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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
mali
10 août 2022

Mali : une organisation peule dénonce des violences ciblées

Alors que les autorités maliennes de transition démentent toute allégation d’exactions ciblées de son armée contre les Peuls du Mali et accusent ceux qui se risquent à évoquer le sujet d’inciter à la haine et de nuire à la cohésion du pays, l’organisation culturelle peule Tabital Pulaaku Mali fait part de son inquiétude.

mali1Une organisation culturelle peule, Tabital Pulaaku Mali, a fait part ce mercredi de son inquiétude dans un communiqué. Elle y condamne d’abord toutes les attaques ayant frappé l’armée malienne, qui ont été nombreuses ces dernières semaines.

Mais l’organisation communautaire peule déplore également que ces attaques servent de prétexte pour « la poussée d’un sentiment de haine » et des « appels à la violence », contre les Peuls spécifiquement, notamment sur les réseaux sociaux.

Plus grave encore, Tabital Pulaaku « enregistre de nombreux cas d’arrestations » qualifiées d’« arbitraires » et d’« injustifiées », et dénotant, selon l’association, « stigmatisation » et « amalgame ». Et de rappeler certaines évidences : « Tous les Peuls ne sont pas des jihadistes », « tous les jihadistes ne sont pas des Peuls » et, selon la loi, « la responsabilité de l’infraction est individuelle ». Une manière de dénoncer des actes perçus comme une punition collective contre la communauté peule.

« Soumission ne signifie pas adhésion »

L'association rejette aussi les accusations de collusion avec les groupes terroristes, dans des zones échappant au contrôle de l'Etat. C’est notamment le cas de nombreux villages du centre du Mali, où s’exerce la domination de la katiba Macina, dirigée par Amadou Kouffa et membre du Jnim, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda. « Dans les zones sous occupation jihadiste, les populations sont soumises contre leur volonté », rappelle l’association,et « soumission ne signifie pas adhésion ». Tabital Pulaaku demande la libération de plusieurs dizaines de Peuls arrêtés sans qu’aucun lien ait pu être établi avec les groupes terroristes.

Elle sollicite également des enquêtes sur l’assassinat de 16 notables peuls du hameau de Zanancoro en juin dernier, de « l’enlèvement et la détention » au camp militaire d’Alatona dans le cercle de Niono, de « plusieurs dizaines de personnes depuis plus de deux mois » et « de l’arrestation et de la détention » de 21 villageois de Diaba, près de Sofara.

Tabital Pulaaku salue les propos du chef d’état-major de l’armée malienne, qui a dénoncé les amalgames. L’association demande enfin au Premier ministre Choguel Maïga, qui avait en avril dernier évoqué une « rébellion peule » en préparation au Mali, et surtout au président de transition, le colonel Assimi Goïta, de prononcer rapidement « un discours d’apaisement ». (selon RFI)

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16 juillet 2022

49 soldats ivoiriens arrêtés à l’aéroport de Bamako

Affaire 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako : « C’est une incompréhension malheureuse », explique un haut-gradé de l’armée ivoirienne.

bamakoLes soldats ivoiriens ont été arrêtés, ce dimanche 10 juillet 2022, en début d’après-midi, à l’aéroport de Bamako.

Depuis, les messages alarmistes et même complotistes circulent sur les réseaux sociaux, les présentant comme des mercenaires lourdement armés venus déstabiliser le pays. Ces soldats appartiennent en réalité à l’armée régulière ivoirienne, ils devaient sécuriser, selon l’armée ivoirienne, des sites de la Minusma, la Mission des Nations unies.

Ils appartiennent au 8e détachement du NSE, National Support Element. C’est un cadre de l’état-major ivoirien qui le précise : ces 49 soldats sont arrivés à Bamako dimanche à la mi-journée, à bord du même avion qui avait ramené à Abidjan, le matin même, le précédent détachement. Deux avions même, pour être précis, l’un transportant les hommes, l’autre le matériel.

« C’est une incompréhension malheureuse », explique ce haut-gradé de l’armée ivoirienne, qui assure que tout était en règle pour leur arrivée.

Selon l’armée ivoirienne, ce sont pourtant des problèmes administratifs qui sont invoqués par les autorités maliennes. « D’abord, ils ont dit que l’avion n’était pas sur la liste des appareils autorisés à atterrir. Ce problème a été vite levé, poursuit cette source, mais maintenant ils disent que nos soldats n’avaient pas de lettre de mission conforme. » 

Sollicités par RFI, ni l’armée malienne ni le ministère malien de la Défense n’ont souhaité répondre. Les 49 soldats ivoiriens ont passé la nuit en détention. Le problème n’est toujours pas réglé.

 Un précédent danois

Selon les explications de l’armée ivoirienne, ces soldats sont là dans le cadre de la contribution ivoirienne à la Minusma. Ils sont détachés auprès d’une entreprise privée, SAS, Sahel Aviation Service, elle-même sous-traitante de la mission onusienne. 

Dirigée par un Allemand, cette entreprise travaille habituellement dans la sous-région pour des ONG, des groupes miniers ou encore, donc, pour les Nations unies. 

C’est en tout cas ce que précise son site internet puisque, jointe par RFI, l’entreprise SAS a confirmé être mobilisée sur le cas des militaires ivoiriens, mais n’a souhaité apporter aucune précision.

Selon l’armée ivoirienne, les soldats arrêtés à Bamako sont censés sécuriser des sites de la Minusma, notamment à l’aéroport de Bamako, mais aussi dans des « entrepôts logistiques ». 

La Mission onusienne n’a, elle non plus, pas souhaité faire de commentaire à ce stade. 

Cette affaire rappelle celle des militaires danois : en janvier dernier, ils étaient arrivés au Mali dans le cadre de la force Takuba, en suivant les procédures habituelles. 

Les autorités maliennes avaient estimé que ces procédures ne suffisaient plus à garantir leur « consentement » et les avaient contraints à rentrer chez eux. (selon "Le cri d'Abidjan")

5 mars 2022

Le groupe paramilitaire Wagner

Très instructif : "la méthode Poutine"

 

wagner

21 février 2022

Poutine, colonisateur du Mali ?

Qui est le groupe paramilitaire secret russe « Wagner » ?

Il est la botte secrète de la Russie, le bras armé de Vladimir Poutine qui agirait dans l’ombre sur la scène internationale dans l’intérêt du Kremlin. La mystérieuse société russe Wagner est de nouveau au cœur de l’actualité et des critiques en raison de sa présence au Mali, alors que la France et ses partenaires viennent d'annoncer le retrait de leurs troupes. Qui se cache derrière ce groupe controversé et qualifié de violent que l’on retrouve dans de nombreux pays en conflit ou instables ? Quels sont leurs intérêts ? Et pourquoi embêtent-ils autant les Occidentaux ?

maliWagner est le nom d’une société militaire privée russe qui recrute des mercenaires et intervient dans différents pays du monde. Avant de poursuivre, il convient de préciser qu’aucune information sur cette société n’est officielle, « puisque la Russie ne reconnaît pas son existence et interdit ce genre de société », explique Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS et enseignant à Science Po Paris. On sait cependant que le groupe a été fondé en 2014 au moment de la guerre du Donbass en Ukraine par Dmitri Outkine, qui y aurait déployé secrètement des combattants.

Wagner est son nom de guerre choisit en hommage au compositeur allemand préféré d'Adolf Hitler. Ambiance. Dans les noms connus qui entourent cette société, on trouve aussi celui d’Evgueni Prigojine, présenté comme le principal financier de la société et également ancien cuisinier de Vladimir Poutine. Il est entre autre soupçonné d’être impliqué dans l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalany.

Si le Kremlin nie depuis toujours un quelconque lien avec la société, il existe une grande porosité entre Wagner et l’armée russe. « Wagner sélectionne des soldats parmi les meilleurs de l’armée russe. Des jeunes qui ont déjà une expérience du feu et qui viennent arrondir leur fin de mois en tant que mercenaire », assure Cyrille Bret, chercheur à l’institut Jacques-Delors et professeur à Sciences Po Paris. D’après l’enquête Sky News réalisé en 2016, ils seraient rémunérés 3.500 euros par mois et entraînés dans un village où se trouvaient aussi des forces spéciales de l’armée russe. « Wagner recrute aussi localement dans les pays où elle intervient. On peut ainsi trouver parmi eux des combattants algériens, syriens, libyens ou du Mozambique », ajoute Roland Marchal.

Pourquoi le groupe Wagner est-il présent au Mali (et ailleurs) ?

mali0Depuis sa création, la société Wagner a déployé ses troupes dans divers pays. Depuis 2015, des mercenaires se battent ainsi en Syrie aux côtés des forces du président Bachar al-Assad. D’autres se trouvent en Libye, en République centrafricaine ou encore au Soudan. A chaque fois, la Russie nie la présence de ces mercenaires et parle tout en plus « d’instructeurs russes », de « volontaires » ou de « consultants ». « Ils interviennent dans des pays qui ont un intérêt pour la Russie, mais dans lesquels elle ne veut pas apparaître pour éviter ainsi toutes critiques ou sanction, analyse Cyrille Bret. Avec ces mercenaires, le Kremlin teste la tolérance de la région à une possible intervention russe. Il capitalise sur un retour d’expérience tactique sur le terrain. » Les objectifs de la Russie seraient également économiques et diplomatiques. Moscou a, par exemple, signé depuis 2017 de très nombreux accords de coopération avec des pays d’Afrique.

mali4Le 23 décembre dernier, la quinzaine de puissances occidentales impliquées dans la lutte antidjihadiste au Mali dénonçait le déploiement de mercenaires de la société Wagner dans le pays. Paris prévenait alors que cette arrivée serait « incompatible » avec le maintien des soldats français déployés. Ce jeudi, tandis que le retrait des soldats français a été officialisé, Macron a accusé la société Wagner d’être au Mali pour servir « ses intérêts économiques propres » et sécuriser la junte militaire malienne au pouvoir à Bamako, évoquant la présence d’environ 800 mercenaires. Si le gouvernement malien s’est rapproché de Wagner c’est en partie parce qu'« avec la Russie à l’ONU, la junte militaire est protégée », ajoute Roland Marchal.

Quels risques représente la société Wagner ?

Si la société Wagner est un peu la main invisible du Kremlin, ce n’est en revanche pas le gouvernement russe qui finance les opérations. Le groupe se rémunère auprès des régimes qui font appel à lui. « Ils se tournent vers cette société militaire pour défendre des intérêts privés et non de bien publique », explique Cyrille Bret. Ces derniers sont donc étroitement liés. « Les combattants de Wagner font en sorte que les présidents restent au pouvoir en leur donnant les moyens d’asseoir leur autoritarisme », décrypte Roland Marchal, qui constate les effets désastreux sur les derniers ressorts démocratiques en Centrafrique : "Des opposants disparaissent ou sont retrouvés morts sans qu’il y ait de suites judiciaires, les gens ont maintenant peur de parler."

La société russe y a également créé des milices locales qui « accentuent les tensions intercommunautaires et fragilisent la paix au niveau local », ajoute le chargé de recherche CNRS qui craint le même scénario au Mali.

Enfin le plus grand problème avec Wagner, c’est que comme la société « n’existe pas », elle est au-dessus de toutes les lois. « Il n’y a pas de règles, ni d’encadrement pour contrôler les pratiques des mercenaires. Et ils ne sont pas du genre à faire dans la dentelle », assène Roland Marchal. Sans existence légale, pas de sanction possible, ni de travail conjoint avec les Occidentaux qui perdent la main dans certains territoires. L’année dernière déjà, Wagner avait été accusé d’avoir pris le contrôle d’un bataillon formé par la mission de l’Union européenne en République centrafricaine. Aujourd’hui, le retrait des troupes françaises et de ses partenaires européens au Mali en est un second exemple.

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9 février 2022

La Roumanie, nouveau théâtre d'opération de l'armée française?

L'escalade des tensions entre la France et le Mali pose la question de l'après Sahel. Un déploiement en Roumanie, dans le cadre de l'Otan, est envisagé.

roumanieLes relations diplomatiques entre la France et le Mali empirent de jour en jour. Nouvel épisode ce lundi 31 janvier: la décision de la junte malienne d'expulser l'ambassadeur de France au Mali, qui pose de plus en plus la question d’un retrait total de l’armée française, engagée au Sahel depuis 2013.

Après la fermeture de trois bases au Nord du Mali, l’opération Barkhane est censée réduire ses effectifs, de plus de 5.000 hommes l’été dernier à 2.500 d’ici 2023. Sauf si les choses s’accélèrent d’ici-là. Pour l’armée de Terre, pas question de parler “d’échec” pour autant, après neuf ans sur place.

Malgré les tensions politiques, rien ne bouge pour l’instant sur le terrain, selon le chef d’état-major de l’armée de terre française (CEMAT), Pierre Schill, interrogé sur la question lundi 31 janvier lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense (AJD), à laquelle a assisté Le HuffPost.

La question du Sahel est éminemment politique, a-t-il prudemment commenté. Mais au quotidien, nos unités sur le terrain continuent d’être engagés avec les bataillons maliens, les forces de Takuba de même. Le rôle des armées sera de répondre aux impératifs politiques et de permettre les solutions qui seront décidées...

La Roumanie, nouveau théâtre d’opération

Si, pour lui, la réduction des effectifs militaires français au Sahel est “relative”, elle donnerait éventuellement la possibilité de réengager des forces sur “d’autres théâtres”. “Nous sommes peut-être à l’orée de déployer un bataillon en Roumanie”, a-t-il rappelé.

Lors de ses voeux aux armées le 19 janvier, dans le camp d’Oberhoffen, Emmanuel Macron avait assuré que la France était prête à prendre “ses responsabilités dans le cadre d’une opération (alliée, NDLR) de type EFP si elle était décidée”.

Les missions EFP, pour enhanced forward presence, sont déployées dans les trois pays Baltes et en Pologne pour renforcer les capacités de défense de l’Otan sur le flanc est de l’Europe, face à la Russie.

La Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine qui a un accès à la mer Noire, se trouve ”à l’épicentre des tensions” avec la Russie et doit être “réassuré”, avait estimé samedi 29 janvier sur France Inter la ministre française des armées Florence Parly, évoquant la possibilité d’y envoyer “plusieurs centaines” de soldats. 

Il y a environ 100.000 hommes des forces russes à la frontière ukrainienne, rappelle Pierre Schill. Si la décision était prise, ces forces sont au moins capables de prendre des gages territoriaux, c’est clair.” Une offensive éventuelle, qui dépendra de “l’intention” de la Russie.(selon "Huffpost")

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15 décembre 2021

Une bavure française au Mali ?

Le rapport de l'ONU constitue la plus sérieuse mise en cause d'une opération de la force anti-djihadiste Barkhane depuis le début de l'engagement de l'armée française au Sahel en 2013.

MaliD'après la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), une frappe aérienne conduite par l'armée française au Mali le 3 janvier a tué 19 civils réunis pour un mariage, ainsi que trois djihadistes. Paris conteste ces conclusions, réfutant toute bavure. Voici ce qu'il faut retenir de ce dossier hautement inflammable pour l'armée française.

Les faits : une frappe sur un regroupement présumé de djihadistes

La Katiba Serma, affiliée au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM en arabe), alliance djihadiste elle-même affiliée à Al-Qaïda, a été la cible d'une frappe française, en tout début d'année, dans la région de Bounti. L'opération s'inscrivait dans le cadre d'"Eclipse", menée principalement dans le centre du Mali, mais également au Burkina Faso et au Niger voisins par Barkhane et ses partenaires locaux.

Les autorités françaises ont toujours assuré qu'il n'y avait pas de mariage, que le renseignement avait "formellement" établi avoir affaire à un des nombreux rassemblements de djihadistes dans la région et que l'intervention d'une patrouille d'avions français lâchant trois bombes avait "neutralisé" une trentaine de ces terroristes. Les éléments disponibles "permettent d'exclure la possibilité d'un dommage collatéral", avait déjà fait savoir en janvier l'état-major français dans un communiqué.

L'enquête : d'après l'ONU, la frappe a fait 22 morts, dont 19 civils

Problème, le document de l'ONU, rédigé à partir des investigations de la Division des droits de l'Homme de la Minusma appuyée par la police scientifique des Nations unies, indique que c'est bien un groupe d'hommes réunis par un mariage près de la localité de Bounti qui a été atteint par une frappe aérienne de Barkhane le 3 janvier. Mais principalement des civils.

Au moins 22 personnes ont été tuées, dont trois membres présumés de la Katiba Serma ; 19 sur le coup, 3 au cours de leur évacuation, dit le document. L'ONU s'appuie, dans son enquête, sur des entretiens directs avec au moins 115 personnes, presque autant d'entretiens téléphoniques et un certain nombre d'entretiens de groupes. La Minusma "est en mesure de confirmer la tenue d'une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma", dit le résumé du rapport.

Les experts de l'ONU n'ont trouvé sur place aucun élément attestant la présence d'armes ou de motos, moyen de déplacement privilégié des djihadistes, livre également le rapport sans expliquer l'apparente contradiction avec le fait que des membres présumés de la Katiba Serma étaient armés.

Le rapport de la Minusma"soulève des préoccupations très importantes sur le respect de la conduite des hostilités", a réagi dans la foulée de la publication du document le porte-parole de l'ONU. Elles portent aussi sur "les principes de précaution et l'obligation des États membres de tout faire pour vérifier que les cibles sont bien des objectifs militaires", a ajouté Stéphane Dujarric lors de son point-presse quotidien.

La France se défend de toute bavure

Le ministère français des Armées a de nouveau réfuté mardi avoir commis toute bavure au Mali. Il a émis "de nombreuses réserves sur l'enquête de l'ONU. Il "maintient avec constance et réaffirme avec force" que "le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel" près de Bounti (centre) et "émet de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue" et "ne peut considérer que ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits tels que décrits par les forces armées françaises".

La ministre des Armées Florence Parly avait assuré que les affirmations sur une bavure française relevaient d'une "guerre informationnelle". Les autorités maliennes avaient fourni des évènements une version cohérente avec celle de la France. La Minusma recommande toutefois aux autorités maliennes et françaises de diligenter "une enquête indépendante, crédible et transparente". Elle préconise d'examiner les processus préalables aux frappes, voire de les modifier. Elle recommande aussi aux Français et aux Maliens de chercher à établir les responsabilités et d'octroyer le cas échéant une réparation aux victimes et à leurs proches.

Pourquoi ça compte ?

La France engage environ 5 100 hommes au Sahel au sein de la force Barkhane. Elle a déjà en butte par le passé à des soupçons de bavure. La politologue Niagale Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network, organisation panafricaine qui réunit des spécialistes de la réforme des politiques de sécurité, estimait en tout début d'année que ce genre de manoeuvre pouvait alimenter le "doute de plus en plus généralisé quant à la pertinence, l'efficacité et la justification d'une présence militaire française dont les opérations ne procurent pas, aux yeux des populations locales, un surcroît de sécurité". Voire, carrément, un "sentiment anti-Français". (selon "Oeil d'Afrique")

25 novembre 2021

Mali : environ 150 personnalités sanctionnées par la Cédéao, dont le premier ministre

Le colonel Assimi Goïta, président de transition et chef de la junte, et le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, sont absents de cette liste.

maliLe premier ministre de transition malien, Choguel Maïga, et la quasi-totalité de son gouvernement figurent parmi environ 150 personnalités visées par des sanctions individuelles infligées récemment par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), révèle un document officiel de l’organisation régionale obtenu mercredi 17 novembre par plusieurs médias, dont l’AFP et Le Monde Afrique. Les avoirs financiers de tous ceux qui se trouvent sur la liste – dont les 121 membres du Conseil national de la transition, qui fait office d’organe législatif – sont gelés et ils ont l’interdiction de voyager au sein de la Cédéao. Ces sanctions frappent aussi les membres de leur famille.

Le colonel Assimi Goïta, président de transition et chef de la junte au pouvoir depuis le coup d’Etat du 18 août 2020, et le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, sont en revanche absents de cette liste, sur laquelle se trouvent 27 ministres en plus du chef du gouvernement. Aucune explication officielle n’est fournie à leur absence dans le document de la Cédéao. Mais selon plusieurs sources, Assimi Goïta et Abdoulaye Diop auraient été écartés pour permettre aux autorités de transition de se faire représenter aux futures réunions de l’organe ouest-africain et ainsi maintenir le dialogue entre les deux parties.

Les dirigeants de l’organisation, réunis en sommet le 7 novembre, avaient décidé d’infliger des sanctions individuelles à ceux qui, après deux coups d’Etat en un an dans ce pays plongé dans une crise profonde, retardaient selon eux la tenue d’élections pour un retour des civils au pouvoir. La Cédéao avait indiqué lors de ce sommet avoir reçu la confirmation officielle de la part des autorités maliennes qu’elles ne seraient pas en capacité d’organiser des élections présidentielle et législatives en février 2022, comme la junte s’y était préalablement engagée.

Des « incertitudes politiques accrues »

Le gouvernement malien invoque l’insécurité persistante dans ce pays pauvre et enclavé, livré depuis 2012 aux agissements de groupes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique (EI) et aux violences de toutes sortes perpétrées par des milices d’autodéfense autoproclamées et des bandits. Les forces régulières sont elles-mêmes accusées d’exactions. Les deux tiers du pays échappent au contrôle des autorités. Dans le document, la Cédéao constate « l’absence de progrès dans la préparation des élections, notamment l’absence d’un calendrier détaillé » en vue de la tenue de ces scrutins « aux dates convenues ». Le non-respect de l’échéance est « constitutif de la remise en cause des fondements essentiels » de l’organisation, dit la Cédéao, qui note que les « incertitudes politiques accrues » au Mali contribuent à la « détérioration de la situation sécuritaire », elle-même de nature à compromettre la stabilité de la région.

Les sanctions de la Cédéao pourraient servir de référence à un certain nombre de partenaires qui soutiennent le Mali dans la crise. A commencer par l’Union européenne (UE), qui a toujours annoncé qu’elle s’alignerait sur les positions des chefs d’Etat ouest-africains dans la gestion du dossier malien. Le 15 novembre, la diplomatie de l’UE avait annoncé vouloir prendre des sanctions contre les membres de la transition. Leur nature devrait être précisée dans les prochains jours.

La France, engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013, plaide également pour l’adoption de sanctions européennes dans le sillage de la Cédéao, comme l’avait indiqué dimanche la porte-parole de la diplomatie française. (selon AFP)

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21 septembre 2021

Le groupe Wagner à Bamako ?

Le Kremlin dément toutes négociations officielles

bamakoLes supposées négociations entre les autorités de la transition malienne et le groupe Wagner ne sont pas du goût de Paris. Le Kremlin dément toutefois des négociations pour une présence de militaires russes à Bamako.

Bamako - Wagner - Paris, un véritable jeu du chat et de la souris

L'affaire fait grand bruit dans la presse hexagonale. Et pourtant, aucune note officielle n'atteste de la véracité des faits. Il se murmure en effet que des négociations seraient en cours entre Bamako et le groupe russe de sécurité privée. Si un accord venait à être trouvé entre les deux parties, alors près d'un millier de paramilitaires Russes pourraient être envoyés au Mali pour diverses opérations de sécurité, notamment la formation des Forces armées maliennes (FAMa) et la protection des dirigeants de la transition.

Florence Parly, ministre des Armées, a jugé ces négociations d' « extrêmement préoccupantes et contradictoires », quand son collègue des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, indique que la présence russe est « absolument inconciliable » avec la présence militaire française.

Les autorités russes sont cependant montées au créneau pour apporter un démenti formel à toute négociation de la présence militaire russe au Mali. « Il n'y a aucun représentant des forces armées russes là-bas (...) et aucune négociation officielle n'est en cours », a déclaré Dmitri Peskov. Avant de préciser que Moscou a « des contacts dans le domaine militaire avec beaucoup de pays, y compris ceux situés sur le continent africain ».

Dans sa déclaration, le porte-parole du Kremlin n'évoque pas directement le groupe Wagner qui est pointé du doigt, et qui pourrait envoyer, dans un futur proche, des mercenaires sur Bamako. Paris a d'ores et déjà menacé de quitter le Mali, si cet accord venait à être signé. C'est bien dans ce contexte que le président français, Emmanuel Macron, a annoncé la neutralisation du terroriste Adnan Walid al-Sahraoui, chef du groupe État islamique dans le grand Sahel (EIGS). (selon "Afrique sur 7")

20 septembre 2021

Le chef du groupe Etat islamique au Sahara tué par les forces françaises

Les forces françaises ont tué le chef du groupe jihadiste Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui, un "succès majeur" pour la France à l'heure où ses troupes se réorganisent au Sahel pour se concentrer sur la lutte antiterroriste.

sahara"Il s’agit d’un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel", a twitté le président Emmanuel Macron dans la nuit de mercredi à jeudi. Cet été, Paris avait déjà annoncé la mort ou la capture de plusieurs cadres de haut rang de l'EIGS par la force française Barkhane et ses partenaires, dans le cadre de sa stratégie visant à cibler les hauts dirigeants des organisations jihadistes.

La frappe française qui a tué Adnan Abou Walid al-Sahraoui s'est déroulée "mi-août" à l'issue "d'une manoeuvre de renseignement de longue haleine et grâce à plusieurs opérations de captures de proches d'al-Sahraoui", a précisé la ministre des Armées Florence Parly lors d'une conférence de presse.

L'émir circulait comme passager sur une moto qui a été frappée par un drone reaper dans une zone au sud d'Indelimane, au Mali, dans la zone des 3 frontières, a détaillé le chef d'Etat major Thierry Burkhard.

Cette nouvelle intervient dans un contexte tendu entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako, laquelle envisage de conclure un contrat avec la sulfureuse société paramilitaire russe Wagner. Un déploiement de ces mercenaires serait "incompatible" avec le maintien au Mali des troupes françaises, qui combattent depuis huit ans les jihadistes au Sahel, a averti mardi le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.

L'EIGS, créé en 2015 par Adnan Abou Walid al-Sahraoui, ancien membre du Front Polisario (groupe indépendantiste du Sahara occidental), puis de la mouvance jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait été désigné comme "ennemi prioritaire" au Sahel, lors du sommet de Pau (sud-ouest de la France), en janvier 2020.

Ce groupe est l'auteur de la plupart des attaques dans la région des "trois frontières", une vaste zone à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso, dans laquelle opère aussi un autre groupe jhadiste concurrent de l'EIGS: le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou Jnim en arabe), lié à Al-Qaïda, et dont le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly est également traqué par la France.

"Notre combat continue"

L'EIGS a perpétré des attaques particulièrement meurtrières, visant militaires mais aussi civils, au Mali, au Niger et au Burkina Faso.

Il est responsable de la mort de "2.000 à 3.000 civils depuis 2013", a estimé Mme Parly.

Il avait pris pour cible des soldats américains en octobre 2017: quatre soldats américains des forces spéciales et quatre Nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo, dans le sud-ouest du Niger. 

Fin 2019, l'EIGS avait mené une série d'attaques d'ampleur contre des bases militaires au Mali et au Niger, faisant des dizaines de morts dans les rangs des armées locales. 

Et le 9 août 2020, au Niger, le chef de l'EIGS avait personnellement ordonné l’assassinat de six travailleurs humanitaires français de l'ONG Acted et de leurs guide et chauffeur nigériens. 

"Ce groupe est décapité dans son organisation. Il importe maintenant , en particulier au Niger, que les acteurs étatiques puissent reprendre le terrain qui a été ainsi abandonné et laissé (au) groupe EI", a commenté jeudi sur Franceinfo le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

Après plus de huit ans d'engagement militaire français au Sahel, au cours desquels 50 Français ont perdu la vie, Emmanuel Macron a annoncé en juin une réduction de la présence française dans la région au profit d'un dispositif resserré, recentré sur les opérations de contre-terrorisme et l'accompagnement au combat des armées locales, autour d'une alliance internationale associant des Européens. 

Ainsi, le nombre de troupes françaises déployées au Sahel devrait passer de plus de 5.000 hommes actuellement à 2.500 ou 3.000 d'ici 2023, au terme d'une vaste réorganisation débutée ces dernières semaines, qui prévoit notamment la fermeture des emprises françaises de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord-Mali.

Mais "nous ne partons pas du Mali, nous adaptons notre dispositif militaire", a souligné Mme Parly. "Notre combat continue". (selon "Tahiti-infos")

27 mai 2021

Nouvelle crise au Mali

Les militaires arrêtent le président et le Premier ministre de transition

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Les militaires maliens mécontents du nouveau gouvernement annoncé par les autorités de transition ont arrêté le président et le Premier ministre lundi, dans un coup de force secouant le pays plongé depuis des années dans une crise profonde.

Une grande partie de la communauté internationale a condamné "fermement la tentative de coup de force" et, dans un communiqué, "exige la libération immédiate et inconditionnelle" du président Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane, conduits avec certains collaborateurs sous la contrainte par des soldats au camp militaire de Kati, à quelques kilomètres de Bamako, haut lieu de l'appareil militaire malien.

C'est là que le président élu Ibrahim Boubacar Keïta avait été conduit de force le 18 août 2020 par des colonels putschistes pour annoncer sa démission. Ce sont semble-t-il les mêmes colonels qui sont à la manoeuvre neuf mois plus tard. Leurs intentions ne sont pas connues.

Le Premier ministre avait indiqué plus tôt avoir été emmené par les militaires. "Je confirme: des hommes de Goïta sont venus me chercher pour me conduire chez le président qui habite non loin de ma résidence", a dit Moctar Ouane dans un bref échange téléphonique avec l'AFP, en faisant référence à l'homme fort malien, le colonel Assimi Goïta, actuel vice-président de la transition.

La conversation s'est ensuite interrompue.

Les deux chefs de l'exécutif de transition ont ensuite été escortés à Kati, où un haut responsable militaire a corroboré leur présence.

Bamako bruissait de rumeurs difficilement confirmables de coup d'Etat et des missions internationales ont diffusé des messages de prudence. La capitale, qui avec le Mali a connu en août 2020 son quatrième coup d'Etat depuis l'indépendance, présentait cependant un air de relative normalité lundi soir.

-La communauté internationale proteste -

La mission des Nations unies au Mali, la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), l'Union africaine, la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni l'Allemagne et l'Union européenne ont affirmé dans un communiqué commun "leur ferme soutien aux autorités de la transition". Ils ont rejeté par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi dans un tweet "au calme" au Mali et à la "libération inconditionnelle" de ses dirigeants civils, arrêtés dans la journée par les militaires. Selon des diplomates, le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait tenir une réunion d'urgence dans les prochains jours sur la situation au Mali.

Le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, est annoncé dès mardi à Bamako, a-t-on appris de sources diplomatiques.

Ces évènements sont survenus quelques heures seulement après l'annonce d'un nouveau gouvernement, que dominent toujours les militaires, mais dont ont été écartés des officiers proches de la junte qui avait pris le pouvoir après le coup d'Etat d'août 2020 et dont Assimi Goïta était le chef.

Les colonels avaient installé au bout de quelques semaines des autorités de transition, dont un président, Bah Ndaw - militaire retraité -, et un gouvernement dirigé par Moctar Ouane, un civil. Ils s'étaient engagés, de mauvais gré et sous la pression de la communauté internationale, à rendre le pouvoir à des civils élus au bout de 18 mois, et non pas trois ans comme ils l'estimaient nécessaire.

La grande inconnue était la place qui serait faite aux militaires, en particulier aux proches de l'ancienne junte, et l'inquiétude est allée grandissant ces derniers jours que les colonels ne se satisfassent pas des choix de Moctar Ouane.

Dans le gouvernement annoncé par la présidence de transition, des militaires détiennent toujours les ministères de la Défense, de la Sécurité, de l'Administration territoriale et de la Réconciliation nationale.

Mais, parmi les changements annoncés dans un communiqué lu à la radio-télévision publique, deux membres de l'ancienne junte, les colonels Sadio Camara et Modibo Kone, quittent leurs portefeuilles respectifs de la Défense et de la Sécurité.

Ils ont été remplacés respectivement par le général Souleymane Doucoure et par le général Mamadou Lamine Ballo.

Le nouveau gouvernement accueille également - à l'Education et aux Affaires foncières - deux ministres membres de l'Union pour la République et la Démocratie (URD), principale force politique du Mouvement du 5-Juin (M5), le collectif qui avait animé la contestation ayant débouché sur le renversement du président Keïta.

- "Message ferme" -

"Par ce remaniement, le président de transition et son Premier ministre ont voulu lancer un message ferme: le respect du délai de la transition reste la priorité", avait expliqué à l'AFP une source proche de la présidence ayant requis l'anonymat.

Selon cette source, "un réajustement était nécessaire aux postes de là Défense et de la Sécurité", dont les nouveaux titulaires "ne sont pas des figures emblématiques de la junte".

Mi-avril, les autorités de transition ont annoncé l'organisation le 31 octobre d'un référendum sur une révision constitutionnelle promise de longue date et ont fixé à février-mars 2022 les élections présidentielle et législatives à l'issue desquelles elles rendraient le pouvoir à des dirigeants civils.

Le doute persiste toutefois quant à leur capacité à tenir leur programme, a fortiori dans un contexte où les violences jihadistes et autres continuent sans relâche, où la contestation politique se fait à nouveau jour et où s'accumulent les signes de grogne sociale.

Le Mali, pays de 19 millions d'habitants, et ses voisins nigérien et burkinabè sont pris dans un tourbillon de violences jihadistes, intercommunautaires ou autres qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés (selon AFP)

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NB : aux dernières nouvelles, le président et le premier ministre ont été libérés.

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