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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER

10 février 2023

Contestation sociale des professeurs au Portugal

Depuis le début de l'année, tout le Portugal est touché par le mouvement de grogne des profs. Une profession vieillissante qui ne pourra partir à la retraite qu'à 67 ans, le manque d'attractivité des carrières, et des salaires restés longtemps bloqués pour éponger la crise économique : les enseignants portugais sont en colère et les négociations pour résoudre le conflit ne semblent pas aboutir.

portugal1Une grève nationale des enseignants a lieu au Portugal dans un contexte de montée des luttes de classe, dans ce pays comme dans le monde, trois ans après le début de la pandémie de COVID-19 et alors que l’OTAN fait la guerre à la Russie en Ukraine. Lundi dernier, les enseignants ont entamé une grève de 18  jours à l’appel de huit confédérations syndicales. Celles-ci avaient jusque là rejeté les appels à la grève, affirmant que ce n’était «pas le moment».

Ils ont appelé à la grève sous la pression croissante des enseignants qui ont organisé l’une des plus grandes manifestations depuis que la Révolution des œillets a renversé le régime portugais d’extrême droite en 1974. À l’appel du Syndicat des professionnels de l’éducation (STOP), près de 100.000  enseignants, personnels scolaires et parents ont défilé à Lisbonne. Leurs banderoles réclamaient «le respect», «la dignité de la profession», «un système scolaire public (qui fonctionne)» et demandaient la démission du ministre de l’Éducation João Costa (Parti socialiste).

Le gouvernement PS menace d’interdire la grève. «Ce qui se passe, c’est qu’il y a une grève un jour à une heure et le lendemain à une autre. À notre avis, cela ne respecte pas les principes de base de ce que devrait être une grève», a déclaré Costa. Cela reprend l’attaque du PS contre les grèves des infirmières portugaises en 2017-2018, déclarant que le financement participatif des grèves était illégal.

Les enseignants demandent la fin de l’instabilité professionnelle, de la précarité et des heures supplémentaires non payées, et réclament plus d’embauches et des salaires plus élevés. Ils ont perdu 20  pour cent de leur pouvoir d’achat depuis 2009. Ils veulent également pouvoir prendre leur retraite sans pénalité après 36  ans de service, car l’obtention d’un emploi permanent en tant qu’enseignant peut demander des décennies de travail.

Le salaire mensuel moyen des enseignants de la tranche salariale la plus basse est d’environ 1.100  euros (1.191,08  dollars), et même ceux de la tranche salariale la plus élevée sont généralement inférieurs à 2.000  euros. Les bas salaires sont aggravés par la montée en flèche du coût de la vie provoquée par le sauvetage des banques européennes et la guerre de l’OTAN en Ukraine. L’inflation a atteint 9,6  pour cent en 2022, et les prix alimentaires ont augmenté de 18,9  pour cent.

Les écoles publiques ne se sont pas remises de l’austérité imposée par l’UE après la crise capitaliste mondiale de 2008. En 2011, la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne ont renfloué le Portugal à hauteur de 78  milliards d’euros. On a remboursé ces fonds remis aux banques par une décennie d’austérité imposée par tout l’establishment politique : Parti social-démocrate (PSD) de droite, PS et gouvernements minoritaires du PS soutenus par le petit-bourgeois Bloc de gauche pabliste (BE) et par le Parti communiste portugais (PCP), stalinien.

Aujourd’hui, les bureaucraties syndicales concurrentes du Portugal bloquent une lutte plus large contre le PS, empêchant une action unie des enseignants et d’autres couches de travailleurs, et les coupant des luttes ouvrières internationales. Plusieurs syndicats appellent à des grèves reconductibles, divisant les enseignants par régions, tandis que STOP soutient une grève illimitée mais refuse d’élargir la lutte.

STOP est apparu après des décennies de collaboration des syndicats avec les gouvernements successifs pour imposer des coupes dans l’enseignement public. Créé en 2018, il se pose comme une alternative «apolitique» aux syndicats traditionnels. Il se qualifie de «syndicat non sectaire, non partisan et véritablement démocratique», qui s’engage à «ne jamais signer d’engagements/accords importants avec le gouvernement sans d’abord écouter démocratiquement la classe enseignante».

STOP a organisé une manifestation de 20.000  enseignants à Lisbonne en décembre dernier et a appelé à la grève actuelle. Il ne propose cependant pas d’alternative aux anciennes bureaucraties syndicales et refuse explicitement d’élargir la grève à une lutte contre la guerre de l’OTAN et contre le gouvernement PS. STOP est dirigé par André Pestana, un ex-dirigeant du BE, qui a fondé le pseudo de gauche Movimiento Alternativa Socialista (MAS).

Sur Facebook, STOP déclare que si les enseignants veulent élargir la lutte, STOP et les autres syndicats ne peuvent pas travailler dans ce sens. Il déclare: «L’écrasante majorité des commissions de grève/syndicats ont accepté de faire appel à la solidarité de la société civile, comme nous l’avons fait le 14  janvier pour le 1er  mars (sans inviter spécifiquement aucun secteur professionnel)».

En réalité, les grèves éclatent dans tous les secteurs économiques. En novembre, des milliers de médecins, de soignants, d’enseignants et de fonctionnaires portugais ont fait une grève d’une journée pour réclamer des augmentations de salaire. Ils s’opposaient aux augmentations salariales dérisoires de 3,6  pour cent prévues pour le secteur public en 2023. Le personnel judiciaire doit se mettre en grève du 15  février au 15  mars pour les salaires.

Dans l’usine d’assemblage Autoeuropa de Volkswagen près de Lisbonne, l’un des principaux exportateurs du Portugal, 5.100  travailleurs ont fait grève. La bureaucratie syndicale a imposé une augmentation salariale de 5,2  pour cent, réduisant ainsi les salaires réels de 4  pour cent.

À partir de décembre, les travailleurs de l’administration portuaire et le personnel de l’autorité des inspections vétérinaires et sanitaires (DGAV) ont fait grève pour obtenir une augmentation de leurs salaires. Les cheminots se sont également mis en grève, réclamant des primes pour compenser la baisse du pouvoir d’achat en 2022. Cette grève a entraîné l’annulation de plus d’un millier de trains.

Dans les semaines à venir, le personnel de cabine de la compagnie aérienne publique TAP fera grève pour réclamer des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et pour s’opposer à un plan de sauvetage de la TAP de 3,2  milliards d’euros, approuvé par l’UE. Celui-ci réduirait la flotte, supprimerait plus de 2.900  emplois et baisserait les salaires de jusqu’à 25 pour cent.

Les travailleurs du Portugal ne peuvent pas lutter contre les problèmes essentiels auxquels ils sont confrontés, divisés par industrie et au niveau national. Tous ces problèmes – la montée de l’inflation, la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine, l’austérité de l’UE et la pandémie de COVID – sont essentiellement des problèmes internationaux et mondiaux. Ils ne peuvent être résolus qu’en construisant un puissant réseau d’organisations de lutte de la base, pour coordonner des luttes internationales unies de la classe ouvrière. (selon "World Socialist Web Site")

portugal

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9 février 2023

La Bresse, « passoire thermique » du massif vosgien

Une étude, réalisée par une start-up spécialisée dans les résidences secondaires, épingle plusieurs villes du massif des Vosges concernant les logements énergivores. En tête du classement, La Bresse figure parmi les mauvais élèves en la matière.

labresseLes passoires thermique , autrement dit les logements qui présentent un diagnostic de performance énergétique (DPE) mauvais, n’ont jamais autant été au cœur de l’actualité. Depuis le 1er janvier, la loi climat & résilience prévoit en effet l'interdiction de louer tous les biens classés G+. De plus, le calendrier prévoit une interdiction progressive des biens G, F et E à l’horizon 2034.

La start-up Prello, spécialisée dans l’achat et la gestion de résidences secondaires en France, s’est ainsi intéressée à cinq villes du massif des Vosges qui comptent au moins 10 % de ce type de logements. Résultat, la ville de La Bresse arrive en tête avec 12,79 % de logements décrits comme « passoires thermiques », devant Gérardmer (10,08 %), Labaroche (Haut-Rhin – 6,53 %), Granges-Aumontzey (4,03 %) et Saulxures-sur-Moselotte (3,82 %).

Ce classement est basé sur les données de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l‘énergie (ADEME) de 2018 parmi les villes comptant au moins 2 000 habitants et 10 % de résidences secondaires.

Rien ne dit que le parc immobilier s’est amélioré ou a empiré énergétiquement depuis cette date, mais la loi, désormais contraignante, devrait faire réfléchir les propriétaires pour les années à venir. (selon "Vosges Matin")

8 février 2023

L’ex-Foch coulé au Brésil : un scandale sanitaire

L’ancien porte-avions français gît à 5 000 m de profondeur, dans l’océan Atlantique, depuis vendredi 3 février 2023. Les organisations environnementales blâment le Brésil, quand d’anciens marins pointent la France du doigt.

br_silLe Foch avait fait la fierté de la Marine française et de son port de construction, Saint-Nazaire, à la fin des années 1950. Revendu au Brésil en 2000 et rebaptisé le Sao Paolo, le porte-avions finira sa vie dans l’océan Atlantique, à 5 000 m de profondeur. Les autorités brésiliennes ont sabordé la vieille coque de 265 m de long le vendredi 3 février.

C’est la sinistre fin d’une carrière, marquée par la guerre au Kosovo (1998-1999) et sans doute le début d’un scandale sanitaire. Car ce ne sont pas seulement 24 000 tonnes d’acier qui ont coulé. L’ex-Foch contenait de nombreux polluants : amiante dans les entreponts, tributylétains dans les peintures, polychlorobiphényles (PCB) dans les câbles, etc., selon Shipbreaking Platform, une des nombreuses ONG environnementales qui ont suivi les pérégrinations du bateau depuis que le Brésil a décidé qu’il n’avait pas les moyens de le rénover en 2018.

Neuf tonnes d’amiante

Il a été revendu aux enchères en 2021, pour la somme d’1,9 million de dollars, à une société turque de démantèlement de navires, Sök Denizcilik and Ticaret Limited. Elle devait le désosser cet été dans un port du nord d’Izmir, en Turquie. Mais le porte-avions a fait une traversée de l’Atlantique pour rien. Des militants ont manifesté et obtenu gain de cause. Le vieux navire a repris sa route dans l’autre sens, en septembre, et fait des ronds dans l’eau jusqu’à la semaine dernière, aucun port brésilien ne l’ayant accepté.

« Nous avions de bonnes raisons pour qu’il n’entre pas en Turquie », rappelle Asli Odman, une chercheuse d’Istanbul impliquée dans la sécurité et la santé des travailleurs. Selon elle, l’inventaire des matières dangereuses était « mensonger ». Ce document est obligatoire au regard de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination (1992, ratifié par 172 pays en 2009). L’inventaire établi conjointement par le Brésil vendeur et l’acheteur turc stipulait que le porte-avions ne contenait que neuf tonnes d’amiante et plus aucun PCB.

Des juristes militants de l’environnement, le Basel Action Network (Ban), ont contesté cet inventaire, en se fiant à ce que les recycleurs britanniques du port d’Hartlepool, avaient trouvé en 2009, dans les entrailles du Clemenceau, le frère jumeau du Foch : 700 tonnes d’amiante et du PCB au-dessus du seuil réglementaire. « Les vieux navires doivent être dépollués conformément au droit international. La Turquie comme d’autres pays en voie de développement, ne veut pas être considérée comme une décharge de déchets bon marché et pratique pour le reste du monde », estime la Turque Asli Odman.

Le Brésil pointé du doigt

Maintenant que l’ex-Foch et ses polluants sont au fond de l’eau, qui blâmer ? « Sur la base des preuves disponibles, la marine brésilienne devrait être condamnée pour négligence grave », estime Jim Puckett, directeur du Ban, dans un communiqué. En coulant le navire, le Brésil aurait enfreint plusieurs conventions internationales, contre celle de Stockholm de 2001 sur les polluants organiques persistants.

Mais la France n’est pas exempte de reproches. Après le refus turc, la Fédération française des entreprises du recyclage et la Confédération européenne des industries de recyclage avaient demandé au gouvernement d’Emmanuel Macron de mettre la main à la poche pour gérer la fin de vie de son fleuron. Un appel légitime, car le Clemenceau, avait connu les mêmes déboires, chassé de port en port, de l’Inde à l’Égypte, à la fin des années 2000.

Les plus amers dans ce potentiel scandale sanitaire sont sans doute les anciens marins du Foch. Pour éviter un autre fiasco après le Clemenceau, ils avaient écrit au gouvernement français en mars 2021 pour obtenir un peu de finances afin d’aider un projet brésilien : transformer le Sao Paolo en musée naval. Ils s’appuyaient sur la réussite de l’initiative du Maillé Brézé, l’escorteur d’escadre classé monument historique en 1991, et ouvert aux visites à Nantes.

Dans les colonnes du Monde, en septembre, le major Francis Sauve, ex-officier du Clemenceau et président de l’Amicale des anciens des deux porte-avions français avait eu ce triste mot de conclusion : « Les Français aiment conserver les vieilles pierres, mais pas la vieille ferraille. » (selon "Ouest-France")

7 février 2023

Adieu définitif du football à Villé

La destruction du plus beau terrain de sports de la vallée a commencé

FootOn l'avait appris il y a un an environ, les conseillers municipaux l'avaient voté à l'unanimité, la destruction devait commencer à l'automne. On pensait l'idée abandonnée, mais voilà qu'elle resurgit alors que l'hiver est bien entamé et que le printemps se pointe à l'horizon ! Après tout, quelques mois de retard peuvent se justifier par la guerre en Ukraine.

Plus sérieusement, le football n'a jamais été verni par les dernières municipalités. Rappelons les faits : alors qu'une ancienne société d'origine italienne proposait à la mairie de s'agrandir grâce à l'achat de l'ancien terrain de football et des anciens vestiaires, le maire de l'époque, Lucien Herrbach, avait promis que le club n'y perdrait pas au change. Un nouveau terrain fut donc construit avec des aménagements que peu d'autres stades de la vallée avaient (éclairage, arrosage automatique, grillage, etc...), et la commune s'engageait à entretenir la plus belle des pelouses.

Des clubs de haut niveau pouvaient venir jouer à Villé (AJ Auxerre de Guy Roux, FV Karlsruhe, ...) Il ne manquait que le club-house que les maires suivants mirent bien longtemps à réaliser. Aujourd'hui, les conseillers semblent avoir oublié tout cela, les sports étant visiblement en horreur dans leur esprit. Il restait il y a peu de temps encore aux jeunes de la vallée le terrain de basket-ball pour jouer au football. Même ça c'était de trop et la mairie y a fait poser des clôtures métalliques (voir photo ci-dessous).

Foot2L'un des arguments avancé par les conseillers c'est le coût de l'entretien ! Oublie-t-on que l'ancien terrain de football servait régulièrement de terrain de camping avec les vestiaires comme installations sanitaires, avec tout bénéfice estival pour la municipalité  ? Oublie-t-on qu'au départ l'ancien terrain était la propriété de l'AS Villé, a été cédé à la commune au franc symbolique qui l'a revendu à prix d'or à l'industriel évoqué plus haut ?

Il n'y a plus qu'une chose à espérer de cette municipalité en matière de sports : qu'elle pense à faire lire une messe de requiem à l'église du bourg à l'intention des clubs sportifs du bourg-centre.

Enfin, apportons un peu d'humour à ce sujet très sérieux : afin de donner un gage à quelques écologistes de la vallée, nos élus souhaitent aménager sur ce terrain une mare, alors qu'il y a déjà un étang dans le voisinage. Dans le cadre de la trame verte et bleue et histoire d'attirer quelques hérons ? Il fallait y penser. Tout comme y a pensé cette conseillère qui veut éviter une friche au centre-ville alors qu'elle n'a jamais évoqué dans ses interventions très efficaces les friches agricoles et forestières nombreuses sur le ban communal.

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6 février 2023

Saint-Hippolyte : les anciennes mines d’uranium

Exploitée dans les années 1950, la mine d’uranium du Teufelsloch, à Saint-Hippolyte, présente aujourd’hui le visage d’une paisible clairière, où ne figure aucune information pour le public. Les élus s’en inquiètent même si, assure-t-on, la radioactivité ne présenterait pas de risque.

uraniumÀ l’ombre du Haut-Koenigs-bourg, sur les hauteurs de Saint-Hippolyte, rien n’indique que, dans cette clairière en dévers, furent extraites 4 000 tonnes de minerais uranifères. Le puits d’une centaine de mètres de profondeur, desservant quatre galeries en croix, a été recouvert lors de travaux deréhabilitation du site, en 1994. Un panneau en bois patiné par la neige et la pluie indique succinctement : « Cogema, site minier du Teufelsloch ».
« Saint-Hippolyte est l’un des plus petits sites d’extraction d’uranium français. Mais il y a une grosse chape de plomb qui pèse sur cette histoire », estime le maire du village, Claude Huber. Il y a bien un dossier qui repose dans les tiroirs municipaux, essentiellement des coupures de journaux, dont les plus anciennes datent des années 1950, et où l’on parlait de la construction d’une unité industrielle d’extraction sur les terres de Saint-Hippolyte.
Les anciens disent volontiers que tout le secteur est « naturellement » radioactif et l’« a toujours été ». Claude Huber est tout de même inquiet : il dit ne pas être informé du résultat des mesures menées sur le site depuis son réaménagement, sous maîtrise d’ouvrage de la Cogema (aujourd’hui Areva). « Le doute s’est installé, car nous n’avons pas de données chiffrées », confirmant effectivement la non-dangerosité du site.

« Le seul danger de cette mine, c’est l’oubli »

Pour Jean-Marie Brom, directeur de recherche au CNRS, « le niveau de radioactivité est probablement faible. Et, comme il n’y a aucune vie permanente sur le site, il n’y a pas de danger. » Le porte-parole du réseau "Sortir du nucléaire" précise que la teneur en uranium du minerai serait « faible » : de l’ordre de « 0,14 % ».
Et l’eau consommée par les villageois de Saint-Hippolyte, Rodern et Orschwiller (regroupées au sein d’un même syndicat d’eau) ne représente-elle pas, à long terme, un danger ? « A priori, il n’y a pas decaptage de sources dans le secteur », croit savoir Jean-Marie Brom. Ce que confirme le maire de Saint-Hippolyte, Claude Huber : « Il n’y a pas d’eau qui provient du secteur du Teufelsloch. »
Du côté d’Areva, à la direction des réaménagements des sites miniers, on affirme, par la voix de Laurent Blaszczyk, qu’« il n’y a pas de points d’émergence d’eau sur le site. Sous 0,74 becquerel par litre, nous ne sommes pas obligés de doter un site minier d’une station de traitement. Les mesures faites dans le ruisseau et la nappe, en amont et en aval du bassin versant, sur une surface 190 ha, ne dépassent pas le seuil autorisé : entre 1991 et 1994, on a mesuré en moyenne 0,03 becquerel par litre. »
Claude Huber demande toutefois que l’histoire industrielle du site fasse l’objet d’une information au public, même si les 100 ha sont à présent la propriété d’un chasseur français installé en Suisse, à l’exception d’une prairie d’un hectare demeurant propriété d’Areva. Jean-Marie Brom, lui, prévient : " Le seul danger de cette mine, c’est l’oubli." (selon "Réseau pour sortir du nucléaire")

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5 février 2023

Au Chili, victoire contre un mégaprojet minier

chiliBasta ! Au Chili, le gouvernement de gauche a rejeté un mégaprojet minier, jeudi 19 janvier. Mine à ciel ouvert, la « Minera Dominga » devait être la plus grande du pays. Elle était censée exploiter du cuivre et du fer dans la région de Coquimbo, dans le nord du pays. L’extraction de métaux aurait eu lieu à proximité de l’archipel de Humboldt, comprenant une réserve naturelle protégée.

On trouve là-bas 80 % des manchots de Humboldt de la planète, une espèce menacée et endémique, mais également des chungungos, la plus petite loutre du monde en voie de disparition, ainsi que des centaines d’otaries, des milliers d’oiseaux, de grands dauphins. L’abandon de ce projet est donc une immense victoire pour les groupes écologistes qui se battent depuis des années contre cette mine XXL.

La décision a été prise en conseil des ministres à l’unanimité. Dans la foulée de l’annonce, la société Andes Iron — porteuse du projet — a indiqué qu’elle allait saisir la justice.

Le projet n’était pas seulement controversé pour ses conséquences environnementales, mais aussi parce qu’il était entaché de soupçons de corruption impliquant l’ancien chef de l’État Sebastian Piñera, un des hommes les plus riches du Chili. Selon les « Pandora Papers » — cette enquête journalistique d’envergure internationale —, le projet aurait en effet été vendu par la famille Piñera à un de ses amis en transitant par le paradis fiscal des îles Vierges britanniques.

Pays minier, le Chili produit près de 30 % du cuivre dans le monde. Une industrie minière désastreuse pour les écosystèmes : elle produit des boues toxiques, pollue les cours d'eau et détruit les glaciers. (selon "Reporterre")

4 février 2023

Corruption au Cameroun

«L’exemplarité n’a pas été un critère dissuasif»

cameroun1Le Cameroun figure à la 142e place (sur 180 pays) du baromètre 2022 de Transparency International sur l'indice de perception de la corruption dans le monde. Selon le président de l’antenne camerounaise de cette ONG, l'avocat Henri Njoh Manga Bell, la stratégie d’exemplarité mise en place dans son pays n’a « pas permis d’endiguer cette pandémie ».

Chaque année, l'organisation Transparency International publie son rapport sur l'indice de perception de la corruption dans le monde. Le rapport 2022 est paru le mardi 31 janvier 2023. Un baromètre où le Cameroun reste stable, à la 142e place du classement, sur 180 pays.

L'avocat Henri Njoh Manga Bell, président de l'antenne camerounaise de Transparency International, parle de la corruption comme d'une épidémie au Cameroun. Une épidémie que les conflits dans le Nord-Ouest, le Sud-Est et dans l'Extrême-Nord contribuent à expliquer, mais pas seulement.

Selon lui, la stratégie d'exemplarité, avec la condamnation de membres du gouvernement, n'a pas suffi.

« L’exemplarité n’a pas empêché que des affaires fassent la Une des médias »

Il plaide pour que les textes qui permettent de lutter contre la corruption soient appliqués. « Le Cameroun a cette particularité qu’il y a pratiquement tout un gouvernement en prison, souligne-t-il au micro d’Amélie Tulet. L’exemplarité n’a pas été, de toute évidence, un élément, un critère dissuasif. D’ailleurs, cette exemplarité n’a pas empêché que, entre temps, nous ayons des affaires qui ont fait la Une des médias ».

Maître Henri Njoh Manga Bell énumère : « Nous avons eu l’affaire Glencore. Nous avons eu une affaire Covidgate pour laquelle la Cour des comptes a produit un rapport qui n’a jamais été rendu public jusqu’à ce jour. Nous avons plus récemment encore des affaires liées à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football, l’affaire des fameuses lignes budgétaires. Ce qui veut dire que le facteur d’exemplarité n’a donc pas permis d’endiguer cette pandémie. »

Et l’avocat de conclure : « Il faut donc essayer d’autres pistes qui relèvent de l’exécutif. C’est-à-dire, lorsqu’on parle du décret d’application de l’article 66 de la Constitution, c’est un acte de l’exécutif. Il suffit de signer ce décret, ce qui permettrait d’avoir donc la déclaration des biens et du patrimoine de tous les agents publics et de pouvoir apprécier au moment de leur sortie de fonction, quel a été le niveau de leur enrichissement. »

Concernant l'assassinat récent de l'animateur de radio Martinez Zogo, Transparency International Cameroon espère que la lumière sera faite rapidement avec l'enquête ordonnée par le président Paul Biya.

L'antenne camerounaise de Transparency International demande une loi spécifique contre la corruption incluant la protection des lanceurs d'alerte comme Martinez Zogo, « pour que la peur change de camp ». (selon "RFI")

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3 février 2023

Bernwiller (68) paie moitié moins son chauffage grâce à une plante asiatique

Voilà maintenant 10 ans que la commune de Bernwiller (Haut-Rhin) utilise un procédé unique pour chauffer ses bâtiments. À la place du bois, la municipalité se sert du miscanthus comme combustible. Cette plante asiatique permet de faire de grandes économies à l’heure où les prix de l’énergie atteignent des sommets.

miscanthusAlors que les prix de l'énergie explosent et mettent à mal les services municipaux de nombreuses communes en France, un petit village du Haut-Rhin a trouvé un moyen de s’en prémunir voilà déjà une décennie. En effet, la commune de Bernwiller a recours à une plante asiatique pour chauffer ses locaux, rapporte "France Bleu Alsace", dimanche 22 janvier 2023. Deux fois moins cher que le chauffage à l’électricité, cette solution est également moins onéreuse que l’utilisation de bois.

La plante en question est le miscanthus. Il s’agit d’un végétal aux allures de roseau utilisé auparavant pour protéger les ressources en eau. Il y a 10 ans, l’ancien maire de la commune a proposé de l’utiliser comme combustible pour le chauffage central. Pratique, elle ne nécessite pas de poêle contrairement au bois, ni aucun entretien particulier. De plus, elle se développe de manière autonome, sans intervention de l’Homme ni engrais chimiques.

Pratique, économique et écologique

La municipalité s’en procure au prix de 110 euros la tonne auprès d’une quinzaine d’agriculteurs de la région, qui en cultivent sur 27 hectares au total. Il faut néanmoins attendre le printemps pour pouvoir récolter la plante qui est ensuite broyée. "C’est récolté comme le maïs. Ça passe dans l’ensileuse et ça se présente comme des petits copeaux de bois", a détaillé Patrick Baur, le maire de Bernwiller. (selon "France-Live")

2 février 2023

Royaume-Uni : crise aiguë et grosse inquiétude sur l'avenir

Micro européen continue de prendre le pouls des pays européens, et s'intéresse aujourd'hui à la Grande-Bretagne, United Kingdom, avec Philip Turle, correspondant en France pour de nombreux médias britanniques.

halifax1Comment les Britanniques perçoivent-ils 2023 ?

Je dirais qu'on a passé une année ubuesque en Grande-Bretagne, comme on a rarement connu. Je crois qu'on a jamais connu une année avec deux monarques, le jubilé de la reine, la mort de la reine, puis l'arrivée de Charles III, ensuite trois premiers ministres, Boris Johnson, et puis ensuite, Liz Truss, ensuite Rishi Sunak, et cinq ministres des Finances. Et maintenant, les Britanniques arrivent en 2023, avec l'inflation à presque 10%, la crise énergétique, le pouvoir d'achat en berne, et beaucoup d'inquiétudes sur la façon de joindre les deux bouts à la fin de chaque mois.

Et c'est à cause de cela que nous avons une série de grèves, même des grèves pour la toute première fois dans l'histoire de certains secteurs, comme pour les infirmières, ça fait 106 ans qu’existe le corps des infirmières, c'est la première fois que les infirmières sont en grève parce qu'elles disent qu'avec les crises actuelles, elles ont perdu 20% de leur pouvoir d'achat avec l'inflation et l'augmentation des prix. "Le gouvernement nous propose 5%, ça ne suffit pas. Donc on fait grève pour la première fois dans l'histoire de nos syndicats…"

Aujourd'hui, on dit que certains Britanniques ne font plus qu'un seul repas par jour ?

Pas seulement cela. Vous avez de plus en plus de Britanniques – et même dans certains quartiers de Londres – qui sont obligés d'aller chercher de la nourriture dans ce qu'on appelle les food banks, les banques alimentaires, où ils peuvent récupérer une fois par jour de la nourriture, parce qu'ils ne peuvent plus payer la nourriture dans les boutiques. Donc, c'est une crise aiguë qui est insolite en Grande-Bretagne, dans une situation où il y a une grosse inquiétude sur l'avenir.

Et en plus de cela, ce qui est assez extraordinaire, c'est le soutien pour les grévistes, ce n’est pas seulement les infirmières, ce sont les conducteurs de train, les professeurs, qui feront grève la semaine prochaine, les chauffeurs de camions, les douaniers. Il y a beaucoup de secteurs qui font grève à répétition, ou à tour de rôle. Il y a une sympathie du grand public pour ces grévistes, parce qu'on comprend qu'on est tous dans la même situation, une situation tellement grave que chacun peut se trouver, à la fin du mois, sans les moyens pour payer ses factures.

Est-ce que le gouvernement de Rishi Sunak peut-il encore tenir, face à lui, un grand inconnu qui s'appelle Keir Starmer, le chef du Parti travailliste, donc de l'opposition…

C'est la grande question. Ils peuvent tenir jusqu'à l'année prochaine, au plus tard début 2025, pour les élections générales. Mais dans les sondages, ça ne va pas très fort avec le Parti conservateur. Ils sont au pouvoir depuis 13 ans, ils sont deux fois moins populaires que le Parti travailliste. Alors il faut comprendre que c'est plutôt un soutien pour les travaillistes, par fatigue du Parti conservateur. Et Keir Starmer reste un homme politique assez contesté, et inconnu du grand public, qui n'a pas une confiance énorme, et pas la confiance qu'il faudrait vraiment pour être un Premier ministre en première ligne, pour résoudre tous les problèmes.

Le bruit court que peut-être certains, au Royaume-Uni, voudraient rejoindre l'Union européenne ? 

Pendant les fêtes de Noël, avec mes amis en Grande-Bretagne, on a beaucoup parlé de ce sujet, et on m'a dit : vous trouverez de plus en plus difficilement quelqu'un qui admettrait qu'il a voté pour le Brexit, parce que le Brexit n'a pas du tout amené tous les bénéfices que la population attendait, ou qui ont été promis par Boris Johnson. Beaucoup de gens disent : mais ça n'a absolument servi à rien. Et peut-être au Royaume-Uni, le parcours du Brexit n'a rien fait pour arranger la situation.

Le moral en berne avec bientôt le couronnement du roi. Mais là, ça va coûter 100 millions de livres…

Encore une polémique, parce qu'on dit voilà une bonne occasion pour fêter le nouveau roi Charles III. Ce sera le 6 mai prochain. Avec un coût estimé, à peu près, à 120 millions d'euros à payer par l'État. Il faut savoir que c'est la famille royale qui paie les mariages, mais c'est l'État qui paye les couronnements. Et beaucoup de gens disent : mais comment ça se fait que vous pouvez dépenser 120 millions d'euros pour un couronnement ? Alors que nous, les Britanniques, on n’arrive pas à joindre les deux bouts à la fin du mois. Donc beaucoup de contestations, parce que ça fait l'unanimité dans le public britannique. (selon "Franceinfo")

1 février 2023

A quoi servent les chars sur le champ de bataille ukrainien ?

L'Allemagne a annoncé, mercredi 25 janvier au matin, qu'elle allait fournir des chars d'assaut Leopard 2 à Kiev et autoriser ses alliés à faire de même pour permettre à l'armée ukrainienne de faire face à l'offensive militaire russe. Des chars français Leclerc sont déjà en Roumanie dans le cadre d'une mission de réassurance de l'Otan, où ces matériels donnent toute leur mesure.

charsSix coups minute, dans toutes les directions, tout en roulant. Mais pour que ces blindés soient efficaces, ils doivent bénéficier de l'appui de l'infanterie et de l'artillerie. Car si les chars tirent loin, ils sont vulnérables de près lors des contacts avec l'ennemi.

« En phase combat, les chars sont devant, rappelle le capitaine Sylvain, du 1er régiment de chasseurs. Si l’ambiance venait à retomber et que nous n’avions plus de contact avec l’ennemi, à ce moment-là, nous mettrions en sauvegarde les chars en arrière en protection. Les VBL [véhicules blindés légers, NDLR] qui, eux, sont plus légers, plus discrets passeraient en premier échelon et renseigneraient sur l’ennemi. Les chars peuvent monter jusqu’à 70 kilomètres/heure en terrain ouvert. Aujourd’hui, aucun système n’est capable de détruire un objectif qui va au-dessus de 50 kilomètres/heure ».

Des chars indispensables à l'Ukraine

Les tanks sont donc indispensables à Kiev. Il n'y a pas d'exemple de guerre sans chars, martèle le lieutenant-colonel Vincent, chef opération du Battle Group Aigle. « L’armée de terre en particulier ne conçoit pas sa défense sans une capacité chars qui reste, on l’a vu, dans des terrains ouverts où la mobilité est difficile, dit-il. Le meilleur atout du champ de bataille est la rapidité à laquelle le char peut s’affranchir du terrain et franchir ce compartiment qui est dangereux, parce qu’il n’y a pas de masque. Le char de bataille reste un atout essentiel, notamment en Centre-Europe ».

Pour relancer l'offensive, les forces ukrainiennes estiment avoir besoin d'un très grand nombre de chars de combat. Trois cents unités seraient l'objectif fixé. (selon "RFI")

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