Louer une voiture pour quelques heures près de chez vous. C’est possible. A condition d’habiter à Strasbourg. Depuis 2001, la société Auto’trement y gère la première initiative provinciale d’autopartage. Elle a été créée juste après celle de Caisse-Commune à Paris. «Nous partons du constat que beaucoup de citadins effectuent 90 % de leurs déplacements à pied, à vélo ou en transports en commun. Parallèlement, ils ont une voiture qui sert peu, leur coûte environ 400 € par mois, pollue, et encombre l’espace public. Notre objectif est de les inciter à s’en débarrasser », explique Jean-Baptiste Schmider, le directeur général. Pour y parvenir, Auto’trement possède un parc de 60 voitures, réparties sur 25 stations différentes : "80 % sont des citadines. Mais on a aussi des véhicules pouvant s’adapter aux besoins de chacun, de la Smart au minibus neuf places, en passant par l’utilitaire." Actuellement, 1 500 Strasbourgeois sont abonnés à ce système. Ils payent aux alentours de 10 € par mois pour détenir une carte à puce leur permettant d’ouvrir la totalité des véhicules. Il ne leur reste plus qu’à réserver leur plage horaire par téléphone ou internet. Les clés sont dans la boîte à gants. Lors de chaque utilisation, ils payent une location à l’heure, combinée au nombre de kilomètres parcourus : «Pour une Clio, cela représente 2 €/h et 0,35 €/km. » Le carburant, l’assurance tous risques, l’entretien, le parking à la station, le lavage et l’assistance 24h/24 sont inclus. Entre 2000 et 2500 déplacements extra-muros sont ainsi effectués par mois par des locataires qui n’ont plus qu’à se vanter d’adopter une utilisation raisonnée, écologique et citoyenne de la voiture. Car le système deviendrait presque tendance : «Il y a huit ans, on nous considérait un peu comme des illuminés et il y avait pas mal de scepticisme autour de notre initiative. Depuis deux ans, on sent une vraie évolution, liée à l’augmentation du prix du pétrole et au Vélib', qui a popularisé le libre-service. Aujourd’hui, l’autopartage apparaît comme une solution crédible. » La preuve : le réseau alsacien se développe sur Mulhouse, Colmar et Sélestat. Et sur la période 2007-2008, huit nouveaux opérateurs se sont implantés. Au total, 18 secteurs en bénéficient en France, pour un parc de 500 voitures et 10 000 utilisateurs.