Près de chez nous, un petit village se meurt
Ce n'est pas d'hier que nous pouvons constater que nos zones de montagne, nos vallées se désertifient de plus en plus, du fait de la perte d'emplois constante depuis la mort de l'industrie textile, entraînant outre le départ de la population jeune, l'effondrement de pans entiers de l'économie (petit commerce, agriculture, ...) et le démantèlement du service public (écoles, poste, ...). Et cette désertification est loin d'être terminée. Ainsi vient d'en faire la douloureuse constation un petit village de moins de 500 habitants, près de chez nous, à quelques encâblures du très touristique Haut-Koenigsbourg. Thannenkirch vient de voir se fermer en même temps la seule épicerie restante, "la Griotte", pour raison de rentabilité : seule, la période touristique permettait de survivre, c'est-à-dire deux mois en été. Même la clinique ou maison de cure Sainte-Anne qui aurait pu être un client potentiel n'ouvre plus ses portes. Certains de chez nous qui lancent très régulièrement l'idée du "tout-tourisme" devraient pouvoir méditer à partir de cet exemple. Mais en même temps, la colère gronde chez les parents d'élèves : une classe (sur les deux qui sont encore ouvertes) de l'école primaire risque de fermer. Pour le moment, on en est à une bataille de chiffres : les enseignants et les parents annoncent 27 élèves à la rentrée prochaine, ce qui permettrait d'atteindre le seuil pour garder ouverte la deuxième classe, mais l'inspection académique n'en retient que 24, ce qui entérine une fermeture. Mais quoi qu'il en sera à l'automne prochaine, la situation qui va continuer à se dégrader, va faire de ce village un hameau sans âme, sans vie. Il est temps pour nos hommes politiques de prendre conscience de cette réalité : la France ce n'est pas seulement Paris, l'Alsace ce n'est pas seulement Strasbourg, Colmar et Mulhouse et un peu la route du vin, c'est aussi la ruralité qui veut vivre toute l'année.