Géo-politique au grand prix de l'Eurovision
Patricia Kaas s’est chantée comme « Une fille de l’est ». De l’est de la France mais désormais aussi de l’est de l’Europe puisque la Lorraine est une véritable star dans les anciennes Républiques soviétiques : Vladimir Poutine est un immense fan et la chanteuse française vient de réaliser une tournée triomphale dans ce que l’on appelait jadis les pays de l’Est. Depuis 1977 et le succès de « L’oiseau et l’enfant » de Marie Myriam, la France n’a jamais plus remporté le Concours, elle qui trustait les victoires aux débuts de la compétition. Chaque année, le débat de la présence à l’Eurovision est rouvert. Les télés publiques françaises ont tout tenté pour renouer avec le succès : les bonnes chansons (Amina, Joëlle Ursull), la variétoche (Patrick Fiori, Natasha St-Pier), le décalé (Fatals Picards), le tendance (Sébastien Tellier). Raté à chaque fois. Pour la France, c’est la faute à la confiscation des voix par les nouveaux pays de l’Est européen. Alors, avec une méthode digne du Quai d’Orsay, la France a fait avec Kaas un choix géo-politico-stratégique : ramasser les voix de ces pays-là. Et des millions de téléspectateurs vont s'imaginer que c'est le meilleur artiste qui gagne !