Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
2 mai 2014

En Alsace, les obus de la Grande Guerre se ramassent à la pelle

Publicité
11 novembre 2013

Le 11 novembre 1918 vu d'Allemagne

A lire ce texte retrouvé sur un blog créole, alors que cette histoire est souvent ignorée dans notre province frontalière : 

spartakistes_rote_fahne_2193

 

Conseil_des_soldats___Strasbourg_en_novembre_1918

Comité de soldats à Strasbourg

 

affiche

Affiche à Strasbourg

14 septembre 2013

Journées du patrimoine au Struthof

baraque1A l’occasion des Journées du Patrimoine, le Struthof ouvre exceptionnellement au public la partie de la baraque crématoire qui n’était pas visitable jusqu’à présent. « Réservée à l’arrivée des nouveaux déportés, elle comporte les vestiaires où ils devaient se dévêtir, l’étuve où étaient désinfectés leurs habits et les douches où ils devaient se laver », indique le CRDP. Cette baraque doit faire l’objet d’une campagne de restauration à partir de l’année prochaine. Visite gratuite samedi et dimanche de 9 h à 18 h 30 (dernières entrées à 17 h 30).

baraque5

baraque6

5 septembre 2013

Oradour-sur-Glane, village martyr

François Hollande et Joachim Gauck, le président allemand, ont visité mercredi le village limousin victime de la barbarie nazie. Une cérémonie historique qui permet de constater que la douleur ne s'efface pas à Oradour-sur-Glane.

oradour

oradour1

Oradour_sur_Glane__D_s_1944__c__tait_per_u_ed32c93611a968bddca747b27285a12d

oradour001

A voir aussi : 
22 août 2013

Fête romaine à Augst

le_combat_des_gladiateurs_photos_jean_christophe_meyerAux portes de Bâle, aura lieu les 24 et 25 août, le plus grand festival de l'histoire romaine en Europe. Plus de 25000 spectateurs sont attendus. Gladiateurs, musiciens, danseurs, artisans et légionnaires feront revivre pour la 18ème année l'Antiquité romaine dans le parc archéologique d'Augusta Raurica et ses ruines majestueuses. Près de 700 forains, artisans et bénévoles, habillés à l'authentique, créeront une atmosphère très particulière identique à celle de l'Empire Romain. Les organisateurs expliqueront les techniques anciennes, la cuisine romaine et les divertissements publics dans l'impressionnant théâtre avec des spectacles passionnants. Parmi les sociétés spécialisées dans ce genre de spectacle, on retrouvera les produits Seiler (forgerons, pharmaciens et autres prestataires) ainsi que le groupe italien Danza Antica, qui présentterales danses et rites anciens, ainsi que la musique ancienne en costumes colorés. Les professeurs et étudiants de l'Université de Bâle participeront à la fête. Une aire de pique-nique avec barbecue et une fontaine à boire seront mis à disposition gratuitement. Une navette gratuite permettra à tous les visiteurs de se rendre gratuitement sur le site. Pour les automobilistes qui empruntent l'autoroute A-861 jusqu'à la sortie Rheinfelden-Ouest la vignette ne sera pas exigée. Les parkings seront gratuits.

augst

Publicité
14 juillet 2013

La prise de la Bastille

8 mai 2013

8 mai 1945 - 8 mai 2013 : le MRAP rend hommage aux « oubliés de l’histoire »

tirailleurs_senegalais_01

Le 8 mai 1945 était signée la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie. Les peuples étaient « venus à bout de la bête immonde ».

Le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié des Peuples) se doit de rappeler inlassablement, qu’à cette victoire sur le IIIe Reich et le fascisme ont contribué, à côté des alliés –Soviétiques, Américains et Anglais pour la plupart – de nombreux immigrés venus d’Afrique noire et du Maghreb mais aussi de l’Europe toute entière. 

Les uns avaient fui l’idéologie fasciste qui avait d’abord triomphé en Italie, puis en Allemagne et  en  Espagne ; d’autres, colonisés, espéraient que leurs peuples bénéficieraient eux aussi de cette liberté chèrement acquise pour sortir du statut colonial et devenir des citoyens de leur propre patrie.

On ne demandait pas alors aux combattants étrangers de la résistance s’ils mangeaient de la viande hallal ou s’ils avaient des papiers ! Qu’il s’agisse des Algériens, Marocains, Tunisiens, Africains, Antillais, Malgaches, de ceux du groupe Manouchian de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI) désignés comme « terroristes » sur l’Affiche rouge,  ou encore de ceux, notamment les Républicains espagnols,  qui, dans des chars baptisés Guadalajara Ebro, Teruel, Brunete, Madrid – mais également Don Quijote ou Durruti - ont contribué à libérer Paris.

« Pourrions nous accepter que nos cimetières où se mêlent par milliers les croix chrétiennes, les étoiles juives et les croissants de l’Islam, soient ensevelies sous l’oubli et l’ingratitude ? »,  interrogeait le Général De Gaulle le 23 avril 1968.

Aujourd’hui, après les 5 années de xénophobie d’Etat du gouvernement Sarkozy et une campagne électorale 2012 durant laquelle, une droite - dont les composantes de droite extrême n’ont plus rien de républicaines - ainsi que le Front National - ont rivalisé dans l’abject,  le racisme atteint des proportions particulièrement inquiétantes : 69% des Français estiment qu’il y a trop d’immigrés (+22% par rapport à 2009), le rapport de la CNCDH indique une hausse des menaces et actes racistes de 23%. Des thèses racialistes se développent.

Le MRAP espérait, avec l’élection de François Hollande et une majorité PS à l’Assemblée des changements notoires. Mais hélas, la douloureuse question des sans papiers demeure inchangée : aujourd’hui un très grand nombre d’ enfants et petits enfants des combattants morts pour la France sont sans papiers, sans droits, sans reconnaissance. Ceux qui ont des papiers se voient toujours refuser le droit à la citoyenneté : le droit de vote aux résidents non communautaires, pourtant promesse du candidat François Hollande semble oublié. Ce n’est pourtant qu’une question de justice d’égalité, de dignité.

Ceux d’entre eux qui sont de nationalité française sont trop souvent victimes du racisme, de la relégation, de la discrimination.

Le MRAP tient également à rappeler que non seulement ces « indigènes » ont été exclus du défilé de la victoire du 8 mai 1945 à Paris, mais que, ce même jour, une répression terrible s’abattait en Algérie, sur la région de Sétif, parce qu’un drapeau algérien, symbole de l’indépendance, était brandi au cours d’un défilé célébrant la victoire. Il y eut alors des milliers de morts.  Ces massacres préfiguraient ceux de dizaines de milliers de manifestants  perpétrés à Madagascar par l’armée française face aux insurgés Malgaches qui avaient attaqué un camp militaire.

En ce 8 mai 2013, le MRAP tient à rendre hommage à tous ces combattants venus d’ailleurs, « à ces étrangers et nos frères pourtant », qui ont lutté pour que la devise Liberté, Égalité, Fraternité ne soit pas un vain mot. Et quel meilleur hommage que de continuer leur lutte pour une société plus juste d’où le racisme aura enfin disparu, où le « vivre ensemble » l’emportera sur toutes les peurs et les haines.

Paris, 8 Mai 2013

1 mai 2013

Histoire de la fête du travail à Toronto

labourEn ces temps où les différends entre athlètes millionnaires et propriétaires milliardaires dominent l'actualité des " conflits " de travail, l'histoire offre une perspective utile sur une époque où les travailleurs devaient lutter pour travailler moins de 12 heures par jour. Le " Mouvement pour la journée de neuf heures " s'amorce à Hamilton, en Ontario, puis s'étend jusqu'à Toronto où le Syndicat des imprimeurs en appuie les demandes. En 1869, le syndicat envoie une pétition aux employeurs demandant une réduction des heures de travail à 58 par semaine, se plaçant ainsi en première ligne du combat pour une réduction du temps de travail dans le monde industrialisé. Les propriétaires des ateliers d'imprimerie, en particulier George Brown du Globe - le plus véhément -, rejettent aussitôt leur demande.

En 1872, la position du syndicat est déjà passée de la demande à la revendication et de la menace à la grève. Selon les employeurs, la demande d'une semaine de travail plus courte est " sotte ", " absurde " et " abusive ". Les imprimeurs ripostent en entrant en grève le 25 mars 1872.

Le 15 avril, une manifestation a lieu pour témoigner de la solidarité parmi les travailleurs de Toronto. Un défilé de quelque 2000 travailleurs se met en branle mené par deux fanfares. Quand ils arrivent à Queen's Park, les sympathisants sont au nombre de 10 000.

Les employeurs réagissent à la grève en faisant venir des briseurs de grève des petites villes et George Brown entame une poursuite judiciaire contre l'union pour " conspiration ". La poursuite de Brown révèle le fait consternant que, selon les lois du Canada, l'action syndicale est considérée comme une infraction criminelle. En application de la loi - qui date de 1792 - la police arrête et emprisonne 24 membres du comité de grève.

Comme en fait foi l'histoire, Brown est trop sûr de lui. En effet, le premier ministre sir John A. Macdonald suit le " Mouvement pour la journée de neuf heures " avec intérêt et curiosité, "son gros nez aussi sensible et pénétrant que celui d'un animal, écrit l'historien Donald Creighton, à l'affût de toute odeur de profit ou de danger." L'odeur de profit vient du fait que son vieil adversaire libéral, George Brown, s'est fait l'ennemi détesté des travailleurs du Canada.

Macdonald a tôt fait de capitaliser. Dans un discours prononcé devant une foule rassemblée à l'hôtel de ville d'Ottawa, il promet d'effacer les " lois barbares " limitant l'activité syndicale. Macdonald vient au secours des hommes incarcérés et, le 14 juin, promulgue la Loi des unions ouvrières, qui légalise et protège l'activité syndicale. Le geste de Macdonald non seulement gêne Brown, son rival, mais lui vaut aussi l'appui durable de la classe ouvrière.

Pour les grévistes, les répercussions à court terme sont néfastes. Nombreux sont ceux qui perdent leur emploi et doivent quitter Toronto. À long terme, les effets sont toutefois positifs. Après 1872, presque toutes les revendications syndicales comprennent la semaine de 54 heures. Les imprimeurs de Toronto sont ainsi les pionniers de la réduction de la semaine de travail en Amérique du Nord. Le mouvement n'atteindra des villes comme Chicago ou New York qu'au début du XXe siècle.

Le combat des imprimeurs de Toronto a eu une autre retombée durable. Les manifestations en faveur du " Mouvement de la journée de neuf heures " et la grève des imprimeurs ont donné lieu à une célébration annuelle. En 1882, le dirigeant syndical américain Peter J. McGuire assiste à un de ces festivals ouvriers à Toronto. De retour à New York, il organise la première " fête du travail " américaine le 5 septembre de la même année.

Durant les années 1880, la pression augmente au Canada en faveur d'une fête nationale du travail. Le 23 juillet 1894, le gouvernement de sir John Thompson promulgue une loi officialisant la fête du Travail. À Winnipeg, cette année-là, un gigantesque défilé de la fête du Travail s'étire sur cinq kilomètres. La tradition de célébrer la fête du Travail gagne rapidement le Canada et tout le continent mais tout a commencé à Toronto grâce à la position courageuse du syndicat des imprimeurs.

James H. Marsh est rédacteur en chef de L'Encyclopédie canadienne.

20 avril 2013

Un musée sur les lieux du ghetto de Varsovie

Le 19 avril 1943, c'est le jour du soulèvement des Juifs du ghetto de Varsovie. Une résistance désespérée qui dura plus d'un mois. A l'occasion du 70ème anniversaire, ce week-end ouvrira le "Musée de l'Histoire des Juifs Polonais".

Historique
1940 
- 1er mai : Offensive allemande à l’ouest. 
- Juin : Le Judenrat est sous les ordres des Allemands. 
- Septembre : Les chrétiens qui habitent l’emplacement du futur ghetto doivent partir. 
- 16 octobre : création du « secteur d’isolement sanitaire » au centre de Varsovie. 
- 15 novembre : Fermeture du « quartier d’habitation juif » avec des murs de 3 m de haut et 1 m de barbelés. 

1941 
- Le Judenrat recense 380 000 juifs dans le ghetto de Varsovie. 
- 1er avril : 72 000 Juifs de Pologne sont déportés dans le ghetto. 
- Mai : 450 000 Juifs s’entassent dans le grand et le petit ghetto dont la superficie a été restreinte. 
- 22 juin : L’Allemagne attaque l’Union soviétique. 
- Septembre : Diminution des rations alimentaires ; du courrier de l’étranger ;. Des cadavres jonchent les rues. 
- Octobre : Peine de mort pour toute sortie du ghetto sans laissez-passer. 
- 16 décembre : Hans Franck déclare qu’il faut se débarrasser de 250 000 Juifs. 
- fin décembre : Les cantines gratuites du ghetto distribuent chaque jour 100 000 repas. 

1942 
- 14 avril : On apprend l’extermination du ghetto de Lublin. 
- 17 - 18 avril : exécution de personnes suspectes de participation à la presse clandestine. 
- 22 juillet : Début de la « Grande Action » dans le ghetto de Varsovie. Première vague de déportation avec la participation de la police juive. Les Allemands annoncent le transfert vers l’est de population. Le Judenrat publie un décret de déportation concernant 380 000 personnes. 6000 personnes par jour doivent se rassembler au lieu d’embarquement. Adam Czerniakow se suicide le 23. « Ils exigent de moi que je tue de mes mains les enfants de mon peuple. Il ne me reste qu’à mourir ». Le témoignage de Zygmunt Frydrych (Zalman Friedrich ) sur les procédés d’extermination pratiqués à Treblinka n’est pas cru.
- 5 août 1942 : déportation de Janusz Korczak et des enfants. 
- 12 septembre : 350 000 juifs ont été déportés à Treblinka. Il ne reste qu’environ 60 000 Juifs dans le ghetto. 
- 23 septembre : Les SS et la SD prennent en main l’administration des affaires juives à Varsovie. 
- 20 octobre : Un comité de coordination (KK) constitue l’Organisation juive de combat , O. J. C. , Zydowska Organizacja Bojowa ou ZOB avec Mordekhaï Anielewicz, Marek Edelman. 
- 2 décembre : rassemblement des résistants du ghetto, (OJC) et l’Union juive militaire, (ZZW). 

1943 
- 9 janvier : visite d’Himmler qui donne ordre d’exterminer les habitants du ghetto. 
- 18 janvier : Deuxième vague de déportation. Face à une résistance armée, les SS allemands et autrichiens doivent interrompre la « deuxième action ». 
- 19 avril : Insurrection du ghetto. Des forces allemandes, polonaises, ukrainiennes, lettones et lituaniennes, encerclent le ghetto et deux détachements de soldats entrent dans le ghetto. La résistance armée s’organise. 
- Le 23 avril : le ghetto est bouclé. Au bout de quelques jours de combat, le général SS Jürgen Stroop ordonne de mettre le feu au ghetto, enfume les égoûts, détruit les usines. Les Waffen SS, la Wehrmacht, et leurs auxiliaires prennent maison après maison. 
- 8 mai : Mordekhaï Anielewicz se suicide, comme la plupart des insurgés survivants. 
- 10 mai : Marek Edelman et quelques autres s’enfuient par les égouts. 
- 12 mai : Szmul Zygielbojm se suicide à Londres pour protester contre la conspiration du silence des gouvernements alliés. 
- 16 mai : « 180 juifs, bandits et êtres inférieurs ont été anéantis. Le ci-devant quartier juif de Varsovie n’existe plus. » écrit le SS Jürgen Stroop. Le ghetto est rasé 

1944 
- 1er août insurrection générale de Varsovie-2 octobre Ecrasement de l’insurrection. 

1945 
- 27 janvier : Libération d’Auschwitz par l’armée rouge 
8 avril 2013

Il y a 500 ans, le Bunschuh et la guerre des paysans en Haute-Rhénanie

bundschuh« La révolution est une idée qui a trouvé des baïonnettes. » Napoléon Ier l’a dit trois siècles après, mais ces mots s’appliquent à la fin du Moyen Âge, entre 1493 et 1525, où l’Alsace était enflammée par la guerre et la violence radicale. Le mot « révolution » s’applique typiquement aux mouvements qui ont réussi, car ce qui est révolutionnaire est le bouleversement des normes anciennes – des changements globales, réalisés vite. Pourtant, l’Alsace a vu des soulèvements écrasés qui ont néanmoins laissé une influence révolutionnaire et imperméable sur la société et l’avenir de la région. Pendant ces révoltes, appelés par le nom Bundschuh – le soulier à lacet, symbole populaire – les roturiers de la campagne alsacienne se sont organisés, formant les armées dans la lutte pour le changement politique, social et religieux. Le climax est venu en 1525, où presque toutes les régions méridionales du monde germanique ont vu le Deutscher Bauernkrieg – la Guerre des paysans allemands – un conflit qui, selon Georges Bischoff, « n’a pas d’équivalent dans l’histoire de l’Europe. » Désormais, ces évènements existaient dans la mémoire et l’histoire des Alsaciens et des autres, et en plus constituaient certains des enjeux les plus essentiels pour comprendre le passage d’Alsace entre l’époque médiévale et l’époque moderne. 

L'Alsace au seuil du bouleversement

intro_gemetzel_picture_gLe 23 mars 1493, à la montagne d’Ungersberg en moyenne Alsace, une trentaine des participants, venant des environs, ont fait un serment d’unité et de dévotion pour leur cause – l’achèvement violent des buts communs : supprimer des tribunaux ecclésiastiques et impériaux, interdire le cumul des bénéfices ecclésiastiques, et enfin expulser les Juifs. Depuis quelques saisons leur projet aurait été en train d’être organisé, pourtant les autorités ont découvert la conspiration bientôt après le rendez-vous à Ungersberg. Quelques étaient arrêtés par les agents de l’évêque de Strasbourg, quelques par les villes impériales de Sélestat et Obernai. La procédure était fermée vers la fin de juillet, les paysans condamnés aux amendes et éventuellement la mutilation de la main droite. La seule violence commise était par les cours, mais l’idée du Bundschuh est né. 

Le deuxième Bundschuh se produit en avril 1502, près de Bruchsal, nord-est de Karlsruhe. Malgré la distance géographique et temporelle – neuf ans ! – entre la conspiration d’Ungersberg et celui-ci, la preuve de la puissance de l’idée et du terme Bundschuh dans la région rhénane se trouve dans la vitesse très rapide parmi les gens et les autorités de faire la liaison entre les deux complots. En fait, lorsque les nouvelles sont diffusées de Spire vers le sud, un réseau des villes alsaciennes a mobilisé immédiatement pour combattre la menace possible. Pendant l’été, trois réunions à Sélestat des représentatives gouvernementaux verraient la discussion et l’implémentation des plans concrets pour la prévention des soulèvements dans l’avenir. Comme avant, le complot a fini très rapidement avec la découverte et arrestation des responsables, suivi par des exécutions, des mutilations et des bannissements, avant de la mise en œuvre du projet. Cette fois, pourtant, les buts articulés, connus par dit-on, étaient moins ésotériques : de prendre le pouvoir par force, contre les prêtres et les nobles – selon Bischoff, « au nom de Dieu des pauvres contre l’Église des riches ». 

Le dirigeant de la conspiration de 1502, un serf et un mercenaire appelé Joss Fritz, a évité l’arrestation et en 1513 il est apparu encore, avec un parti révolutionnaire plus complexe et des objectifs plus radicaux. Son affaire de 1513 se manifeste à Lehen en Brisgau avec une propagande forte et un message de l’imposition des prêts gratuits, le partage des biens superflus pour le profit communal, le plafonnement des ressources et l’usage libre des eaux et des bois. Cependant, le soulèvement était terminé avec la capture de la majorité des compatriotes de Fritz par les Bâlois, tandis que les autorités réactivent les mesures décidées en 1502. Cinq ans après, Fritz a frappé encore, cette fois sur les deux côtés du Rhin. Le plan en 1517 s’est concentré sur la diffusion des agents aux villes et villages en Alsace et dans la Forêt Noire, afin de les prendre dans une façon coordonné et puis installer un nouveau régime, commençant avec l’abolition de tout autorité sauf l’empereur et le pape, l’expulsion de la noblesse et la chevalerie, et la requête d’aide des cantons suisses. Cependant, le mouvement était arrêté encore, avant d’achever d’ampleur, et depuis on perd la trace de Joss Fritz dans l’histoire. 

Finalement, après ces quatre conspirations échouées appelées par le nom Bundschuh, on arrive en pleine guerre – la guerre des Paysans allemands. Il faut comprendre que plusieurs autres troubles et épisodes de violence ont eu lieu en Alsace et en la région rhénane entre 1493 et 1525, mais malheureusement on n’a pas d’espace pour les examiner. En tout cas, leur culmination est venue avec le Deutscher Bauernkrieg, une irruption immense du monde germanique, née en Bade pendant l’automne de 1524. Commençant pendant la semaine de Pâques en 1525 à mi-avril, les mouvements insurrectionnels et violents ont éclaté dans la campagne et dans les villes sur la rive gauche du Rhin. Les événements centraux ont duré environ un mois et demi, avec des pillages, l’organisation des grandes bandes, et la prise des villes et des châteaux. La guerre a pris pour message les Douze Articles, articulés en Souabe, qui contenait à la fois des revendications sociaux le long des thèmes communs – la suppression des tribunaux, des taxes et des privilèges de la noblesse, l’établissement de la suprématie des pouvoirs locaux, le partage des terres communs – et aussi une base spirituelle, justifié par le Réforme. 

En Alsace, la guerre a continué avec grand succès jusqu’à mi-mai ; les seigneurs étaient complètement impotents et se sont cachés dans leurs châteaux. Entre le 4 et le 11 mai, même, une sorte de congrès était convoqué à Molsheim avec les représentatives des toutes les bandes. Pourtant, l’arrivée de l’armée du Duc de Lorraine a entrainé des défaites sanglantes, comme au massacre de Saverne, le 17 mai et à Scherwiller, le 20. Malgré la continuation de la guerre, particulièrement en Haute Alsace et dans la Forêt Noire, l’écrasement violent et complet des paysans, fini par les armées de l’Empire, était bien inévitable. Les actions des paysans allemands ont frappé presque toutes les régions méridionales de l’Empire, mais à la fin elles ont toutes connu des conclusions mortelles. On estime que cent milles étaient tués. 

Une figure du "Bauernkrieg" : Jos Fritz

fritzQui est Jos Fritz, le "chef des rebelles paysans" de 1513 ? Un propriétaire terrien du Pays de Bade, et puis ? On ne sait pas beaucoup de choses en plus. Il n'existe qu'une image de lui sur une affichette datant de 1535. Et c'est tout ! Nous ne savons rien de lui directement, il existe juste quelques écrits, comme des rapports de police. Et pourtant son nom est évoqué dans de nombreux "Volkslieder" (chants populaires). Selon les uns il serait originaire de Whyl, mais il est plus probable qu'il soit né à Bruchsal vers 1470. Il fut l'animateur de nombreuses "conspirations du Bundschuh". Il était présent à la bataille de Lehen (aujourd'hui un quartier de Fribourg-en-Brisgau).  Mais Jos Fritz réussit à s'échapper. La police de la ville de Fribourg le rechercha pendant des années sans le trouver. Il vivait caché dans le Kaiserstuhl... 

Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 > >>
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 248 842
Publicité