de petit élu rural. Le sommet de l'hypocrisie dans ce genre de pratique, c'est le candidat qui accepte ou sollicite le soutien d'un Parti traditionnel tout en se voulant indépendant. C'est à la limite de l'escroquerie politique. L'avance masquée ne dure que l'espace d'une campagne. On rejoint ensuite son camp d'origine. En terme de rigueur intellectuelle, la démarche n'augure rien de bon. Certains exclus ou dissidents de partis font aussi les beaux jours du camp des indépendants. En terme footballistique, on pourrait dire qu'ils  purgent leurs matchs de suspension.                

 Ce positionnement n'est ni honnête, ni courageux. L'action concrète de tout élu même local l'oblige à prendre des décisions qui mettent en jeu des valeurs politiques. Au niveau institutionnel, ces élus sont « grands électeurs » lors des Sénatoriales. Ils ont donc à choisir entre les candidats présentés par les grands Partis Politiques. L'apolitisme ne résiste pas à ce choix. L'apport de leur signature pour un candidat aux Présidentielles, l'influence que peut représenter leur signature pour un comité de soutien etc etc.. ces actes sont des actes politiques et partisans. Chaque décision mettant en jeu des moyens financiers ayant des conséquences sociales, économiques, culturelles, environnementales sont des décisions politiques. Vouloir nous faire croire le contraire, c'est vouloir  nous cacher la réalité de la politique menée. On le voit, ce discours est non seulement mensonger,  il est aussi dangereux au niveau de la vie démocratique. Si l'on peut s'affirmer « apolitique » lors d'élections cantonales, c'est que le débat politique n'aurait pas lieu d'être à ce niveau,  ce qui est déjà réducteur de la vie démocratique et contraire on l'a vu à l'esprit de la Constitution. Si la démocratie locale peut se passer de la politique, attention à ce qu'elle ne puisse se passer des politiques. Se revendiquer de « l'apolitisme » c'est contribuer au rejet populiste de la politique. L'histoire nous a montré les dangers d'un tel rejet.

  La  nouvelle loi sur la réforme des collectivités territoriales qui entrera en vigueur en 2014, corrigera cette dérive en supprimant le Conseiller Général. Drôle de remède pour guérir la maladie. Point positif tout de même, la nouvelle assemblée obligera les élus à se déterminer bien avant le scrutin. Comme nous l'avons dit, l'apolitisme n'est que passager. Une fois élu, « l'indépendant » devient une pièce rapportée d'un parti qui lui, pratique la politique. Pas sûr que ce soit le meilleur parcours. Faire partie du premier cercle est toujours plus valorisant.

Dans ce domaine, le sentiment d'indépendance,

n'est que douce utopie ou, ce qui est plus grave,

manipulation des électeurs.


André Wandoch

10 Novembre 2010

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Commentaires
A
les "Wandervogel" (La révolte des Djeuns contre les vieux, les institutions, l'urbanisme) ont tous fini dans les "Hitlerjugend" !<br /> Les candidats apolitiques n'ont rien à envier à leurs prédécesseurs !<br /> L'emblème des "wandervögel" était et est toujours la Cigogne ou la Grue, selon les contrées de renaissance de cette idéologie.<br /> Prendre connaissance de "Jeunesse et Genèse du Nazisme" est fort interressant.<br /> les thèmes de la nature, le retour à la terre, la haine des vieux devenus inutiles et une charge àla société, l'euthanasie. Le "Djeunisme" à la manière de Benjamin Lancart (ump) !<br /> Enfin, tout vers quoi nous nous dirigeons y est évoqué.<br /> amerein
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P
En tant qu'ancien Ste-Marien, je suis scandalisé par ce qui s'y passe :<br /> - l'UMP, si faible, qu'elle se laisse gangréner par des fachos.<br /> - l'ancien candidat UMP chassé pour se présenter en apolitique (exactement dans le cadre de la description ci-dessus).<br /> - le PS, qui annonçait un moment la création d'une section avec des dizaines de militants, incapable d'en désigner un seul et qui va soutenir une inconnue sans étiquette.<br /> Très décevant tout cela, et ça ne donne pas envie d'aller voter.
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H
Apolitique = ne fait pas de politique.<br /> Donc, doit rester à la maison et <br /> ne pas se présenter.<br /> Peut-être aller s'instruire en assistant<br /> d'abord à des réunions politiques.
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W
Ce texte a été publié sur le site "Le Monde.fr" le 10 novembre 2010 dans la rubrique "Chronique d'abonnés".
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F
Il faudrait instituer comme dans la Bundesrepublik l'obligation d'indiquer le parti ou le groupement qu'on choisit. Ce serait plus clair, même si aux élections municipales on retrouve des listes "Freie Wähler", celles-ci sont obligées de présenter un programme et se doivent d'adhérer à leur groupe après l'élection. Il ne reste pas beaucoup de place à l'individualisme mercantile et à la récupération.
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