A partir de ce jour, la publicité disparaîtra sur les chaînes publiques après 20h00. Ce manque à gagner devra être compensé par la contribution des fournisseurs internet ? Le Sénat ne l'a pas encore voté, le budget de compensation n'est pas trouvé, mais la conception démocratique de la république du président lui permet de passer outre ! A parier donc que ce sont les abonnements d'informatique et de téléphonie portable qui augmenteront ! Autre piste explorée ? la suppression de l'exonération de la redevance pour les personnes âgées ?
Voici comment cela se passe dans certains pays voisins :
SUISSE
Redevance: 293 francs suisses par an et par ménage (196 €)
Pour couvrir les besoins de ses 8 chaînes de télé nationales, dont le budget dépasse le milliard de francs, la SSR encaisse chaque année une redevance parmi les plus élevées d'Europe. La publicité complète environ un tiers du budget. Aucun projet de réforme de ce système n'est politiquement à l'ordre du jour.
FRANCE
Redevance: 116 €.
Plus modeste qu'en Suisse, la taxe pour financer le service public français ne va pas augmenter avec l'abandon de la publicité comme rentrée complémentaire. La compensation viendra d'une taxe de 1,5% ponctionnée sur les recettes publicitaires qu'encaisseront les chaînes privées. Les fournisseurs d'accès Internet (télé du futur) devront aussi participer à l'effort avec une taxe de 0,9% sur leur chiffre d'affaires. Entrée en vigueur progressive dès lundi.
ALLEMAGNE
Redevance: 204 €.
Le système allemand est le plus «puriste» dans le sens où la redevance y est la plus élevée d'Europe et la part de recettes publicitaires la plus faible pour les chaînes publiques. En 2008, ZDF a par exemple compté sur 6% seulement de pub dans son budget. A l'image de la législation européenne qui évolue avec les nouvelles technologies, la toute puissance du service public allemand commence à faire débat.
ITALIE
Redevance: 103 €.
C'est l'autre extrême en Europe. La puissante chaîne publique RAI vit fortement de la publicité, au moins la moitié de son budget. La redevance italienne est logiquement la plus basse. Le débat sur le financement du service public s'en trouve inversé, d'autant plus que le président du Conseil, Silvio Berlusconi, est propriétaire de la concurrence privée. Ce n'est pas la pub que l'on veut supprimer mais carrément la redevance, surnommée le «canone» en Italie...
GRANDE-BRETAGNE
Redevance: 190 €.
Il n'y a jamais eu de publicité sur les 8 chaînes de télévision nationales et les 50 locales du réseau de la BBC, sans parler des radios. C'est un cas à part en Europe, comme pour d'autres choses. Mais la BBC possède une botte secrète pour compléter son budget: elle revend beaucoup de ses programmes, dont la qualité est reconnue internationalement, multiplie les produits dérivés et édite même des magazines écrits (avec pub, ceux-là!). Ce bon vieux modèle britannique commence toutefois lui aussi à être remis en question, sous la vague des innovations technologiques dont les privés veulent leur part...
Et si on lui taxait toutes ses apparitions ?