Bade-Wurtemberg : le financement des partis politiques
Depuis la création de la communauté européenne, l'orientation a été de mettre en place des politiques communes (CECA : communauté européenne du charbon et de l'acier - PAC : politique agricole commune) et formulées aujourd'hui par "les directives de la commission de Bruxelles" qui s'imposent aux Etats membres, il y a au moins un domaine où la réglementation varie, c'est celui de la démocratie liée au financement des partis politiques. Ainsi, en France, il est sévèrement encadré et même interdit aux industriels, mais en Allemagne il n'est régi par aucune loi. Prenons l'exemple du Bade-Würtemberg : 4 importantes sociétés financent en toute légalité. Le financement le plus important vient de la société de tunneliers Herrenknecht. Le patron, Martin Herrenknecht, est d'ailleurs membre de la CDU depuis 1982. A ce titre il n'a donc versé, selon ses dires, qu'une cotisation permettant à la CDU de couvrir tous ses frais pendant 3 mois de campagne au Bundestag. Sans citer de chiffre, il conclut par un "C'est tout !" dont on ne sait s'il est sérieux ou humoristique. Herrenknecht reconnaît aussi qu'il a versé quelques dons à la FDP et au SPD. Il estime en effet que, travaillant à 90% pour l'étranger, "il est bon d'avoir des entrées partout." Deuxième société qui reconnaît un financement, la REUTAX-AG de Heidelberg, qui de 2007 à 2009 a versé 50.500 € à la FDP. SUDWESTMETALL reconnaît avoir versé depuis 2003 près de 3 millions d'€ au partis politiques (60% à la CDU, 20% à la FDP, 20% aux Verts). Mais la société se refuse expressément à financer DIE LINKE. Enfin le constructeur automobile de Stuttgart DAIMLER AG affirme avoir donné 45.000 € aux partis CDU, SPD, FDP, die Grünen, et 40.000 € au CSU. Là encore, rien pour DIE LINKE, qui sont les laissés pour comptes du financement patronal. Quand au parti d'extrême-droite NPD, impossible d'obtenir une information, ni du côté du patronat, ni du côté du parti. En tout état de cause, le résultat des élections est inscrit dans les chiffres ! Seule surprise : l'émergence malgré tout des LINKE.
Résultats du Bade-Würtemberg au Parlement Européen ou la démocratie patronale