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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER

11 janvier 2023

"Radio Metronom" : la jeunesse muselée sous Ceausescu

Dans son troisième film, Alexandru Belc dénonce la chape de plomb sous laquelle vivait la société roumaine en 1972 dans un lycée.

roumanieLe réalisateur roumain Alexandru Belc est avec Radio Metronom, sorti le 4 janvier, dans la continuité de  Leto de Kirill Serebrennikov. Tous deux explorent le lien qu'entretiennent des jeunes avec des musiques interdites dans les sociétés socialistes de la Guerre froide. Alexandru Belc prend ce prétexte pour décrire les méthodes de la Securitate roumaine (la police politique secrète) dans un film fort, prix de la Mise en scène à Un certain regard à Cannes en 2022.

Light My Fire

En pleine Guerre froide à Bucarest en 1972, des lycéennes et lycéens écoutent l’émission "Metronom" sur Radio Free Europe, interdite par le gouvernement. Un délateur confie à la Securitate une lettre écrite de leur main à l’animateur exilé à l’Ouest. Arrêtés, ils doivent tous s'acquitter d'une déclaration où ils s’accusent mutuellement de trahison au pays, sous peine de prison. Ana est la seule du groupe à résister, mais jusqu’à quand ?

La reconnaissance de la mise en scène de Radio Metronom à Un certain regard se justifie et saute aux yeux dès les premières scènes. Les plans-séquences caméra portée évoquent l’époque, comme s’ils avaient été filmés en 1972. La bande d’une dizaine de jeunes qui passent leur Bac est soudée par une musique qui les rassemble. Rarement les "boums" n’ont été évoquées avec autant de vivacité, de justesse et d’émotion. Alexandru Belc virevolte entre les danseurs dont il capte l’énergie et les expressions sur un Light My Fire des Doors d’anthologie.
Temporalité
L’auteur, réalisateur et metteur en scène prend son temps, laisse la durée des plages musicales finir leur boucle. Puis il filme des anges de passage durant de longues pauses, comme si le pays transpirait d’ennui et de langueur, dans une attente fébrile. A la dynamique festive succède la chape qui se referme sur le groupe. Embarqués par la Securitate, rassemblés dans une salle de classe où on leur dicte leur déclaration les jeunes doivent lister les noms de tous les participants. Obligés d’écrire des aveux fallacieux, ils sont les victimes d’un pouvoir répressif, dont les tortures sont autant psychologiques que physiques.

Ana, la rebelle, est jouée par Mara Bugarin, une jeune interprète dans son premier rôle au cinéma. Elle est autant époustouflante de justesse dans le scintillement de ses yeux amoureux sur la piste de danse, qu'introspective dans ses doutes. Finement dialogué et interprété, le texte passe du paternalisme aux menaces et à la corruption du côté de la Securitate. Alors que la Chine, la Russie, et l'Iran musellent les libertés aujourd’hui, Radio Metronom rappelle qu’on a connu cela en Europe de 1945 à 1989. Alexandru Bel avait neuf ans à la fin du régime Ceausescu en Roumanie. Sa reconstitution donne aux spectateurs l’impression de l’avoir vécu, de s’y reconnaître, sans y avoir été, avec un universalisme lyrique.  (selon "Franceinfo.culture")

roumanie1

La fiche

Genre : Drame
Réalisateur : Alexandru Belc
Acteurs : Mara Bugarin, Şerban Lazarovici, Vlad Ivanov
Pays :  Roumanie / France
Durée : 1h42
Sortie : 28 décembre 2022
Distributeur : Pyramide Distribution

Synopsis : Bucarest, 1972. Ana a 17 ans et rêve d’amour et de liberté. Un soir, elle rejoint ses amis à une fête où ils décident de faire passer une lettre à Metronom, l’émission musicale que Radio Free Europe diffuse clandestinement en Roumanie. C’est alors que débarque la police secrète de Ceausescu, la Securitate...

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10 janvier 2023

En Uruguay, une ONG sauve les chevaux des assiettes belges ou françaises

"Je ne pense pas qu'on va changer la planète avec ça mais au moins on fait notre part", avance Juan Pablo Pio dans sa ferme de Pan de Azucar, à une centaine de kilomètres à l'est de Montevideo, où quatre chevaux paissent paisiblement ignorant tout du triste sort qui leur avait été réservé à l'origine.

uruguay2Les quatre équidés auraient dû finir leur vie dans l'un des trois sites autorisés à abattre des chevaux en Uruguay et dont l'activité a augmenté de plus de 60% en 2021 par rapport à l'année précédente. Mais, l'ONG Santuarios Primitivo les a achetés juste avant leur mise à mort.

La viande chevaline produite en Uruguay est exportée dans sa totalité, notamment vers la Belgique et la France, alors que les Uruguayens --pourtant grands consommateurs de viande-- n'en mangent pas, considérant davantage les chevaux comme des compagnons que comme un éventuel plat.

"Nous changeons la vie de l'animal mais l'animal change aussi notre vie", assure Juan Pablo Pio, l'un des premiers à avoir adopté des chevaux via l'organisation qui, depuis sa création en 2019, a sauvé 250 chevaux en les accueillant dans quelque 70 fermes et ranchs privés.

- Sauver des vies -

Une fois les chevaux mis en sécurité, la seconde étape de l'organisation consiste à leur trouver des "sanctuaires" où ils pourront terminer paisiblement leur vie. Une fois sauvés de l'abattoir, il leur reste en moyenne une quinzaine d'années à vivre sur les trente d'espérance de vie d'un cheval.

Le profil des "adoptants" est varié mais selon Martin Erro, l'un des fondateurs de l'ONG, de nombreux "citadins", propriétaires de petites exploitations non productives, sont à la recherche d'une "connexion avec la nature".

L'adoptant est responsable de l'entretien de l'équidé, qui ne peut être ni commercialisé ni exploité, selon les règles de l'ONG.

- Histoire et hypocrisie -

L'Uruguay, petit pays coincé entre l'Argentine et le Brésil, compte quelque 3,5 millions d'habitants et 500.000 équidés, soit un pour sept habitants, ce qui en fait le deuxième pays au monde per capita après la Mongolie, selon l'Association uruguayenne des vétérinaires équins.

Cependant, il n'y a pas d'élevages de chevaux dans le pays et la production de viande de cheval constitue une activité résiduelle de leurs différentes utilisations, comme pour les travaux dans les champs ou les compétitions sportives.

Lorsque, pour diverses raisons, les chevaux ne sont plus utiles à ces activités, les propriétaires ont tendance à s'en débarrasser en les vendant à des abattoirs.

Mais, dans un pays où manger de la viande de cheval peut être considéré comme un sacrilège, le fait que le sort ultime de la plupart des équidés soit l'abattage peut étonner.

"Le cheval a un poids symbolique spécifique dans notre culture, depuis +la patrie s'est faite à cheval+ jusqu'au fait que c'est un animal noble qui aide le compatriote dans ses tâches", explique à l'AFP l'anthropologue Gustavo Laborde.

Il y a un "côté très hypocrite, car bien que les Uruguayens ne commercialisent ni ne consomment leur viande, la grande majorité des chevaux finissent à l'abattoir", note-t-il.

En 2020, l'Uruguay était le septième exportateur de viande de cheval au monde, selon le site de données économiques de l'OEC (Observatory of economic complexity), avec la Belgique, la Russie, la France et le Japon figurant parmi les principaux importateurs.

L'abattage d'équidés dans le pays, qui avoisinait les 40.000 têtes par an entre 2012 et 2020, a bondi en 2021 pour dépasser les 58.000 animaux, soit une augmentation de 61%, selon les données de l'Institut national de la viande (INAC). (Source : AFP)

9 janvier 2023

La Turquie et un nouveau gazoduc reliant le Turkménistan et l'Europe

Le président turc Recep Tayyip Erdogan soutient la création d'un nouveau gazoduc entre l'Europe et le Turkménistan, pays riche en énergie, en passant par la Turquie. Un projet censé aider l'UE à réduire sa dépendance au gaz russe. Mais dans cette région et à Ankara, Moscou accroît parallèlement son influence.

turquieC'est un nouveau projet qui tombe à pic pour l'Union européenne dans sa stratégie de se dégager de sa dépendance énergétique à la Russie, depuis l'invasion de l'Ukraine. Le président turc défend l'idée de création d'un nouveau gazoduc entre le Turkménistan et l'Europe, sur le même modèle que ce qui se fait actuellement via le gazoduc transanatolien. Ce dernier achemine le gaz de la mer Caspienne vers l'Europa via un corridor au travers de l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie.

« Nous devons lancer les travaux permettant le transport du gaz naturel turkmène vers les marchés occidentaux de la même manière », a déclaré Recep Tayyip Erdogan dont les propos ont été rapportés par ses services. Le chef de l'État turc s'exprimait lors d'un sommet tripartite avec ses homologues d'Azerbaïdjan et du Turkménistan, accueilli par ce dernier dans la ville isolée d'Awaza.

Un projet triplement gagnant

Le nouveau projet pourrait relier le Turkménistan au pipeline existant entre l'Azerbaïdjan et la Turquie. Une aubaine pour l'Union européenne qui disposerait d'une nouvelle source d'approvisionnement, réduisant au passage sa dépendance aux énergies russes comme elle souhaite le faire depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Pour autant, les entreprises russes, telle Gazprom, tente depuis quelques années d'augmenter leur influence dans cet ex République soviétique.

L'Europe ne serait pas la seule gagnante. D'après l'administration américaine chargée de l'énergie, le Turkménistan dispose des sixièmes réserves mondiales prouvées de gaz naturel. Jusqu'à présent, son gaz était exporté via le marché russe. Il cherche aujourd'hui à accéder à d'autres marchés, particulièrement en passant par la Turquie. Ce projet lui permettrait d'atteindre cet objectif.

Enfin, Recep Tayyip Erdogan rêve depuis longtemps d'utiliser la position géographique de la Turquie, aux confins du Moyen-Orient et de l'Europe, pour en faire l'un des principaux centres mondiaux du commerce de l'énergie.

La Turquie joue sur deux tableaux

Reste que le président turc joue sur deux tableaux depuis le début de la guerre en Ukraine. Il conserve de bonnes relations avec le président russe, tout en fournissant des armes et en discutant avec Kiev. Début août, la Russie et la Turquie (membre de l'Otan) ont signé un accord pour renforcer la coopération économique et énergétique entre les deux pays. Poutine et Erdogan s'étaient aussi mis d'accord pour que les livraisons du gaz russe à la Turquie soient « partiellement payées en roubles », avait annoncé le vice-Premier ministre russe.

Erdogan a même soutenu l'idée de Vladimir Poutine de créer un nouveau « hub gazier » en Turquie permettant de poursuivre les exportations de gaz russes vers l'UE, en contournant les pipelines existants à travers l'Ukraine et sous la mer Baltique. Pour Moscou, le « TurkStream » est la voie principale pour acheminer le gaz russe. (selon "La Tribune")

7 janvier 2023

Panama : nouveau procès contre l'ex-président Martinelli

Un tribunal panaméen a ordonné vendredi 9 décembre des poursuites contre l'ancien président Ricardo Martinelli pour blanchiment d'argent présumé, la seconde procédure pour corruption à laquelle il devra faire face en 2023.

panamaLa juge Baloisa Marquinez a ordonné le procès de Ricardo Martinelli (2009-2014), arguant que les fonds utilisés pour acheter la maison d'édition Epasa en 2010 par des hommes d'affaires de son entourage auraient «une origine illégale». Le parquet panaméen affirme qu'en 2010, dix-huit transactions ont été réalisées, pour près de 40 millions de dollars, avec la société New Business pour acquérir plusieurs sociétés, en utilisant douze banques du Panama, des États-Unis, de Suisse et de Chine.

«Un cirque politique»

panama1Mais l'ancien président de 70 ans, propriétaire d'une chaîne de supermarchés, rétorque qu'il s'agit «d'un cirque politique» pour l'empêcher d'être à nouveau candidat à l'élection présidentielle de mai 2024. Le 8 novembre, la même magistrate a ordonné que Ricardo Martinelli et l'ancien président Juan Carlos Varela (2014-2019) soient jugés dans un autre dossier de blanchiment présumé de pots-de-vin versés par l'entreprise de construction brésilienne Odebrecht. Ce procès doit se dérouler du 1er au 18 août 2023.

Selon le Parquet, Martinelli et Varela auraient reçu de l'argent d'Odebrecht via des sociétés écrans et des comptes à l'étranger, dans un scandale qui a également touché d'autres dirigeants latino-américains. Au cours des quatre dernières années, près de trente affaires de corruption ont été ouvertes au Panama, mais il n'y a eu à ce stade aucune condamnation de hauts fonctionnaires ou les dossiers ont été classés.

Les deux fils de Martinelli, Ricardo et Luis Enrique, sont en prison aux États-Unis après avoir plaidé coupable d'avoir reçu 28 millions de dollars de commissions d'Odebrecht alors que leur père était président. (selon "Le Figaro")

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6 janvier 2023

Drame en Ouzbékistan

Un sirop contre la toux cause la mort de 19 enfants, dont un bébé d'à peine 1 an.

ouzbekistanLe fabricant indien d'un sirop contre la toux qui a causé la mort de 19 enfants en Ouzbékistan a cessé toute production à la suite d'une inspection de l'organisme national de contrôle des médicaments, ont déclaré vendredi le ministre indien de la Santé et la société, Marion Biotech.

La production dans l'usine de Noida, près de New Delhi, est suspendue depuis jeudi soir dans l'attente du rapport d'inspection, a dit un haut responsable de Marion Biotech, et le ministre de la Santé, Mansukh Mandaviya, a indiqué pour sa part que des investigations se poursuivaient pour déterminer les causes de ce drame sanitaire. Ni Marion Biotech ni le ministère de la Santé n'ont immédiatement répondu à une demande de commentaire de Reuters sur des informations de presse faisant état d'entorses au règlement sur l'une des chaînes de production.

Substance toxique

Jeudi, les médias ouzbeks ont fait état d'une 19e victime du sirop "Dok-1 Max", un enfant d'un an. Le ministère ouzbek de la Santé avait précédemment déclaré qu'au moins 18 enfants étaient morts à Samarcande après avoir ingéré du sirop de Marion Biotech. Selon le ministère de la Santé, le médicament contient une substance toxique, l'éthylène glycol, mortelle à haute dose. Les petites victimes ont succombé à une surdose, soit du fait d'une erreur des parents qui n'avaient pas consulté de médecin, soit en raison de mauvais conseils de pharmaciens.

Le gouvernement ouzbek a engagé une action en justice contre un représentant de la société indienne dans le pays et a ordonné à toutes les pharmacies de retirer les sirops et comprimés Dok-1 Max. Une autre société pharmaceutique indienne, Maiden Pharmaceuticals Ltd, basée à New Delhi, est impliquée dans une affaire similaire : la mort d'au moins 70 enfants imputée à des sirops pour la toux de sa fabrication. (selon l'agence Reuters)

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5 janvier 2023

Comment la sécheresse a fait tomber la capitale maya

Elle fut la capitale de la culture et de la politique du peuple maya de la péninsule du Yucatán aux XIIIe et XIVe siècles de notre ère. La cité Mayapán se serait ensuite effondrée à cause d'un épisode de sécheresse particulièrement intense. Les chercheurs s'interrogent : doit-on s'attendre à un effondrement similaire aujourd'hui ?

maya1Fondée en 1050, la cité Mayapán, qui signifie littéralement « drapeau des Mayas », fut la capitale du peuple maya durant un peu plus de deux décennies. Mais un épisode de sécheresse intense aura raison de cette immense cité, épisode qu'ont analysé des chercheurs dans une étude en libre-accès publiée dans la revue "Nature communications". Leur but : étudier les conséquences d'un dérèglement climatique sur une population humaine. Pour cela, ils se sont concentrés sur la péninsule du Yucatán, au sud-est du Mexique, et le cataclysme qui s'y est déroulé au XVe siècle. Elle a abrité durant environ quatre siècles la population maya de la période post-classique, c'est-à-dire de 900 jusqu'à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle.

Mais, au XVe siècle, la répartition du peuple maya a commencé à changer : les habitants se sont disséminés de la capitale à un effondrement de la ville. Pour s'en assurer, ils ont utilisé une « approche transdisciplinaire qui combine des ensembles de données archéologiques, historiques et paléoclimatiques pour examiner les interactions dynamiques du changement climatique, des conflits civils et de l'effondrement politique à Mayapán au cours des XIVe et XVe siècles de notre ale vers des régions moins peuplées, et la capitale a été petit à petit désertée. Un phénomène causé, selon les chercheurs, par un dérèglement climatique dans le Yucatán, qui a ensuite engendré une succession de conséquences menanère. »

Une véritable réaction en chaîne

Grâce aux données, aux échantillons et ossements recueillis directement sur place puis analysés et datés, les chercheurs sont parvenus à retracer la fin de l'histoire de Mayapán. Ils ont noté un déclin de la population à partir de 1350, alors qu'elle ne cessait d'augmenter jusqu'ici, avec un niveau au plus bas en 1450. Au même moment, des épisodes de sécheresse ont été répertoriés : « Nous trouvons une relation significative entre la sécheresse et le déclin de la population lorsque nous examinons la période entre 1350 et 1430, c'est-à-dire le moment où le déclin de population le plus important s'est produit », écrivent les chercheurs.

Ces manques d'eau ont ensuite créé comme une réaction en chaîne, décrite dans l'étude : « Les périodes sèches prolongées de la période coloniale ont provoqué des mauvaises récoltes bien documentées, de graves famines et une mortalité élevée qui ont déstabilisé l'économie et conduit à la dispersion périodique des populations des villes du nord du Yucatán ». 

En plus du phénomène d'exode rurale, la sécheresse a aussi provoqué une aggravation de conflits politiques déjà présents, entre les différentes familles riches qui dominaient la ville. Les fosses communes fouillées en bas du temple principal emblématique de la ville contenaient d'ailleurs plusieurs personnes appartenant à la famille des chefs d'État, les Cocom, suggérant une rivalité qui s'est concrétisée en conflits civils durant la dissolution progressive de la ville.

En a, le plan de la ville montrant les complexes d'habitation, le mur défensif, les portes formelles et les emplacements des prélèvements de squelette (points rouges). En b, différentes configurations des murs extérieurs, tels qu'ils auraient pu être avant l'effondrement de la ville. En c, une coupe transversale de la construction à plusieurs niveaux du mur entourant la ville. © <em>Nature communications</em>, Kennett, D.J., Masson, M., Lope, C.P. et <em>al.</em>
En a, le plan de la ville montrant les complexes d'habitation, le mur défensif, les portes formelles et les emplacements des prélèvements de squelette (points rouges). En b, différentes configurations des murs extérieurs, tels qu'ils auraient pu être avant l'effondrement de la ville. En c, une coupe transversale de la construction à plusieurs niveaux du mur entourant la ville. © Nature communications, Kennett, D.J., Masson, M., Lope, C.P. et al.
Une image de ce qui nous attend à l'avenir ?
Finalement, cette étude se concentre aussi sur la résilience du peuple maya face aux aléas climatiques et environnementaux. Car, comme l'expliquent les chercheurs, « les traditions économiques, sociales et religieuses ont persisté jusqu'au début de la domination espagnole, malgré l'échelle réduite des unités politiques, attestant d'un système résilient d'adaptations homme-environnement ». Ils citent notamment la mobilité des habitants, qui leur a permis de se disperser, donc d'avoir des besoins agricoles eux aussi dispersés. « Les archives archéologiques et historiques sont bien adaptées pour examiner les effets sociétaux passés des crises climatiques sur des cycles à long terme », écrivent les chercheurs.

Mais si l'adaptation du peuple maya face aux sécheresses est un exemple de résilience climatique, ce qui nous attend promet bien plus de difficultés. D'abord parce que les changements se produisent à une échelle bien plus grande, et parce qu'ils sont plus définitifs que dans le cas des longs épisodes de sécheresse. Les chercheurs s'en inquiètent, car « les influences anthropiques actuelles et futures devraient amplifier la gravité des événements extrêmes dans le cycle de l'eau et conduire à des sécheresses plus intenses et prolongées que celles qui ont eu un impact sur la productivité agricole dans le passé ». Ils concluent sur la situation actuelle au Mexique et en Amérique centrale, où la sécheresse est déjà préoccupante et crée une insécurité alimentaire, qui entraîne à son tour des « troubles sociaux et des migrations ». Et leurs craintes sont projetables dans d'autres régions du monde, comme en Europe où de nombreux records de sécheresse et de chaleur ont été battus cet été 2022. (selon "Futura")

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4 janvier 2023

Embargo sur le diesel russe : prochain casse-tête européen

L'embargo européen sur le pétrole brut russe n'a pas perturbé le marché pétrolier en décembre. La situation pourrait être plus complexe en février, lorsque l'Union européenne mettra en oeuvre le deuxième volet de ses sanctions avec l'interdiction d'importer des produits pétroliers russes.

dieselPas de choc, ni de vague. L'embargo européen sur le pétrole russe - doublé d’un prix plafond sur toutes les cargaisons de brut russe - n’a pas perturbé les marchés pétroliers mondiaux, dans les jours qui ont suivi sa mise en œuvre le 5 décembre. Par son ampleur, les sanctions font pourtant partie des plus importantes prises pour toucher Moscou au portefeuille. Même si elles ont diminué depuis février, les importations européennes de pétrole brut russe représentaient encore environ 1,4 million de barils par jour fin novembre.

Au delà des achats directs de l'Europe, premier débouché avant la guerre en Ukraine du brut russe, les sanctions s'appliquent aussi à toutes les cargaisons de brut assurées par des compagnies occidentales, lorsque celles-ci ont été achetées au delà d'un prix plafond de 60 dollars.

Contrainte de trouver d’autres débouchés, la Russie a réussi à dérouter une grande partie de ses flux, à prix bradés, vers l’Inde (dont elle devenue le principal fournisseur de brut), la Chine et la Turquie. Cet allongement des routes mondiales du pétrole crée des frictions : depuis la Baltique, un aller-retour d’un tanker vers l’Europe prend deux semaines, contre deux mois pour l’Asie. La Russie accélère pour étoffer sa flotte de tankers, mais ses efforts devraient encore prendre plusieurs mois.

Un marché du diesel déjà sous tension

Même si le calme plat se maintient sur les marchés pétroliers, la prochaine étape s‘annonce plus compliquée. A partir du 5 février 2023, l’Europe doit cesser ses approvisionnements en produits raffinés russes. Or, la dépendance du Vieux continent est plus importante et moins facile à substituer. Avec près de 600 000 barils par jour, la Russie pèse plus de la moitié des importations en diesel de l’Europe. Malgré une hausse des flux depuis le Moyen-Orient, le marché du diesel est déjà tendu avant l’embargo, avec des niveaux de stocks au plus bas et des marges de raffinage du diesel déjà à leur plus haut niveau des cinq dernières années.

La Russie pourrait par ailleurs avoir plus de mal à trouver preneur pour ses produits raffinés. L’Inde et la Chine disposent de leurs propres capacités de raffinage, pour transformer le brut russe. Avec une baisse de l’offre mondiale, le prix du diesel risque de flamber, anticipent les experts de Bank of America. Que les automobiles se rassurent : la flambée pourrait n’être que temporaire d’après la banque américaine. La faute au ralentissement économique, qui jettera un froid sur la demande mondiale. (selon "L'usine nouvelle")

3 janvier 2023

Le groupe Wagner armé par la Corée du Nord

Avertissement des États-Unis !

wagnerLa Maison Blanche a mis en garde ce jeudi contre la montée en puissance du groupe paramilitaire russe Wagner, selon elle « rival » de l'armée régulière russe en Ukraine, et qui reçoit désormais de l'armement de Corée du Nord.

Les Etats-Unis ont lancé ce jeudi un sérieux avertissement contre la montée en puissance du groupe paramilitaire russe Wagner. Selon les dires de John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain, la Corée du Nord a livré le mois dernier en Russie « des obus et des missiles destinés à Wagner ». La Maison Blanche estime que Pyongyang « envisage de livrer plus d'équipement ».

« C'est une claire violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Le fait que le président Poutine demande l'aide de la Corée du Nord montre que la Russie est seule et désespérée », a commenté pour sa part le chef de la diplomatie britannique James Cleverly.

Le porte-parole de la Maison Blanche a par ailleurs estimé qu'à l'heure actuelle Wagner comptait 50 000 hommes déployés en Ukraine - 10 000 mercenaires et 40 000 recrutés dans les prisons russes. Et que l’organisation dépensait 100 millions de dollars par mois pour ses opérations dans le pays. Washington, qui a déjà pris des sanctions contre cette organisation de mercenaires présente sur plusieurs théâtres de conflit dans le monde, va prendre « dans les prochaines semaines » des mesures supplémentaires, a indiqué John Kirby.

« Rival » de l'armée régulière russe
Le groupe paramilitaire est actif en Syrie, en Libye, au Soudan, et en République centrafricaine. Il a été accusé de participer à des exactions à plusieurs endroits. « Il est évident pour nous que Wagner est en voie de devenir une puissance rivale de l'armée russe régulière et d'autres ministères russes », a encore indiqué le porte-parole, en assurant que l'influence au Kremlin du chef du groupe, Evguéni Prigojine, ne faisait qu'« augmenter ».

« Depuis des mois, l'armée russe compte sur Wagner pour mener le combat dans certaines zones du Donbass (est de l'Ukraine) et dans certains cas, les officiers russes sont en réalité soumis aux ordres de Wagner », a détaillé John Kirby. Il a assuré que les forces de Wagner « mal équipées et mal entraînées », souffraient de « lourdes pertes » sur le champ de bataille. Le porte-parole américain a ainsi estimé que Wagner avait perdu 1 000 hommes récemment en Ukraine. (selon les "DNA")

2 janvier 2023

Malgré l'embargo, la France continue d'acheter de l'uranium à la Russie

Il s'est avéré que malgré les sanctions imposées à la Russie après la guerre russo-ukrainienne, la France a acheté 3 fois plus d'uranium à ce pays qu'en 2021.

uraniumSelon des informations révélées par l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, sur la base des documents douaniers de la société EDF, principal fournisseur d'énergie en France, détenue à 84% par l'État, la France a acheté 290 tonnes d'uranium d'une valeur de 345 millions d'euros à la Russie au cours des 9 premiers mois de 2022.

Cette quantité correspond à environ 30% des réserves d'uranium de la France et environ 3 fois la quantité d'uranium acheté à la Russie en 2021.

Il est indiqué que la France, dont 24 réacteurs nucléaires sur 56 sont en maintenance, a importé de Russie l'uranium en question pendant la crise énergétique afin de produire son électricité.

- La raison de ces échanges est le bas prix de l'uranium russe.

EDF, qui utilise 1030 uranium enrichi par an dans les centrales nucléaires pour la production d'électricité, a besoin de traiter 8 mille tonnes d'uranium naturel pour atteindre cette valeur.

Selon certains éléments, le fait que l'uranium russe soit bon marché a été un facteur important de la position française et ce malgré l’embargo appliqué par les pays européens à la Russie.

L'uranium que la France achète au Kazakhstan, soit 43% de ses importations, doit également transiter par la Russie afin d’y subir des opérations d'enrichissement.

- La France viole "l'embargo russe"

La ministre française de l'Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a esquivé les questions sur les importations d'uranium en répondant, que l'uranium livré n’est pas de la matière première, mais un produit enrichi.

Par ailleurs, il est indiqué que le chancelier allemand, Olaf Scholz, aurait également fait pression sur la France pour qu'elle cesse d'acheter de l'uranium naturel et enrichi à la Russie.

L'ONG environnementale Greenpeace avait annoncé qu’un navire transportant de l'uranium de Russie vers la France avait accosté dans le port de Dunkerque le 29 novembre et que la France poursuit son commerce d’uranium malgré l'Union européenne (UE) et les accords internationaux sur l'environnement, une situation décrite comme scandaleuse.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Merci Macron ! Les Français comprennent mieux maintenant  tes nombreux échanges téléphoniques avec Poutine !

1 janvier 2023

Bonne année !

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