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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
abidjan
20 mars 2017

Médicaments de rue en Afrique

Le règne de Roxy-Adjamé

En Afrique, pas de sécurité sociale, pas de remboursement des soins. Alors on se soigne quand on peut, au moindre coût, ou on ne se soigne pas.

medicament_de_rue_1Roxy, le marché de médicaments de rue d’Abidjan ne désemplit pas. La plus grande pharmacie de rue d’Abidjan est ce lieu où depuis plusieurs années le trafic et la vente de médicaments de rue se lègue comme un héritage de mère en fille. En ces lieux, le secret du ravitaillement en médicaments est bien gardé d’une vendeuse à l’autre. En effet, 80% des petites mains qui rapportent chaque année des millions de francs CFA aux réseaux de trafiquants sont des femmes. Après plusieurs minutes d’échange, une jeune dame qui affirme se prénommer Fatou accepte de parler.

« Tout le monde sait que nous sommes ici. Même vos collègues blancs viennent souvent avec leurs caméras pour nous poser des questions. Ils nous demandent où on trouve nos médicaments, qui nous donne les médicaments ou bien si on va les acheter à la pharmacie… » indique-t-elle.

Fatou semble être une des doyennes des lieux. Elle propose des médicaments depuis plus de 15 ans ! Elle a commencé son activité dans les rues du quartier marchant d’Adjamé avec sa mère avant même l’adolescence. Avec son expérience dans le domaine de la vente de médicament de rue, Fatou ne fait aucune difficulté pour nous révéler l’origine des molécules vendues sur le marché sous une chaleur écrasante, avec la poussière qui recouvre les boites de médicaments et la proximité d’une décharge qui attire les mouches et autres rongeurs.

« Les médicaments que nous proposons sur le marché viennent principalement du Ghana, du Nigeria, de la Guinée et certains produits viennent de la Côte d’Ivoire. Maintenant il y a des médicaments chinois : ce qu’on utilise pour les massages, pour éclaircir la peau (dépigmentation) ou grossir les seins et les fesses… », affirme la vendeuse.

Chine, Ghana, Guinée, Nigeria et Côte d’Ivoire, les révélations de Fatou nous font prendre conscience de l’existence d’un lucratif business organisé à l’échelle ouest-africaine voire mondiale par des mains obscures. A voir les médicaments disposés dans les bassines à même le sol, plusieurs d’entre eux vendus sont effectivement des produits qui sont loin d’être autorisés par les services sanitaires Ivoiriens. Mais au fond, cela n’inquiète en rien certains Ivoiriens qui préfèrent se ravitailler auprès de ces doctoresses du bitume qui sans jamais avoir mis les pieds dans une faculté de médecine indiquent aux patients la posologie des médicaments qu’elles proposent. Pour les acheteurs qui ne se laissent pas décourager par les conditions de conservation des médicaments, les arguments ne manquent également pour défendre le choix de Roxy.

« Vous savez, c’est la situation économique du pays qui nous pousse à venir vers ces vendeuses. Nous sommes conscients qu’il y a des dangers liés à l’automédication : c’est bien comme ça qu’on appelle ce que nous faisons. Mais faute de moyens nous sommes obligés de nous ravitailler ici. En plus, il y a plusieurs produits de la pharmacie qui se retrouvent ici. Il y a seulement un problème de conservation sinon il y a de bons médicaments dans la rue », affirme Bah Edouard un client venu chercher un médicament contre le rhume.

Edouard la quarantaine passée, présente même l’activité des vendeuses de Roxy comme étant « d’utilité publique ». En effet, ce ne sont pas seulement les personnes démunies qui se ravitaillent à Roxy. Il passe en ce lieu plus d’ordonnances que dans les officines conventionnelles. Sur la cinquantaine de clients (56 ndlr) avec lesquels nous échangeons, 80% affirment connaitre les médicaments pour lesquels ils viennent à Roxy. 75% lisent avec intérêt la date de péremption des médicaments ; les 25% restant (probablement analphabètes) se confient à la sagesse et au savoir-faire des vendeuses. Leurs prescriptions ne sont pas loin d’égaler celles des pharmaciens et des médecins. Les 27 vendeuses que nous avons côtoyées ont une excellente maitrise des médicaments qu’elles vendent ! Ces acquis sont-ils le fruit de la pratique ? Les vendeuses sont-elles formées par leur circuit de ravitaillement ou des médecins ? Autant de questions pour lesquelles il va falloir creuser davantage.

medicament_de_rue_2

Du poison vendu à bas prix

Côté prix, la différence entre la pharmacie et la rue est plutôt tentante pour le consommateur. Une célèbre boite de vitamine vendue à 4185 f CFA en pharmacie est proposée à 2800 voire 2600 après un petit marchandage avec les vendeuses de Roxy. Le patient peut même s’offrir les ampoules buvables pour 75 ou 100 f CFA. Un autre sirop vendu en pharmacie pour les insuffisances en fer et proposé à 3200 f CFA est vendu à Roxy à 1750 f CFA et ce prix peut chuter jusqu’à 1400 CFA. En ce qui concerne les différents types de médicaments, un tour rapide dans les bassines nous permet de voir que les antalgiques arrivent en première position suivies des anti-inflammatoires, les antipaludiques et les antibiotiques. Ces médicaments se retrouvent sous toutes les formes: injectables, comprimés, solutions buvables… Pour les ARV et les anti-tuberculeux, il faut passer commande et les vendeuses garantissent la livraison de médicaments « plus bons et efficaces que ceux qui sont distribués gratuitement dans les hôpitaux ». 

En apparence les médicaments vendus à Roxy sont bons et moins chers mais pour les professionnels de la santé ces produits font plus de mal que de bien et c’est le docteur Sery qui le démontre.

« Il y a le problème de la conservation qui fait que le principe actif de ces produits n’agit plus vraiment sur le mal et au lieu de guérir la maladie, le médicament peut aggraver le mal ».

Le docteur Sery souligne également que dans la rue les médicaments ne sont pas aussi abordables qu’on le pense. Les vendeuses fixent le prix à la tête du client et font même de la surenchère en fonction du produit. Il y a aussi de véritables problèmes de santé liés à ces médicaments de rue : les organes vitaux des patients sont en danger ! Les reins, les poumons, le pancréas, le foie ou la vésicule biliaire sont des zones qui peuvent être sérieusement endommagées par ces médicaments de rue.

Au-delà, la résistance de certaines pathologies face aux antibiotiques est en grande partie liée à ces médicaments à faible action ou ces placébos vendus par des femmes qui en ignorent les dosages. C’est la raison pourquoi laquelle, les médecins invitent surtout les grands malades tels que les diabétiques, les cardiopathes et les personnes qui sont des terrains favorables au rhumatisme ou aux maladies héréditaires d’éviter l’auto-médication et de fuir les médicaments de rue.

Qui ravitaille le marché de Roxy ?

En ce qui concerne le ravitaillement des vendeuses de Roxy, une véritable omerta existe dans le milieu. Cependant, une question taraude forcément l’esprit du visiteur d’un jour qui découvre les bassines de médicaments à Roxy. Comment des médicaments officiellement autorisés peuvent-ils se retrouver dans la rue ? Des professionnels de la santé sont-ils de mèche avec la mafia du bitume ? Il n’y a pas de doute : des mains obscures font sortir des médicaments du circuit officiel pour les reverser dans le circuit officieux.

« Nous avons écho de telles pratiques vu les médicaments autorisés que ces femmes revendent, il est clair que certains docteurs ou grossistes font sortir des médicaments du circuit officiel pour alimenter le circuit officieux. Et les raisons qui l’explique sont différentes : contourner les taxes, liquider rapidement les médicaments pour se faire plus d’argent, vendre des médicaments qui ne sont plus autorisés mais qui sont restés en stocks… » explique le docteur Sery.

 Dans ce contexte de fraude et de trafic si bien organisés, la lutte contre les médicaments de rue devient difficile. Le consommateur se posera sans doute la question suivante : si de bons médicaments se retrouvent sur le marché à même le sol avec la bénédiction de certains grossistes et docteurs, pourquoi donc s’approvisionner dans les officines conventionnelles ? A cette question, certains ivoiriens ont déjà leur élément de réponse. Grâce aux campagnes de sensibilisation du Ministère de la santé publique sur les dangers des médicaments de rue, de nombreux ivoiriens ont décidé de tourner le dos aux médicaments de rue.

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« Je choisis la pharmacie parce que je veux protéger ma vie et celle de mes proches », affirme Beugré Richard un père de famille croisé dans une pharmacie des II Plateaux.

Pourtant Beugré Richard ne condamne pas ses concitoyens qui se ravitaillent dans la rue. Il estime que c’est faute de moyens que l’Ivoirien se rabat sur les médicaments de rue. Il interpelle les autorités pour que le prix des médicaments soit revu à la baisse pour soulager les populations appauvries par 10 ans de crise. Il indique que l’option des médicaments génériques est une bonne idée pour freiner le trafic des médicaments de rue. Cependant, il faut sensibiliser les ivoiriens sur la présence de ces médicaments génériques et surtout penser à afficher leurs listes dans les pharmacies.

Omerta totale sur le trafic

Le trafic de faux médicaments est aujourd’hui considéré par les experts internationaux comme une activité plus lucrative que certains secteurs clés du crime organisé. En ce qui concerne le financement et la rentabilité des faux médicaments, l’IRACM (Institut de recherche contre les médicaments contrefaits) indique que pour 1.000 $ US investis, le trafic d’héroïne rapporte environ 20.000 $ US tandis que la même somme investie dans le trafic de faux médicaments peut rapporter entre 200.000 et 450.000 $ US, soit 20 à 45 fois plus rentable que le trafic de drogue !

Ces montants représentent à l’échelle mondiale plusieurs milliards de $ US puisque 123 pays sont directement touchés par les médicaments de la rue. La preuve avec l’opération Pangea VII menée par Interpol en mai 2014 et qui a permis la saisie de faux médicaments pour une valeur totale de 22 millions d’euros ! L’opération a conduit à la fermeture de plus de 10.000 sites Internet servant d’interface à la vente des faux médicaments. Le fléau est réel mais le caractère du produit au cœur de ce trafic (le médicament ndlr) fait que l’appareil répressif des Etats affectés peine à entrer en action. Un laisser-faire qui pousse les vendeuses sur les marchés à considérer leur activité comme à la limite légale.

In fine, les commerçantes de Roxy estiment qu’elles font plus de bien que de mal. Dans cette mafia où elles sont les petites mains, rien ne semble les inquiéter. Elles affirment jouir de la protection d’hommes politiques influents aussi bien dans la commune d’Adjamé qu’à l’échelle nationale. Quant aux unités anti-drogue et de lutte contre les stupéfiants, les 27 vendeuses que nous avons côtoyées indiquent « verser de l’argent pour leur silence ». Cette pratique de corruption est quasi quotidienne !

Nous quittons les pharmacies et leurs climatisations apaisantes pour la chaleur étouffante du marché de Roxy. La peur d’être délogée un matin avec les faux médicaments qui tapissent les bassines n’habite plus vraiment les vendeuses. Nous essayons tout de même de savoir qui sont les têtes pensantes du réseau de ravitaillement des pharmacies de rue. Nos tentatives pour avoir un nom ou un numéro téléphone se sont heurtées à une véritable omerta partagé par toutes les vendeuses.

« Nous avons des sœurs qui livrent sur le marché, elles disent recevoir les médicaments de certaines personnes…c’est une chaîne mais je ne peux pas vous dire qui sont ces hommes » explique Biba une autre vendeuse.

« C’est notre secret » renchérit d’un air amusé Fatou ! Un secret très bien gardé mais que nous allons percer en partie alors que nous quittions le marché la nuit tombée. Une fourgonnette appartenant à un important distributeur de produits pharmaceutiques stationne à Roxy, livre sous nos yeux des cartons et repart. Demain tous ces médicaments inonderont Abidjan car Roxy approvisionne en faux médicaments la quasi-totalité de la capitale économique ivoirienne. (selon "eburnietoday.com", enquête de Suy Kahofi).

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16 mars 2017

Abidjan : un quartier entier jeté à la rue

Mardi 14 mars 2017. Yopougon. Le sous-quartier de «Karata» à Andokoi a été, le théâtre d`une scène de démolition de plusieurs habitations par des bulldozers sous la supervision de la force publique (gendarmes et policiers).

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Le sous-quartier de «Karata» à Andokoi dans la commune de Yopougon à l'ouest de la capitale économique ivoirienne a été, mardi, le théâtre d'une scène de démolition de plusieurs habitations par des bulldozers sous la supervision de la force publique (gendarmes et policiers). 

Près d'une centaine de familles ont erré toute la journée dans les rues du quartier entièrement rasé avec leurs affaires personnelles (matelas, lits, assiettes, habits, appareils électroménagers...). 

Gendarmes, armes aux poings empêchant l'accès de la voie d'entrée principale de quartier, policiers et autres loubards loués pour la circonstance encerclant les décombres où des riverains délogés continuaient jusque dans la soirée, à ramasser leurs affaires sous les décombres.

Interrogés sur place, des déguerpis expliquent la triste journée qu'ils ont vécu. ‘’ C'est vers 10 heures ce matin, que des gendarmes et policiers, accompagnés de loubards, sont venus nous sommer de ramasser nos affaires prétextant que des bulldozers vont incessamment raser le quartier’’, explique-t-il.

‘’Ils se sont concertés un moment avec les chefs de quartiers et autres imams et les minutes qui ont suivi, les machines ont commencé à tout casser sans même nous laisser le temps de prendre toutes nos affaires», raconte, peiné, un jeune homme d'une trentaine d'années.

«Des éléments de la force publique nous avaient prévenu début décembre dernier qu'ils allaient nous déguerpir le 05 de ce même mois. Ils sont revenus quelques jours avant la fin du mois de décembre et nous nous sommes opposés. Ils nous ont gazé ce jour, mais ils n'ont pas pu démolir», relate-t-il .

Quant au motif du déguerpissement, il a été expliqué aux populations que le sous-quartier aurait été vendu à un opérateur économique franco-libanais par le chef de terre pour une vingtaine de millions de FCFA. « Comment expliquer que dans notre propre pays on nous jette à la rue pour vendre l'espace à un étranger ? », s’offusque-t-il.

Ce n'est évidemment pas comme en France, où l'on menace d'exproprier un quartier entier à Châtenois, annexe Val de Villé, avec des maisons d'habitation et une entreprise de 20 salariés, sans crier gare, après avoir établi une Déclaration d'Utilité Publique (DUP) qu'on ne respecte pas, juste pour faire plaisir à de pseudo-écologistes qui veulent sauver quelques papillons au détriment d'un quartier et de vies humaines sur la RN 59.

15 janvier 2016

Abidjan : Pourquoi le casino "Café de Rome" devait disparaître

Un nouveau "Fouquet's" en Côte d'Ivoire !

Le 8 mai 2015, je publiais sur mon blog l'article concernant la démolition du Café de Rome d'Abidjan, coupable de pollution de lagune selon les autorités : La Côte d'Ivoire se tire une balle dans le pied . Je me posais la question de savoir à quel concurrent profite le crime. Et bien voilà, nous sommes servis grâce au communiqué suivant publié sur le site de la Société des Palaces de Cocody, sise à Abidjan : 

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"La Société des Palaces De Cocody (SPDC), représentée par son Directeur général, Madame DIARRASSOUBA Maférima Epse OUATTARA a procédé ce mardi 08 décembre 2015 à la signature d’une convention de concession avec le Groupe Lucien Barrière pour l’exploitation et la maintenance du Casino « L’Eléphant d’or » de l’Hôtel Ivoire.

Notons que ce patrimoine de la SPDC ouvert en 1969 est resté  fermé depuis 2008. A l’issue d’un appel d’offres restreint, l’opérateur Casinotier de renommée internationale « Lucien Barrière «  a été retenu.

Ce jour marque donc l’aboutissement d’un processus rigoureux de sélection d’un opérateur professionnel à même de hisser ce Centre de profits à la dimension internationale à la  satisfaction de la clientèle.

Monsieur Eric CAVILLON, Directeur général Casinos groupe   du « Groupe Lucien Barrière », accompagné de Monsieur Gilles MAILLET, Directeur général des opérations à l’international,  n’a pas caché sa grande joie de voir son entreprise titulaire dudit marché investir pour la première fois dans un pays d’Afrique dont les potentialités lui confèrent une forte attractivité d’investisseurs.  

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La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités dont Monsieur Roger KACOU, ministre du Tourisme, Monsieur Touré Seydou, représentant du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, les administrateurs, directeurs de départements, directeurs d’unités et Chef de services de la SPDC.

Il faut également souligner la participation de Madame le Directeur général adjoint de la SPDC, Madame Lucette K. TRAORE, messieurs les Directeurs de la Direction des participations et de la privatisation (DPP), des marchés publics (DMP) sans oublier le personnel SPDC.

 La cérémonie a pris fin par des échanges de présents et un Cocktail."

L'histoire pourrait s'arrêter là, si le PDG actuel du groupe Lucien Barrière n'était un certain Dominique Desseigne, petit-fils de Lucien Barrière, et père de l'enfant de l'ex-ministre de la justice sous Sarkozy, Rachida Dati. Il a fait la une de l'actualité people la semaine dernière car il a été condamné à payer une pension alimentaire à Rachida Dati et à sa fille Zohra de 2500 €/mois, une goutte d'eau pour la 116ème fortune de France.  A 70 ans, il faut qu'il pense aussi à l'héritage pour elle. Alors pourquoi ne pas l'envisager en Côte d'Ivoire où se rendent régulièrement les anciens du Fouquet's, dont le propriétaire est le même Dominique Desseigne, qui en 2007 étaient présents pour fêter la victoire de leur ami Nicolas Sarkozy.

Et face à toute cette belle galerie, "les petits mafieux corses" du Café de Rome ne faisaient évidemment pas le poids.

Quant à notre brave Nicolas Sarkozy, qui est, semble-t-il, si sûr de sa victoire en 2017, ne rêve-t-il d'emmener tous ses meilleurs amis dans une virée africaine chez son ami Alassane Ouattara.

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13 novembre 2015

Super-U s'implante en Afrique

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SUPER-U est un supermarché au statut différent d'autres grandes surfaces : chaque magasin a son fonctionnement propre, la marque étant avant tout un groupement d'achat. Depuis quelques mois, SUPER-U s'implante en Afrique, notamment en Côte d'Ivoire à Abidjan (Zone 4, rue Pierre et Marie Curie) et au Cameroun à Douala.
Comparons leur fonctionnement avec celui du Val de Villé. D'abord les marques de produits vendus : strictement les mêmes qu'en France. Leurs prix : approximativement les mêmes aussi. Deux exemples : les côtes de porc sont vendues à Abidjan 5500 F cfa, soit 8,50 €, le paquet d'espresso  2250 F cfa, soit 3,50 €.
Une grande différence : en Afrique, ces magasins sont ouverts du lundi au dimanche inclus de 8h30 à 20h30, alors qu'en France le dimanche est un jour habituel de fermeture.
On peut supposer que les horaires et les salaires du personnel ne sont pas les mêmes qu'en France.
Autres questions à se poser : combien d'africains ont les moyens d'acheter dans ces magasins ? et comme on s'en doute, la direction ne travaille pas à perte, comment fait-elle pour réaliser des bénéfices ? Peut-être bien aux dépens du personnel ?

superu7abidjan5500 f cfa (8,50 €) le kg de côte de porc

superu5abidjanEspresso : 2250 f cfa (3,50 €)

superu6abidjanLes mêmes "caves" qu'en France

superu8abidjanA Abidjan, la foule ne se bouscule pas dans le magasin... et pour cause !

20 juin 2015

Christiane Taubira n'ira pas en prison

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Christiane Taubira, ministre de la justice, garde des sceaux, était invitée par le gouvernement de Côte d'Ivoire. "Je tiendrai plusieurs réunions bilatérales avec d’autres ministres de la justice et bien sûr je circulerai, je rencontrerai des personnes qui font vivre la justice au quotidien, aussi bien dans le domaine judiciaire que directement, la justice civile, la justice pénale mais également la protection judiciaire de la jeunesse et des questions pénitentiaires", a-t-elle indiqué. Elle a même été reçue par le président Alassane Ouattara. Mais la  visite de la plus grande prison d'Abidjan, la célèbre Maca, lui a été refusée sans aucune explication. On peut cependant deviner : conditions inhumaines de détention ? trop de prisonniers politiques ? tortures ? ou tout ça à la fois ? 

Même la presse ivoirienne s'en est offusquée (lire ci-dessous l'article de "L'éléphant déchaîné" n°  239).

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Ce qu'il fallait cacher à Christiane Taubira

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8 mars 2015

La Côte d'Ivoire se tire une balle dans le pied

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Comme plusieurs autres pays africains, la Côte d'Ivoire est appelée à développer sa vocation touristique, surtout avec l'arrivée d'un nombre toujours plus élevé de vacanciers européens. Même notre président du Conseil Général du Bas-Rhin, Guido Kennel, avait déjà coulé quelques jours heureux dans ce pays. Mais parfois, on se demande si les gouvernants locaux en sont conscients.

La preuve, c'est la brusque démolition de l'ensemble "Café  de Rome" (salles de jeux, restaurant, hôtel, brasserie, bar, salles de réception et de séminaires - même le ministre ivoirien Patrick Achi y a encore organisé un séminaire récemment)  sans aucun respect de la légalité, ne sachant trop si les motifs sont la pollution de la lagune Ebrié aux bords de laquelle se trouve cet ensemble, ou pour la construction d'une nouvelle hypothétique route dont le tracé amènerait aussi la démolition de l'ambassade de France. Mais ça c'est une autre histoire à laquelle Ouattara ne s'attaquera pas de si tôt. Ou a-t-on voulu éliminer un concurrent d'un groupe qui a les faveurs, voire la complicité des dirigeants politiques du pays, et qui souhaite investir dans le pays ? Voilà certainement un très mauvais calcul. Et en tout état de cause, il reste surtout à plaindre 200 salariés mis au chômage du jour au lendemain, sans aucune indemnisation.

Certes les dirigeants corses de la chaîne "Café de Rome" (implantée aussi au Sénégal, au Cap-Vert, au Gabon, au Cameroun) ne sont pas toujours clean, mais de là à démolir leurs installations, il y aurait dû y avoir un pas à ne pas franchir. Surtout, que les responsables du «Café de Rome» qui de 2003 à 2014 ont versé près de 4 milliards (plus de 100 millions d'€) d’impôts à l’Etat ivoirien dont 745 millions (1,1 millions d'€) pour la seule année 2014. Pour un Etat aux caisses régulièrement vides, c'est se tirer une grosse balle dans le pied. Et le président Ouattara viendra-t-il encore, après ce gâchis, oser demander à la France ou tout autre pays une annulation de l'une de ses dettes.

Au-delà de la perte financière, la Côte d'Ivoire ne donne pas un signe d'attractivité pour les investisseurs touristiques. Sans compter qu'en s'attaquant à des groupes corses, il y aura forcément de la "vendetta" en l'air, une vendetta qu'avait déjà subie l'ancienne direction de "Café de Rome" (société ANFA sise en Suisse) en 2006, lors d'assassinats-réglements de compte, qui ont eu lieu à Ajaccio. Les Ouattara and co auraient dû y penser, et risquent de vivre dans la peur lorsqu'ils se rendront dans leurs palais dorés dans le midi de la France. Pour les Corses, en général, la vengeance est un plat qui se mange froid.

  • A lire : La Corsafrique est toujours là
  • NB : 1 milliard d'€ est le montant de l'annulation de la dette obtenue par la Côte d'Ivoire du gouvernement français.
6 novembre 2013

Il y a 10 ans, RFI perdait un de ses journalistes à Abidjan

jeanhelene

Assassiné le 21 octobre 2003 à Abidjan, capitale économique ivoirienne, dans l'accomplissement de sa mission Jean Hélène, le correspondant de Radio France Internationale RFI en Côte d'Ivoire a été distingué à titre posthume par les autorités ivoiriennes dans l'ordre national par la grande chancelière. La cérémonie intervient 10 ans après l'assassinat du journaliste français de son vrai nom Christian Baldensperger, par le sergent Séri Toulou Dago Théodore près de la direction générale de la police nationale ivoirienne sise au Plateau, centre administratif d'Abidjan. Rappelons que le défunt était né le 8 août 1953 à Mulhouse. Il était un passionné de l'Afrique jusqu'à ce qu'il trouve la mort à Abidjan. 

Son assassin a été condamné en décembre 2003, soit deux mois après les faits et une instruction bâclée, à 17 ans de prison par un tribunal militaire. Mais on ne connaît toujours pas les motifs de l'assassinat qui se situe à la veille d'une tentative de coup d'Etat (nommée l'affaire IB dans les archives ivoiriennes). Jean Hélène en savait-il trop ? Son assassin a toujours dit qu'il n'a pas tiré volontairement, puis a nié avoir tiré ! Il a même réussi à s'évader en 2012 au moment de la crise électorale de la MACA, la prison la plus sûre de Côte d'Ivoire.

Au moment de son assassinat, Jean Hélène voulait interviewer des militants du RDR, parti dont le président n'est autre qu'un certain Alassane Ouattara, aujourd'hui président de la république ivoirienne. Celui-ci était alors en France dans sa résidence de Mougins. Le juge des affaires antiterroristes Bruguières souhaitant l'interroger, il a quitté son domicile pour s'installer d'abord dans son hôtel particulier à Paris, puis en Suisse, non sans avoir rencontré d'abord le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Le juge n'a jamais pu l'entendre. 

N'oublions pas ce journaliste, qui comme ceux qui viennent d'être froidement abattus au Mali, est mort en faisant son métier qui consiste à nous informer.

9 avril 2013

Consolation pour un referendum perdu !

Un referendum perdu ? Pas si grave que ça ! Notre ami Guido du Bas-Rhin pourra continuer à représenter son ami Charlie du Haut-Rhin en Côte d'Ivoire ! sous l'oeil bienveillant de l'ex-empereur Philippe ! Et ce qui est important surtout, c'est qu'ils gardent un langage commun : "Le fautif, c'est pas moi, c'est l'autre !"

kennel

5 janvier 2013

Encore deux blogueurs dans le collimateur des autorités

Le pays va mal, une catastrophe est arrivée, ce n'est ni la faute à Voltaire, ni la faute à Rousseau, comme le chantait Gavroche ! Aujourd'hui, c'est la faute aux blogueurs !

timthumbDeux blogueurs ivoiriens très impliqués dans l’aide aux victimes de la bousculade qui a fait 63 morts durant la nuit du Nouvel An à Abidjan ont été retenus plusieurs heures par la police sans explication, a-t-on appris vendredi auprès des intéressés.

Mohamed Diaby, blogueur actif sur les réseaux sociaux ivoiriens, a raconté à l’AFP que l’un de ses collaborateurs avait été « gardé toute la nuit (de jeudi à vendredi) par la police criminelle », et que lui-même y avait passé deux heures vendredi matin, avant qu’ils ne ressortent libres tous les deux.

« Personne ne nous a dit ce qu’on nous reprochait » mais « il paraîtrait qu’on nous soupçonne d’interférer avec les pouvoirs publics », a ajouté M. Diaby.

Le sort des deux blogueurs, qui avec une équipe réunissent des informations pour aider les proches des victimes et parer aux « dysfonctionnements » de la réponse de l’Etat au drame, a provoqué vendredi une intense mobilisation sur les réseaux sociaux de Côte d’Ivoire.

Selon le dernier bilan officiel, 63 personnes, dont de nombreux jeunes, ont été tuées et 48 blessées lors de la bousculade survenue durant les festivités du Nouvel An.

Lors d’un Conseil des ministres vendredi, le président Alassane Ouattara a de nouveau souhaité que les conclusions de l’enquête soient connues « assez rapidement ». Les premiers résultats doivent être communiqués ce week-end.

Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a estimé que cet accident a montré le besoin de renforcer « le dispositif de veille et de sécurisation des sites de manifestations publiques » et la nécessité de « redoubler de vigilance et de rigueur en matière de protection civile ».

« Le gouvernement avait pris l’ensemble des dispositions qui lui paraissaient nécessaires », a toutefois souligné le porte-parole du gouvernement Bruno Koné, après le Conseil des ministres.

Le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo a réclamé la démission du ministre de l’Intérieur, jugeant que les « précautions sécuritaires nécessaires » n’avaient pas été prises.

© AFP

2 janvier 2013

Nouvel An à Abidjan : 60 morts au moins

secoursAu moins soixante personnes sont mortes et plusieurs dizaines ont été blessées à Abidjan dans une bousculade durant la nuit du Nouvel An, ont annoncé mardi les pompiers ivoiriens. Selon un "bilan provisoire", "soixante personnes" sont décédées et il y a eu "plus de 200 blessés" dans la bousculade survenue dans le centre de la capitale économique, où une foule était rassemblée pour assister aux feux d`artifices du Nouvel An, a déclaré le chef des sapeurs-pompiers militaires d`Abidjan, le lieutenant-colonel Issa Sako, sur la télévision publique ivoirienne. Une autre source au sein des pompiers, interrogée par l`AFP, a évoqué un bilan de "61 morts et 48 blessés". Les blessés ont été évacués vers des centres hospitaliers de la capitale économique ivoirienne, a-t-il ajouté. Parmi la quarantaine de blessés évacués dans l`un de ces hôpitaux figuraient de nombreux enfants, a constaté une journaliste de l`AFP. Le "flux de personnes" venues contempler les feux d`artifices a créé devant l`entrée principale du grand stade de la ville "une très grande bousculade", a expliqué le lieutenant-colonel Sako. "Dans la bousculade des personnes ont été piétinées et étouffées par la foule", a-t-il raconté. Des images diffusées par la RTI montrent des corps sans vie étendus sur la chaussée et des femmes à l`air hagard prises en charge par les secours durant la nuit. En fin de matinée, des tas de chaussures et de vêtements abandonnés étaient encore visibles sur le lieu du drame, où étaient positionnés des militaires et des policiers ivoiriens ainsi que des éléments de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci). Pour la deuxième année consécutive, la ville d`Abidjan avait offert des feux d`artifices pour marquer le passage du Nouvel An. Ces festivités étaient présentées comme un symbole du renouveau du pays célébré par le régime du président Alassane Ouattara, après la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait environ 3.000 morts. (AFP).

 

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