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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER

24 décembre 2022

Brasilia : les partisans de Bolsonaro tentent d’envahir le siège de la police

Des partisans du président sortant brésilien Jair Bolsonaro ont tenté lundi soir d’envahir le quartier général de la police fédérale, à Brasilia, exigeant la libération d’un dirigeant autochtone accusé d’incitations à des violences « antidémocratiques ». Après la victoire de Luiz Inacio Lula da Silva, il s’agit du premier fait majeur de violence post-électorale, les partisans de Jair Bolsonaro s’étant contentés jusqu’ici de camper devant des casernes de l’armée, en demandant son intervention.

br_silDes affrontements ont éclaté entre policiers et partisans du président sortant Jair Bolsonaro devant le siège de la police fédérale, lors que des bolsonaristes ont tenté d'entrer dans le siège de la police pour libérer le cacique José Acacio Serere Xavante, selon l’agence Reuters et de nombreux médias brésiliens. Celui-ci avait été arrêté sur ordre du juge de la Cour suprême fédérale Alexandre de Moraes pour des menaces et actes d'intimidation contre « l'État de droit démocratique ».

José Acacio Serere Xavante est accusé par le parquet d'avoir organisé plusieurs manifestations « à caractère antidémocratique » dans la capitale, y compris devant l'hôtel où loge le président-éllu de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

À Brasilia, les policiers ont tenté de disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Les protestataires, certains armés de bâtons, ont répliqué en lançant des pierres, selon le photographe de l'AFP sur les lieux. Plusieurs autobus et voitures ont été attaqués et incendiés.

Selon une journaliste sur  place de la radio CBN, « le chaos a régné » pendant plusieurs heures à Brasilia, alors que le président-élu Luiz Inacio Lula da Silva avait reçu quelques heures auparavant la certification de son élection pour son nouveau mandat de président du Brésil.

Premières violences post-électorales avant l’investiture de Lula

Depuis la défaite du président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, ses partisans ont manifesté par milliers, en campant des jours durant devant des casernes de l’armée pour réclamer une intervention des militaires et empêcher le retour de Lula au pouvoir. Ils sont nombreux à refuser d’admettre la défaite de leur ex-candidat.

Jusqu’ici, ces manifestations avaient été pacifiques et sans troubles majeurs, mais ces premiers cas de violence post-électorale illustre la tension montante dans le pays.

Ces incidents alimentent les craintes face à l’investiture de Lula, qui doit avoir lieu le 1er janvier prochain, et rappellent l'assaut meurtrier contre le Capitole américain à Washington, le 6 janvier 2021. Des partisans de l’ancien président américain Donald Trump, idole politique de Jair Bolsonaro, avaient voulu empêcher la déclaration officielle de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine.

Un haut conseiller de Lula a déclaré que la sécurité physique de Lula et de son futur vice-président était source d'inquiétude, alors que des contestataires ont encerclé l'hôtel dans lequel Lula est logé à Brasilia. (selon "RFI")

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23 décembre 2022

Pérou : le mouvement de contestation s'aggrave

Outre la libération de Pablo Castillo, les manifestants exigent la démission de la présidente Dina Boluarte. A la suite des manifestations, quelque 5 000 touristes, dont une quinzaine de Français, sont bloqués dans la ville de Cuzco.

p_rou1Le mouvement de contestation s'aggrave au Pérou où il est entré vendredi dans son 9e jour après le maintien en prison de l'ancien chef de l'Etat déchu Pedro Castillo et de nouveaux affrontements qui ont fait sept morts dans le sud du pays.

La Cour suprême a décidé jeudi de laisser en détention pour 18 mois l'ex-président de gauche radicale, incarcéré depuis sa destitution le 7 décembre, à la suite  d'une tentative ratée pour dissoudre le Parlement, qualifiée de putsch manqué par ses adversaires.

Les affrontements ont eu lieu « dans divers points de la ville », selon la Direction régionale de la santé. Un affrontement près de l'aéroport d'Ayacucho a notamment fait deux morts, selon le Défenseur du peuple (Ombudsman) péruvien.

Outre la libération de M. Castillo, les manifestants exigent la démission de la présidente Dina Boluarte, ancienne vice-présidente du chef d’Etat destitué, qui a promis une nouvelle fois des élections anticipées, espérant un scrutin en décembre 2023.

Mais le Parlement péruvien a repoussé le projet de loi visant à avancer d'avril 2026 à décembre 2023 les élections générales. La proposition n'a recueilli que 49 voix alors qu'il en fallait 87.

« L'étape suivante c'est la démission de Dina Boluarte, et une transition démocratique », estime la députée de gauche Ruth Luque qui s'est abstenue, précisant qu'elle préférait un référendum sur une « Assemblée constituante ».  « Mme Boluarte doit démissionner en raison du nombre de morts », a quant à elle estimée la députée centriste Susel Paredes, qui a voté pour.   

En cas de démission de la présidente, son successeur constitutionnel est le président du Parlement, José Williams. Si lui renonçait, la présidence échouerait au président de la Cour suprême qui en revanche devrait alors organiser de nouvelles élections. 

Depuis la Colombie voisine, le président de gauche Gustavo Petro a estimé que c'était un « scandale » de voir « un président élu par le peuple en détention préventive ».  Les manifestations, qui demandent aussi la libération de M. Castillo et la démission de Mme Boluarte, se poursuivaient vendredi notamment à Arequipa (sud), Huancayo (centre), Cuzco (sud-est), Ayacucho (sud) ou Puno (frontière bolivienne).

Le bilan est désormais de 18 morts, selon le ministère de la Santé. Plusieurs victimes ont été tuées par balles, tirées par la police et l'armée. 147 personnes ont été arrêtées, selon une ONG de défense des droits de l'Homme.

Des milliers de touristes bloqués

Quelque 5 000 touristes sont bloqués dans la ville de Cuzco suite aux manifestations, a déclaré vendredi le maire de la ville touristique de Machu Picchu.

« Nous avons 5 000 touristes bloqués dans la ville de Cuzco, ils sont dans leurs hôtels en attendant que les vols soient réactivés », a déclaré Darwin Baca, maire du district voisin de Machu Picchu, qui se trouve également à Cuzco. Vendredi, l'aéroport de la ville était toujours fermé, les routes bloquées et les transports ferroviaires paralysés. 

Au moins 622 touristes dont 525 étrangers parmi lesquels une quinzaine de Français sont bloqués sur le site même, selon un recensement de la municipalité. Le train, arrêté depuis mardi, est l'unique moyen moderne de se rendre à la citadelle depuis Cuzco, l'ancienne capitale de l'empire inca, à 110 km. 

L'armée va envoyer samedi un hélicoptère qui assurera « quatre vols humanitaires pour le transfert des touristes » du Machu Picchu à Cuzco, selon la municipalité qui précise que priorité sera donnée aux familles avec « enfants et personnes vulnérables ». 

Quelque 200 touristes, principalement des Nord-Américains et Européens, ont quitté la zone à pied, longeant la voie de chemin de fer pour rejoindre Ollantaytambo, à 30 km, où des bus les attendaient. (selon "AFP")

22 décembre 2022

Comcom : Parking et pumptrack

Ciel, une réunion de la Comcom !

vill_Décidément, le président de la comcom veut tout changer, y compris lorsque cela relève de la compétence de la municipalité. Mais il fait bien, puisque les élus de Villé n'y trouvent rien à redire. Même lorsqu'on parle de parking !

Mais alors, lorsque le président parle de d'un des seuls endroits où les automobilistes peuvent se garer au centre-ville en le taxant de "vague usage de parking" et en expliquant "Ce secteur est pour l'instant une friche... La volonté est de dynamiser le bourg-centre en réfléchissant à l'utilisation de cette friche ..." Bien au contraire, en supprimant ce parking, il affaiblit un peu plus le petit commerce du centre-ville. Est-ce bien l'avenir qu'on souhaite pour Villé ?

Qu'est-ce que "le pumptrack" ? 

pumptrack4Autre sujet d'importance, toujours selon le président de la comcom : ". Certains vont se demander ce que c'est ! Une nouveauté ? alors que les anciennes installations tombent en ruines (barrières de la piste cyclable, aire de jeux près du cimetière, parcours de santé qui n'est plus en  bonne santé..., etc...) et qu'il est question de détruire le très nouveau terrain de football de Villé ! Voilà un aménagement qui peut s'expliquer par le développement du vélo, mais qui risque de ne plus être de mode quand la comcom l'aura aménagé... Avant de se lancer dans de nouvelles rêveries, ne faudrait-il pas commencer à entretenir l'existant ?

comcom

21 décembre 2022

Algérie: après une suspension de douze ans...

... Premier vol entre Paris et Djanet

Le vol inaugural direct entre Paris-Charles-de-Gaulle et Djanet, dans le Grand Sud algérien, s’est posé tôt, ce dimanche matin 18 décembre, dans cette oasis, avec à son bord 64 premiers voyageurs français amoureux du désert. Cela faisait douze ans que cette liaison aérienne directe avait suspendue, à la suite de l’assassinat du Français Hervé Gourdel, en Kabylie.

djanet6Djanet à portée d’aile de Paris, c’est désormais chose faite. C’est avec ponctualité que, pour la première fois depuis douze ans, la compagnie Air Algérie vient, cette nuit, d’inaugurer sa liaison directe, dorénavant hebdomadaire, entre l’aéroport Charles-de-Gaulle et l’oasis de Djanet. Cette perle du désert algérien est connue pour ses époustouflants paysages du parc Tassili n’Ajjer, ses canyons émergeant des sables ocre, ses ensorcelants couchers de soleil, la splendeur de ses ciels nocturnes. Ses paysages rupestres sont inscrits, depuis 40 ans, au patrimoine mondial de l’Unesco.

Cette reprise des vols directs résulte tout à la fois de la volonté des autorités algériennes de renouer avec les flux touristiques passés de cette région du Grand Sud algérien et du net réchauffement de la relation Paris-Alger, depuis la visite d’Emmanuel Macron en Algérie, durant l'été 2022, suivie de celle, tout aussi officielle, de la Première ministre Elisabeth Borne, sur place, il y a deux mois.

64 touristes français étaient à bord, cette nuit, bien décidés à passer Noël dans les sables. (selon "RFI")

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20 décembre 2022

Coupures d'électricité à Madagascar

Délestages à Fort Dauphin, le géant minier invoque le cas de «force majeure»

Dans le Grand Sud de Madagascar, la filiale malgache QMM du géant minier Rio Tinto, invoque la « force majeure » et a annoncé ne plus être en mesure d’approvisionner en électricité en continu la ville de Fort Dauphin. Depuis mercredi 14 décembre, les 70 000 habitants sont donc soumis à un délestage 8h par jour (de midi à 20h), et ce pour une durée indéterminée. Une décision qui fait suite à la recrudescence des tensions avec une frange de la population alentour qui s’estime victime, en autres, d’expropriation foncière. Depuis le 1er décembre, en effet, environ 200 manifestants bloquent nuit et jour la route permettant aux camions et aux employés de se rendre sur le site d’extraction minier. 

madagascarLe 1er décembre, en réponse au blocage de la route reliant la mine à Fort Dauphin par des manifestants, QMM avait déjà annoncé stopper l’ensemble des opérations d’extraction pour des raisons de sécurité de son personnel, et ne maintenir que le service minimum pour la production d’électricité de la ville.  

Lors d’une interview la semaine passée, son directeur général, David-Alexandre Tremblay, nous avait alors fait part de ses inquiétudes :

La situation a perduré. Les rotations des équipes sont désormais impossibles à effectuer. Les réserves de fioul diminuent. « Les circonstances nous contraignent à ce programme de délestage » a donc expliqué le géant minier, par voie de communiqué ce 13 décembre.

Afin d’éviter la paralysie des services de santé, l’entreprise a fourni générateur de secours et carburant à l’hôpital régional ainsi qu’à un dispensaire.

QMM en appelle désormais au gouvernement pour que soit trouvée une solution avec les manifestants et qu’ils quittent les lieux, sans violence, pour permettre le redémarrage des activités.

Lundi, les négociations avaient repris avec les pêcheurs et les usufruitiers. Concernant les doléances propres aux questions foncières, QMM les a toutes rejetées, au motif que l’entreprise a déjà signé des accords en 2016 avec l’État sur ces questions-là. (selon "RFI")

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19 décembre 2022

Inondations au Pakistan

  • Le Pakistan a été frappé par des pluies de mousson sans précédent au cours de l'été qui ont submergé un tiers du pays, endommagé deux millions de maisons et tué plus de 1 700 personnes.
  • Les Nations unies ont lancé un appel pour un peu plus de 816 millions de dollars, mais seulement 262 millions de dollars ont été versés par les donateurs internationaux aux agences de l'ONU et autres ONG.
    pakistanISLAMABAD: L'aide alimentaire d'urgence, destinée aux communautés dévastées par les inondations de cet été au Pakistan, sera épuisée en janvier, a mis en garde jeudi l'ONU, un tiers seulement de l'appel de fonds ayant été reçu.
    Le Pakistan a été frappé par des pluies de mousson sans précédent au cours de l'été qui ont submergé un tiers du pays, endommagé deux millions de maisons et tué plus de 1 700 personnes.
    "Il est très important pour nous d'assurer la sécurité alimentaire dans les jours et les semaines à venir pour les personnes touchées par les pluies", a déclaré Julien Harneis, coordinateur humanitaire des Nations unies pour le Pakistan, lors d'une conférence de presse dans la capitale.
    Les Nations unies ont lancé un appel pour un peu plus de 816 millions de dollars, mais seulement 262 millions de dollars ont été versés par les donateurs internationaux aux agences de l'ONU et autres ONG.
    "C'est très inquiétant car d'autres interventions d'urgence dans le monde obtiennent un pourcentage de réponse bien plus élevé et nous n'obtenons pas ce financement ici", a déploré M. Harneis.
    Le Programme alimentaire mondial (PAM) sera à court de fonds le 15 janvier, a prévenu de son côté Chris Kaye, responsable de mission au Pakistan.
    "Nous sommes confrontés à une crise majeure et franchement, je pense, très grave à l'approche de 2023, à moins que nous n'obtenions le soutien nécessaire", a-t-il mis en garde.
    Le nombre de personnes aya'une aide alimentaire vitale passera de quatre millions à 5,1 millions pendant la saison hivernale, selon Chris Kaye.
    Entre 8 et 9 millions de personnes sont tombées sous le seuil de pauvreté par les inondations. La mousson a emporté de vastes étendues de cultures et de nombreuses familles déjà appauvries ont perdu leurs moyens de subsistance.
    Certaines habitations restent sous l'eau et des familles vivent sur des routes surélevées ou dans des camps de déplacés. Certaines familles ont été poussées à faire travailler leurs enfants ou encore à les marier et le trafic d'êtres humains s'est développé, a indiqué l'ONU.
    Le Pakistan est responsable de moins d'1% des gaz à effet de serre dans le monde, mais il figure en bonne place dans le classement des nations vulnérables aux phénomènes météorologiques extrêmes causés par le changement climatique. (selon "Arabnews")
18 décembre 2022

Abandon du zéro Covid en Chine

« Pour Pékin, le risque politique prime sur le risque sanitaire »

p_kin1Après l’abandon des mesures de confinements et des tests de dépistages anti-Covid massifs en Chine, Pékin vient d’annoncer ce lundi 12 décembre 2022 l’arrêt de l’application de traçage des déplacements. Un assouplissement spectaculaire des mesures de contention de l’épidémie, guidé selon plusieurs spécialistes du pays par la crainte d’une déstabilisation du régime. Explications.

Après un mouvement de protestation inédit en Chine, les restrictions ont quasiment toutes disparues. En moins d’une semaine, la stratégie chinoise d’endiguement de l’épidémie visant à éliminer totalement les contaminations – ou stratégie zéro Covid – a volé en éclat. Mercredi 7 décembre 2022, le gouvernement chinois annonçait la fin des confinements localisés, des tests systématiques ou encore des longues périodes d’isolement.

Ce lundi 12 décembre, les autorités du pays annonçaient mettre fin au traçage généralisé de la population, qui permettait de savoir si les Chinois étaient passés par des zones de contamination. Un revirement brutal et spectaculaire, qui met fin à trois années de contrôle strict de l’épidémie et des citoyens du pays.

Des décisions montrant la crainte d’atteintes à la « stabilité sociale », pierre angulaire de l’idéologie du parti communiste chinois (PCC), selon plusieurs spécialistes. Mais qui montreraient surtout la « profonde incohérence » du régime. Et font craindre une flambée des cas.

Le risque politique prime sur le risque sanitaire

Jean-Philippe Béja, sinologue et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), rappelle que « le système [décisionnaire chinois] est totalement opaque, on ne sait pas du tout comment se prennent les décisions ». Mais, selon lui, « l’idée première du gouvernement chinois est de mettre un terme au mécontentement populaire. Le risque politique est toujours essentiel. Ce n’est jamais l’économie qui prime, jamais la santé. C’est toujours le risque politique ».

La stabilité sociale, c’est la priorité absolue pour le Parti communiste et la menace numéro un que ses dirigeants perçoivent.

Et, alors que certains manifestants appelaient ouvertement à la démission du président chinois, le risque politique devenait trop important. « C’est quelque chose qui est très inquiétant pour les autorités puisque c’est une atteinte à la stabilité sociale, explique Marc Julienne, responsable des activités Chine de l’Institut français des relations internationales (Ifri). C’est la priorité absolue pour le Parti communiste et la menace numéro un que ses dirigeants perçoivent. Elle est constante, et existe au sein du Parti communiste depuis bien avant Xi Jinping. »

Une justification hasardeuse

Pour justifier une telle volte-face, un mot d’ordre : le variant Omicron, moins dangereux que le virus initial, « ouvre la voie à plus de souplesse dans les restrictions », a expliqué Xi Jinping au président du Conseil européen, Charles Michel, en marge de son déplacement à Pékin. Une formule reprise depuis par tous les officiels du pays, tels que Zhong Nanshan, le monsieur Covid du pays, qui a récemment expliqué qu'Omicron avait un taux de mortalité similaire à la grippe saisonnière.

Après un mouvement de protestation inédit en Chine, les restrictions ont quasiment toutes disparues. En moins d’une semaine, la stratégie chinoise d’endiguement de l’épidémie visant à éliminer totalement les contaminations – ou stratégie zéro Covid – a volé en éclat.  

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17 décembre 2022

Grèce : une méthode écologique pour la récolte de poireaux

Sous les platanes de la plaine de Pella, au Nord de la Grèce, des maraîchers nettoient leurs poireaux dans les eaux claires d'un ruisseau, une méthode ancienne qui économise l'eau et minimise aujourd'hui l'empreinte carbone.

poireauxLe cours d'eau "garde les poireaux frais (...) et on évite d'utiliser l'eau du robinet pour les laver chez nous", souligne l'agriculteur Kostas Antoniou, 48 ans, qui est aussi le maire du village d'Aridaea.

Ce sont ses grands-parents qui lui ont enseigné cette pratique. Elle "se transmet de génération en génération", ajoute-t-il soulignant que la source du ruisseau n'est située qu'à 500 mètres de son village.

Son compagnon, le sexagénaire Ilias Kampakis, assure que l'eau du ruisseau est parfaitement propre. La preuve? "Nous la buvons sans avoir peur", dit-il. "Des truites y vivent, des poissons qui sont très exigeants en termes de pureté de l'eau", argumente-t-il.

Attachés en botte, les poireaux fraîchement récoltés doivent rester entre six et douze heures dans ce cours d'eau au débit faible.

A la sortie de l'eau, leurs racines - les "moustaches" selon l'expression locale - sont débarrassées de la boue et la récolte est prête pour le marché.

Comptant 500 habitants, Aridaea produit annuellement 1.600 tonnes de poireaux provenant de petits exploitants dont toute leur famille, des jeunes de 20 ans aux personnes âgées de 75 ans, participent à cette "tâche ardue qui nécessite plusieurs personnes", souligne Kostas Antoniou.

Chaque poireau doit être déraciné, nettoyé, puis fagoté à la main. Ils sont ensuite chargés sur des camions, direction la rivière.

Ces agriculteurs utilisent des pesticides biologiques et surtout du fumier comme engrais. Ils arrêtent l'utilisation des pesticides au moins un mois et demi avant la récolte.

Le principal avantage environnemental de cette pratique est que les industriels utilisent, eux, de grosses machines pour le rinçage qui consomment beaucoup d'énergie.

Et sans ce ruisseau, les producteurs du village utiliseraient d'énormes quantités d'eau du robinet pour nettoyer leurs légumes.

"Notre travail est plus facile et les résultats sont meilleurs par rapport aux machines à laver les légumes utilisées par les grands producteurs", se félicite Evangelia Papadopoulou, dont la famille cultive des poireaux depuis trois décennies.

"Tout le village se rassemble au lit du ruisseau (...) nous travaillons, nous bavardons, nous nous taquinons", raconte cette femme de 49 ans.

16 décembre 2022

Scandale de la «dette cachée» au Mozambique

11 proches du pouvoir condamnés

Le verdict a été rendu ce mercredi 7 décembre dans l’affaire de corruption dite de la « dette cachée ». Sur les 19 accusés jugés dans cette affaire, 11 proches du pouvoir, dont le fils de l'ancien président Armando Guebuza, ont été condamnés à des peines de prison ferme.

mozambique1Le procès, retransmis en direct à la radio et à la télévision, aura duré sept mois dans un tribunal spécialement aménagé dans la cour d'une prison de Maputo. Le scandale, qui a éclaté en 2016, a plongé le pays dans sa plus grave crise financière depuis son indépendance. 

L'affaire remonte à 2013, quand des prêts secrets de 2 milliards de dollars, garantis par l'État, ont été accordés à des entreprises publiques par des banques étrangères. Officiellement, pour des achats de navires de pêche et de patrouilleurs militaires.

Les 19 accusés, tous proches du pouvoir, étaient jugés pour chantage, faux, détournements de fonds et blanchiment. L'ancien chef du renseignement et de la sécurité de l'État et l'ex-patron du renseignement économique ont écopé de 12 ans de prison, comme le fils de l'ancien président Armando Guebuza. Ndambi Guebuza a été, lui, reconnu coupable d'avoir joué les facilitateurs auprès de son père en échange de 33 millions de dollars.

Le pays a été bloqué

L'actuel chef de l'État, Filipe Nyusi, mis en cause dans plusieurs témoignages, n'a pas été inquiété par la justice.

Malgré plusieurs audits menés, il n'a pas été possible de déterminer ce qui a été acheté avec l'argent des prêts. Le juge a estimé que « les crimes commis ont eu des effets qui se feront sentir sur des générations. Le pays a été bloqué, l'aide financière à l'État suspendue et la pauvreté s'est aggravée pour des milliers de Mozambicains ».

D'autres procédures sont encore en cours en Suisse, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud.(selon RFI)

15 décembre 2022

Le Népal, l'équipe oubliée de la Coupe du monde

Pour réussir à construire les stades et infrastructures du Mondial, le Qatar a recruté une large partie de sa main-d'oeuvre d'ouvriers au Népal, où le chantier de la Coupe du monde illustre le poids essentiel des travailleurs émigrés dans l'économie.

n_pal2Ils forment l'équipe oubliée de la Coupe du monde, celle sans qui la compétition n'aurait pu se tenir au Qatar. Pour construire les stades et les infrastructures nécessaires à la grand-messe du football, l'émirat s'est largement tourné vers les travailleurs étrangers, et en particulier ceux venus du Népal. Le petit Etat himalayen est celui qui a fourni le plus gros contingent de main-d'oeuvre comparé à sa population totale, raconte le New York Times, qui est allé sur place décrire les rouages de cette armée de travailleurs anonymes, dont plusieurs milliers ont laissé leur vie au Qatar.

« Pays peu industrialisé, le Népal est doté d'une large population active, mais ne peut offrir de débouchés à une grande partie de ses citoyens, en particulier dans les campagnes », explique le quotidien new-yorkais. « Pris au piège entre la pauvreté, le désespoir et la nécessité, des centaines de milliers de personnes partent chaque année chercher du travail à l'étranger. »

Une ressource vitale pour l'économie népalaise

Le gouvernement estime ainsi que plus de 25 % de sa population a migré pour trouver un emploi depuis qu'il a commencé à collecter ces données en 1994. Et les fonds que ces expatriés envoient au pays constituent une ressource vitale pour l'économie locale, pesant un quart du PIB annuel.

Sur la seule année écoulée, 650.000 Népalais ont quitté le pays avec un contrat de travail étranger. L'aéroport de Katmandou illustre l'importance vitale de cette filière, raconte le « New York Times » : il existe trois files d'attente, une pour les voyageurs népalais, une pour les étrangers et la troisième réservée aux « travailleurs migrants népalais », de loin la plus fréquentée. Dans les rues de la capitale, les panneaux d'affichage et les bus sont tapissés de publicités proposant des services de visa et de placement jusqu'au Canada, en Australie, au Japon et en Corée du Sud.

Ces emplois sont si précieux que même les organisations de défense des travailleurs migrants admettent qu'elles craignent parfois de pousser trop fort en faveur des réformes, qui pourraient défavoriser les Népalais sur le « marché » des travailleurs venant des pays pauvres voisins.

Un prix élevé à payer

De l'autre côté, le Qatar s'est montré particulièrement friand de cette main-d'oeuvre abondante et à bas coût durant la décennie écoulée afin d'achever le colossal chantier du Mondial. Avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, l'émirat figure dans le Top 3 des employeurs internationaux pour les Népalais, avec 185.000 ressortissants sur place entre juillet 2020 et 2021. « La relation entre les deux pays fournit l'exemple idéal de la rencontre entre l'ambition et la nécessité, qui a permis de bâtir cette Coupe du monde », souligne le journal américain.

Mais le Népal a payé un prix élevé pour participer à cette aventure. Selon les données recueillies par le ministère du Travail népalais, au moins 2.100 de ses travailleurs sont morts au Qatar depuis 2010, l'année où il a obtenu la Coupe du monde (un grand nombre sont également décédés ailleurs : 3.500 en Malaisie, 3.000 en Arabie saoudite…). Ils succombent à un large éventail de causes, crises cardiaques, problèmes de santé liés à la chaleur, et connaissent aussi un important taux de suicides.

Forte demande pour partir

Bishwa Raj Dawadi, médecin membre d'un comité qui examine les certificats de décès et les blessures des travailleurs migrants pour le ministère du Travail, a remarqué une autre tendance inquiétante : nombre de jeunes travailleurs souffrent d'insuffisance rénale après leur retour du Golfe. Mais des centaines de cercueils revenant au pays sont classés dans la catégorie des « morts naturelles », faute d'autopsies.

Malgré ces risques, le départ pour travailler à l'étranger représente un eldorado très demandé, en particulier dans les zones rurales. A tel point que les candidats à l'émigration doivent le plus souvent payer des frais d'engagement à des agences de recrutement pour espérer décrocher les emplois les plus convoités. Leurs montants s'élèvent jusqu'à 2.000 dollars, obligeant les familles pauvres à s'endetter à des taux prohibitifs de 30 % ou plus. Ce qui représente plusieurs mois de salaires à rembourser pour le futur émigré avant même son départ.

Le système est source de nombreux trafics et arnaques en amont, tandis qu'en aval, au Qatar, les employeurs détiennent le pouvoir sur  ces travailleurs. Le pays a bien engagé des réformes, mais elles sont intervenues tardivement, note le « New York Times », et, surtout, de nombreux migrants ignorent l'existence de ces nouvelles protections. « La Coupe du monde a été entièrement construite sur le dos des travailleurs migrants, sur la base d'un rapport de force complètement inégal », estime Michael Page, directeur adjoint Moyen-Orient Afrique du Nord à Human Rights Watch. L'expérience du Mondial ne devrait toutefois pas tarir la source des Népalais désireux de s'expatrier pour pouvoir travailler… (selon, Pierre Demoux - "Les Echos")

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