Irak : les trottoirs inaccessibles aux piétons
À Bagdad, comme dans toutes les grandes agglomérations irakiennes, circuler à pied sur les trottoirs est quasiment impossible, car ils sont envahis par toutes sortes de choses qui ne facilitent pas le passage des piétons. Et pourtant, ces villes auraient tout intérêt à changer de politique d’urbanisation, explique le site irakien “Jummar”.
Sur le pont de la République, à l’entrée de la zone verte, au centre de Bagdad, une voiture roulant sur le trottoir oblige un piéton à marcher sur la chaussée, à côté des véhicules. Une scène “absurde” mais ordinaire, raconte le site irakien Jummar.
“En Irak, le trottoir est colonisé.”
Et pas seulement par les voitures. “Quiconque marche dans nos rues doit essayer de trouver le parcours approprié pour circuler sur le trottoir, colonisé par des centaines de vendeurs, de générateurs électriques et de restaurants”, décrit Jummar. Sans parler des “blocs de béton, des tas d’ordures et de la poussière”.
“Au milieu de tout cela, il reste un étroit espace laissé aux piétons”, ironise le site irakien.
Comme l’explique Jummar, le problème du trottoir pour les Irakiens commence dès l’enfance. Dans les quartiers, il n’y a ni aire ni de terrain de jeu. Alors l’Irakien se familiarise avec la rue dès qu’il commence à marcher “car il n’a pas d’espace pour se mouvoir entre les places de stationnement asphaltées”.
Politique inadaptée
Puis l’enfant grandit, jusqu’à ce qu’il se rende compte de “l’amère vérité” : “La voiture est sa seule option pour se déplacer dans les rues.”
Et pourtant, Bagdad n’est pas plus adaptée aux véhicules. La capitale irakienne compte 892 kilomètres de routes et trois millions de véhicules, ce qui fait environ 3 363 voitures par kilomètre. Un terrible ratio.
Avec la menace du réchauffement climatique et de la pollution urbaine, de nombreux pays imaginent des villes sans voitures, faisant place aux piétons, aux vélos et aux transports en commun.
Or, en Irak, on fait le contraire : “La politique suivie en Irak pour résoudre le problème de la forte densité de trafic consiste à réduire la surface des trottoirs […]. De ce fait, la possibilité de se promener dans les rues d’Irak devient une tâche ardue.” (selon "Courrier international")