La surface de notre planète est criblée chaque année de milliers de météorites. Certes, elles ne font pas la même taille que celles ayant entraîné le déclin des dinosaures, et elles parviennent toutes directement de notre système solaire. Toutes... ou peut-être à une exception près.
La BBC rapporte qu'Avi Loeb, un astrophysicien controversé de Harvard, qui se fait souvent remarquer pour ses déclarations sur la vie intelligente extraterrestre, pense que lui et son équipe viennent de trouver la trace de la première météorite interstellaire (provenant d'un autre système stellaire que le nôtre) sur Terre, au fond de l'océan Pacifique.
Si la découverte est avérée et confirmée, ce qui n'est pas encore le cas, il s'agirait de la première fois qu'on trouve directement un objet qui n'est pas issu de notre système solaire. Pour l'instant, tout ce qu'on peut examiner de l'espace au-delà de nos frontières provient d'observations faites de la lumière qui a parcouru au moins 40.000 milliards de kilomètres, soit la plus courte distance qui nous sépare dAlpha du Centaure, le système stellaire le plus proche du nôtre.
IM1
Tout commence en 2014. Le 9 janvier de cette année, à 3h05, une météorite baptisée «IM1» explose au-dessus de l'océan Pacifique. Bien qu'environ 10.000 astronomes professionnels observent le ciel, note la BBC, il est impossible de le surveiller entièrement. C'est pourquoi au début, IM1 n'est pas remarquée. Seuls des capteurs du gouvernement américain détectent sa trajectoire et sa vitesse. Les autres détails entourant l'objet stellaire sont classifiés, non pas parce qu'il s'agit d'un ovni, mais parce qu'ils révéleraient les capacités militaires des États-Unis.
Certaines informations piquent la curiosité d'Avi Loeb, à commencer par la vitesse d'IM1. Celle-ci, extrêmement élevée, serait la preuve selon le scientifique que l'objet viendrait d'un autre système stellaire. Les météorites qui en proviendraient seraient en effet plus rapides que la moyenne, d'après les spécialistes. Ensuite, IM1 est particulièrement résistante et ne s'est pas décomposée en entrant dans les couches supérieures de l'atmosphère terrestre. «Sa résistance matérielle doit être au moins plusieurs fois supérieure à celle de toutes les autres roches spatiales», estime Avi Loeb.
Un simple caillou ?
Au début du mois de juin, près de l'île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'équipe de l'astrophysicien commence des recherches, supposant qu'il s'agit de l'endroit où des restes de la météorite seraient tombés. À l'aide d'un «crochet interstellaire», sorte de gros aimant, et de plus d'un million de dollars (912.000 euros) de financement de la part de Cardano, une entreprise de blockchain, Avi Loeb et ses collègues récoltent des fragments reposant au fond de l'eau.Le 21 juin, le scientifique annonce qu'un membre de son équipe lui a signalé qu'ils ont trouvé des sphéruless cosmiques (micrométéorites qui ont fondu lors de leur entrée dans l'atmosphère) qui pourraient provenir d'IM1. Ces éléments sont composés de fer, de magnésium et de titane. Selon Avi Loeb, cette composition est peu fréquente, que ce soit dans les objets humains ou célestes.
La découverte ne convainc cependant pas tous les experts. C'est le cas de Marc Fries, scientifique à la NASA. «Les petites sphères métalliques sont extrêmement communes sur Terre», tempère-t-il. Même si elles proviennent d'une météorite interstellaire, il se peut qu'elles ne soient pas issues d'IM1, rappelle Marc Fries.
D'ailleurs, il reste à prouver qu'IM1 ait réellement voyagé depuis les confins de l'espace. «Un expert en météorites a fait une présentation [...] lors de la conférence “Asteroids, Comets and Meteors 2023” qui montre que la meilleure explication pourrait être que “IM1” soit une météorite rocheuse banale qui viendrait de notre propre système solaire», souligne Marc Fries.
En attendant l'analyse complète des sphérules, Avi Loeb, de son côté, n'exclut pas l'hypothèse d'une fabrication des sphères métalliques par des extraterrestres intelligents. (selon "Korii.")