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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER

7 février 2025

Classes fermées annoncées dans la vallée

L’instance de l’Éducation nationale qui statue sur la carte scolaire s’est réunie à Strasbourg ce mardi 4 février. Et a acté, comme chaque année, davantage de fermetures que d’ouvertures de classe, y compris en en Centre-Alsace. La vallée de Villé est particulièrement touchée.

 

 

On prend les mêmes, et on recommence. Comme l’an dernier à la même période, les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) Breitenau/Neuve-Église et Triembach-au-Val/Saint-Maurice sont concernés par une fermeture de classe à la rentrée de septembre, à Neuve-Église et Triembach-au-Val plus précisément.

 

C’est en tout cas ce qui a été annoncé mardi à Strasbourg lors du Comité social d’administration spécial départemental (CSA-SD), instance qui statue sur la carte scolaire dans le Bas-Rhin.

 

« On a perdu une centaine d’écoliers dans la vallée »

 

Si le directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) avait fini par annuler les deux fermetures le 8 juillet après une forte mobilisation des parents d’élèves et des élus notamment, le contexte n’est plus le même.

 

« J’ai beaucoup moins d’espoir, confie Alexandre Krauth, maire de Neuve-Église. On va évidemment évoquer le sujet lors du prochain conseil municipal et du prochain conseil d’école mais à la rentrée prochaine, nous avons six enfants de Neuve-Église et aucun de Breitenau qui entrent en petite section de maternelle alors que sept ou huit élèves vont quitter le CM2. »

 

Le bilinguisme monte en puissance

 

Même son de cloche chez Nathalie Jacquel, la directrice de l’école du Centre à Sélestat, où la fermeture annoncée pour la rentrée prochaine « n’est pas contestable » selon elle au regard des effectifs attendus. « On pourrait toujours gérer ça avec un peu plus d’humanité, en ne prenant pas seulement en compte la logique comptable mais aussi les caractéristiques sociales, pointe tout de même la directrice. On a moins d’élèves, certes, mais entre les allophones [ dont la langue maternelle n’est pas le français ici ], les difficultés rencontrées par certaines familles et les élèves scolarisés en Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), il n’en faut pas plus ! »

 

Ce solde négatif n’est pas propre au RPI Breitenau/Neuve-Église. « On a perdu une centaine d’écoliers dans la vallée en quelques années et la courbe ne semble pas vouloir s’inverser », constate Gérard Debauchez, le maire de Triembach-au-Val, « pas optimiste » sur les chances de voir la fermeture de classe au RPI annulée, faute d’effectifs suffisants là encore. « Mais on va quand même tenter quelque chose », assure l’élu.

 

À Sélestat toujours, la fermeture d’une classe bilingue à l’école du Quartier ouest est « compensée » par l’ouverture d’une classe bilingue à l’école Sainte-Foy (avec la conséquence d’une décharge complète pour la directrice) tandis qu’à l’école Krafft de Châtenois, une classe monolingue devrait fermer, en raison notamment de la hausse de la demande en bilingue.

 

« Incompréhension » à Maisonsgoutte, « espoir » à Fouchy

 

Au sein de l’école du Honcourt à Maisonsgoutte, les maires des quatre communes qui composent ce RPI (Breitenbach, Maisonsgoutte, Saint-Martin et Steige), font en revanche part de leur « incompréhension » face à la fermeture d’une classe à la rentrée en maternelle. Dans un courrier commun envoyé au Dasen, les quatre maires rappellent l’investissement réalisé pour la construction de cette école (5,7 millions d’euros), qui s’inscrit selon eux « dans une vision à long terme du développement du territoire » que cette fermeture mettrait à mal.

 

« Pas satisfait » de la transformation annoncée d’une classe bilingue en section (soit la perte d’une demi-classe) à l’école du Giessen à Fouchy, le président du Sivu qui gère l’école, Emmanuel Eschrich, maire de Bassemberg, se veut quant à lui optimiste. « Officiellement, je n’ai pas encore reçu de notification pour cette mesure et nos effectifs annoncés me laissent de l’espoir », indiqué l’élu, qui doit s’entretenir avec le Dasen au téléphone la semaine prochaine. (selon les DNA)

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1 février 2025

Pourquoi les voitures électriques ont plus d’accidents que les modèles thermiques

Sur autoroute, on voit souvent les voitures électriques rouler un peu moins vite que les véhicules thermiques, pour sauvegarder l'autonomie. Les utilisateurs de voitures électriques sont-ils pour autant plus prudents  ? Mais plusieurs études montrent que les électriques auraient davantage d’accidents. Qu’en est-il réellement?

 

 

La question de savoir si les électriques étaient plus impliquées que les thermiques dans les accidents a été posée aux universités de Limerick et de Barcelone qui ont pu s’appuyer sur des données télémétriques collectées auprès de 14.642 véhicules aux Pays-Bas dont 830 électriques et 1.344 hybrides.

 

D’après cette étude, les véhicules électriques seraient davantage impliqués dans les accidents de la route. Le surcroît d’accidents atteindrait les 3,2% pour les électriques et même 5,8% pour les véhicules hybrides.

 

A kilométrage égal, un conducteur de voiture électrique a plus de chances d’être impliqué dans un sinistre responsable.

 

Quelles sont les causes ?

 

Selon les auteurs de l’étude, cette statistique serait le résultat d’un comportement différent. Le couple immédiatement disponible d’une voiture électrique pousserait les conducteurs à avoir des accélérations plus franches au volant de leur auto.

 

Des accélérations parfois impressionnantes, qui ne sont pas toujours maîtrisées. Autre explication, le silence des voitures électriques provoquerait plus d’accidents avec les cyclistes et piétons. Enfin, les grands écrans présents dans ces voitures pourraient distraire les conducteurs.

 

Les voitures électriques davantage percutées par l’arrière ?

 

Selon une autre étude américaine de la société Mitchell, qui travaille avec les sociétés d’assurance, les voitures électriques seraient davantage percutées par l’arrière !

 

Ce type de sinistre compterait pour 35,9% des sinistres chez les voitures électriques, contre 27,5% chez les voitures à combustion interne, essence ou diesel.

 

Mitchell pointe deux explications. La première tiendrait dans les technologies anti-collisions plus efficaces à l’avant qu’à l’arrière. La seconde explication viendrait de la manière dont les véhicules électriques freinent.

 

En effet, le simple fait de lever le pied de la pédale de frein peut faire ralentir nettement le véhicule, et ainsi surprendre l’automobiliste qui vous suit.

 

Le tableau n’est pas tout noir, les véhicules électriques sont moins touchés que les thermiques par les chocs…à l’avant. 25,88% des sinistres répertoriés contre 31,59% aux véhicules à combustion. (-selon les DNA)

29 janvier 2025

Fermeture de classe envisagée : élus et parents font du bruit

Une manifestation devant l’école schirmeckoise a réuni plusieurs dizaines de personnes ce samedi matin. En cause, un risque de fermeture d’une classe, mesure qui pourrait avoir des répercussions sur la qualité des enseignements, selon ses opposants.

 

 

Comme l’année dernière (le 9 février 2024), une mobilisation contre une fermeture de classe s’est tenue devant l’école de Schirmeck ce samedi 25 janvier en matinée. Plusieurs dizaines de personnes, parents d’élèves, élus du regroupement pédagogique intercommunal de Schirmeck, Grandfontaine, Barembach ont donné de la voix contre ce projet.

 

Des effectifs stables

 

Le maire de Schirmeck, Laurent Bertrand, a rappelé, devant les opposants, les enjeux du dossier : « Nous n’allons pas attendre la rentrée de septembre pour nous mobiliser ! Nous avons déjà envoyé un courrier à l’inspection de l’Éducation nationale pour expliquer que les effectifs étaient stables pour cette année et celles à venir. Nous avons décompté les naissances : les effectifs seront au moins constants. Pourquoi fermer alors une classe ? ».

 

Le premier élu schirmeckois a également interrogé, quant à la manière de traiter la carte scolaire et le nombre de classes et d’enseignants en premier degré : « Pourquoi ne pas avoir une réflexion sur trois années, avec une projection sur ce laps de temps ? ». Le maire a aussi fait part des constructions, en cours ou à venir, de dizaines de logements, notamment dans sa commune : « On peut facilement imaginer que de jeunes couples vont s’y installer ! ».

 

Il a aussi reconnu que, ces dernières années, la population locale avait baissé, « mais cela est dû notamment à la reconfiguration du quartier des Mésanges ». Deux barres d’immeubles ont été démantelées. « Deux petits collectifs vont voir le jour à leur place ».

 

Laurent Bertrand a appuyé sur les mesures engagées par les trois communes, dans leurs écoles, depuis la création du RPI, notamment le gros investissement consenti pour la création d’une salle de restauration scolaire, à l’école de Schirmeck, inaugurée lors de cette dernière rentrée.

 

Une lettre des parents d’élèves

 

Les représentants des parents d’élèves ont également écrit aux instances de l’Éducation nationale, le 15 janvier dernier, pour faire part de leur « refus catégorique de cette décision unilatérale ».

 

Tout comme les élus, ils ont mis l’accent sur le préjudice que pourraient subir tous les élèves, si une classe venait à disparaître : « Notre RPI comporte un public d’enfants sensibles que nous souhaitons continuer à accueillir dans de bonnes conditions […] Élèves et enseignants ont plus que jamais besoin de moyens pour bénéficier et proposer un enseignement adapté aux conditions actuelles […] Les effectifs permettent de constituer des classes à niveau unique et des classes de CP à effectifs réduits. Cela ne sera plus possible avec un poste d’enseignant en moins ».

 

Une pétition a également été lancée sur internet ( Mes opinions ) contre ce projet de fermeture de classe. Elle recueillait, ce samedi 25 janvier, plus de 300 signatures. (selon les DNA)

19 janvier 2025

TER Sélestat-Strasbourg bondés, usagers désabusés

Fatalistes, nombre d’usagers des TER alsaciens ne songent même plus à s’émouvoir du manque récurrent de places assises aux heures de pointe des déplacements « pendulaires » - un phénomène cependant très localisé, en particulier sur le court tronçon Sélestat-Strasbourg.

 

 

Jeudi 9 janvier à l’aube, dans une gare SNCF de Sélestat encore ensommeillée. Le « 6 h 57 » s’ébranle doucement en direction de Strasbourg, quasi à vide, en tout cas guère plus rempli qu’il ne l’était 41 minutes plus tôt, lorsqu’il a quitté Mulhouse. Quasi vide, oui, mais ça va vite changer. Magie ou fatalité des « déplacements pendulaires », eux-mêmes réglés à quelques minutes près sur les sacro-saints horaires de bureau, les TER, même cadencés à bon rythme , ne seront jamais égaux en matière d’affluence. D’ailleurs, ça y est, les quais s’animent lentement mais sûrement.

 

Le local technique du contrôleur mis à contribution

 

« À cette heure-ci, d’habitude, il y a déjà plus de monde, concède tout de même le contrôleur qui bat la semelle au milieu des courants d’air. Plus d’étudiants surtout, mais comme l’Université de Strasbourg a reporté plusieurs cours à cause du froid… Ceci dit, vous allez voir, quand le “7 h 49” va arriver à son tour, il sera déjà plein, lui ».

 

Bien vu : à l’heure dite, ce TER-là aborde le quai rempli comme un œuf. Nulle surprise parmi les voyageurs qui s’agglutinent lentement aux portes des voitures : chacun semble d’abord occupé à finir sa nuit, un œil sur son smartphone, un autre posé deux mètres devant, dans le vague. « Certains jours, le contrôleur est même obligé d’ouvrir son petit local technique, pour que tout le monde puisse monter à bord… », confie au passage un habitué. Pour lui, comme pour ses compagnons de voyage, les 20 minutes de trajet jusqu’à Strasbourg se feront donc debout, en file indienne dans l’allée centrale, ou bien posté dans la maigre « plateforme » d’entrée des voitures.

 

« Rester 20 minutes debout, ça va. Si j’étais vieux ou malade, en revanche… »

 

Çà et là, quelques « carrés » de quatre places en vis-à-vis sont certes disponibles, mais « les gens n’osent pas demander aux voyageurs déjà installés de déplacer leurs sacs, assure Bertrand, 49 ans, mécano à la CTS. Mais moi je m’en fiche : rester 20 minutes debout, ça va, d’autant que j’ai pris l’habitude de monter dans le compartiment à vélos, où il y a plus de place. Si j’étais vieux ou malade, en revanche… »

 

Stoïcisme et fatalisme

 

Stoïcisme, fatalisme, routine : voilà l’humeur générale, à cent lieues des récriminations qui s’expriment parfois en ligne, comme au sein du groupe Facebook « TER Grand Est : le ras-le-bol des usagers », fort de quelque 2 300 abonnés.

 

« Quand même, je ne comprends pas pourquoi ils ne mettent pas davantage de wagons, glisse Arnaud, 41 ans, autre habitué de la ligne, abonné aux tarifs « Fluo » et cadre bancaire à Strasbourg. En tout cas, il est évident que leur offre n’est plus adaptée à la demande ». À qui songe-t-il, en disant « ils » et « leur » ? À la SNCF ? Au conseil régional du Grand Est  ? Geste évasif de la main : aux deux à la fois, sans doute, mais qu’importe, ce qu’il aimerait surtout, « au moins une fois », plus par principe que par besoin physique, c’est de pouvoir s’asseoir dans « son » train du matin, de même que dans celui du retour, « soit le “18 h 21”, soit le “18 h 51”, selon le tram que j’arrive aussi à attraper ».

 

Pire en soirée

 

« À partir de 17 h 30, ajoute-t-il encore avec un sourire las, la gare de Strasbourg n’est de toute façon qu’une gigantesque cohue ». Au vol, une voyageuse reprend la phrase, pour l’approuver, et s’étonner du même mouvement : « C’est le soir, d’ailleurs, que vous auriez dû venir faire ce reportage. Pas un petit matin tranquille, sans touristes ni étudiants pour tout saturer partout ! » Promis, on saura s’en souvenir, d’ici le prochain marché de Noël de Strasbourg. (selon les DNA)

18 janvier 2025

Pologne et Ukraine en voie de réconciliation sur la question des massacres en Volhynie

Quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Pologne et l'Ukraine ont annoncé mercredi avoir trouvé un terrain d'entente afin de résoudre une querelle mémorielle qui empoisonne leurs relations depuis des générations autour des massacres de Volhynie. Entre 1942 et 1944, des dizaines de milliers de civils polonais ont été tués par des miliciens nationalistes ukrainiens dans l'ouest de l'Ukraine.

 

 

"Nous sommes en train de trouver un langage commun sur la question du crime de Volhynie." C'est par ces mots que le Premier ministre polonais Donald Tusk a salué, mercredi 15 janvier, des avancées concernant le règlement d'un différend vieux de plusieurs décennies avec l'Ukraine voisine. "Nous allons travailler à une solution systémique à ce problème", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse commune à Varsovie avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

 

Ce déplacement intervient quelques jours après l'autorisation annoncée par Kiev d'effectuer des premières exhumations des victimes des massacres de Volhynie – exhumations qui devraient débuter en avril. La Pologne réclame depuis des années un accès libre aux sites où seraient enterrés les civils tués lors de ces violences. Selon Varsovie, plus de 100 000 Polonais ont péri dans ces massacres, qualifiés en 2013 par le Parlement polonais de "nettoyage ethnique ayant les caractéristiques d'un génocide".

 

Des villages rayés de la carte

 

La Volhynie, une région située aujourd'hui dans le centre-ouest de l'Ukraine, a eu une histoire fluctuante. "Elle a été polonaise pendant plusieurs siècles, puis elle est devenue russe à la fin du XIXe siècle, avant de redevenir polonaise en 1921, puis soviétique après l'annexion par Staline en 1939", résume l'historien Éric Aunoble, chargé de cours à l'université de Genève et spécialiste de l'Ukraine. "Avec cette histoire-là, on comprend facilement que la population était extrêmement mélangée avec une grosse majorité d'Ukrainiens", ajoute-t-il.

 

En 1941, c'est au tour de l'Allemagne nazie d'envahir et d'occuper la région. Durant cette occupation, l'importante communauté juive est exterminée par les Allemands et leurs supplétifs ukrainiens. Dans le même temps, les milices nationalistes ukrainiennes se développent, dont l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). "Ces milices qui sont devenues indépendantes des nazis commencent à massacrer la population polonaise pour faire de ce territoire un territoire purement ukrainien", décrit Éric Aunoble.

 

Les massacres débutent en 1942 avec des premières violences dans le canton de Luck (ou Loutsk, en ukrainien). "Des groupes encerclaient un village, rassemblaient la population et la massacraient avec les moyens dont ils disposaient", décrit l'historien. Jusqu'en 1944, des villages entiers de Volhynie et de Galicie orientale sont rayés de la carte. Des milliers d'Ukrainiens sont également tués en représailles.

 

Une montée des tensions

 

Après la guerre, la majorité des Ukrainiens vivant en Pologne sont expulsés en Union soviétique, tandis que la plupart des Polonais vivant en Ukraine sont déplacés vers leur pays d'origine. Pendant des décennies sous le régime communiste, les massacres de Volhynie demeurent un sujet tabou. Mais ces dernières années, ce différend a refait surface.

 

Alors qu'en 2003, les présidents polonais Aleksander Kwasniewski et ukrainien Leonid Koutchma avaient assisté à une cérémonie commune dans le village de Pavlivka pour honorer ensemble les victimes de ces massacres, les choses se sont de nouveau tendues en 2017. Les dirigeants ukrainiens ont alors interdit l'exhumation des restes des victimes polonaises tuées par l'UPA en Ukraine, en représailles à la démolition par les Polonais d'un monument illégal de l'UPA dans le village de Hruszowice. Un an plus tard, le président polonais Andrzej Duda a refusé de participer à une nouvelle cérémonie conjointe pour le 75e anniversaire des massacres avec son homologue ukrainien Petro Porochenko.

 

Depuis, les dirigeants des deux pays ont fait des efforts pour apaiser les tensions. En juillet 2023, les présidents Andrzej Duda et Volodymyr Zelensky ont commémoré ensemble le triste 80e anniversaire des massacres lors d'une messe dans la ville de Loutsk.

 

Mais régulièrement, des politiques jettent de nouveau de l'huile sur le feu. Candidat à la présidentielle polonaise, dont le premier tour aura lieu le 18 mai prochain, Karol Nawrocki a récemment déclaré qu'il "n'envisageait pas la participation de l'Ukraine à l'Union européenne ou à l'Otan tant que des questions civilisationnelles importantes pour la Pologne n'auront pas été résolues", faisant directement référence aux massacres de Volhynie. "Un pays qui n'est pas capable de rendre compte d'un crime très brutal commis contre 120 000 (sic) de ses voisins ne peut pas faire partie d'alliances internationales", a ajouté l’actuel président du controversé Institut polonais pour la mémoire nationale.

 

Karol Nawrocki est soutenu par le parti d'opposition conservateur Droit et justice (PiS), qui instrumentalise volontiers le thème de ces massacres pour mettre la pression sur le gouvernement Tusk et galvaniser ses électeurs. En tentant d'apaiser cette querelle mémorielle, le Premier ministre Donald Tusk veut éviter que ce sujet ne pollue trop la campagne présidentielle.

 

"Les Ukrainiens sont obligés de faire un geste"

 

Du côté ukrainien, la question est tout aussi sensible. Certains nationalistes ukrainiens de la Seconde Guerre mondiale, dont Stepan Bandera, sont aujourd'hui considérés comme des héros nationaux en raison de leur lutte pour l'indépendance de l'Ukraine. C'est d'ailleurs ce culte patriotique, qui ne fait cependant pas l’unanimité dans le pays, qui a servi de prétexte à la propagande russe pour justifier l'invasion en qualifiant les autorités de Kiev de "nazies", rappelant la collaboration de ceux qui allaient former l'UPA avec les Allemands avant 1943. Aborder directement cette question en Ukraine et reconnaître ces atrocités offrirait donc du grain à moudre aux Russes.

 

Quatre-vingts ans plus tard, le président Zelensky doit toutefois donner des gages à son voisin, l'un des plus fervents défenseurs de son pays. "Vu que cela redevient un sujet en Pologne dans le cadre de la campagne électorale et étant donné ce qu'il se passe en Hongrie, en Slovaquie et éventuellement en Roumanie, les Ukrainiens sont obligés de faire un geste", constate Éric Aunoble, en référence aux penchants prorusses des dirigeants de plusieurs pays d'Europe de l'Est. "La Pologne est la voie sacrée d'approvisionnement de l'Ukraine en matériel militaire."

 

Signe de cet apaisement, Donald Tusk a promis mercredi qu'il chercherait à accélérer les négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE au cours des six mois de présidence polonaise du Conseil de l'UE, qui a débuté ce mois-ci. "Je ne permettrai pas que cette histoire difficile et tragique soit exploitée dans des jeux politiques en Pologne", a-t-il insisté. Volodymyr Zelensky n'a pas directement commenté le sujet, mais il a déclaré que les ministères de la Culture des deux pays avaient fait des progrès : "Nous sommes voisins et notre plus grande menace est la Russie, et c’est une menace aujourd’hui, ici, et demain. Nous devons tout faire pour renforcer notre coopération." (selon France 24)

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15 janvier 2025

Retraites: "Pas de réunion vendredi" à Matignon avec les partenaires sociaux

Que vaut la parole de Bayrou ?

 

La N.1 de la CGT, Sophie Binet, a déclaré mercredi matin que la réunion annoncée par François Bayrou avec les partenaires sociaux et initialement prévue vendredi à Matignon pour lancer les concertations sur la réforme des retraites, "n'aurait pas lieu".

 

 

"Cette réunion n'aur(a) pas lieu vendredi, et nous n'avons pas de nouvelle date", a déclaré la syndicaliste sur RTL, qui a appris très tôt mercredi matin l'annulation.

 

"La ministre du Travail m'a appelé vers 08H00 pour me prévenir et me dire qu'on recevrait vendredi un courrier d'invitation", a précisé auprès de l'AFP un autre leader syndical, qui ne se dit "pas mécontent".

 

"J'ai été surpris d'apprendre en direct hier qu'il y aurait une réunion et qu'il fallait être disponible 48 heures plus tard", a-t-il poursuivi.

 

"Où, quand, comment, quel format, quels moyens ... ? On ne sait rien !", taclait un autre responsable.

 

"C'est exclusivement une question d'agenda", a nuancé la ministre du Travail Catherine Vautrin, interrogée sur BFMTV.

 

"Vendredi matin, le Premier ministre va déjà écrire à l'ensemble des partenaires sociaux pour présenter la méthode et ensuite il réunira les partenaires sociaux", a confirmé la ministre sans pour autant indiquer de calendrier. "Viendront ceux qui veulent venir", a-t-elle ajouté, tout en estimant que "l'intérêt c'est que chacun vienne (...) parce que nous parlons de l'avenir du pays".

 

"On ne peut pas non plus convoquer les personnes en moins de 72 heures", a estimé la ministre Astrid Panosyan-Bouvet sur France Info, soulignant que "les responsables syndicaux et patronaux de notre pays ont aussi des agendas chargés".

Elle a assuré que cette réunion aurait lieu "très prochainement avec l'ensemble des partenaires sociaux pour fixer précisément les règles du jeu".

 

Astrid Panosyan-Bouvet a annoncé que "la réunion sera dirigée par un tiers de confiance: un expert, un garant de la négociation quelqu'un qui peut susciter la confiance" et a demandé "aux partenaires sociaux de (lui) proposer quelques noms".

 

Dans sa déclaration de politique générale mardi, le Premier ministre avait "choisi de remettre ce sujet (des retraites) en chantier avec les partenaires sociaux" et annoncé réunir "dès vendredi" les "représentants de chaque organisation".

 

L'objectif de cette première rencontre était de proposer aux organisations syndicales et patronales "de travailler autour de la même table, de s'installer dans les mêmes bureaux ensemble pendant trois mois, à dater du rapport de la Cour des comptes" qui doit établir, par une "mission flash", "l'état actuel et précis du financement du système de retraites".

 

Sans abroger ou suspendre la très controversée réformée adoptée au forceps en 2023, François Bayrou a promis que la négociation se tiendrait "sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l'âge de la retraite, les fameux 64 ans, à condition qu'elle réponde à l'exigence fixée" dont la maîtrise du déficit. (selon AFP)

14 janvier 2025

Clinique Saint-Luc à Schirmeck

Un maillon précieux dans la chaîne de soins

 

 

Spécificité assez rare pour un petit établissement en milieu rural, la clinique Saint-Luc de Schirmeck est dotée d’un service de polyclinique ouvert 24 h/24. Il ne dispose pas de toutes les fonctionnalités d’un service d’urgences, mais répond à un besoin évident tout en désengorgeant le CHU de Hautepierre ou l’hôpital de Saint-Dié-des-Vosges.

 

L’arrivée en avril dernier d’un scanner permet désormais de pousser certains diagnostics plus loin -on pense notamment aux accidents de la route- et là encore effectuer des examens qui jusqu’alors ne pouvaient être réalisés en urgence qu’à Strasbourg ou Saint-Dié-des-Vosges.

 

La polyclinique avait dû, comme beaucoup d’autres services en France, renoncer cet été à son ouverture H24 en fermant le service de minuit à 8 h faute d’un nombre suffisant de médecins. Pour fonctionner en continu le service a besoin de cinq médecins et il manquait un demi-poste suite à un départ. Depuis le 11 septembre la situation est revenue à la normale et la polyclinique fonctionne à nouveau jour et nuit.

 

La nuit, il est recommandé de ne s’y rendre que pour de véritables urgences et de passer par le médecin régulateur qui jugera de faire appel au service. La polyclinique a des moyens limités et peut, sans cela, elle aussi, vite être saturée. (selon les DNA - Schirmeck)

13 janvier 2025

Guerre en Ukraine: les soldats nord-coréens appelés à se suicider en cas de capture?

Près de 300 soldats nord-coréens ont déjà été tués sur le front en Ukraine, selon les services de renseignements sud-coréens.

 

 

Les soldats nord-coréens appelés à mettre fin à leurs jours? La Corée du Nord encourage ses soldats déployés en Russie pour se battre contre l'Ukraine à se suicider pour éviter d'être capturés, a rapporté lundi 13 janvier un député sud-coréen, citant le service de renseignement de Séoul.

 

"Des notes retrouvées sur des soldats morts indiquent que les autorités nord-coréennes ont fait pression sur eux pour qu'ils se suicident", y compris en "se faisant exploser (...) avant la capture", a expliqué à des journalistes Lee Seong-kweun, relayant des informations du renseignement sud-coréen.

 

Plus de 3.000 blessés

 

À date, selon ce même député, quelque 300 soldats nord-coréens ont été tués sur le front. "Les estimations indiquent que le nombre de victimes dans les rangs des forces nord-coréennes a dépassé 3.000 dont environ 300 morts et 2.700 blessés", a déclaré Lee Seong-kweun à des journalistes après un briefing du service de renseignement sud-coréen.

 

Selon lui, des mémos récupérés sur des cadavres révèlent que la Corée du Nord se sert des "espoirs des soldats de rejoindre le Parti des travailleurs (au pouvoir en Corée du Nord, NDLR) ou de bénéficier d'une amnistie" pour les envoyer au combat, suggérant que certains pourraient être des prisonniers dans leur pays.

 

L'Ukraine, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont accusé Pyongyang, doté de l'arme nucléaire, d'avoir envoyé plus de 10.000 soldats pour aider les forces russes dans leur invasion.

 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé samedi que deux militaires nord-coréens étaient actuellement faits prisonniers et interrogés à Kiev.

 

L'implication présumée d'une armée étrangère a constitué une escalade majeure dans l'invasion de l'Ukraine déclenchée il y a près de trois ans par Vladimir Poutine et qui entre dans une phase critique avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison Blanche. (Article original publié sur BFMTV.com)

11 janvier 2025

Radar à Lucelle (Suisse)

L’amende déjà payée « acquiert force de chose jugée », a rectifié le ministère public du canton du Jura (Suisse), après avoir abandonné la majorité des poursuites contre les automobilistes enregistrés entre 20 et 50 km/h, suite à une erreur de signalisation et d'enregistrement.

 

 

Dans notre précédent article concernant les automobilistes contrôlés en excès de vitesse le 31 octobre à l’entrée du hameau suisse de Lucelle, nous citions des informations données par Radio fréquence Jura (RFJ), rapportant des propos du ministère public de Porrentruy. Ce dernier annonçait l’abandon de la majorité des poursuites, mais contrairement à ce qu’indiquait le média suisse sur son site internet, les personnes ayant déjà payé leur amende ne pourront pas se faire rembourser.

 

En effet, comme il l’a écrit à un frontalier ayant écopé d’une amende de 120 CHF (pour un excès de 8 km/h), le ministère public du canton du Jura « n’a pas la compétence pour autoriser » le remboursement des « amendes d’ordre », ces procédures simplifiées relevant de la police.

 

« L’amende d’ordre payée acquiert force de chose jugée et n’est pas sujette à révision, en vertu de la loi et de la jurisprudence », explique le ministère public de Porrentruy, en rappelant néanmoins la possibilité d’un recours devant la cour pénale du tribunal cantonal. Une procédure à l’issue incertaine et qui pourrait coûter davantage que l’amende…

 

Inégalité de traitement

 

« La gestion de cette affaire tourne de plus en plus au ridicule et à l’injustice », commente cet automobiliste dans un message qu’il nous a adressé. Lui-même fait partie de ceux qui, ce matin du 31 octobre, ont immédiatement alerté la police de leur « ignorance » de la limitation à 20 km/h qui s’impose en Suisse devant un poste de douanes et « pensaient être en règle en respectant la limitation du panneau » des 50 km/h dressé quelques mètres avant. Mais ils se sont « résolus à payer l’amende pour éviter de se voir infliger d’autres sanctions », poursuit-il, en dénonçant une « inégalité de traitement ». (selon les DNA)

8 janvier 2025

Au Pakistan, les Afghans vivent "prisonniers" de la peur

Aujourd'hui, Shaharzad ne sort plus que dans la cour de la pension où elle vit. Cette Afghane espérait trouver au Pakistan la liberté dont les autorités talibanes privent les femmes, mais une récente campagne anti-migrants maintient les Afghans "prisonniers", racontent-ils. Il y a quelques mois, cette mère de famille, qui témoigne sous pseudonyme par peur de représailles, a rejoint Islamabad pour déposer une demande d'immigration dans une ambassade européenne.

 

 

C'est désormais la procédure pour tous les aspirants au départ en Afghanistan où aucune capitale occidentale n'a de chancellerie ouverte au public, puisqu'aucun pays n'a reconnu le gouvernement taliban revenu au pouvoir en 2021. A son arrivée, elle s'est sentie "soulagée et en sécurité".

 

Mais peu après, les partisans de l'ex-Premier ministre emprisonné Imran Khan ont organisé des manifestations massives, entraînant une campagne de répression contre son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI). Celui-ci dirige la province du Khyber-Pakhtunkhwa, frontalière de l'Afghanistan et majoritairement peuplée de pachtounes, également nombreux en Afghanistan.

 

Des Afghans se disent associés à tort aux partisans de l'ancien Premier ministre et victimes de la campagne répressive des autorités. "Pour les Afghans ici, la situation est horrible. La police pakistanaise se comporte comme les talibans", accuse Shaharzad, qui craint d'être expulsée avec ses enfants.

 

Des réfugiés utilisés comme "boucs émissaires"

 

Le ministre pakistanais de l'Information, Attaullah Tarar, blâme plutôt les "terroristes afghans" qui ont participé aux manifestations, émaillées de violences entre protestataires et forces de sécurité. Il a assuré à la presse internationale à l'issue de la dernière démonstration de force du PTI que 37 Afghans avaient été arrêtés dans les cortèges fin novembre, sur un millier de personnes interpellées.

 

Muhammad Khan, dignitaire afghan à Islamabad, recense pour sa part des centaines d'arrestations parmi ses concitoyens - tout en jurant qu'aucun de ces détenus n'était impliqué dans la politique pakistanaise. "Les réfugiés afghans sont des boucs émissaires dans les affaires internes pakistanaises et dans les tensions entre Islamabad et Kaboul", affirme-t-il.

 

L'ambassade afghane à Islamabad a dénoncé une politique qui "n'apportera rien au Pakistan et ne fera qu'aggraver le manque de confiance entre les deux pays voisins". En juillet, la diplomatie pakistanaise a appelé les pays occidentaux à accélérer l'attribution de visas à quelque 44.000 Afghans en attente.

 

En tout, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) recense 1,5 million de réfugiés et demandeurs d'asile afghans au Pakistan et autant d'autres Afghans sous différents statuts. Le HCR assure qu'environ 750.000 Afghans ont été rapatriés du Pakistan entre septembre 2023 et octobre 2024, dont environ 258.000 cette année, quasiment tous sans papiers.

 

Une vulnérabilité exploitée par les forces de l'ordre

 

Pour l'avocate Imaane Mazari, qui défend régulièrement des Afghans arrêtés au Pakistan, ces migrants vulnérables sont "une cible hyper facile".

 

Moustafa, qui attend avec sa famille à Islamabad un visa d'émigration vers les Etats-Unis, évite de sortir au maximum et s'organise pour grouper les achats de nourriture et de médicaments. Les membres des forces de sécurité, dit l'homme de 31 ans, "s'ils découvrent que tu es Afghan, que tu aies un visa en règle ou pas, ils t'arrêtent ou te soutirent de l'argent".

 

"C'est quoi leur problème avec les Afghans? Pourquoi nous accusent-ils à chaque fois?", se demande Shaharzad. Son fils a été récemment interpellé par la police dans un parc d'Islamabad, et, "au lieu de lui demander ses papiers, les policiers lui ont tout de suite demandé de l'argent", assure-t-elle.

 

Et pour maître Mazari, les Afghans ne sont pas les seuls: "les pachtounes pakistanais sont aussi victimes de profilage ethnique". De longue date, pachtounes et baloutches se disent discriminés par les Pendjabis, le gros de l'état-major de la très-puissante armée pakistanaise.

 

La Commission des droits de l'Homme du Pakistan (HRCP), ONG faisant autorité sur les libertés dans le pays, a dénoncé "un profilage ethnique présumé des citoyens ordinaires pachtounes". Le chef du gouvernement du Khyber-Pakhtunkhwa, Ali Amin Gandapur, a adressé une lettre au Premier ministre Shehbaz Sharif, dénonçant "les rafles arbitraires de travailleurs pachtounes à Islamabad" après les manifestations, qui risquent de "mener à d'immenses divisions".

 

De nombreux députés, notables ou figures de la société civile ont défilé sur les plateaux télé pour défendre les pachtounes. Les Afghans, eux, se disent abandonnés. "On est prisonniers. On ne sort quasiment jamais et seulement quand on est obligés", se lamente Moustafa. (selon "Géo")

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