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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
esclavage
16 décembre 2017

Esclaves africains au Koweit

Une ivoirienne esclave au Koweït appelle son Gouvernement à l’aide

koweit

Alors que les médias sont focalisés sur le retour de l’esclavage en Libye, il ne faut pas oublier que cette pratique a toujours cours dans de nombreux pays de la péninsule arabique, pour preuve, cette vidéo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux où une jeune ivoirienne appelle son Gouvernement à l’aide depuis le Koweït. La video est parvenue le 14 décembre 2017 : avant-hier ! 

Koweït: La défenestration d'une domestique filmée par sa patronne, suscite l'effroi

Le calvaire des jeunes Zimbabwéennes au Koweït

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15 décembre 2017

Esclavage en Libye : Les Européens complices, selon Amnesty.

Les gouvernements européens doivent repenser leur coopération avec la Libye.

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Amnesty International (AI) accuse les gouvernements européens, en particulier l’Italie, de soutenir directement ou indirectement les tortures et autres abus subis par les migrants en Libye. "Les gouvernements européens sont sciemment complices de la torture et des abus endurés par des dizaines de milliers de réfugiés et de migrants détenus dans des conditions épouvantables en Libye", déclare l'ONG dans son rapport.

Elle accuse, par ailleurs, les gouvernements européens d'avoir contribué à l'expansion de ces exploitations dans un souci de limiter l'arrivée de migrants. « Depuis fin 2016, les États membres de l’Union européenne – notamment l’Italie – ont mis en œuvre une série de mesures visant à fermer la route migratoire via la Libye et la Méditerranée centrale, sans se soucier des conséquences pour les personnes bloquées », déclare l'Organisation.

Selon AI, l'Union Européenne a fourni ainsi « un entraînement, des équipements et un soutien » aux garde-côtes libyens pour qu’ils interceptent les migrants en mer, mais ce programme a surtout permis d'alimenter les centres de détention où les migrants sont torturés par les gardiens pour leur extorquer de l'argent. « Jusqu'à présent, 20.000 personnes restent confinées dans ces centres de détention surpeuplés et insalubres », précise John Dalhuisen, directeur d'Amnesty pour l'Europe.

Pour lui, les États européens connaissaient parfaitement le sort réservé aux réfugiés et migrants, ils doivent ainsi repenser leur coopération avec la Libye. Ils « doivent insister pour que les autorités libyennes mettent fin (…) aux arrestations arbitraires et à la détention de réfugiés et de migrants », a ajouté M. Dalhuisen. (Timothée Jean, Afrique sur 7)

28 novembre 2017

La Françafrique en marche

L’immigration et la sécurité au coeur du cinquième sommet

Europe-Afrique

IMMIGREEL’immigration et la sécurité seront au coeur du cinquième sommet Europe-Afrique qui se tient mercredi et jeudi à Abidjan, où sont attendus 83 chefs d’Etat et de gouvernement. Quelque 5.000 participants des 55 pays d’Afrique et de 28 pays d’Europe doivent prendre part à ce cinquième sommet Union européenne (UE) - Union africaine (UA) dans la capitale économique ivoirienne, ainsi que l’ONU et des organisations internationales. Les quatre sommets précédents n'avaient pas été fructueux, alors cette fois, il fallait trouver un sujet choc ! Et l'affaire des migrants-esclaves en Libye tombe à pic ! Un peu trop même, car l'esclavage libyen était connu depuis belle lurette. On se demande même si CNN n'était pas en mission commandée. Et il y aura forcément consensus sur ce sujet de tous les participants, la Libye n'ayant guère voix au chapitre, son gouvernement étant très affaibli. Merci Sarkozy !

Esclavage/immigration
Le scandale international de la vente de migrants africains comme esclaves en Libye a de nouveau mis sur le devant de la scène (ou mis en scène ?), de façon tragique, la question de l’immigration africaine vers l’Europe. Le président du Niger Mahamadou Issoufou a expressément demandé que la question de la vente aux enchères d’esclaves soit mise à l’ordre du jour du sommet. Cette pratique, grâce au reportage de CNN, a provoqué une vague d’indignation mondiale. Mais cette pratique était déja connue depuis des années par les dirigeants occidentaux et africains, alertés par les ONG.
Et le président du Niger, en évoquant cette affaire, évitera donc bien sagement le problème de l'uranium exploité aux dépens du peuple nigérien par AREVA, dont les affinités avec le premier ministre français Edouard Philippe sont connues.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a demandé "des mesures urgentes et coordonnées entre les autorités libyennes, l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies". Voeu pieu qui sera exaucé le temps d'une déclaration commune.  et la reprise des "affaires juteuses".

Sécurité/menace jihadiste

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La question de la sécurité et des menaces terroristes devrait aussi être discutée par les chefs d’Etat et de gouvernement, alors que l’Afrique de l’Ouest notamment connaît depuis quelques années une montée en puissance de groupes jihadistes, d’ailleurs en partie liée à la désespérance de la jeunesse africaine, selon des analystes. L’UE affiche son soutien au G5 Sahel, un groupe de cinq pays (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso et Tchad) qui s’efforce de mettre en place une force antijihadiste dans cette région, mais le financement de cette force est encore largement insuffisant. Seule la moitié du budget de cette force a été réuni, bien qu’il ait été divisé par deux, à 240 millions d’euros. L’UE en a promis 50. Les chefs d’Etat devraient appeler à une plus grande coopération militaire et au niveau des renseignements tout en demandant à chacun (le nord comme le sud) de faire plus d’efforts. Et comme l'UE est en pleines restrictions budgétaires macroniennes, on voit bien ce que cet appel signifie : une plus grande participation financière des pays africains.

L'éclaireur marocain

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Le roi du Maroc Mohammed VI est arrivé le premier dimanche après-midi en Côte d’Ivoire en vue du sommet. Sa présence avait un temps fait débat en raison de celle du Front Polisario, qui a proclamé une République arabe sahraouie démocratique au Sahara occidental, un territoire que Rabat considère comme sien. Mais, on veut bien occulter ce problème si la diplomatie marocaine permet de rapprocher quelques points de vue au profit de l'Europe avant le début des entretiens. Macron va faire jouer toutes ses relations maghrébines.
La liste exacte des chefs d’Etat et de gouvernement participants n’était toujours pas connue en ce début de semaine. Mais sa majesté Macron sera là les deux jours, histoire de tout contrôler et de tout imposer. La Françafrique macronienne serait-elle revenue aux temps les plus colonialistes ? En tous cas, la fin de semaine  fera d'Abidjan la capitale du 3ème Empire napoléonien.

24 novembre 2017

Migrants vendus comme esclaves

Standing ovation à l'Assemblée après une question sur l'esclavage en Libye

21 novembre 2017

Manifestations contre la vente de migrants comme esclaves en Libye

On aurait aimé voir le président de la République à la tête de la manifestation parisienne. Hélas, il n'est ni Spartacus ni Toussaint Louverture, ni-même Victor Schoelcher. Il est à la fois Rothschild et Trump ! 

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 Manifestation devant l'ambassade de Libye à Paris

Affrontements et gaz lacrymogène à Paris

+DE 30 MILLES MANIFESTANTS AFRICAINS A PARIS CONTRE L'ESCLAVAGISME EN LIBYE

Les "noirs" marchent sur les champs Elysées contre l'esclavage en Libye

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20 novembre 2017

Esclavage en Libye

Des migrants vendus aux enchères !

esclaves

Le vice-premier ministre du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a annoncé ce dimanche l’ouverture d’une enquête sur des cas d'esclavage près de Tripoli, dénoncés par un document choc la semaine dernière de la chaîne américaine CNN. Ahmed Metig a exprimé « son mécontentement » dans un communiqué diffusé dimanche sur Facebook après la diffusion de documentaires sur « la réapparition du commerce d'esclaves dans la banlieue de Tripoli ». Il « a affirmé qu’il chargera une commission d’enquêter sur ces rapports de presse afin d’appréhender et soumettre les responsables à la justice », selon le texte.

Sur le documentaire, on voit notamment, sur une image de mauvaise qualité prise par un téléphone portable, deux jeunes hommes. Le son est celui d’une voix mettant aux enchères « des garçons grands et forts pour le travail de ferme. 400… 700… » avant que la journaliste n’explique : « ces hommes sont vendus pour 1.200 dinars libyens (400 dollars chacun) ».

Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les passeurs, profitant du vide sécuritaire et d’une impunité totale en Libye, font miroiter à des dizaines de milliers de personnes cherchant une vie meilleure un passage vers l’Italie qui se trouve à 300 kilomètres des côtes libyennes.

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Alpha Blondy demande d’assiéger les ambassades libyennes

17 septembre 2017

75% des esclaves emmenés au Brésil étaient bantous

La conseillère technique en Langues Africaines du Musée de la Langue Portugaise à São Paulo, Yeda Pessoa de Castro a fait ressortir dans une enquête récente que parmi les quatre millions d’individus emmenés de l’Afrique Subsaharienne pour le travail esclave au Brésil, 75% étaient originaires du monde linguistique bantou, c’est-à-dire des territoires situés actuellement en Angola et dans les deux Congos.

bantou

Ce contingent bantou, (dont la graphie originale est bantu) qui était de cette ampleur dans la ville de Bahia du 17ème siècle, a selon le chercheur amené le Père Dias à écrire "A arte da língua de Angola"(L’art de langue d’Angola) une grammaire publiée en 1687 à Lisbonne pour instruire les jésuites et faciliter le travail de catéchisme des "25 milles éthiopiens" africains.

La même situation s’est développée selon Yeda Pessoa de Castro dans d’autres régions de l’époque comme Palmares, où le développement d’un parlé de base Congo-Angola est à l’origine de la création de divers toponymes, parmi lesquels ganga zumba, zumbi, dandara, osengo et andalaquituxe.

Pour la conseillère, les apports bantus, comme senzala, mucama et quilombo sont associés au régime de l’esclavage et en même temps intégrés au système linguistique du Portugais, en formant des dérivés à partir d’une même racine bantu, à l’exemple de esmolambado, dengoso, sambista, xingamento, mangação, molequeira et caçulinha. "La constatation de ce fait démontre l’antériorité de la présence bantu et l’amplitude atteinte par sa distribution humaine sur le territoire colonial brésilien, avant d’autres peuples négro-africains également en esclavage", souligne-telle.

29 août 2017

Etats-Unis : et si l’esclavage n’avait pas été aboli ?

La chaîne américaine HBO (Time Warner) a commandé aux créateurs de sa saga "Game of Thrones" une nouvelle série, intitulée "Confederate". Celle-ci imagine que le bloc confédéré a repoussé, durant la Guerre de Sécession, l’armée de l’Union et ainsi préservé son indépendance. En pleine polémique sur les symboles confédérés qui continuent d’être honorés dans les Etats du Sud, cette initiative fait tache...

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Thème de la future série : les Confédérés des Etats du sud ont gagné la guerre de Sécession contre les Etats du Nord : il y a donc deux pays, les Etats-Unis au Nord et la Confédération au Sud... Et surtout l’esclavage a ainsi perduré dans ces Etats confédérés d’Amérique, qui se préparent à une nouvelle guerre civile contre l’Union...

Dès l’annonce de la mise en chantier de cette nouvelle série, dont les premiers épisodes doivent être diffusés après la dernière saison de Game of Thrones, en 2018 ou 2019, les critiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux. « Les mêmes personnes qui donnent dans les scènes gratuites de viols et qui n’ont aucun personnage important de couleur vont aborder l’esclavage des Noirs avec nuance  », a ironisé la militante April Reign, à l’origine du mot-clé #OscarsSoWhite qui avait dénoncé le manque de diversité dans la liste des nominations aux Oscars 2016.

Les créateurs de Games of Thrones, David Benioff et D.B. Weiss seront épaulés sur le projet Confederate par les producteurs noirs Nichelle Tramble Spellman (The Good Wife) et Malcolm Spellman (Empire). Le mot-clé#NoConfederate, lancé sur les réseaux sociaux, est arrivé en tête des termes les plus utilisés aux Etats-Unis sur Twitter le 29 juillet, lors de la diffusion sur HBO du troisième épisode de la saison 7 de Game of Thrones. Signe de l’émotion suscitée...

« Nous avons un grand respect pour le débat et les inquiétudes exprimées au sujet de Confederate », a réagi la chaîne HBO dans une déclaration écrite, sans évoquer un éventuel renoncement. « Nous avons confiance dans le fait que Nichelle, Dan, David et Malcolm vont aborder ce sujet avec soin et sensibilité.  » La polémique dépasse le seul sujet du traitement télévisuel de l’esclavage et concerne tout autant l’insuffisante diversité derrière la caméra, même si les créateurs ont fait appel à deux producteurs noirs. Pour l’artiste et militante Bree Newsome, le mouvement d’opposition à Confederate « n’est pas qu’une question historique  », a-t-elle tweeté. « C’est aussi lié au fait que [le genre] fantasy est limité à l’imaginaire des hommes blancs. »

Et il est peut-être préoccupant que cet imaginaire américain blanc continue en 2017 de se tourner avec nostalgie vers l’époque heureuse de l’esclavage des Noirs... (Khaled Elraz de Afrik.com)

31 décembre 2016

L'enfer des travailleuses africaines dans les pays du Golfe

Alima, une Togolaise, raconte

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Les travailleuses togolaises dans les pays du Golfe vivent parfois un enfer. Dans un rare entretien, une Togolaise raconte sur VOA Afrique plusieurs mois de souffrance au Koweït. Alima (nom d’emprunt) est une Togolaise de 27 ans. Pendant quatre ans, elle a exercé le métier de femme de ménage au Liban, puis au Koweït, pour un salaire moyen de 100.000 francs CFA. Travaillant de 15 à 20 heures par jour, ses conditions de travail ont balancé entre maltraitances et menaces d’emprisonnement.

Il y a cinq mois, Alima rentre finalement au Togo. Les larmes aux yeux, elle essaie de raconter son cauchemar. «C’était un travail d’esclave», confie-t-elle. «Quand j’étais au Liban, je me levais vers 6 ou 7h , et j’allais me coucher à minuit», raconte la jeune femme, «Mais au Koweït, parfois, je ne pouvais pas aller me coucher avant 4h du matin».«Je n’ai pas eu de salaire pendant trois mois au Koweït, et quand j’ai enfin obtenu mon salaire, mes patrons sont allés à la police, mentir, disant que j’avais battu leur enfant», explique-t-elle. «La police est venue à la maison, m’ont frappée, et m’ont amenée au commissariat», continue-t-elle.
 
Alima a eu de la chance de revenir au Togo, estime le comité de réflexion et d’action pour la promotion des droits de l’homme (CRAPH). Selon Dosseh Sohey, président du CRAPH, les Africaines sont devenues des esclaves dans des pays du Golfe et travaillent pendant des années sans salaire. «C’est l’esclavage moderne !» , s’indigne Dosseh Sohey, «lorsque vous signez un contrat avec le patron, à la fin, il stipule que l’on vous paie pour tous les mois travaillés, mais souvent quand l’échéance arrive, on vous accuse de vols et on appelle la police».
 
Le 17 octobre dernier, la jeune Togolaise Amélie Sizing est décédée au Liban, une mort dont les parents ignorent la cause. Ayaba Sizing, grand frère d’Amélie Sizing, explique qu’ils ne savent pas ce qui s’est passé. Les parents ont «reçu un appel de leur fille qui disait qu’elle avait été menacée par son patron, car elle avait réclamé son salaire. Le contrat était épuisé, elle devait recevoir ses droits». Peu de temps après, la famille apprend qu’Amélie est à l’hôpital de la Croix-Rouge. «Nous avons reçu un appel qui disait qu’elle était en traitement et que quand tout ira bien, ils la renverraient au pays».
 
C’est une mort de trop pour le mouvement Martin Luther King qui a fait de ce sujet une de ses priorités. Le pasteur Edoh Komi, président de ce mouvement surnommé «la voix des sans voix», interpelle les députés et toute la population togolaise. «Nous avons demandé d’interpeller le ministre des Affaires étrangères», explique-t-il, «nous souhaitons qu’il recense les Togolaises qui sont dans cette situation et puis procéder à un rapatriement volontaire». Alima décourage d’autres Togolaises qui veulent tenter leur chance au Moyen-Orient. «Ils ne vont jamais te dire ce qui se passe là-bas, avant de t’envoyer», prévient-elle.
 
Au vu des tournures dramatiques que prennent les évènements ces derniers mois, Lomé recommande une grande prudence aux candidates à l’immigration professionnelle dans les pays du Golfe. Pour rappel, depuis plus de deux ans, le gouvernement togolais interdit le voyage des jeunes filles Togolaises au départ de l’aéroport de Lomé vers le Moyen-Orient pour des travaux domestiques.(Kayi Lawson, journaliste, Togo)

6 mars 2013

A propos d'une affaire d'esclavage en France

2567871_escla_640x280Toutes les medias françaises et ivoiriennes se sont saisies et émues du sort de Charlotte, cette jeune ivoirienne de 14 ans, achetée à sa famille de Dabou et emmenée à Cavaillon, dans le Vaucluse, où elle a été exploitée par une famille comme domestique, une famille dont le père était ivoirien et la mère française ! 4500 € a été le prix donné aux parents de la jeune fille, à qui on a laissé espérer de pouvoir fréquenter les meilleures écoles et d'avoir un avenir doré ! La réalité est toute autre : amenée clandestinement en France, enfermée, devant partager sa chambre avec un Togolais en situation irrégulière, son travail consistait à faire le ménage, s'occuper des deux enfants du couple, travail donnant pour tout salaire des coups de cravache, amenant la fillette à s'enfuir et à se rendre au commissariat. La police française a arrêté le couple et leur ami togolais et ils passeront en jugement le 15 mars prochain.

On apprend en même temps que le cas n'est pas unique, mais que 30 nouveaux cas d'esclavage sont découverts tous les ans en France. Incroyable ! En tous cas, on ne peut plus parler de cas exceptionnels, mais on devrait plutôt évoquer des filières, des réseaux ! Mais ceux-là n'apparaissent nulle part et ne seront certainement jamais ni arrêtés, ni jugés, ni condamnés.

3520220015969C'est ce qui ressort d'une autre affaire, un peu plus ancienne certes, mais qui est du même goût. Il y a une dizaine d'années, une tante éloignée vivant à Paris vient chercher en Côte d'Ivoire sa nièce Aline, 13 ans, qui vit avec son père et de nombreux frères et sœurs. Sa mère, elle ne l'a jamais connue. Aline se souvient de cette visite : « La tante a dit à mon père qu'elle souhaitait prendre une de ses filles pour qu'elle s'occupe de son bébé à Paris. Mon père a accepté de me confier à elle à condition qu'elle m'inscrive à l'école. Ensuite le mari de ma tante est venu me chercher et j'ai quitté la Côte d'Ivoire le lendemain matin. Je n'ai plus jamais revu mon père. » Elle continue : « Pour mon père, la France, c'était le paradis, il se disait que j'allais réussir, et moi je pensais que c'était bien car en Afrique on écoute toujours ses parents. » Mais pour Aline, le calvaire commence. Les tâches ménagères s'accumulent, et dès cinq heures du matin ! Elle dort dans la chambre des enfants, mais parterre. Un jour elle apprend la mort de son père, la tante et son mari déménagent souvent, de peur d'être découverts, après que le mari ait tenté de la violer. Finalement, au bout de 7 ans, Aline est mise à la porte. Elle se retrouve à la rue, sans papiers, sans passeport, sans argent. Elle trouve refuge chez la fille d'amis de sa tante. Elle a déposé plainte contre sa tante, mais le procès n'a jamais eu lieu car les témoins se sont rétractés au dernier moment. La tante, quant à elle, est devenue la chanteuse « à la crinière de feu », sous le nom de Dadie Clarisse (son blog : http://clarisse-dadie.blogspot.fr/ ), et présidente de l'association « les orphelins du monde ».  Un comble !

okparaComme quoi, les bourreaux ne sont pas toujours dans les milieux que l'on croit. Rappelons-nous l'affaire Godwin Okpara, ex-joueur de football du Standard de Liège, puis du Racing-Club de Strasbourg puis du Paris-Saint-Germain, international nigerian des années 2000, qui, avec son épouse, avaient adopté une fillette de 12 ans, Tina, pour mieux la réduire à l'esclavage et à l'état d'objet sexuel. Longtemps, la plainte de la jeune fille n'a pas été prise en considération car c'était sa parole contre celle d'un footballeur célèbre. Mais finalement, le couple Okpara a quand même été jugé : Godwin s'est pris 10 ans de prison, son épouse Linda 15 ans !

 L'affaire Okpara a mis en relief les manquements, à la fois de la justice française et des instances africaines. En effet, le code pénal français ne prévoit ni le délit de servitude, ni le délit d'esclavage. Il a fallu une affaire plus récente, celle de deux enfants burundais, « accueillis » par leur oncle et leur tante, des notables installés dans la région parisienne. L'oncle, ancien ministre burundais, reconverti « fonctionnaire de l'UNESCO », et la tante furent condamnés en première instance le 17 septembre 2007, mais furent relaxés en appel. Mais l'affaire a été portée devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme et ce n'est que le 11 octobre 2012 que ce tribunal estime dans son arrêt que « la France a failli à son devoir de mettre en place un cadre législatif et administratif permettant de lutter efficacement contre la servitude et le travail forcé ». L'aînée des victimes a obtenu 30000 € au titre des préjudices subis, la cadette a été indemnisée par la justice française. Quant aux fournisseurs d'enfants, dans les pays d'origine, ils courent toujours !

 NB : 2/3 des enfants esclaves sont d'origine africaine, 1/3 d'origine asiatique.

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