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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
20 avril 2020

Coronavirus: disparition en Espagne de l'écrivain chilien Luis Sepúlveda

Son nom est à ajouter à la liste des nombreuses victimes du Covid-19 en Espagne. L'écrivain chilien Luis Sepúlveda, 70 ans, avait été diagnostiqué positif fin février alors qu’il revenait de rencontres littéraires au Portugal. Hospitalisé à l’hôpital universitaire central des Asturies, à Oviedo, il est décédé ce 16 avril sur sa terre d'adoption.

chili3« Raconter, c'est résister », aimait à dire Luis Sepúlveda, qui avait fait sienne cette maxime d'un autre géant de la littérature latino-américaine, brésilien cette fois, João Guimarães Rosa. Un écrivain à l'unique roman, Diadorim, en contraste total avec l'œuvre foisonnante de Luis Sepúlveda.

Le coup de coeur du public français

Et il était sans doute l'écrivain latino-américain le plus lu en Europe. Son premier roman, Le vieux qui lisait des romans d'amour, publié en 1993, avait été un incroyable succès d'édition. « Sepúlveda était inconnu, même au Chili quand on a commencé à le publier, racontait son éditrice Anne-Marie Métailié. Et son succès, il le doit au public français, 36 000 avaient déjà été vendus quand le premier article sur lui a été publié ».

Les aventures de Antonio José Bolívar Proaño, le vieux qui lira des romans d'amour pour oublier la barbarie des hommes dans la jungle équatorienne, auprès des Indiens Shuars, où vécut un temps Luis Sepúlveda, a été traduit en plus de trente langues et fait connaître le Chilien dans le monde entier. En Italie, où les librairies réouvrent peu à peu depuis la mi-avril, Marilia Di Giovanni raconte à l'agence Agi que le premier livre qu'elle a vendu dans sa librairie de Syracuse e premier livre qu'elle a vendu est Le vieux qui lisait des romans d'amour", de Luis Sepulveda, l'écrivain chilien infecté par le coronavirus, raconte-t-elle à l'agence Agi...

Un écrivain voyageur

Les titres s'enchaînent, les succès et les prix aussi et certaines de ses oeuvres sont adaptées au cinéma. Avec un fil rouge. « Dans la littérature se reflète la position éthique de l'auteur, et je sais pour qui j'écris : l'immense foule des perdants », disait Luis Sepúlveda. Militant des jeunesses communistes, l'écrivain, né le 4 octobre 1949 à Ovalle, dans le nord du Chili, est emprisonné sous le régime de Pinochet et condamné à vingt-huit ans de prison.

Il passera deux ans et demi derrière les barreaux et sera libéré grâce à l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International, puis prend comme des milliers de Chiliens – après le coup d'État de 1973 – la route de l'exil. Luis Sepúlveda voyage à travers l'Amérique latine – Équateur, Pérou, Colombie et Nicaragua où il soutient la révolution sandiniste de 1979 – et finit par poser son sac en Allemagne – naturalisé Allemand, il n'a retrouvé qu'en 2017 sa nationalité chilienne – puis en France et enfin dans les Asturies, à Gijón, où il créera un salon de la littérature latino-américaine. Un écrivain voyageur familier aussi du Festival international des écrivains voyageurs organisé chaque année à Saint-Malo par Michel Le Bris.

« J'écris du côté gauche de la barricade »

Dénoncer les régimes autoritaires – La folie de Pinochet est un livre coup de poing –, donner la parole aux humbles, raconter et défendre la nature, autant de batailles au cœur de ses livres avec des personnages récurrents comme les baleines disparues du détroit de Magellan dans Le Monde du bout du monde ou L'histoire de la baleine blanche, son dernier livre paru chez Métailié qui mêle un conte traditionnel des peuples lafkenche du sud du Chili avec l'épopée de Moby Dick d'Herman Melville. Mais c'est la baleine qui raconte l'histoire, magique et triste !

Son oeuvre embrasse tous les publics, de 7 à 77 ans et mêle épopée - on y retrouve les accents de Francisco Coloane, autre conteur chilien-, fable politique et humour (parfois) noir comme dans L’ombre de ce que nous avons été, roman à tiroirs racontant les mésaventures de trois militants de gauche, trois pieds nickelés de retour dans leur pays après des années d'exil. « Je ne peux pas imaginer la littérature autrement que comme un acte de résistance contre tout ce que je trouve sale et injuste », disait Luis Sepúlveda. Résister toujours: l'écrivain avait soutenu les manifestations pour plus de justice sociale au Chili et, au micro d'Orlando Torricelli, de la rédaction en espagnol de RFI, avait demandé la démission du président Pinera.

Faire parler les baleines, les mouettes et les chats, rend le monde plus supportable. « Lire fait du bien », décidément. (de , journaliste à RFI)

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19 avril 2020

Le "renoncement aux soins" des Français inquiète

En pleine épidémie de Covid-19, beaucoup de Français ne se rendent plus dans les cabinets médicaux. La tendance, générale, se fait particulièrement sentir chez les spécialistes.

000C'est l'un des messages récurrents du ministère de la Santé : même en pleine crise de coronavirus, les malades doivent continuer à se faire soigner.

Malgré ces recommandations, les consultations ont baissé de 44% chez les médecins généralistes et de 71% chez les spécialistes depuis le début de la crise du coronavirus, selon des chiffres publiés jeudi 16 avril par la plateforme de prise de rendez-vous médicaux Doctolib. "La fréquentation des cabinets s'est effondrée depuis le début de l'épidémie", souligne Doctolib dans un communiqué, qui évoque "un phénomène massif de renoncement aux soins" depuis la mise en place du confinement.

Depuis le mois de janvier, le nombre de consultations dans les cabinets généralistes a ainsi reculé de 44%, selon des données internes de la plateforme médicale.

La baisse est encore plus forte chez les spécialistes (-71%), en particulier chez les chirurgiens dentistes (-95%), les masseurs-kinésithérapeutes (-96%) et les podologues (-96%). "Si la baisse d'activité chez les médecins s'explique clairement par l'hésitation à consulter dans la période, la situation observée chez les chirurgiens-dentistes, les masseurs-kinésithérapeutes et les podologues est différente: elle traduit la fermeture totale des cabinets", rappelle le communiqué.

Auditionné mercredi par la commission des affaires sociales du Sénat, le directeur de l'Assurance maladie Nicolas Revel a lui aussi fait état d'une forte baisse des consultations, de l'ordre de 40% pour les généralistes et de 50% pour les spécialistes. Face à cette situation, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé début avril avoir ouvert des négociations avec l'Assurance maladie pour permettre aux professionnels de santé libéraux de bénéficier d'"une compensation de perte de revenus".

Selon le patron de la Sécu, cet "accompagnement financier", toujours en cours de discussion, se fera "par voie d'ordonnance". Il dit par ailleurs espérer pouvoir "déclencher très rapidement un premier acompte, si possible fin avril, sinon tout début mai". (selon AFP)

18 avril 2020

Les hélicos de l’armée servent à transférer les malades

« Il est rare de mettre notre savoir-faire au profit direct de notre population. C’est une grande fierté », confie le lieutenant-colonel Raphaël, second du chef de corps du 1er Régiment d’hélicoptères de combat de Phalsbourg.

h_licoDu 28 mars au 5 avril, son unité a transféré en Caïman, au départ de Moselle et d’Alsace, 48 patients atteints en réanimation. Au rythme effréné de trois vols par jour. Ce qui les a menés à Clermont-Ferrand, Grenoble ou Toulouse, mais aussi par-delà les frontières en Suisse, Allemagne et même Autriche. Le tout sans le moindre incident. Mais la prouesse est ailleurs. Dans la mise en œuvre en un temps record.

Travailler le maquettage

Déclenché le 26 mars, le 1er RHC a démarré le surlendemain. « Nous avions déjà imaginé pouvoir jouer un rôle. On avait évalué nos moyens et accéléré la maintenance de nos appareils. Il a fallu travailler le maquettage de nos Caïman. Nous avons bénéficié des compétences du groupement aéromobile de la section technique de l’Armée de Terre à Valence et des équipes spécialisées NRBC (Nucléaire, radiologique, biologique ou chimique) du 2e régiment de Dragons (Maine-et-Loire). Ils ont isolé la partie pilotage de la soute, protégé les endroits compliqués à désinfecter, et assuré la désinfection après chaque vol », expliquent le lieutenant-colonel Raphaël et le commandant Jean-Baptiste, chef du bureau opération instruction par suppléance.

Ce dernier, passé sous les ordres de l’État-Major de la zone de Défense Est, a été détaché auprès de l’État-Major interministériel de zone avec la Sécurité civile et le Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) pour coordonner au mieux les opérations demandées par l’agence régionale de santé. Elles nécessitaient parfois l’implication d’ambassades françaises à l’étranger : « Tout a pourtant été très fluide. »

Exploiter élongation et vitesse

Chaque rotation a duré à chaque fois six à huit heures : « Ce qui change, c’est que nous n’avons pas à nous focaliser sur l’ennemi. On peut pleinement exploiter l’élongation et la vitesse de l’appareil. » Un seul vol, sur Toulouse, a donné lieu à un ravitaillement rotor tournant de cinq minutes à Valence, pour ne pas couper l’électricité. Les autres ont tous été directs. En plus des trois militaires en cabine de pilotage, un personnel du service de santé des Armées, capable de parler à la fois le médecin et le militaire, prenait place dans la soute. Alors qu’un autre sécurisait l’opération. Un ou deux médecins et deux infirmiers du Smur accompagnaient les patients. Le 1er RHC est prêt à reprendre cette mission, en Grand Est ou dans d’autres régions, à tout moment, si son aide s’avérait nécessaire., selon Philippe Marque (Le Quotidien du Luxembourg)

17 avril 2020

Coronavirus : le point au 15 avril

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16 avril 2020

Ehpad, il y a de l'abus !

Tarn : une septuagénaire verbalisée devant un Ehpad où elle venait saluer son mari

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Une septuagénaire a été verbalisée pour violation de "cordon sanitaire" devant un Ehpad du Tarn où elle venait saluer, par la fenêtre fermée, son mari résident, selon la fille de ce couple. Dans un courriel, la préfecture du Tarn a dans un premier temps confirmé le bien-fondé de cette verbalisation auprès de la fille de ce couple, Mariani Boghossian. 

"Même si la visite en extérieur de votre mère peut être considérée comme une assistance à personne vulnérable, un cordon sanitaire autour des Ehpad doit être absolument respecté. De ce fait, votre mère était bien en infraction", explique la préfecture. La préfecture a toutefois indiqué ce mardi que la gendarmerie allait "rentrer en contact avec la famille pour éteindre la procédure" dans cette affaire "où il y a peut-être eu un peu d'excès". 

Selon Mariani Boghossian, deux gendarmes sont intervenus jeudi dernier alors qu'Hedwig, 79 ans, stationnait devant la fenêtre fermée de la chambre de son époux, 93 ans, résident confiné dans l'Ehpad de Graulhet.

"Notre inquiétude est que mon père ne tienne pas le coup"

Munie d'une ardoise elle avait écrit quelques mots pour son mari. "Elle le faisait tous les jours, quelques minutes, depuis le début du confinement des Ehpad, pour aider mon père à ne pas se laisser glisser dans son monde, à ne pas se sentir abandonné", a expliqué Mariani Boghossian.

Une poignée de proches d'autres résidents faisait de même, profitant de ce que l'Ehpad soit entouré d'une pelouse non délimitée donnant accès aux fenêtres, a-t-elle ajouté. "Maintenant ma mère n'ose plus y aller, notre inquiétude est que mon père ne tienne pas le coup", alors que son état rend difficile les communications par internet, a souligné Mariani Boghossian.

"C'est vrai que dans certains cas il y a le risque que des résidents ouvrent les fenêtres à la vue de leurs proches, mais l'Ehpad ne pourrait-il pas y veiller", s'est-elle interrogée. Selon elle, le personnel de l'Ehpad, où sa mère travaillait comme bénévole avant le confinement, ne s'était dans un premier temps pas opposé à ces "rencontres" confinées.(selon AFP)

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15 avril 2020

Singapour : deuxième vague d'infections

Auparavant érigé comme modèle de lutte contre l'épidémie, Singapour a recensé vendredi près de 200 nouveaux cas d'infections au coronavirus dont une personne qui en est morte et affronte une deuxième vague foudroyante de contaminations.

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La cité-Etat figurait parmi les premiers endroit de la planète à avoir détecté des cas de contaminations après la découverte du virus en Chine, mais était parvenue à en contenir la propagation grâce à une stratégie de contrôle très stricte et de traçage des contacts en lieu avec les personnes infectées.
Mais avril a vu un pic de contaminations locales, au sein même de la cité-Etat, obligeant le gouvernement à imposer des mesures sévères auxquelles il ne s'était jusqu'à présent pas résolu, parmi lesquelles la fermeture de la majorité des lieux de travail.
Un décès et 197 nouveaux cas ont été rapportés vendredi par les autorités de santé, ce qui porte le bilan total de Singapour à 2.108 infections dont sept mortelles.
Le chiffre, bien que bas par rapport à d'autres pays, le monde entier totalisant près de 100.000 décès au nouveau coronavirus, sonne comme un avertissement : les pays ne doivent pas baisser la garde, même quand ils pensent avoir passé le pic de l'épidémie, pour éviter de se retrouver dans une situation similaire à celle de Singapour.
De nombreux pays asiatiques qui présentaient des bilans assez faibles lors des premières étapes de la pandémie se retrouvent à présent face à une deuxième vague, lorsque leurs concitoyens, exilés les premiers temps, reviennent de l'étranger et réinfectent à nouveau localement la population.
D'immenses complexes résidentiels hébergeant des travailleurs sud-asiatiques sont devenus de véritables foyers d'infections à Singapour, avec plus de 500 nouveaux cas apparus sur plusieurs sites.
Les autorités ont ordonné la quarantaine pour des dizaines de milliers d'ouvriers, et déplacent une grande partie d'entre eux vers d'autres quartiers, afin d'éviter une propagation plus grande. (selon AFP)

14 avril 2020

Un village amérindien de Guyane mis en quarantaine

Le village amérindien de Cécilia sur la commune de Matoury (10 km de Cayenne) en Guyane a été mis en quarantaine par un arrêté du préfet suite à la découverte d'un "foyer épidémique" au Covid-19, a-t-on appris de sources concordantes.

guyane2L'arrêté du préfet daté du 9 avril que l'AFP a pu consulter indique que "10 cas positifs" au Covid-19 ont été confirmés dans ce village arawak de "plus de 50 habitants" et que "le risque de propagation du coronavirus (...) est important".

Selon l'Agence régionale de santé (ARS), il y a même 12 cas positifs dans ce village arawak et un 13ème cas plus que probable, en attente des résultats d’un nouveau test suite à un premier test négatif.

Selon l'arrêté, "le risque de propagation du virus dans la population guyanaise est élevé du fait du non respect par un grand nombre d'habitants de ce village des mesures de confinement".

Selon l’ARS, le préfet a pris cet arrêté car "les personnes qui y ont été testées positives n’ont pas souhaité être déplacées à Sinnamary", au site de l'Hôtel du fleuve (des bungalows, ndlr) réquisitionné par le préfet pour y placer des personnes infectées par le Covid-19 .

"Les enquêteurs de l’ARS et de Santé publique France ont contacté les personnes (positives du village arawak, ndlr) mais elles n’ont pas souhaité se rendre à Sinnamary, elles préfèrent rester au sein de leur village", précise l’ARS.

Les habitants de Cécilia sont "mis en quarantaine pour 14 jours", note l'arrêté qui précise que nul habitant ne peut en sortir sauf sur avis médical, que l'entrée de personnes extérieures au village y est interdite et qu'un ravitaillement y sera organisé. 

Au total, 84 cas ont été confirmés positifs jeudi soir en Guyane (300.000 habitants) dont 10 hospitalisations pour observation de quelques jours, et un malade en réanimation, selon la direction de l'hôpital de Cayenne. Sur ces 84 cas, quatre personnels soignants de l'hôpital de Cayenne ont été testés positifs : un couple de médecins (l'un aux urgences, l'autre au laboratoire de biologie), un infirmier du service d'accueil des urgences et une neuropsychologue travaillant pour l'Ehpad.(selon AFP Cayenne)

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13 avril 2020

Coronavirus anti-européen

Vive l'Europe des frontières ! Macron envisage de les laisser fermées jusqu'en septembre. 

La dernière fois qu'elles étaient fermées, c'était pour arrêter le nuage de Tchernobyl !

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12 avril 2020

2020 : Pâques à la maison ?

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11 avril 2020

Pas de covid-19 au Belarus ?

Virus, hockey, vodka et déni

belarus1Le Belarus, 10 millions d’habitants, est une superbe illustration du déni autoritaire : non, le virus ne passera pas par nous, nous sommes des gens propres, nous, Monsieur ! Déni tardif et persistant qui montre très concrètement que non, les régimes autoritaires ne sont pas avantageux pour la résolution du problème COVID-19. Et ils font planer une menace directe sur le monde entier, comme on a pu s‘en apercevoir depuis le mois de janvier.

Ce sont essentiellement les voisins baltes qui ont attiré l’attention sur l’ampleur du déni belarusse ; plus exactement, du déni que pratique le gouvernement sous la férule beaufesque du président Lukachenka, héritier direct du « socialisme » stalinien. Pas de mesures particulières, ni confinements, ni consignes véritables… Pour Lukachenka, les réactions de crainte de la population, sa population, sont totalement injustifiées : réactions de panique, de « psychose ». Les autorités ne relèvent pas régulièrement le nombre de personnes atteintes. Les très rares journalistes qui essaient de pratiquer une information indépendante sont censurés, mis à l’amende, et on nie catégoriquement les chiffres qu’ils avancent.

« Psychose » ? Sans doute est-ce le Président lui-même, au pouvoir depuis 26 ans, qui est atteint de psychose  : au sens strict cette fois  et clinique du mot, plus précisément, de schizophrénie. Comme d’ailleurs la plupart des dictateurs, le monde où il vit n’est pas celui des citoyens moyens. Son monde à lui est radieux (parfois irradié, mais si peu), paisible, immuable. On y entend les papillons chanter. Du moins quand le climat le permet et que la consommation de vodka favorise une acuité particulière. La vodka : c’est précisément l’un des remèdes que préconise Lukachenka, l’autre étant la pratique de son sport favori, le hockey sur glace.

Le 29 mars, interview du Président sur une chaîne de TV par une journaliste-pommade, où l’on voit Lukachenka en costume de hockey et s’apprêtant en principe à manier la crosse. Dialogue : « Ici, il n’y a pas de virus. – Ah ? – Tu l’as vu voler, le virus ? – Non… – Moi non plus.Tu vois, il n’y pas de virus,ici. Et ce stade de hockey, c’est un vrai frigo : ça le détruirait. ».

Un tel message passe par les médias d’État, complètement aux bottes du gouvernement. Comme à l’époque de Tchernobyl et dans le traitement du SIDA, black out. Journalistes indépendants et personnes informées essaient de passer des consignes réalistes et prudentes à la population, surtout aux personnes âgées, les plus vulnérables au COVID-19… et à la propagande du pouvoir : restez chez vous ! Et il est encore possible de s’informer sur internet, la seule arme efficace dont dispose le bon sens, malgré tout.

Lukachenka reprend aussi des assertions complotistes. A plusieurs reprises, il a affirmé que le virus avait été créé par… certains. Surtout par Emmanuel Macron, un horrible individu ricanant, fourchu et cornu, pour « faire partir les gilets jaunes des rues» « Qui en avait besoin, du virus ? », a demandé Lukachenka, selon la vieille antienne chère aux complotistes.

Mais dans le pays, il semble qu’actuellement beaucoup d’hôpitaux se remplissent. Comme en Russie au début de l’épidémie, les médecins et les soignants parlent d’une “explosion des cas de pneumonie”. Comme c’est étrange… Mais la Russie a peu à peu changé sa manière de traiter le problème. Et les citoyens bélarusses, s’ils n’ont pas accès aux médias occidentaux, regardent la TV russe, dont ils comprennent fort bien la langue…

Déni imposé au début, au cours de l’extension de l’épidémie, et sans doute encore, par la suite, mesures hâtives pour en principe, éviter les dégâts trop graves causés à l’économie nationale… Non, en cas d’épidémie, les régimes autoritaires et dictatoriaux ne présentent pas vraiment d’avantages pour les citoyens.

(selon Luc Chaudeur - "Eurojournalist")

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