Un taux de pauvreté de 40 %, un taux d’inflation de 52 %, la pression de la dette auprès du FMI… L’Argentine traverse une période très difficile, résultant de la combinaison entre une crise économique larvée depuis trois ans et la pandémie de covid-19 que le pays n’arrive pas à maîtriser, malgré un confinement des plus longs au monde.

Le quotidien en ligne ElDiarioAR cite Gustavo Ponce, fonctionnaire de l’OIT et responsable de l’enquête, qui explique : “Nous savons que le travail infantile naît en général dans le contexte de l’économie familiale. 60 % de ces adolescents ont comme premier employeur leur famille. Les informations relevées montrent clairement que l’augmentation du travail chez les adolescents par rapport à l’année dernière se produit dans des foyers endettés. Les multiples raisons qui poussent ces familles à faire travailler leurs enfants, qu’il faut envisager avec nuances, ont à voir avec la survie dans un contexte hautement inflationniste.”

" Les politiques d’éradication du travail infantile n’ont pas réussi jusqu’ici à changer la donne. On le voit au niveau du budget et du recrutement des fonctionnaires dédiés à ce dossier : ça ne semble pas être une priorité. L’action est trop fragmentée, il manque une coordination des secteurs et de la volonté.”

La pandémie a particulièrement affecté les jeunes en Argentine. Les écoles ont été fermées durant plus d’un an, alors que la plupart des foyers les plus démunis sont peu ou mal équipés en matériel informatique, rendant l’enseignement à distance presque impossible. En 2021, 9 % des élèves ont décroché. (selon "El Diario AR")