Deyvillers (88) s'oppose aux témoins de Jéhovah

L’affaire a fait couler beaucoup d’encre. Elle a également alimenté de nombreuses conversations. A Deyvillers, dans la proche banlieue d’Epinal, mais aussi dans tout le département et hors des frontières vosgiennes. A l’époque, en 2004, les Témoins de Jéhovah s’étaient mis en tête de construire une salle de réunions sur le territoire de la commune de Deyvillers. Une salle pouvant accueillir 2 000 personnes, avec un parking attenant de 600 places.

Au-delà de l’aspect purement pratique, la crainte de voir cette organisation arriver dans les Vosges avait semé un sacré trouble. D’autant que les Témoins de Jéhovah s’étaient rapidement rendus propriétaires d’un terrain. Dans le même temps aussi, la population s’était également mobilisée. L’Association de défense de l’environnement de Deyvillers (Aded) avait aussi vu le jour dans la foulée.

Longtemps à la tête de l’Aded, Hubert Sylvestre a passé la main il y a quelques années, tout en restant à la vice-présidence, en charge du juridique. Inutile de dire qu’il a eu du pain sur la planche ces dernières années. Au même titre d’ailleurs que les élus de la commune qui se sont battus sans relâche pour empêcher les Témoins de Jéhovah de s’installer sur leur terrain. Un combat de tous les instants, qui n’a pas été vain. Il y a quelques jours en effet, le conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a rejeté le recours de l’organisation contre le Plan local d’urbanisme (Plu).

Le Plu de Deyvillers est tout simplement conforme aux dispositions du code de l’urbanisme et aux orientations du Scot (Schéma de cohérence territorial). Plus clairement, le terrain est classé en zone naturelle. Le communique de l’Aded ne laisse planer aucun doute : « Le terrain restera donc inconstructible. »

500 000 euros d’indemnisation

Si la commune de Deyvillers a choisi, et c’est son droit le plus strict, de ne pas communiquer sur le sujet, son avocat, Me Thibaut Cuny, du barreau d’Epinal, ne cache pas l’énorme satisfaction collective suite à la dernière décision. « Psychologiquement, ça a été très dur pour tout le monde. Les élus et membres de l’Aded. Depuis le début, nous en sommes à près de cinquante procédures. Aujourd’hui, on a purgé tous les recours français. »

Il n’empêche que les Témoins de Jéhovah envisagent un énième recours devant la cour européenne des droits de l’Homme. En sachant aussi que l’organisation réclame environ 500.000 euros d’indemnisation à la commune de Deyvillers. Encore une autre histoire. (selon Vosges-Matin du 12/6/2015)

Qui sont les témoins de Jéohvah ?

Lorsqu'on rencontre pour la première fois les "Témoins de Jéhovah", on est étonné de leur gentillesse et de leurs connaissances bibliques. Peu de personnes savent:

• que ces démarcheurs à domicile ont été soigneusement formés par des méthodes efficaces de marketing.
• qu'un territoire de prospection leur est alloué
• qu'ils doivent rendre un rapport écrit de leur activité
• qu'ils essayent de vous revendre des publications qu'ils ont achetées à leur Société.
• que certains d'entre eux, appelés pionniers, ont une marge bénéficiaire allant jusqu'à 5 fois le prix d'achat de l'ouvrage. (références 1980)
• que 71 % des recettes de l'Association des Témoins de Jéhovah français proviennent de la vente de leurs livres (références 1980)
• que le 12 Août 1982 un décret en Conseil d'Etat refusa aux "Témoins de Jéhovah", le caractère d'association cultuelle en raison de leur importante activité commerciale. Leur carte de "prédicateur" a dû être modifiée car ils ne peuvent plus s'appuyer sur la loi de 1905 pour diffuser leur littérature.
• que les pratiques médicales des témoins de Jéohvah, notamment de refus de transfusion sanguine, provoqueraient plus  de décès que l'Ordre du Temple Solaire.