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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
11 août 2019

Turquie : Les journalistes détenus et bâillonnés

Tandis que la Turquie d’Erdogan avance ses pions dans les Balkans, qu’elle y obtient l’extradition d’opposants (au Kosovo), qu’elle met Serbes et Bosniaques d’accord en y construisant une autoroute, qu’elle célèbre partout l’échec du coup d’État de 2016, en Turquie même, un nombre de plus en plus important de journalistes séjournent en prison et y sont maltraités, au point que la Turquie devient le pays du record mondial de détention de journalistes. Un journaliste en prison, c’est-à-dire un prisonnier d’opinion, c’est toujours un prisonnier de trop.

turquie

Actuellement, il y aurait 137 journalistes dans les geôles turques. Leur nombre a cru considérablement après le Coup d’État avorté de juillet 2016. Erdogan a beaucoup exploité ensuite cette opération militaire ratée pour se débarrasser de ses opposants réels ou supposés. Et plus de 130 journaux ou médias ont cessé d’exister depuis cette date. Un journaliste turc explique qu’un peigne d’une extrême finesse passe sans cesse sur l’ensemble de la société, et ramasse tout ce qui présente quelque indépendance d’esprit à l’égard de l’AKP islamo-populiste et de son dirigeant, Recep Tayyb Erdogan.

La bête noire obsessionnelle d’Erdogan, c’est Fethullah Gülen, un clerc fondateur d’un mouvement religieux qui embrasse un important réseau d’écoles « coraniques »dans le monde entier, dans un esprit proche d’un certain soufisme. Gülen était le compagnon d’Erdogan au sein de l’AKP. Mais il est installé depuis des années aux Etats-Unis, fuyant la rivalité jalouse de son camarade. Puis la vindicte du dirigeant. Il a toujours nié toute implication dans le coup d’État d’il y a 3 ans.

Après le coup d’État, Erdogan a prolongé 5 fois l’état d’urgence. Ce qui lui a permis bien des opérations policières pour se débarrasser de qui lui déplaît ; En tout, 160 000 personnes ont été détenues… Et la Turquie se classe maintenant au 157e rang sur 180 dans le classement que fait Reporters sans Frontières de la liberté de la presse.

De quoi les accuse-t-on, au juste ? L’accusation est généralement disproportionnée ; d’une part, à cause de l’inadéquation relative de la législation turque dans le cadre de qu’il est convenu d’appeler « état de droit » ; et d’autre part, du fait de l’interprétation généralement très large des textes de lois : les juges utilisent souvent les lois anti-terroristes, pour les interpréter de la manière la plus extensive possible.

A l’intérieur des prisons turques, ce n’est plus nécessairement Midnight Express partout, mais un nombre important de journalistes sont mis à l’isolement durant des années (des Kurdes, notamment). Et souvent maltraités, soumis à des tortures au moins psychologiques et au harcèlement sexuel et moral. Avec interdiction de recevoir du courrier, et dans la plupart des prisons, droit à un appel téléphonique de 10 minutes toutes les deux semaines. Etre une femme journaliste kurde dans le pays, par exemple, c’est vraiment très dur aujourd’hui…

L’échec de l’AKP aux dernières et récentes municipales d’Istanbul (« Perdre Istanbul, c’est perdre toute la Turquie ! ») a-t-il introduit des changements dans ce vilain tableau aux couleurs brunâtres ? Pour l’instant, les changement semblent demeurer purement verbaux : Erdogan en effet a besoin de regagner de la popularité dans le pays, et malgré la taille et la configuration du pays, l’opinion stambouliote y est dans une certaine mesure contagieuse.

Que peut-on espérer, surtout dans le contexte international explosif (Syrie, DAESH, relations avec les Etats-Unis, la Russie et la Chine!) ? Tout simplement des dirigeants plus sagaces. Erdogan est très largement responsable (et fautif) quant à la mauvaise situation économique de son pays, et aux impasses politiques qu’il ne cesse de susciter par le fait de son narcissisme ridicule et son entêtement. Le CHP, le grand parti d’opposition, représente un vrai espoir à ce titre. (Marc Chaudeur, "Euro-journalistes")

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10 août 2019

Arctique: 200 rennes retrouvés morts de faim

Le changement climatique pointé du doigt

arctiqueQuelque 200 rennes ont été retrouvés morts de faim sur l'archipel norvégien du Svalbard dans l'Arctique, un nombre inhabituellement élevé qui s'explique par les changements climatiques dans la région, a indiqué lundi l'Institut polaire norvégien. 

Au cours de leur cartographie annuelle de la population de rennes sauvages sur ce groupe d'îles, situées à quelque 1.200 km du pôle Nord, trois chercheurs de l'Institut polaire ont recensé cet été quelque 200 cadavres de cervidés, morts de faim au cours de l'hiver passé. 

Cheffe du projet de recensement, Åshild Ønvik Pedersen voit dans ce "très haut degré de mortalité" une conséquence du réchauffement climatique, deux fois plus rapide dans l'Arctique que dans le reste du monde selon les climatologues. 

"Le changement climatique fait qu'il pleut beaucoup plus. La pluie tombe sur la neige et forme une couche de glace sur la toundra, ce qui fait que les conditions de pâture pour les animaux sont très mauvaises", a-t-elle expliqué à l'AFP. 

Les rennes se nourrissent généralement de lichen qu'ils dénichent l'hiver à travers la neige grâce à leurs sabots. Les alternances de gel et de redoux peuvent cependant former une ou plusieurs couches de glace impénétrables qui les privent de nourriture. 

Selon Mme Ønvik Pedersen, un degré comparable de mortalité n'a été enregistré qu'une fois, à l'issue de l'hiver 2007-2008, depuis que la population des rennes du Svalbard a commencé à faire l'objet d'un suivi il y a 40 ans. 

Cette mortalité élevée est aussi due à une nette augmentation sur l'archipel norvégien du nombre de rennes qui entrent ainsi en compétition pour les mêmes zones de pâture, a précisé la chercheuse. 

Selon l'Institut polaire norvégien, le nombre de rennes au Svalbard, territoire grand comme deux fois la Belgique, a doublé depuis les années 1980 pour atteindre aujourd'hui environ 22.000 têtes.

9 août 2019

Alerte à la leptospirose, la "maladie des rats"

En cette période estivale, les personnes qui se baignent en eau douce sont appelés à la vigilance. Ils peuvent s'exposer à un risque d'exposition aux bactéries responsables de la leptospirose, une maladie infectieuse potentiellement mortelle.

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Trois cas de contamination en Haute-Saône

Une alerte à la leptospirose, maladie infectieuse potentiellement mortelle surnommée la "maladie des rats" car souvent véhiculées par ces rongeurs, a été lancée en Haute-Saône, après trois cas constatés chez des baigneurs, a indiqué vendredi la préfecture.

L'Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche Comté "a été informée de trois cas de leptospirose suite à une baignade dans une zone non contrôlée", a précisé la préfecture de Haute-Saône dans un communiqué, sans préciser dans quel état se trouvait les trois personnes infectées.

"L'ensemble des activités de baignade et de loisirs aquatiques en eau douce présente un risque d'exposition aux bactéries responsables de la leptospirose", ajoute la préfecture rappelant que "la baignade doit se pratiquer dans des zones surveillées faisant l'objet d'un contrôle sanitaire".

La leptospirose, maladie à prédominance estivale, est due à des bactéries présentes dans les urines des animaux, essentiellement les rongeurs, qui peuvent contaminer les rivières, les étangs ou encore les piscines naturelles.

Après l'incubation, de trois à une vingtaine de jours, la maladie se manifeste dans la majorité des cas par des signes ressemblant à la grippe (forte fièvre avec frissons, douleurs musculaires et articulaires, maux de tête, troubles digestifs).

Les formes graves peuvent entraîner une atteinte de tous les organes (défaillance multiviscérale) potentiellement mortelle, avec une insuffisance rénale, des hémorragies et une jaunisse.

8 août 2019

Au Pérou, construction d'un gigantesque aéroport

Le Machu Picchu est menacé

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Attention, monument en péril ! Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le Machu Picchu accueille chaque année plus d’un million de touristes, le double des recommandations faites pour le préserver. Une situation qui ne risque pas de s'améliorer puisqu'un immense aéroport devrait bientôt s'élever à proximité du site déjà sur-fréquenté !

En effet, afin de mieux desservir la zone, le gouvernement Péruvien prévoit la construction d’un nouvel aéroport international à quelques kilomètres de là. Un projet pharaonique dont les bénéfices sont estimés à plus de 3 milliards d’euros par an, et qui devrait permettre l’afflux d’au moins 5 millions de touristes.

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Le projet fait évidemment débat et suscite l’indignation internationale : selon les experts qui évoquent un «ethnocide culturel», les dégâts écologiques et archéologiques risquent d’être fatals pour la région.

Mais pour le président péruvien Martin Vizcarra, qui vient d’annoncer le début des travaux pour 2020, pas question d'abandonner un projet aussi porteur économiquement. Symbole de la grogne grandissante, une pétition en ligne a déjà collecté plus de 73000 signatures. De son côté, l'UNESCO menace de classer le site sur la liste du patrimoine mondial ... en péril.

7 août 2019

Macron ignore la Tunisie

Lors de son seul déplacement en Tunisie voici plus d’un an, Emmanuel Macron avait distribué quelques bonnes paroles, promis quelques conversions de la dette et confirmé dans ses fonctions un ambassadeur, Olivier Poivre d’Arvor, jugé à Tunis totalement déconnecté par rapport aux sujets de l’heure.

Macron_Beji

Ce n’est guère un mystère. Le chef d’état français n’avait pas de tendresse particulière pour le président tunisien, Beji Caïd Essebsi, « ce vieillard de 92 ans », disait-il en privé. C’est peu de dire que la Tunisie n’aura pas été une priorité dans l’agenda international surchargé qui est celui d’Emmanuel Macron. Entre le jeune président français qui prétend dessiner la carte du monde au pas de charge et le vieux routier de la politique tunisienne, qui, entre deux séances de dialyse, gèrait son pays comme une épicerie familiale, l’entente paraissait impossible.

Le prisme libyen

C’est un peu le destin de la Tunisie de passer toujours après l’Algérie et le Maroc. Certes, durant la parenthèse du printemps arabe, le modèle tunisien fut au coeur de l’actualité internationale et les gouvernements de Nicolas Sarkozy firent un effort notoire, 350 millions d’euros de dons et de prêts, pour aider la jeune démocratie tunisienne. Mais l’euphorie est retombée et les dirigeants tunisiens ont le sentiment d’être négligés à nouveau, alors qu’ils paient aujourd’hui la lourde facture économique et sécuritaire d’une transition semée d’embuches. La Tunisie a plus besoin que jamais de l’aide de leurs amis français et la France semble lointaine.

Quand aujourd’hui les occidentaux regardent vers la Tunisie, c’est pour tenter de gérer, au mieux, le brûlant dossier libyen. La proximité historique entre la Tunisie et la Libye, la présence sur le sol tunisien de nombreux réfugiés libyens, dont des intermédiaires influents, la complémentarité économique entre les deux pays expliquent que Tunis soit incontournable pour toute tentative de médiation à Tripoli. Ce n’est pas un hasard si ces derniers mois, les services français ont trouvé en Tunisie des relais utiles pour faire avancer l’offre de médiation qu’Emmanuel Macron tente entre les protagonistes de la crise libyenne, notamment pour rapprocher les forces islamistes de la région de Misrata et l’entourage du général Haftar.

Des bonnes paroles

Sans marges de manoeuvre budgétaires et privé de toute affinité particulière pour le pays du jasmin, Emmanuel Macron est condamné à distribuer quelque bonnes paroles à une Tunisie hantée par le spectre de l’ancien dictateur, le président Ben Ali. Ces quelques bonnes paroles  pèsent peu face aux immenses difficultés que rencontre l’actuelle transition démocratique.

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Ce n’est pas l’ambassadeur nommé par la France, Olivier Poivre d’Arvor (frère de Patrick), un diplomate dénué de toute culture politique qui va aider le président français à trouver les mots justes et les projets pertinents pour aider la Tunisie. Nommé à Tunis par François Hollande à la demande de sa compagne, l’actrice Julie Gayet, le diplomate est surtout connu à Tunis pour les fêtes nombreuses qu’il donne dans sa résidence de Lamarsa au mépris parfois des règles de sécurité. Ses innombrables apparitions sur les réseaux sociaux et ses projets matrimoniaux vite abandonnés sont jugées totalement déplacées dans une Tunisie livrée aux incertitudes politiques et économiques.

Olivier Poivre d’Arvor, une erreur de casting

Ce diplomate très « people » devenu la star de Facebook n’a pas que des amis en Tunisie où beaucoup de dirigeants politiques ont été heurtés par ses apparitions incessantes. La bonne société tunisienne, sous ses apparences hospitalières, reste très à cheval sur les codes et usages de la culture citadine.

En dehors de sa vie mondaine, Olivier Poivre d’Arvor s’est fait connaître par des positions fermes sur les migrations et par un soutien massif et public au chef de gouvernement, Youssef Chahed. C’est peu.

Au quai d’Orsay, la cote de l’ambassadeur est au plus bas. Pourtant le soutien de l’Elysée, qui pourtant n’a pas hésité à changer de nombreux titulaires de postes diplomatiques, lui est resté acquis pour des raisons mal identifiées

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6 août 2019

Colère sur l'île de Sein

La commune perd son unique canot de sauvetage de la SNSM

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L'unique canot de la SNSM de l'île de Sein ira prochainement renforcer les moyens de la station des Sables-d'Olonne (Vendée), à la suite du drame survenu début juin, une décision qui provoque la colère sur la petite île située au large du Finistère.  

"Depuis le drame des Sables-d'Olonne intervenu le 7 juin dernier, qui a causé la mort de trois sauveteurs en mer, la station de sauvetage SNSM ne dispose plus de moyens hauturiers pour la période estivale", indique dans un communiqué la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). 

Cette nouvelle affectation durera "le temps des travaux de réparation" du canot de la station vendéenne, ajoute le communiqué, évoquant la date du 15 septembre. "Les opérations de sauvetage dans le raz de Sein seront assurées pendant cette durée par les stations SNSM d'Audierne et de Molène et les moyens aériens habituels", précise le communiqué. 

"C'est inadmissible", s'est insurgé auprès de l'AFP Dominique Salvert, maire de la petite île située dans une zone de puissants courants. 

"Comment on va faire pour les évacuations sanitaires?", s'est-il interrogé. "Les hélicoptères ne peuvent pas toujours venir", a-t-il assuré, prévenant que "tout" serait fait "pour que le bateau reste là". "On n'enlève pas un canot de sauvetage sur une île!", a-t-il pesté. 

"Je vais fermer boutique, je n'ai pas le choix", a prévenu Jacques Fouquet, président de la station SNSM de l'île. Interrogé à propos du caractère temporaire de cette affectation, il a dit ne pas y croire. "C'est un rêve ça (la date du 15 septembre, ndlr). Le bateau ne reviendra pas", a-t-il prédit, s'inquiétant pour la sécurité dans la zone. "Il y a des bateaux dans tous les sens en ce moment. L'été est la saison la plus difficile pour nous", a-t-il assuré. 

Le canot tous temps de Sein est le premier d'une série de trois dont s'est dotée la SNSM depuis 2015 pour mieux répondre à l'évolution du sauvetage en mer. Le second a été affecté à la station des Sables-d'Olonne et le troisième à celle de Sète (Hérault). Mais celui des Sables-d'Olonne a rencontré des problèmes et ne navigue plus depuis janvier. C'est la raison pour laquelle le 7 juin les sauveteurs avaient pris la mer à bord du Jack Morisseau, un canot construit en 1986. (selon AFP)

5 août 2019

Guadeloupe : grève du personnel hospitalier

En soutien, des milliers de personnes dans la rue

guadeloupePlusieurs milliers de personnes ont défilé jeudi dans les rues de Pointe-à-Pitre, au départ du CHU, a constaté un journaliste de l’AFP, répondant  à un appel à la mobilisation générale lancé par une dizaine d’organisations syndicales pour soutenir le personnel en grève.

Victime d’un incendie majeur le 28 novembre 2017, le CHU de Guadeloupe fonctionne depuis de façon perturbée. Plusieurs services ont été délocalisés dans des locaux transitoires inadaptés, selon le personnel. Un mouvement de grève générale a débuté au CHU de Guadeloupe le 23 juillet, et même depuis le 10 juillet aux urgences et à la maternité, pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels, ainsi que la vétusté et l’exiguïté des locaux. 

En conséquence, la majorité des services fonctionne en service minimum. 

Jeudi, le cortège est parti du CHU en direction du centre-ville de Pointe-à-Pitre et s’est ensuite rendu devant la sous-préfecture. La radio RCI a annoncé que 6.000 personnes avaient défilé d'après le décompte des syndicats. Le comptage des forces de l'ordre faisait état de 2.500 manifestants. 

En plus de l’Union des travailleurs de la santé (UTS) – une branche de l’Union générale des travailleurs guadeloupéens (UGTG) – et de la CGTG, qui sont mobilisés à l’hôpital, onze organisations syndicales avaient invité leurs membres à manifester. 

En soutien, un appel à la mobilisation avait aussi été lancé devant le centre hospitalier de Basse-Terre ce jeudi. 

Les différentes négociations entre la direction du CHU et les autorités sanitaires n'ont pas permis de parvenir à un accord jusqu'ici. Mercredi, le dialogue s'est même tendu après des menaces du directeur, Gérard Cotellon, d'assigner en justice les organisations syndicales qui bloqueraient l'entrée du site à partir de jeudi avec une astreinte quotidienne de 5.000 euros. 

Selon un sondage Qualistat réalisé en juillet 2019, 82 % de la population guadeloupéenne estime que ce mouvement social est justifié et 15% des sondés le juge injustifié. 

Les négociations doivent reprendre vendredi matin. Mercredi, M. Cotellon a annoncé qu'une aide de 20 millions d'euros accordée par l'État, initialement remboursable, ne sera finalement pas à rembourser. De même, l'assurance de 40 millions d'euros débloquée après l'incendie de 2017, initialement déductible des aides gouvernementales, ne sera pas déduite. 

Le CHU fait actuellement face à de grosses difficultés budgétaires, avec notamment une dette fournisseur de près de 49 millions d'euros.

4 août 2019

En 1966, avant Zapata !

En 1966, bien avant Franky Zapata et son flyboard, il existait déjà des "hommes volants"

4 août 2019

Quand la papauté chasse les pauvres

À Paris, le Vatican menace d'expulser une locataire ainsi que son frère et sa sœur handicapés

vaticanUne locataire, ainsi que son frère et sa soeur handicapés, risquent de se faire expulser de leur logement parisien à cause de loyers impayés depuis avril 2015. L'appartement en question appartient au Vatican.

Selon une information du Parisien, Pascale N., une locataire de 59 ans, est menacée d'expulsion, en compagnie de son frère et de sa sœur handicapés, tous deux à sa charge. Son appartement, situé au 41 avenue Bosquet (VIIe), est géré par la société Sopridex au nom de l'Etat souverain du Vatican. N'ayant pas payé ses loyers depuis avril 2015 (même si l'Etat français s'en est chargé à sa place), elle risque aujourd’hui l'expulsion.  

L'avocat de Pascale a assigné Sopridex ce lundi 29 juillet devant le juge de l'exécution (magistrat chargé notamment des expulsions),  dans l'espoir d'obtenir un nouveau délai.

Après leur départ forcé de Tunisie en 1961, les parents de Pascale se sont installés dans un 160 m² au premier étage de l'immeuble, tandis que les travaux n'étaient pas encore achevés. Pascale explique qu'elle a dû s'occuper de ses parents, puis qu'elle a été victime des aléas de la vie : elle a dû abandonner son travail de directrice commerciale. Elle ne payait donc plus son loyer depuis avril 2015. 

À présent , elle touche 1.198 euros par mois, tandis que le montant mensuel du loyer est de 3.700 euros. La dette locative dépasse les 110.000 euros. L'État français rembourse pourtant tous les loyers impayés au Vatican depuis avril 2017.

"Dès que j'ai été incapable de payer, j'ai entrepris les démarches pour un logement social adapté, j'ai même écrit au représentant du Vatican, et je continue à remuer ciel et terre », assure Pascale au Parisien. 

Cette dernière reproche à Sopridex de bloquer la situation: "Elle m'empêche d'avoir un plan de surendettement, or sans ce plan, aucun bailleur social n'acceptera notre dossier. On veut nous faire sortir de l'appartement mais on ne nous en donne pas les moyens !"

Me Baptiste de Monval, qui défend les intérêts de Pascale N., a expliqué de son côté que : "Le Vatican a contesté les mesures imposées par la commission de surendettement ce qui a pour conséquence directe de bloquer le relogement de Madame N. Pourtant, il continue de s'opposer aux demandes de délai à une mesure d'expulsion de ma cliente."

SDF, pour un logement adressez-vous au pape !

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3 août 2019

Au nord du Cameroun, Boko Haram

La secte jihadiste sévit toujours malgré le calme médiatique

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En 2014, le président camerounais Paul Biya annonçait solennellement son entrée en guerre contre Boko Haram, présent surtout au Nord. Cinq ans plus tard et malgré les lourds moyens militaires investis, la menace n’est pas anéantie, même si les médias locaux se tournent davantage vers la crise anglophone qui frappe le pays.

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Guibaï Gatama avance que les jihadistes conservent encore bien plus qu’une forte capacité de nuisance. Ce journaliste directeur de publication de l’hebdomadaire L’œil du Sahel et naturel de Mokolo dans la région de l’Extrême-Nord, en pleine zone de conflit, a depuis des années consacré l’essentiel de son travail à la couverture du phénomène Boko Haram et ses conséquences.

« La situation est toujours difficile. Elle l’est moins toutefois que pendant les années 2014-2015 où l’armée devait prendre la mesure de la situation, où les populations devaient s’adapter, faire preuve de résilience. Ce que j’essaie de regarder, c’est la capacité de la secte à pouvoir continuer à mener ses actions, comme à Darak, sa capacité à franchir les tranchées pour venir mener ses actions terroristes ».

Le journaliste appuie son argumentaire sur les indicateurs humanitaires et économiques toujours aussi préoccupants : « On a les mêmes problèmes qu’avant, mais dans des proportions je dirais peut-être moindres. La situation humanitaire, elle est là, les déplacés sont là. L’activité économique peine à reprendre dans certains endroits. Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est la résilience de la population camerounaise. Si vous allez dans le Mayo-Moskota, globalement dans le Mayo-Tsanaga [régions de l’Extrême-Nord, NDLR], cette capacité est impressionnante quand même : après les attaques, les gens reprennent vie ».

Autrement, Boko Haram, quoi qu’un peu moins sous les projecteurs de l’actualité, n’en continue pas moins ses ravages.

Une guerre désormais silencieuse ?

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Si le Cameroun a été l’un des pays qui a le plus subi ces dernières années les assauts meurtriers de Boko Haram, le groupe jihadiste reste plutôt discret dans la couverture médiatique locale. Cela depuis l'émergence en 2016 de la crise anglophone, quand le conflit contre la secte jihadiste est progressivement sorti des radars.

Une situation que déplore Guibaï Gatama, journaliste, spécialiste de Boko Haram qui analyse les raisons de cette guerre désormais silencieuse. « De mon point de vue, cela s’explique parce qu’il y a de nouvelles zones de conflit qui ont émergé, notamment la crise anglophone, et c’est proche de l’épicentre des médias. Les médias sont en grande partie installés dans le grand Sud, donc ils sont proches, il y a de l’émotion, il y a du débat autour. »

Pour le journaliste, « il y a aussi sans doute une méconnaissance du Nord-Cameroun par les Camerounais qui vivent dans la partie Sud »« C’est une zone qui sur le plan économique n’est pas la plus attractive, explique-t-il. Donc le brassage des populations également est moindre. C’est normal. Les autres Camerounais essaient de s’informer par les médias. Pour les médias, ce n’est plus le sujet d’actualité majeur, dont il y a un certain décalage, alors que la menace est là, le conflit est toujours là et que des milliers de Camerounais continuent de souffrir, de payer le haut prix du terrorisme. Et il y a une nécessité, il y a une urgence à se mobiliser et à continuer à combattre ce fléau ». (selon RFI)

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