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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
ministere
22 octobre 2018

Chien de garde du macronisme : Castaner

De proche de la pègre à premier flic de France

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Fidèle parmi les fidèles, Christophe Castaner a passé de porte-parole du gouvernement à ministre de l’Intérieur. L’opportunisme comme seul étoffe, il avait mis en jeu sa démission pour devenir le premier flic de France. Pas de doute, au doigt et à l’œil du maître, il saura aboyer.

La personnalité est sans relief. Personnage politique de seconde zone, d’inconnu du grand public Christophe Castaner est passé, en l’espace de quelques mois, au poste de porte-parole du gouvernement, puis aujourd’hui à premier flic de France. Cette promotion fulgurante – de maire de la ville de Forcalquier dans les Alpes de Haute-Provence, et député entre 2012 à 2017 dans la seconde circonscription du Var – Christophe Castaner la doit autant à son opportunisme politique qu’à son obéissance à Macron qui l’a propulsé.

Opportunisme politique de celui qui, après 30 années passées sur le banc de touche au Parti Socialiste, a senti le vent tourner et s’est mis au service du candidat d’En Marche en 2017. Et lorsqu’Hulot et Collomb prenaient la poudre d’escampette, que les remplaçants fuyaient les propositions du chef de l’Etat, a joué un coup de poker, en ancien amateur qu’il est, sans nécessairement avoir les meilleures cartes en main : le ministère de l’Intérieur ou sa démission ! La désertion des troupes faisant, le porte-parole a obtenu le poste.

Encore plus aujourd’hui qu’hier, Castaner doit tout à Macron. Il en est « fan » plaisante-t-il. Ce rapport de loyauté n’est pas pour déplaire au chef de l’Etat qui, avec ce remaniement, a décidé de ne pas céder d’un pouce à la logique jupitérienne. Avec Castaner à la place d’un Collomb qui avait osé, au lendemain de l’affaire Benalla, une sortie sur son manque d’humilité, Macron se préserve de toute dissidence parmi ses rangs. Mieux encore, le ministère de l’intérieur lui sera entièrement dévoué.

La presse s’amuse de son allure de « kéké » décontracté. Il en joue également : de son look des années « rebelles », Castaner n’aurait gardé que la chaîne en or, « cachée sous la cravate », et s’est débarrassé du bouc et du mulet. Autre face cachée de sa jeunesse, sa condamnation judiciaire lorsqu’il milite à Avignon en 1995 mais surtout la fréquentation de Christian Oraison, membre de la pègre de Haute-Provence, ayant appartenu à un gang de braqueurs et de trafiquants surnommé la « dream team » dans les années 1990 et 2000. « C’était mon grand frère, mon protecteur. Il m’appelait l’étudiant » déclare-t-il au sujet de celui qu’il aurait rencontré, à ses vingt ans, alors adepte du poker dans les colonnes de Marianne.

De son passé sulfureux, qui donne déjà au premier flic de France un côté ripoux, Castaner n’a pas seulement retenu la chaîne en or mais aussi la loyauté vis-à-vis du « protecteur ».

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castaner

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1 septembre 2018

Afrique : le business du terrorisme

Des chefs militaires comblés !

terrorisme

C’est un des paradoxes créés par la lutte contre le terrorisme en Afrique : aujourd’hui sur ce continent, il vaut mieux être ministre de l’intérieur ou de la défense que titulaire du portefeuille des finances. Ce dernier s’arrache les cheveux chaque fin de mois pour trouver l’argent nécessaire au paiement des salaires, des bourses, des fournisseurs de l’Etat alors que ses collègues de l’intérieur et de la défense voient leurs budgets augmenter sans cesse, au nom de la lutte contre le terrorisme.

Mais, ils voient surtout, non sans délectation, les différents mécanismes de contrôle des deniers publics renoncer, les uns après les autres, à leurs prérogatives. « Dans ce contexte de guerre contre le terrorisme, oser demander des comptes au ministre de l’Intérieur ou de la Défense est perçu, au mieux, comme un acte antipatriotique. Si vous vous y aventurez, vous pouvez être accusé de soutien au terrorisme », résume un député d’un pays sahélien ouest-africain.

Le Nigéria

Ainsi au Nigéria, les ressources domestiques et les aides extérieures affectées à la lutte contre la menace terroristes sont gérées dans la plus grande opacité. Sambo Dasuki, ancien conseiller à la sécurité nationale du président Goodluck Jonathan, est accusé d’avoir détourné 4,5 milliards de dollars destinés à la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. Après réévaluation, les sommes détournées pourraient atteindre près de 13 milliards de dollars.

Le Mali

Après le Nigéria, le Mali….Selon une enquête du parti pour la renaissance nationale (PARENA, opposition), 42 véhicules 4X4 acquis pour le compte des patrouilles mixtes forces armées maliennes (FAMA)/Groupes armés signataires de l’accord d’Alger ont été facturés à plus de 2 milliards 300 millions (environ 3,5 millions d’euros) soit près de 50 millions (76 000 euros) de francs CFA l’unité. Mis en cause dans le dossier, Tiéman Coulibaly, alors ministre de la défense, a été brièvement écarté du gouvernement. Il est y revenu moins de trois mois plus tard au portefeuille des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, avant d’accéder au prestigieux poste de ministre des Affaires. Cette prime à l’impunité n’a rien de surprenant au regard de sa proximité avérée avec Karim Keita, président de la Commission défense à l’assemblée nationale malienne, mais surtout fils du président malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK).

Le Niger

Chaque semaine, 700 millions de francs CFA (près d’1,7 million d’euros) sortent du trésor public nigérien pour être affectés aux patrouilles urbaines de sécurisation des grandes villes du pays, notamment de Niamey, la capitale.

L’ancien ministre nigérien de la défense, Mahamadou Karidjo, aujourd’hui titulaire du portefeuille des Transports, était devenu un des hommes les plus riches du pays. Il avait fait acheter à son pays des avions de chasse Sukoï, bien que leur utilité dans la lutte contre le terrorisme paraissait discutable pour les spécialistes. En réalité, toute une ingénierie du détournement et de l’enrichissement illicite a été développée dans les Etats touchés par le terrorisme, à travers le paiement des rétro-commissions par les sociétés occidentales, à priori au-dessus de tout soupçon, mais aussi grâce à la surfacturation, la passation des marchés de gré à gré ainsi que des commandes fictives. Une économie de la guerre contre le terrorisme s’est ainsi créée avec ses agents, ses intermédiaires, ses donneurs d’ordre.

Ayant vu, la tutelle politique se sucrer, la hiérarchie militaire s’est elle aussi engouffrée dans la brèche. Les généraux et autres officiers affectés dans les régions concernées par la lutte contre le terrorisme se mettent plein la poche. Ils rognent sur les crédits affectés à l’achat du carburant, à l’intendance, aux déplacements du personnel ou à l’entretien du matériel roulant.

L’ancien chef d’état-major général de l’armée nigériane Alex Badeh est accusé d’avoir détourné pas moins de 19 millions de dollars affectés à la lutte contre Boko Haram.

Une manne inespérée

Et comme un effet de contagion, les commandants locaux reprennent à leur compte les pratiques déviantes du haut commandement. Dans les villes situées sur la ligne de front au Mali, au Tchad, au Nigeria, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie, des chefs militaires devenus de véritables prédateurs n’hésitent pas à trouver des petites combines pour gagner de l’argent. Ils revendent une partie du carburant qu’ils reçoivent, d’autres achètent des équipements locaux bas de gamme pour leurs casernes, tandis que d’autres encore gonflent les frais de déplacement et multiplient les missions.

La troupe, quant à elle, témoin directe de ces agissements, hésite à se battre contre les terroristes. (selon "Mondafrique")

2 mai 2018

Une insulte aux enseignants

Circulaire Blanquer : ce ministre aurait inventé la poudre ! 

blanquer

Dictées, leçons de grammaire, calcul mental, format du cahier : le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a dévoilé jeudi une série de recommandations pour les enseignants du primaire visant à améliorer "la réussite des élèves". La réaction des syndicats et des enseignants ne s'est pas fait attendre : ils dénoncent "un discours démagogique", qui a "une visée politique et non pédagogique".

Dans quatre circulaires, le ministère a détaillé le jeudi 26 avril ses recommandations sur l'enseignement de la lecture, du calcul, de la grammaire et du vocabulaire et la résolution de problèmes, qui s'accompagnent d'un guide de 130 pages adressé aux professeurs des écoles.

Concernant la lecture, Jean-Michel Blanquer est catégorique : "Entre quelque chose qui ne marche pas - la méthode globale - et quelque chose qui fonctionne - la syllabique -, il ne peut y avoir de 'compromis' mixte. Ce sujet ne relève pas de l'opinion, mais de faits démontrés par la recherche. C'est très clair". Il prône aussi une dictée quotidienne, 15 minutes de calcul mental par jour et le retour des leçons de grammaire dans toutes les classes. Et dit qu'il va travailler à une liste de manuels recommandés.

"J'ai une grande confiance dans l'action des professeurs", assure-t-il. Des inspecteurs de l'Éducation nationale "regrettaient de ne pouvoir intervenir quand ils constataient telle ou telle mauvaise pratique en classe, en l'absence de texte national de référence. Désormais, il y en a un, qui est le produit d'une intelligence collective", poursuit-il.

Le message passe mal du côté des professeurs et des syndicats : "On a le sentiment qu'il nous prend un peu pour des branquignols", a expliqué à Franceinfo une directrice d'école de l'Est de la France. "Lui, super pédagogue, va nous apprendre à apprendre". Un enseignant parisien explique à la radio avoir la sensation d'être "un irresponsable qui se fait taper sur les doigts par le ministre". Il déplore un "sentiment d'infantilisation". Pour l'un de ses collègues, "Jean-Michel Blanquer véhicule l'idée que chacun fait ce qu'il veut sans aucune règle. C'est un discours démagogique".

"Une fois encore, on est sur une communication très millimétrée qui a une visée politique et non pédagogique", a déclaré Xavier Suelvès, en charge du primaire au syndicat SE-Unsa. "Le ministre s'adresse à l'opinion publique et veut lui faire croire qu'on a enfin en France le bon ministre avec la bonne méthode et le bon manuel. C'est un leurre", abonde Francette Popineau, co-secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat chez les enseignants du primaire. "L'école est quelque chose de beaucoup plus complexe et il faut toute l'intelligence du maître et son adaptation aux besoins des élèves pour enseigner".

Aucun ne prône le statu quo, d'autant que les résultats des petits Français aux évaluations internationales affichent des résultats décevants depuis plusieurs années. Mais ils estiment que le ministre ne donne pas les bons outils. Le guide de 130 pages "n'apporte rien à un enseignant chevronné" car il "correspond grosso modo à ce que le maître fait déjà en mieux", poursuit Francette Popineau. Quant à l'enseignant débutant, "attend-on de lui qu'il s'approprie seul dans son coin ces 130 pages ?".

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La dictée quotidienne, 15 minutes de calcul mental, des leçons de grammaire, tout cela existe déjà, relève Xavier Suelvès. "Reconnaître le verbe dans une phrase et trouver le sujet" se pratique chaque jour dans toutes les classes, poursuit-il. Quant à l'éternel combat entre la méthode syllabique et "le fantôme de la méthode globale", selon Francette Popineau, les enseignants font part de leur lassitude. Et rappellent que le point faible des écoliers relevé dans les études internationales n'est pas le déchiffrage mais la compréhension, qui ne dépend pas du choix entre méthodes syllabique ou globale.

Autre point de friction : l'uniformisation du matériel. Les conseils donnés aux professeurs vont jusqu'au choix du cahier : le guide d'apprentissage de la lecture conseille aux enseignants le format 17x22 cm à "réglure Séyès", c'est-à-dire des grands carreaux et une marge rouge à gauche. Une recommandation qui équivaut pour un professeur à dire "j'obligerai les élèves à manger avec des couverts à la cantine". "En douze années d'exercice, je n'ai jamais vu mes collègues utiliser autre chose que ces cahiers", confirme un autre professeur. "Cela doit faire longtemps qu'il n'est pas allé dans une classe", ironise à France info la directrice d'école.

Les syndicats, comme les instituteurs, insistent sur l'importance de la formation continue, parent pauvre du système éducatif français. Elle est un des facteurs-clé de réussite des systèmes éducatifs étrangers les plus performants. Sur Twitter, certaines réactions étaient vives. Johanna Cornou, professeure des écoles au Havre (Seine-Maritime), reprochait ainsi au ministre de faire croire "qu'on n'a pas de cadre, qu'on enseigne encore la méthode globale ou qu'on n'utiliserait plus de cahiers". Et dit qu'il va travailler à une liste de manuels recommandés. Voilà qui va mettre le ministère au service des éditeurs.

15 mars 2018

Mayotte : Les dessous de la visite d’Annick Girardin

101ème département français : pas une réussite ! 

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La ministre française des Outre-mer ne comptait pas se rendre à Mayotte avant les élections législatives partielles de la 1ère circonscription fixées les 18 et 25 mars 2018. Toutefois, après plus de trois semaines de grève générale et un fort emballement médiatique, Annick Girardin a dû avancer sa venue. Sa crédibilité et son poste sont manifestement dans la balance. Analyse de ce premier jour de visite à haut risque.

Mayotte est le 101ème département français depuis 2011 et ce n’est pas une réussite. Les chiffres dont nous disposons et qui sont exposés par les médias métropolitains sont plutôt révélateurs de la chienlit locale mais demeurent toutefois éloignés de la réalité. Effectivement le territoire est le moins bien renseigné de France puisque les études manquent et sont parfois contestables. Quelques exemples : les états-civils sont fréquemment incorrects, les gens ne vont pas porter plainte en raison de l’inefficacité des enquêtes, une partie de la population est clandestine et donc pas répertoriée etc.

 

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Quoi qu’il en soit, les estimations -si incorrectes soient-elles- n’en demeurent pas moins inquiétantes : 41% des habitants sont clandestins, 84% vivent sous le seuil de pauvreté, 26% sont au chômage, plus de 50% de la population a moins de 18 ans, 71% n’a aucun diplôme qualifiant… Grosso modo, tous les voyants sont au rouge mais ce qui rend la situation insupportable pour les Mahorais est avant tout l’insécurité. Cette insécurité souvent expliquée –à tort ou à raison- comme le résultat de l’immigration massive qui touche l’île. A lui seul, le département renvoie plus de clandestins que le reste du pays et pourtant, cela ne suffit pas à arrêter les kwassa-kwassa qui partent majoritairement des Comores et laissent derrière eux de nombreux noyés.

D’autres réalités ne sont pas chiffrables, comme l’absence de transports en commun, les heures d’embouteillages pour se rendre au travail, la rareté des professionnels de santé, la présence du plus gros bidonville de France, l’absence de cantines scolaires ou encore la non-application de nombreux droits hexagonaux…

Une situation explosive et une population excédée

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Face à une situation globale déplorable et au sentiment d’abandon que ressentent les Mahorais, surtout quant aux questions de sécurité et d’immigration, une contestation s’est organisée depuis le 20 février 2018. En dépit du discours officiel, les Mahorais ont boycotté les Assises des Outre-mer organisées depuis des semaines et ont décidé de s’exprimer dans la rue. Blocages, actions coups de poing, marches. Le tout sous des trombes d’eau, en pleine saison des pluies. L’île est complètement paralysée, les citoyens se ruent dans les magasins, les stations essence, ils retirent de l’argent. Le climat est celui d’un état de siège.

Pourtant et malgré les désagréments engendrés par ce mouvement, plutôt bien encadré pour le moment et sans trop de débordements, les Mahorais restent soudés et veulent être entendus par le gouvernement. Ce gouvernement si lointain qui a attendu trois semaines avant d’envoyer un ministre, peut-être sous la pression de l’opposition et d’un Laurent Wauquiez entreprenant en terre mahoraise.

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Les élus de l’Association des maires ont fait appel à un bureau d’études pour établir un plan de rattrapage de 1,8 milliards d’euros. A leurs yeux, il faudrait investir 480 millions pour mettre à niveau la distribution d’eau potable et l’assainissement, 480 millions pour la construction et la rénovation des écoles, 500 millions pour le logement social, 238 millions pour les routes, 40 millions pour les équipements sportifs et culturels. Sans compter les renforts en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration.

C’est donc une stratégie « à la guyanaise » que tentent d’établir les élus mahorais.

Parallèlement les manifestants organisés essentiellement autour du Collectif des citoyens de Mayotte et de l’Intersyndicale, demandaient la présence du ministre de l’Intérieur, du Premier ministre ou du président de la République. Pour résumer, la venue d’Annick Girardin considérée ici comme un poids léger du gouvernement, n’était pas souhaitée. Cette dernière qui, soyons clairs, joue ici son poste, a pris le moins de risques possibles pour donner l’impression de maîtriser la situation malgré quelques huées dès son arrivée dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir.

La réalité d’une visite

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Alors que pendant le week-end les Mahorais ont vu des camions de forces de l’ordre arriver de métropole et des hélicoptères tourner dans le ciel, la ministre a commencé sa tournée ce lundi matin. Il faut savoir que Mayotte n’est pas une île en réalité mais un archipel constitué de quelques îlots et surtout de deux îles : Petite-Terre et Grande-Terre. L’aéroport, la résidence du Préfet et une grande partie des forces de sécurité s’y trouvent. Cette île est bien moins peuplée, beaucoup plus quadrillée, moins touchée par les problèmes de sécurité et finalement moins intégrée à ce mouvement. L’essentiel de la contestation et des problèmes se situe en Grande-Terre. La ministre et les autorités locales ont par conséquent cherché à assurer un premier jour de visite plutôt calme et cadré.

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La visite s’est donc déroulée dans des établissements scolaires où tout se passait normalement alors que la plupart des enfants de Mayotte sont restés chez eux. Annick Girardin a également discuté avec une poignée de manifestants très sympathiques qui ont fini par prendre des selfies avec elle. Une telle scène n’aurait pas pu se passer en Grande-Terre ou avec les bonnes personnes à Petite-Terre. Par ailleurs, elle a palabré (à moins de 2km de l’aéroport) avec eux assise dans l’herbe. Un ministre ferait-il cela en métropole ou est-ce une attitude réservée aux ultramarins ?

Madame la ministre a également enfilé une tenue locale, le salouva. Cette dernière a de même dialogué avec une poignée d’élus locaux assez proches de la mouvance présidentielle, pendant que la majorité des élus a boycotté la rencontre. Enfin, elle est allée un court instant sur Grande-Terre en prenant la barge, mais les manifestants étaient quasi-absents près du Comité du tourisme… Ce qui est très étonnant quand on connaît la mobilisation qu’il y a sur cette place généralement. Peut-être que les renforts des forces de l’ordre ne servaient pas qu’à sécuriser les établissements scolaires pour la rentrée.

L’opération de com’ du premier jour a peut-être rassuré la métropole mais vue de Mayotte, elle est perçue comme une provocation supplémentaire. (selon "Petite-Terre.info")

mayottedroitsolDéjà Macron trouvait les femmes africaines trop souvent enceintes. Sa ministre considère que "Mayotte est la première maternité de France" (De quoi remettre en cause le "droit du sol" ?) 

 En lisant la presse métropolitaine du 14/3, les mahorais croient rêver ! La "tension" n'est pas retombée ! Aucun barrage n'est levé, aucune grève n'est suspendue...

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 L'avis d'un journaliste mahorais :

L'argument de vente de Madame Gérardin : "elle est d'outremer"

Madame la ministre française des Outre-mer est venue apporter la lumière, à Mayotte. Son premier argument de vente, est de rappeler « je suis de l’Outre-mer ». Et alors ?

mayotte

Oui, géographiquement, Saint-Pierre-et-Miquelon est d’outre-mer, mais à part ça, ce rappel est obscène. Saint-Pierre, 6 500 habitants, qui arrive si peu à remplir ses classes qu’ on y tourne péniblement à 20 élèves, zéro chômeurs, hors période hivernale, durant laquelle tout le monde est fort bien indemnisé, et une Fonction publique hypertrophiée avec une majoration des traitements à ….70 % !

Pour la santé, des norias de médecins spécialistes s’y pressent, certains ayant des salaires de plus de 20 000 euros, et une Caisse de sécurité sociale qui, avec un laxisme pointé par la Cour des comptes, multiplie les évacuations sanitaires.

Difficile d’énumérer ce que la République engloutit sur ce caillou, même pas capable d’exploiter le quota de pêche annuel. Et pour parachever le tout, dans un contexte de xénophobie anti-métropolitains rarement atteint dans les autres DOM-TOM.

Un Outre-mer donc, très très loin des réalités de Mayotte.

Mais assurée de sa connaissance encyclopédique de tous les sujets, la Ministre est venue, les poches vides et la tête vide, enfin plutôt remplie de préjugés et de solutions, qui n’en sont pas. Renforcer un temps les forces de l’ordre est typique d’une mesure de court terme, il y a quelques mois à Mayotte il était plus aisé de pérorer et d’aller faire risette aux tortues dans le lagon.

Dit mille fois par la population, à quoi bon renforcer la troupe sans avoir une politique pénale et une diplomatie adaptées ? De vrais projets économiques, comme le hub maritime de Saint-Pierre, grassement subventionné par la métropole.

Tout cela procède de l’amateurisme…. « Sa venue n’est clairement pas souhaitée (…) Elle a péché par son arrogance et sa méconnaissance du territoire. Ce n’est clairement pas notre interlocutrice privilégiée », les collectifs de manifestants ont raison, quelques selfies, le cul dans l’herbe et la Ministre connait tout de Mayotte.

Devant une telle paresse de la Ministre, comment s’étonner que ses mesures soient d’une indigence extrême ?

Paresse intellectuelle aussi en utilisant dans l’arsenal éculé des fausses bonnes mesures du prêt-à-penser : la coopération avec les Comores.

Expliquer que tout ira mieux, dans ce département délabré dans tous ses services publics, en soutenant le régime ultra-corrompu des Comores par des aides techniques et financières procède d’une vraie méconnaissance du dossier et de la situation régionale, mais cela n’arrête pas Madame «  je sais tout », car « je suis de l’Outre-mer  ».

24 juillet 2017

Représentation féminine chez Macron ?

Les ministres-femmes sont-elles les bonnes à tout faire du président ?

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Lors de l'épisode Villiers-Macron, la ministre avait complètement disparu des radars. Pourtant, c’est elle qui aurait dû porter le clash budgétaire avec Villiers. En tant qu’ancienne secrétaire d’Etat au Budget, responsable des Armées, elle a laissé s’installer un duel président-chef d’état-major, elle était complètement ailleurs. Son rôle, Emmanuel Macron l’a d'ailleurs réaffirmé mercredi en affirmant que François Lecointre "n’aura non pas un budget à défendre, car c’est le rôle de la ministre des Armées, il aura des troupes à défendre, des opérations à mener". Et pourtant, bien présente à Istres, Jupiter ne l'a pas laissé apparaître à une quelconque prise de vue lors de son discours aux militaires. Serait-elle là comme "éventuel fusible" ou comme "bonne à tout faire, notamment cirer les bottes" ? A chacune et chacun de juger. Elle a quand même eu le droit d'annoncer le nom du successeur du démissionnaire Villiers, à savoir le général Lecointre.  Mais on a bien compris qu'elle ne faisait que répéter le nom "soufflé par le chef". 

Et Laura Flessel ?

laura

Ancienne escrimeuse, ministre des sports, à quoi sert-elle ? En ces temps de vacances, elle est en Afrique, très exactement à Abidjan.

 

Ce vendredi s'est ouvert la 8e édition des Jeux de la Francophonie qui se tiendra du 21 au 30 juillet 2017, en Côte d’Ivoire. Cette huitième édition ambitionne de s’inscrire dans un projet de développement et de renforcement de cohésion nationale pour la Côte d’Ivoire, un voeu pieu alors que les militaires rebelles continuent de faire régulièrement parler les armes ces dernières semaines. Macron avait promis à son homologue ivoirien Ouattara d'être présent. Mais les militaires français et les mutins ivoiriens en ont décidé autrement. Les jeux de la francophonie, vous connaissez ? Pas un media français n'en parle. Alors Laura Flessel suffira ! Elle assistera à l’ouverture et accompagnera les premiers pas de la délégation tricolore, décision du chef ! 
Elle profitera de son déplacement pour poursuivre ses échanges avec ses homologues internationaux et les présidents de fédérations afin de poursuivre le développement du réseau d’influence de la France à l’international a-t-elle déclaré. Il faut bien dire quelque chose ! Laura est une bonne palliative du chef, qui lui s'intéresse beaucoup plus au très médiatique Tour de France. Passer à la télé française, c'est plus important ! Et après tout, le chef ira à Assinie (résidence côtière du président Ouattara en Côte d'Ivoire) pour le réveillon de Nouvel An ... en compagnie de l'habitué Nicolas Sarkozy ?
Marlène Sciappa, punie ?

 

marlene

Secrétaire d'Etat à l'égalité hommes/femmes, elle semble avoir une langue qui fourche souvent. Ainsi, elle a annoncé au Sénat que  "les subventions aux associations ne baisseraient pas d'un euro". Oui mais voilà, elles auraient diminué de 25% ! Elle a certes essayé par la suite de noyer le poisson en disant que la baisse se fera sur les budgets de fonctionnement, et pas sur les subventions des associations. Mais les responsables d'associations n'ont pas été dupes et restent très fâchés. Voilà qui n'a pas dû plaire au chef qui 'aime guère la contradiction. 

Et voilà qu'elle dérape encore à propos des chiffres des viols et se fait recadrer par l'Insee. Alors que la secrétaire d'État rencontrait la délégation aux Droits des femmes du Sénat jeudi 20 juillet, elle s'est permis de faire un raccourci sur les agressions sexuelles, révèle Le Lab d'Europe 1. Elle a affirmé tout de go que les viols étaient plus fréquents dans le nord que dans le sud. Selon Le Lab, Marlène Schiappa se sert d'une enquête de l'Insee de 2014 qui fait état de "576 plaintes dans le Nord, dix en Corse dont une sur voie publique". Attention, Marlène, le chef va se fâcher !

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9 juillet 2017

Première atteinte à des lois sociales : le tiers payant généralisé

Des ministres de la société civile : la belle farce !

buzyn

Qui a pensé un seul instant que le gouvernement Macron-Philippe allait pratiquer une politique sociale ?

Depuis le 1er janvier 2017, grâce à la "loi santé" mise en place par le gouvernement socialiste, une nouvelle étape dans la mise en place progressive du tiers payant généralisé s'était ouverte : le tiers payant devient un droit pour les soins pris en charge au titre de la maternité ou d'une affection de longue durée (ALD). Par ailleurs, le tiers payant sur la part obligatoire peut également être proposé à tous les patients, mais il n'est pas une obligation. Il deviendra un droit pour tous le 1er décembre 2017. C'est ce droit qui est remis en cause par le nouveau gouvernement ! Une première mesure antisociale qui risque d'être suivie de bien d'autres, si on n'y prend garde.

La technique macronienne de mise en place des mesures antisociales apparaît de plus en plus clairement : un premier ministre de la droite dure et des ministres de la même droite aux postes-clés, des députés LREM à la botte, sans possibilités même de déposer un quelconque amendement à un projet de loi. Sans oublier, la nomination pour moitié de ministres à vue corporatiste issus de la société civile. 

L'exemple est bien dans cette affaire la ministre de la santé Agnès Buzyn. Officiellement, elle devrait être compétente : de profession hématologue, professeure des universités, praticienne hospitalière, spécialiste d'hématologie, d'immunologie des tumeurs et de transplantation ! Excusez du peu, mais le CV de responsable politique est bien moins fourni voire inexistant. Et c'est bien là que se trouve la farce, cette ministre ne défend pas les malades, mais uniquement les lobbies qui ont souhaité sa nomination du fait de sa docilité et de sa malléabilité.

Communiqué du parti socialiste 

ps

Il y a les déclarations et il y a les actes. Dans la feuille de route de la Ministre des solidarités et de la santé, la lutte contre les inégalités sociales devait constituer un axe important de la politique du gouvernement pour les cinq prochaines années. Or, Agnès Buzyn vient d’annoncer que le tiers payant généralisé (TPG) serait suspendu, ce qu’elle justifie en affirmant avoir en « horreur les obligations ». Curieux argument quand dans la même semaine on annonce un texte de loi qui rendra obligatoires onze vaccins dès 2018…

Une fois de plus, le gouvernement dit une chose et fait le contraire : alors que le candidat Emmanuel Macron affirmait que « nombreux sont ceux qui renoncent encore à des soins essentiels en raison de frais qui restent à leur charge »,  l’abrogation du TPG montre que ce n’est pas un enjeu pour l’Exécutif. On sait que plus de 25% de nos concitoyens renoncent à se soigner en raison de l’avance de frais. C’est à cela que le TPG veut justement répondre. C’est l’une des réformes les plus efficaces pour améliorer la prévention, et notamment le dépistage, parce qu’elle répond aux difficultés financières d’accès aux soins des plus précaires

Il faut encore rappeler que l’immense majorité des pays développés, quel que soit leur système de santé, pratiquent le tiers payant. La loi santé de 2016 prenait en compte les inquiétudes légitimes des personnels de santé, en garantissant la simplicité de l’utilisation, la lisibilité des droits et la garantie du paiement, dans un délai de 7 jours ouvrés maximum sous le pilotage technique confié à l’assurance maladie. L’argument de la complexité ne tient pas plus que celui de l’horreur des obligations.

Aujourd’hui, le « en-même-tempisme » fait une nouvelle victime : l’égalité d’accès aux soins.

28 novembre 2016

Qui est Ambroise Croizat ?

croizat

Né le 28 janvier 1901 à Notre-Dame-de-Briançon (Savoie) et mort le 11 février 1951 à l'hôpital Foch de Suresnes, il fut l'un des fondateurs de la Sécurité Sociale et du système de retraites en France. Il fut également secrétaire général de la fédération des travailleurs de la métallurie de la CGT et ministre du Travail et de la Sécurité Sociale de 1945 à 1947. Son père, Antoine Croizat, est ouvrier et sa mère, Louise Jeannette Piccino, employée dans un tissage de velours. Il travaille en usine dès l'âge de 13 ans lorsque son père est appelé sous les drapeaux en 1914. Apprenti métallurgiste, il suit en même temps des cours du soir et devient ouvrier ajusteur-outilleur dans la région lyonnaise.

En 1917, il s'inscrit aux Jeunesses socialistes et adhère au Parti Socialiste en 1918. Il se déclare partisan de l'affiliation du parti SFIO à l'Internationaliste communiste. Il anime les grandes grèves de la métallurgie lyonnaise. Ambroise Croizat entre lui-même au Parti communiste dès sa fondation en 1920 et il est l'un des dirigeants des Jeunesses communistes de 1920 à 1928. Il devient un permanent du Parti communiste en 1925. En 1928, il est nommé secrétaire de la Fédération unitaire des métaux. En 1929 – et jusqu'à sa mort en 1951 – il est membre du comité central, puis membre du bureau de la Fédération de la jeunesse. Il déploie une intense activité militante dans de multiples endroits en France. En 1936, au moment où se réalise l'unité syndicale, il devient secrétaire général de la Fédération unique des métallurgistes CGT, qui regroupe alors 20 % des effectifs de la CGT.

Aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936, il est élu dans la deuxième circonscription du 14e arrondissement de la Seine. Il est négociateur de la convention de la métallurgie parisienne, rapporteur sur la loi des conventions collectives à la Chambre. Il est également négociateur dans le secteur des grands magasins et membre à la Chambre de la commission sur les armements.

Arrêté dans la nuit du 7 au 8 octobre 1939 — comme d'autres députés communistes qui soutiennent le pacte germano-soviétique —, déchu de son mandat de député le 20 février 1940, il est condamné le 3 avril à cinq ans de prison et à 4 000 francs d'amende. Ayant transité par 14 prisons, il finit par être transféré en mars 1941 au bagne de Maison Carrée dans la banlieue d'Alger. Libéré le 5 février 1943, trois mois après le débarquement allié en Afrique du Nord, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire d'Alger. Ce n'est qu'une fois sa déchéance annulée le 28 octobre 1944 qu'il peut siéger à l'Assemblée consultative provisoire, au titre de la CGT. À la Libération, il est élu membre des deux Assemblées constituantes (scrutins du 21 octobre 1945 et du 2 juin 1946) puis de l'Assemblée nationale de 1946 à 1951.

Croizat est ministre du Travail du général De Gaulle du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946, puis ministre du Travail et de la Sécurité Sociale du 26 janvier au 16 décembre 1946 (gouvernements Gouin et Bidault) et du 22 janvier au 4 mai 1947 (gouvernement Paul Ramadier, fin de la participation communiste au gouvernement). C’est à ce poste qu’il dirige la mise en place du système de protection sociale : assurance maladie, système de retraites, allocations familiales, et amélioration du droit du travail français, avec les comités d'entreprise, la médecine du travail, la réglementation des heures supplémentaires, le statut des mineurs.

« Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès… » déclarera-t-il dans son dernier discours à l'Assemblée Nationale en octobre 1950.

30 décembre 2011

Le ministère de la culture téléchargerait illégalement

kravitzC’est le site spécialisé NikoPik qui relève l’information: le ministère français de la culture a été pris en flagrant délit de téléchargement illégal d’oeuvres culturelles. Les responsables n’ont pas été clairement identifiés, mais le site Nikopik a relevé que 261 adresses IP appartenant au ministère de la rue de Valois avaient téléchargé le même nombre de fichiers contenant des œuvres culturelles. Cette découverte a pu être faite en passant au crible les quelques 65 025 adresses IP attribuées au Ministère dirigé par Frédéric Mitterrand. Celle-ci révèle en outre le contenu des fichiers piratés par les membres du ministère, particulièrement intéressant à fouiller, et dans lequel on découvre que la plupart des fichiers téléchargés sont des séries américaines, et rarement des oeuvres cinématographiques françaises. Parmi ceux-ci, recensés dans le fichier ci-dessous : The big bang theory, Breaking bad, Bad teacher…et le long-métrage d’Andrew Nicol, Time out, avec Justin Timberlake, mais aussi Midnight In Paris, de Woody Allen. On y trouve aussi des programmes, des jeux, de la musique (Neil Young, Tom Waits, Drake – mais pas Lenny Kravitz, reçu fin novembre par Frédéric Mitterrand il y a quelques jours qui lui a remis les insignes de chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, et peu ou pas de disques français). Quinze jours après la révélation de téléchargements illégaux par l’Elysée, le site NikoPik tire deux conclusions de cette investigation :

  •  Soit de véritables téléchargements illégaux ont été effectués depuis le ministère de la Culture.
  •  Soit l’utilisation des adresses IP pour identifier d’éventuels cas de téléchargement illégal n’est pas du tout fiable et le système actuel mis en place par Hadopi est une énorme erreur, écrit Nicolas Perrier, animateur du blog.

(lu dans "Le soir.be")

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