Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
18 février 2021

Sous l’emprise du gourou d’Algrange exilé en Allemagne : une victime témoigne

Condamné en 2010 à un an de prison ferme par la cour d’appel de Metz pour avoir monté un groupe sectaire en Moselle, l’ex-gourou d’Algrange dirigerait aujourd’hui une communauté en Allemagne, à Berlin. L’une de ses anciennes disciples, de retour chez elle au Mexique, témoigne.

algrangeIl se fait désormais appeler Dao. Ou Hidgi Chuan. Il dirige une école, la « Sai Tai Chi Dao School », où l’on y enseigne des arts martiaux sur fond de méditation, de danses et « others » disciplines à Berlin. En Moselle, on le connaît sous son surnom de « gourou d’Algrange », condamné en 2010 à un an de prison ferme par la cour d’appel de Metz pour violences et séquestration (1). En 2005, l’interpellation de ce Nancéien dans une maison de maître de cette petite ville de la vallée de la Fensch avait permis de démanteler la secte Minh Vacma, « la voie pour les arts chevaleresques et arts martiaux associés ». Sous le toit de cette demeure cossue, le quadragénaire de l’époque régnait en maître, infligeant sévices et punitions à des disciples soumis à un régime rigoriste. Aujourd’hui, les dérives... communautaires du Lorrain s’enracineraient Outre-Rhin.

« Il y a de nouvelles personnes impliquées et davantage de victimes. Dont moi… » Sarai Lopez a fréquenté l’école Sai Tai Chi Dao dès son arrivée en Allemagne, en mars 2020. Cette Mexicaine, qui devait auditionner pour différentes compagnies de danse professionnelle à Berlin, se cherchait alors un logement : « C’est un site de bénévolat qui m’a mise en lien avec la structure dirigée par Dao. Il se présentait comme psychologue, ostéopathe, moine Shaolin et se disait aveugle. En échange du toit et de la nourriture, notre rôle consistait à aider aux travaux ménagers et autres activités que l’école organisait. »

Sur place, elle amorce une relation avec un proche de Dao. Les premiers temps, l’idylle est harmonieuse avec cet Allemand se faisant passer pour un ancien des forces spéciales. Il l’aide notamment pour l’obtention d’un visa de séjour. « Puis tout a basculé. Ils m’insultaient à la moindre occasion », accuse-t-elle. Avant que le duo n’exige qu’elle se conforme au code « vestimentaire » imposé aux membres de la communauté : « Ils m’ont forcée à être nue dans la maison… Ils ont dit que ne pas être nue comme les autres faisait de moi une traître, une personne fermée. » « Violences physiques et psychologiques étaient notre quotidien », avance la Sud-Américaine qui dit avoir profité d’une punition – « dix jours à la porte de la communauté parce que j’avais laissé le réfrigérateur ouvert » –, pour regagner son pays.

À charge, ce témoignage, corroboré par d’autres membres passés par la Sai Tai Chi Dao School, ne suffit pas à affirmer que l’ex-gourou d’Algrange a transgressé l’article 4 de la loi fondamentale du pays qui garantit « l’exercice sans restriction de toute religion ou vision du monde ». Contactée par nos soins, l’antenne berlinoise de l’agence d’État SektenInfo met en garde : « Nous n’utilisons pas le terme négatif de « secte ». Cela contredirait la neutralité de l’État à l’égard des attitudes idéologiques et religieuses. Nous parlons de groupes et de communautés en conflit. »

La structure concède, toutefois, une demande de renseignements récente sur l’école de Dao : « Il s’agissait essentiellement de l’offre à un jeune adulte de vivre gratuitement dans l’école en question et de s’impliquer dans la communauté. » Soit, pour rappel, les mêmes conditions d’entrée que celles mises en place par la secte algrangeoise Minh Vacma. (selon "Le républicain lorrain")

(1) Le tribunal correctionnel de Thionville l’avait condamné en 2008 à cinq ans de prison ferme en son absence

Publicité
17 février 2021

Angela Merkel perd la main

Ah, le fédéralisme allemand – la chancelière n’arrive pas à imposer une stratégie anti-Covid fédérale face aux puissants ministres-présidents. Résultat : un chaos sans nom…

AngelaLe fédéralisme, c’est une très bonne chose. En temps normal. Actuellement, pendant la crise pandémique, le fédéralisme allemand pose un réel problème. Car de nombreux sujets relèvent de la compétence suprême des Länder, dont l’éducation. Pour imposer une stratégie nationale, Angela Merkel aurait dû invalider, au moins temporairement, ce principe fédéral, chose qui aurait été immédiatement contestée devant les tribunaux. Du coup, le gouvernement allemand peine à décréter des mesures au niveau national et le résultat en est une cacophonie qui fait que plus personne ne comprend la situation actuelle.

16 Länder, 16 stratégies différentes. Les Länder font ce qu’ils veulent, sans trop se soucier des autres. La question de la réouverture des crèches et des écoles est gérée différemment dans tous les Länder, tout comme la question de l’ouverture des magasins. Depuis la dernière rencontre entre Angela Merkel et les ministre-présidents, ces derniers annoncent chacun ses propres plans – ce qui posera de plus en plus de problèmes. Là où les magasins restent encore fermés, les gens se rendront dans le Land voisin où, éventuellement, les magasins sont ouverts. Les enfants du même âge ne rentreront pas au même moment à l’école : les uns reprennent encore au mois de février, d’autres au mois de mars, les uns en présentiel réduit, les autres en télé-enseignement et la situation s’échappe de plus en plus à tout contrôle national.

Idem en ce qui concerne le prolongement des mesures sanitaires, fixé maintenant au 7 mars. La chancelière, très inquiète par la propagation rapide de différents variants du virus en Allemagne, voulait imposer un prolongement jusqu’au 15 mars – mais les ministre-présidents n’ont pas suivi. Ce qui complique la situation davantage, ce sont les importantes élections régionales dans plusieurs Länder au mois de mars – du coup, les gouvernements sortants hésitent à imposer des mesures sanitaires, mais ils veulent, au contraire, briller en allégeant le plus rapidement possible les mesures. Histoire de pouvoir dire : « regardez, on fait tout pour que vous puissiez à nouveau vivre normalement. » Même si cette attitude risque de replonger les Länder dans la « troisième vague » que craint le gouvernement.

En temps normal, le fédéralisme allemand est une excellente forme d’organisation administrative. Ce système représente le contraire d’un état centralisé et permet, pour la plupart des sujets, une gestion proche des réalités du terrain. Mais dans cette crise sanitaire, ce même fédéralisme transforme le gouvernement fédéral en une sorte de tigre sans dents. Angela Merkel ne peut pas décider grande chose, son ministre de la santé Jens Spahn doit se limiter à formuler des « recommandations » qui sont suivies ou pas.

Mais la baisse que l’on observe actuellement dans plusieurs pays, n’est qu’une prise de vue instantanée. Beaucoup dépendra maintenant des différents variants qui circulent dans tous nos pays et dont on ignore encore beaucoup. Certains variants se propagent trois fois plus vite que le virus d’origine, mais ne mènent pas souvent à des maladies très graves ; d’autres se transmettent plus lentement, mais semblent déjà être immunisés contre les vaccins et sur d’autres, on ignore encore tout. Dans une situation aussi tendue, il serait souhaitable si le gouvernement pouvait décider des mesures, sans que les ministre-présidents puissent les invalider à souhait.

Considérant l’impossibilité de mettre d’accord 16 ministre-présidents et une chancelière, on comprend aussi l’incapacité de développer une perspective européenne. Car au niveau européen, c’est le même problème. Tout le monde parle de la nécessité de combattre la pandémie à l’échelle européenne avec une stratégie concertée, mais aucun pays n’entreprend de sérieux efforts pour lancer une telle approche.

Il ne faudra, malheureusement, pas compter sur les institutions européennes pour prendre une telle initiative européenne. La Commission est trop occupée à satisfaire les marchés financiers et les intérêts de l’industrie pharmaceutique, le Parlement Européen ne dispose pas des compétences pour lancer une approche européenne et au Conseil Européen, les chefs d’état et des gouvernements ne défendent que leurs intérêts nationaux.

Lorsque cette pandémie sera un jour maîtrisée, il faudra revoir le fonctionnement de nos systèmes politiques et administratifs – car en l’état, tous les systèmes touchent à leurs limites. Mais est-ce que ceux qui portent la responsabilité pour ces systèmes, auront la grandeur d’âme de révolutionner des systèmes dont ils profitent à titre personnel ? Il faut malheureusement craindre que le monde politique et administratif s’accrochera jusqu’au dernier moment à ces systèmes qui sont en train de démontrer leur manque d’efficacité. (selon Eurojournalist)

16 février 2021

Un "Schuttigschar" à Elzach il y a cent ans

1921 - un an après le "Fassnet révolutionnaire" d'Elzach - les Schuttig se montrent déjà officiellement à nouveau sur la photo de groupe. À la Narrenkapelle, au lieu d'un drapeau, un "Täfelebue" porte l'image d'un "Schuttig". Sur le clocher se trouvent des "Geissenglöckchen" et des touffes de chanvre. Quatre Schuttig portent des Villinger Narrolarven, qui sont bientôt supprimés. Ils étaient censés remplacer le "wüsten Gfrisser" (tiré du livre de Josef Weber "Elzacher Fasnet in alten Bildern" -Elzach Fasnet en vieilles images-) d'avant la Première Guerre mondiale, comme le souhaitait le curé de la ville.

elzach

15 février 2021

Djibouti : les jeunes lieutenants français à l'Ecole du désert

Accroupis sur le sol rocailleux à la tombée du jour, de jeunes officiers d'infanterie reprennent leur souffle en attendant les ordres. Cette nuit sera leur dernière à l'Ecole du désert, après deux semaines harassantes dans les collines arides du sud de Djibouti.

djibouti"Ce matin on s'est levé à 3h30. Mais ces derniers jours on était en véhicule, ça permet de récupérer un peu", raconte le lieutenant Bastien en engloutissant une ration militaire, visage couvert de sable, dos calé contre son gilet pare-balles.

Vers 20h00, les ordres sont lus à la lumière des lampes frontales. Au matin, la compagnie devra s'emparer d'un des ponts enjambant la voie de chemin de fer Djibouti-Addis Abeba, après avoir reconnu le terrain et collecté du renseignement sur les positions adverses. La nuit sera courte pour les chefs de section, désignés à tour de rôle parmi les lieutenants.

"La mission des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, c'est de former de futurs officiers, avec une partie académique importante. Notre mission, c'est de former des chefs capables de commander au combat d'emblée", explique le commandant Gregory, de l'Ecole d'infanterie de Draguignan, où les lieutenants suivent leur dernière année de formation avant de rejoindre un régiment.

En fin d'année sonne pour ces fantassins l'heure de l'entraînement au combat interarmes dans cette zone désertique à 6.000 km de Paris, où le thermomètre tutoie souvent les 50 degrés et qui offre à la France un terrain d'exercice unique. Au programme : 15 jours et nuits de manoeuvres mêlant progression à pied, blindés, hélicoptères, artillerie...

"Ici, on voit bien que l'infanterie est un pion parmi d'autres, l'aspect interarmes complexifie beaucoup les choses, on doit gérer la radio, le génie, la cavalerie...", explique le lieutenant Quentin.

L'entraînement comprend aussi un aspect interallié, "caractéristique du travail des armées françaises en opérations extérieures", fait valoir le commandant Gregory: des militaires américains et djiboutiens participent à l'exercice.

Haute intensité

Cette année, le scénario a évolué. Exit l'affrontement asymétrique contre un ennemi militairement plus faible, sur le modèle du conflit mené par la France au Sahel: pour cette édition 2021, les deux camps sont dotés de moyens équivalents. Objectif: se préparer aux conflits de "haute intensité", une menace prise très au sérieux par l'état-major.
"Le temps de grimper une colline, une Gazelle (hélicoptère d'attaque, ndr) était en face de nous, c'était impressionnant", raconte le lieutenant Estelle, 28 ans, diplômée de pharmacie reconvertie dans l'armée, seule femme de sa promotion.

Après un départ au clair de lune, la colonne de VAB (véhicules de l'avant blindé) et de camions s'ébranle vers une zone montagneuse. Premier arrêt pour observer le paysage vallonné depuis les hauteurs. 

"On a repéré 3 VAB à 1.500 mètres en contrebas. Avec les Américains on va faire des bonds successifs en nous appuyant à tour de rôle", détaille le lieutenant Donatien, 25 ans, carte topographique en main, à couvert avec un camarade djiboutien derrière des amas de roche.

Soudain, les tirs claquent. L'équipe de tête est prise à partie. "En position, en position!" crie un lieutenant en ordonnant à ses hommes de se déployer le long la ligne de crête.

Dans le ciel, deux Mirage 2000 surgissent et survolent la vallée à basse altitude dans un bruit fracassant. Un "show of force" destiné à sidérer l'adversaire.

"Pour beaucoup d'entre nous, c'est le premier déploiement en Afrique avec l'armée. Il y a beaucoup de moyens, on touche vraiment ce qu'on va faire en opérations", souligne le lieutenant Jules, 25 ans. Tous ont en tête l'opération  Barkhane, qui mobilise plus de 5.000 Français au Sahel.

Arbitrage des instructeurs: l'échange de tirs a fait trois "blessés" au sein de la section. Les hommes font mine d'administrer les soins d'urgence: pression sur la plaie, pose de garrot, piqûre de morphine. Le VAB sanitaire arrive rapidement pour les évacuer.

"Prenez leur tête entre les mains, parlez-leur", glisse le capitaine Vianney en observant la scène, tristement familière pour ce légionnaire rompu aux théâtres d'opérations.

"Pour un chef de section, c'est assez traumatisant d'avoir des blessés et des morts, mais il doit aussi éviter le sur-accident et poursuivre la manoeuvre", recommande-t-il à la trentaine de lieutenants assemblés pour un "debrief". "On doit sentir la voix du chef qui rassure et rappelle la mission". (selon "Tahiti infos")

14 février 2021

Ortenbourg et Ramstein

1ortenbourg

Publicité
13 février 2021

Un séisme de magnitude 7,7 ébranle les îles Loyauté et la Nouvelle-Calédonie

Un violent séisme de magnitude 7,7 a ébranlé mercredi la région des îles Loyauté et de la Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique, a annoncé l'Institut de géophysique américain (USGS).

loyaut_2Le tremblement de terre a déclenché une alerte au tsunami, a indiqué le Centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique.

L'USGS a dans un premier temps rapporté une magnitude de 7,9, qu'il a ensuite révisée à 7,5 puis 7,7.

L'épicentre du séisme a été localisé à environ 400 kilomètres au sud-est de l'archipel des îles Loyauté, et à environ 430 kilomètres du Vanuatu, selon l'USGS.

La Nouvelle-Calédonie est située au sud-ouest de l'océan Pacifique, à environ 1.500 km à l'est de l'Australie.

La région englobant la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu voisin fait partie de la Ceinture de feu du Pacifique, l’une des zones d'activité sismique les plus intenses de la planète.

La plaque australienne portant la Nouvelle-Calédonie et les îles Loyauté plonge sous l'arc du Vanuatu en créant la fosse du Vanuatu.

loyaut_1

12 février 2021

Arrestations et répression au Tchad

Quand Macron soutient les dictateurs !

tchadSamedi 6 février 2021, de fortes mobilisations contre la présidence à vie du Maréchal Idriss Déby, investi par son parti pour la présidentielle d’avril, ont eu lieu à Ndjamena, réprimées, comme les précédentes, par les forces de sécurité. Une semaine avant le sommet du G5 Sahel à N’Djamena qui aura lieu en présence du président français Emmanuel Macron, Survie demande à la diplomatie française de condamner cette répression et ces arrestations.

De nombreux manifestant.es ont été arrêté.es : parmi eux, Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains, et Fatimé Soumaïla, trésorière du parti Les Transformateurs.

Par ailleurs, plusieurs manifestant.e.s, dont le leader du parti des Transformateurs, Succès Masra, ont dû se réfugier à l’ambassade des USA, encerclé.e.s par les forces de l’ordre. Selon la police, les manifestant.e.s s’en seraient pris aux forces de sécurité de l’ambassade américaine…qui, en réalité, ont donné refuge à des manifestants sous les gaz lacrymogènes.

Quasiment 13 ans jour pour jour après la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, cette répression vise à empêcher la convergence des luttes entre société civile et opposition politique, à l’approche de l’élection présidentielle d’avril.

Pour Patrice Garesio, coprésident de Survie : « La France a une responsabilité particulière : soutien historique de Idriss Déby, elle en a fait un allié incontournable de son implantation militaire dans le Sahel qui, au nom d’une prétendue stabilité, permet le maintien d’un pouvoir autoritaire. Prompte à donner des leçons de démocratie à la Russie de Poutine ou à la Turquie d’Erdogan, la France ferme les yeux quand il s’agit des dictateurs de son pré carré africain. »

Au nom de la lutte contre le djihadisme, la France soutient un régime autoritaire qui terrorise sa population et les militant.e.s des droits humains, le récent don de 9 blindés de la France à l’armée tchadienne en est le dernier fait visible. Le choix de N’Djamena comme QG de Barkhane et la présence de coopérants militaires auprès de Déby depuis qu’il est au pouvoir montrent les liens organiques qui attachent la dictature de Deby à l’Etat Français. (Source ONG SURVIE)

tchad1

11 février 2021

La première guerre mondiale dans l'Outremer

22 septembre 1914 : le bombardement de Papeete

PapeeteDifficile d’imaginer que c’est à Papeete, bien loin du front européen de la Grande Guerre, qu’une des premières escarmouches navales s’est produite. Pour éviter un ravitaillement aux ennemis et protéger les Etablissements français d’Océanie, Papeete a subi le feu ennemi durant près de deux heures.

Quand on pense à la guerre de 14-18, on pense aux Poilus, aux tranchées. Aux grandes batailles en Europe. Mais la guerre a été mondiale et a même eu brièvement un écho ravageur jusqu’à Tahiti. La Polynésie française n’existait même pas alors, administrativement le territoire se dénommait alors les Etablissements Français d’Océanie (EFO). La Grande Guerre aurait pu épargner complètement ce coin de paradis, mais ce ne fut pas le cas. Dès août 1914, lorsque la guerre entre l’Allemagne et la France était déclarée, le commandant Maxime Destremau qui commandait les troupes locales à la tête de la canonnière La Zélée, basée à Papeete, entame des préparatifs pour défendre Tahiti. Il sait lui qu’une partie de la puissante flotte allemande est basée en Asie et que ces navires de guerre peuvent à tout moment passer dans les eaux françaises voire même menacer les EFO.

destremeauEn quelques semaines seulement, le commandant Destremau et ses hommes de La Zélée vont organiser avec le soutien de civils, la défense de Papeete contre une éventuelle attaque de la marine allemande basée dans le Pacifique. En stratège averti, il pense immédiatement que les navires allemands vont être tentés par une escale technique par besoin de ravitaillement en charbon à Papeete. Il faut à tout prix empêcher cela.

La suite de l’histoire lui donne raison. Le 22 septembre 1914, au petit matin, deux navires de guerre allemands se présentent à l’entrée du port : tout est prêt sur place pour saborder La Zélée de manière à bloquer la passe. Le scénario de défense mis au point par le commandant Maxime Destremau, incluant la mise à feu du stock de charbon, sur les quais fonctionne. Les navires allemands finissent par s’éloigner de l’île mais ouvrent le feu sur la ville. Les obus de canon pleuvent sur le centre ville. Le quartier du marché et les alentours de la cathédrale sont dévastés par les obus et les incendies qu’ils provoquent. On dénombre deux morts et plusieurs blessés. Ce bombardement presque inédit pour les habitants de Papeete sert de révélateur : de nombreux habitants vont ensuite s’engager dans cette guerre mondiale qui aurait pu leur rester étrangère.

10 février 2021

Anciens mineurs de Lorraine

Le préjudice d’anxiété enfin reconnu

minesAu prix d’un long combat, plus de 700 anciens mineurs de charbon de Lorraine, ont obtenu vendredi de voir reconnu leur préjudice d’anxiété pour avoir été exposés à des substances toxiques, ouvrant ainsi une brèche pour d’autres travailleurs.

Saisie par 727 anciens mineurs, la chambre sociale de la Cour d’appel de Douai (nord) a alloué à chacun de ces anciens mineurs de Lorraine la somme de 10 000 euros en réparation. Notion longtemps réservée aux travailleurs de l’amiante, le préjudice d’anxiété permet l’indemnisation de personnes qui ne sont pas malades mais qui s’inquiètent de pouvoir le devenir à tout moment.

Dans ces arrêts, la Cour note l’exposition des mineurs à une série de substances nocives – poussières de bois, de charbon et de rochers, particules d’amiante, fumées de locomotive diesel, émanations de produits et de liquides toxiques – générant “un risque élevé de développer une pathologie grave”.

Elle estime que l’Agent judiciaire de l’État (AJE), intervenant à la suite de la liquidation de Charbonnages de France, ne justifie pas qu’aient été prises “toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs”.

Anxiété toujours présente dans les cités

Les mineurs du syndicat CFDT, qui avaient porté ce combat judiciaire en 2013 devant les prud’hommes de Forbach, se sont félicités “de ce dénouement heureux”. L’AJE a deux mois après la réception des arrêts pour se pourvoir en cassation s’il le souhaite.

Pour les mineurs lorrains, l’anxiété est aggravée par le fait que beaucoup vivent encore dans des cités minières, au contact les uns des autres, et voient leurs voisins tomber malades, frappés par des cancers du rein ou de la peau, des leucémies, des silicoses ou d’autres maladies respiratoires, soulignent leurs avocats.

Le marathon judiciaire des anciennes “gueules noires” de Lorraine, où la dernière mine a fermé en 2004, avait commencé en 2016 devant les prud’hommes. Face à la faiblesse des indemnisations allouées, il s’était poursuivi en appel où ils avaient été déboutés en 2017 de l’ensemble de leurs demandes. Mais deux ans plus tard, la Cour de cassation avait cassé ce jugement et, surtout, élargi à l’exposition à toute substance toxique le périmètre de ce préjudice auparavant réservé aux travailleurs de l’amiante. (selon "Le quotidien du Luxembourg")

9 février 2021

Attaques pirates dans le Golfe de Guinée

Le Golfe de Guinée est depuis quelques années le théâtre de spectaculaires attaques de pirates sur des navires marchands, attaques soldées par des enlèvements pour demande de rançon et parfois des meurtres. Face à la recrudescence du phénomène, le gouvernement libérien dont l’un des navires a récemment subi une attaque, appelle à une coopération plus forte et à des actions plus percutantes pour  mettre un terme à l’action de ces flibustiers modernes.  

liberiaCes dernières années, les cas de pirateries, d’enlèvements de marins aux larges des côtes d‘Afrique de l’Ouest connaissent une hausse vertigineuse. Selon le Bureau International maritime (BIM), rien que dans le Golfe de Guinée, ces enlèvements ont grimpé de 50% en 2019, et représentent plus de 90% du total des cas signalés dans le monde. En effet, le Golfe de Guinée, qui s’étend sur 5.700 kilomètres, des côtes du Sénégal au nord à celles de l’Angola au sud, en passant par celles du Nigeria – deux pays pétroliers –, est devenu ces dernières années le nouvel épicentre de la piraterie mondiale. Devant le golfe d’Aden, au large de la Somalie.

Outre la perturbation des routes maritimes internationales, ces attaques coûtent des milliards de dollars annuellement à l’économie mondiale.

Ces actes de piraterie qui continuent de plus belle, inquiètent au plus haut point les autorités de la région. Celles du Libéria sont montées au créneau après l’attaque meurtrière contre le porte-conteneurs sous pavillon libérien, le MOZART. Attaque qui a entraîné la mort d’un marin et l’enlèvement de 15 autres le samedi 23 janvier, à environ 100 miles nautiques, aux larges de Sao Tomé et Principe.

Le Bureau International Maritime (BIM) appelle de tout temps à une coopération plus accrue contre la piraterie. Un appel réitéré par Monrovia qui indique que «ce problème de piraterie dans le Golfe de Guinée ne fait que s’aggraver. En tant que pays africain et État maritime de premier plan, nous devons prendre des mesures plus importantes pour faire face à cette menace de manière pratique et efficace.

La vie des gens de mer qui font du commerce dans nos eaux et qui font notre commerce en dépend, a plaidé le commissaire Lenn Eugene Nagbe, Chef de la direction de l’Autorité maritime du Libéria (LiMA). Il appelle à cet effet à une étroite collaboration entre les Etats côtiers et portuaires, les armateurs et toutes les parties prenantes afin d’adopter une approche plus forte pour réduire l’escalade du problème de la piraterie dans le Golfe de Guinée. (selon "Afriquinfo")

Publicité
<< < 1 2 3 > >>
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 249 380
Publicité