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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
14 mars 2016

Richert président des néo-austrasopithèques ?

Qui connaît l'Austrasie ?

austrasie

La préfiguration de l'Austrasie, pendant de la Neustrie (Royaume de l'Ouest), est le Royaume de Reims, attribué à Thierry 1er après la mort de son père Clovis en 511. Il constitue la partie orientale du royaume franc au nord de la Burgondie et de l'Alamanie, comprend les régions du Rhin, de la Moselle, et de la Meuse avec Mayence, les villes de Trèves, Metz, Reims.
Thierry 1er réside à Metz, dans l'ancien palais romain de la cour d'or, situé sur « le haut de Sainte-Croix ».

A sa mort, le royaume passe aux mains de son fils Théodebert 1er, puis à celles de son petit-fils, Thibaud (encore appelé Théobald). 

Enfin, il réintègre le grand royaume franc reconstitué au profit de Clotaire 1er, lorsque celui-ci hérite de son petit-neveu Thibaud et de ses frères Clodomir et Childebert.

Une affaire tirée par les cheveux !

Brunhilda

Clotaire 1er a quatre fils, dont Sigebert 1er.

Le Royaume d'Austrasie est la part de Sigebert dans l'héritage paternel ; il comprend les mêmes grandes villes que le Royaume de Reims, mais sa capitale est devenue Metz. Il est un peu plus étendu au nord-est, du côté de la Thuringe, et au nord-ouest, en direction de l'Escaut que, toutefois, il n'atteint pas. 

De tous les royaumes mérovingiens, c'est celui qui a le moins changé.

Sigebert épouse à Metz Brunehilde (dite Brunehaut), princesse wisigothe, femme intelligente et instruite qui, après la mort de son mari, essaye de gouverner l'Austrasie avec sagesse. Elle remet les voies romaines en état, veut refaire l'unité de la Gaule, mais, faite prisonnière par le fils de Frédégonde, son ennemie, elle meurt, attachée par les cheveux à la queue d'un cheval emballé…

Inconcevable pour certains alsaciens

Certains autonomistes alsaciens purs et durs risquent fort de se révolter si la dénomination "Nouvelle Austrasie" est retenue. En effet, l'Alsace n'a jamais fait partie de l'Austrasie. Elle était un fief de l'Alamanie (ancêtre de l'Allemagne) et risque donc aussi de rappeler de douloureux souvenirs à certains de nos anciens qui ont connu l'occupation de 1939-45. Seul Florian Philipot du FN se réjouira : la capitale de l'Austrasie était Metz, ce qui justifierait a posteriori son choix de campagne.

Mieux ! Sous Charlemagne, l'Austrasie (toujours sans comprendre l'Alsace) s'étendait des Pays-Bas à l'Italie du Nord. Philippe Richert, qui vient de dire qu'il respectera la démocratie, serait donc prêt de faire de Milan sa capitale. Voilà qui lui donnerait un pouvoir européen dépassant de loin celui de la petite ACAL ou Acalie et un Richert, président des néo-austrasopithèques, voilà qui aurait de la gueule.

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7 mars 2016

Les anciennes mines du Val de Villé

L'inventaire du BRGM

En 2005, le BRGM (bureau des recherches géologiques et minières) avait été chargé de dresser l'inventaire et le cahier des charges techniques concernant la mise en sécurité des anciennes mines. La direction régionale des affaires culturelles d'Alsace  avait déjà lancé un projet d'inventaire en 1997, qui avait pour ambition de présenter l'ensemble des travaux miniers toutes périodes confondues sous la forme de fiches regroupées par grandes unités géographiques

Voici la liste par communes établie dans le Val de Villé, qui concerne essentiellement des mines d'argent et de charbon : 

Albé :

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- Mine "In der Grube", époque contemporaine

- Mine "Truttenthal", époque contemporaine

- Mine "Sonnenbach", époque contemporaine

Bassemberg :

- Mine (sans dénomination), époque contemporaine ?

Fouchy :

- Mines de Noirceux, époques indéterminées

- Mine du Rouhu, bois des cloches, époque moderne

sylvester

Lalaye :

- Mines Les Fossés, Les Forges, La Grotte, époque moderne

- Mine du Wolfsloch, époque moderne ?

- Mine de Sachelingoutte, époque moderne

- Mine La Hollée, Moyen-Age

- Mine Honilgoutte, époque contemporaine

- Mine Pransureux, époque indéterminée

- Mine Le Beheu, époque indéterminée

- Mines du Ruisseau, époque indéterminée

- Mines du Kohlberg, époque moderne

- Mine Katz, époque contemporaine

Maisonsgoutte :

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- Mine Elber, Moyen-Age

- Mine du Langenkleinbach, Moyen-Age

- Mine Grubtal (Ritschegrube), époque indéterminée

- Mine Rüst (Milengrube), époque indéterminée 

Steige :

- "La Mine", époques moderne et contemporaine

Triembach-au-Val :

- Ensemble minier du Silberberg, Haut-Moyen-Age - Epoque moderne

- Mine du Sarirain, époque contemporaine

- Sondages de charbon Lederle et mine, époque contemporaine

Urbeis :

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- Mine des Champs Brechete, Bilstein Landzoll, époque moderne

- Mine Théophile, Bilstein Landzoll, époque contemporaine

- Mine Cornelia, Bilstein Landzoll, époque moderne

- Mine Goutte-du-Moulin, Bilstein Landzoll, époque moderne

- Mine du Château, Bilstein, époque moderne

- Mine Saint-Nicolas, époque moderne

- Mine de la Goutte Henri, Les prés de Tante Jeanne, époque moderne

- Mine Donner, Le Haut d'Urbeis, époque moderne, époque contemporaine

- Mine Gravier, époque moderne

- Mine de Schnarupt, Bas d'Urbeis, époque moderne

- Mine de La Chapelle, époque moderne

- Mine d'Aptingoutte, époque moderne

- Mine La Porte de Fer, époque moderne

- Les mines du Revers de Faite, époque contemporaine

Villé :

- Mines de la Gaenslach, époque contemporaine

NB : les époques citées sont : le Haut Moyen-Age (453 - 1000), le Bas Moyen-Age (1000 - 1492), l'époque moderne (1492 - 1789), l'époque contemporaine (1789 à aujourd'hui).

15 février 2016

Pérou, il y a 1200 ans, l'empire lambayèque

Des archéologues découvrent six dépouilles de femmes sacrifiées

A l’ombre de la cordillère des Andes, en Amérique du Sud, la vallée de Lambayèque a été le théâtre de la naissance et du déclin d’un peuple baptisé Lambayèque (également connu sous le nom de Sicàn). Cette civilisation pré-inca est beaucoup moins connue que celle des Mayas ou des Incas. Les Lambayèques étaient obsédés par la construction des pyramides. Aujourd’hui, seuls quelques vestiges témoignent du nombre impressionnant de monuments qu’abritait cette vallée.

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Le Pérou peut se targuer de posséder un patrimoine historique d’exception, le passé précolonial permet aux archéologues de cerner un peu mieux chaque jour les richesses ancestrales des cultures précolombiennes qui ont peuplé ce territoire bien avant les affres et les abus de la Conquête espagnole et de la Colonisation volontairement annihilatrice pour les natifs.

Les Espagnols missionnés par l’Église catholique afin d’évangéliser les populations ne sont guère parvenus à effacer, malgré leur volonté de réduire à néant les traces de civilisations jugées païennes et idolâtres, un passé glorieux qui constitue l’identité originelle du Pérou.

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Les scientifiques viennent ainsi de mettre à jour un nouveau trésor de la période préhispanique datant de près de 1200 ans, un centre cérémoniel au nord du Pérou où six dépouilles de femmes sacrifiées ont été retrouvées, des ossements ont été déterrés dans une fosse et d’autres sur une rampe supérieure du supposé temple rituel de la culture Lambayeque, une zone côtière située à 750 kilomètres de la capitale, Lima.

Les sacrifices humains et les offrandes avaient lieu pour honorer les dieux et s’assurer de leur protection, l’un des experts a ajouté que les crânes des femmes sacrifiées étaient orientés vers la chaîne de montagne andine « ce qui attire l’attention c’est la position atypique de l’un des corps d’une femme âgée d’environ 24 ans. Il est placé sur la partie centrale de la rampe, aux côtés d’un camélidé et de vases en céramiques ».

« L’orientation du corps de la femme nous laisse à penser qu’il y avait un lien étroit entre les peuples de Lambayeque et Cajamarca depuis la fin des Mochicas », a-t-il précisé. 

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« Sur le sol de la place, plus d’une centaine de petits trous ont été découverts contenant des offrandes de Spondylus, différentes variétés de poissons, du piment, du maïs et des espèces abondantes de mollusques. Sous cet important espace cérémoniel Chimu, un petit complexe architectural de la culture Lambayeque, à parois minces plâtrées et peintes de couleurs noirs et blancs ont été identifiés. Ces résultats démontrent le rôle de cette architecture religieuse pour les cultures Lambayeque et Chimu », a aussi affirmé l’archéologue.

Celui-ci a souligné que cette découverte permet « d’établir une étroite relation entre les Mochicas et la culture Lambayeque… Cela nous permet de mieux comprendre la fin des Mochicas et le surgissement de la culture Lambayaque aux environs de 950 et 1000 après Jesus-Christ »Le temple est situé dans la huaca Santa Rosa, dans le district de Pucalá, à environ 30 kilomètres de la ville de Chiclayo.

21 janvier 2016

Les confidences de l'ancien mercenaire Bob Denard

Le 16 Janvier 1977, La République Populaire du Bénin a été victime d’une agression militaire conduite par le très célèbre Bob Denard en vue de mettre fin au pouvoir militaire-marxiste du Colonel Mathieu Kérékou. En ce jour anniversaire de cette agression,votre journal publie ici les confidences de Bob Denard sur cette triste affaire . C’est à travers un extrait de son mémoire publié aux éditions Robert Laffont.

EXTRAIT

denard

.......
Yves Le Bret, qui continue à jouer les ambassadeurs itinérants, le capitaine Gilçou, Ferdinand Serre et Christian Olhagaray me donnent régulièrement des nouvelles des Comores. Ce qui s’y passe est inquiétant.

Ali Soilih s’empêtre dans l’isolement qu’il a provoqué. Incapable de nourrir son peuple, il se contente de l’abreuver de slogans révolutionnaires. Les Lycéens n’ont plus de professeurs depuis le rappel des fonctionnaires français. Des bandes de jeunes gens embrigadés dans des mouvements révolutionnaires régentent la vie de Moroni à la manière des gardes rouges chinois. Les caisses de l’Etat sont vides. Malgré de nombreuses missions de bons offices du président Léopold Senghor, l’homme que j’ai contribué à mettre au pouvoir ne fait rien pour renouer des relations normales avec la France. Il réclame toujours la libération de Mayotte, alors que les Mahorais sont loin de vouloir rejoindre la Grande Comore, Mohéli et Anjouan dans l’indépendance dont ils ont tout à craindre.

Consterné par la faillite de ce pays, je guette le signal qui me ramènera en océan Indien. En attendant, le président Bongo fournit une couverture à mes activités, en me confiant la fonction tout à fait honorifique d’inspecteur de sa garde présidentielle.

Le marché des missions secrètes est si prospère en Afrique que je ne tarde pas à être de nouveau sollicité. Le contact vient cette fois d’un agent marocain. A Paris, où j’ai établi ma base arrière, il me fait rencontrer le docteur Emile Derlin Zinsou, l’ancien président du Dahomey, destitué en juillet 1969 par le lieutenant – colonnel Kouandété. En octobre 1975, Zinsou a tenté de reprendre le pouvoir, mais son complot a échoué et il a été condamné à l’exil. Présidé par le général Mathieu kérékou depuis 1972, le Dahomey est devenu la République populaire du Bénin.

- Mon malheureux pays est un enfer pour ceux qui rêvent de liberté, me déclare le médecin. Le tyran Kérékou vient de faire exécuter onze de mes partisans. Il faut que vous m’aidiez à renverser ce régime marxiste.

Le coup me paraît jouable à plusieurs titres. D’abord, mes contacts du SDECE m’encouragent à me mettre au service du docteur Zinsou, la France ayant tout intérêt à ce que Kérékou soit écarté du pouvoir. Ensuite, le Maroc est très embarrassé par ce général – président, dans la mesure où il a pris parti pour le Front Polisario et vient de reconnaître la République sahaouie. Enfin, les gouvernements du Togo, du Gabon, de la Côte – d’Ivoire et du Sénégal se préoccupent également des menées marxistes de leur voisin béninois. Si je décide de m’engager dans cette affaire, je bénéficierai, de toute évidence, d’appui sérieux et de fonds conséquents.

Avant de donner mon accord, je charge un jeune officier, le lieutenant Gérard, d’effectuer un petit voyage de reconnaissance à Cotonou. Il se fait passer pour un touriste, séjourne une semaine sur place et me ramène une évaluation précise des forces armées de Kérékou ainsi que des détails sur leur implantation. Selon mon espion, le Bénin serait au bord de l’asphyxie. La politique d’industrialisation engagée par Kérékou est très mal comprise par son peuple, et son armée ne semble pas bien organisée.

Dès lors, il me semble qu’il serait plus aisé d’imposer par la force un changement de gouvernement au Bénin, plutôt que d’y fomenter, après quelques infiltrations de mercenaires, un énième coup d’Etat. Le docteur Zinsou partage mon avis. Un premier versement de cent quarante – cinq mille dollars, effectué par le roi Hassan II, me permet de démarrer l’opération.

Lorsque je lance le recrutement des cent hommes dont j’estime avoir besoin pour investir Cotonou, je me heurte à une situation à laquelle je n’ai jamais été confrontée. Les temps ont bien changé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Les anciens de l’OAS ont vieilli, et les partisans de l’Algérie française se sont recasés. Par – delà mon habituel état – major, vite rameuté, je me rends compte qu’il va falloir ratisser très large et dans de nouvelles directions.

Afin de bien marquer le caractère interne en l’Afrique de cette nouvelle affaire, je décide d’enrôler d’entrée de jeu des Africains. Je n’ai pas de mal à m’assurer le service d’une soixantaine d’hommes bien entraînés, des Béninois exilés, bien sûr, mais aussi des Guinéens, dont bon nombre ont été formés dans les Landes par mes soins.

Parallèlement, je fais activer l’enrôlement des Européens en passant des petites annonces dans les colonnes de dix quotidiens français, au nom d’une société que j’ai créée à Libreville. Alors que je m’attendais à recevoir une centaine de réponses, près de cinq mille candidatures me parviennent. Roger Bruni et moi en sélectionnons cent cinquante. Afin de ne pas attirer l’attention, les candidats sont reçus dans des hôtels parisiens par Legrand et André Cau, qui effectuent un premier tri. Ils m’envoient ceux qu’ils ont retenus. Je les questionne sur leur passé et, surtout, sur leurs attentes. Finalement, j’agrée soixante hommes, qui reçoivent chacun une avance de six mille francs correspondant à un mois de solde et l’ordre de se tenir prêts à partir à mon signal.

Les premières recrues quittent la France au début du mois de décembre. Ils voyagent par petits groupes. Accueillis au Maroc par des gendarmes, ils sont immédiatement conduits à Benguerir, près de Marrakech, sur une ancienne base américaine. Un jour où je me rends à Orly afin de veiller au bon déroulement du départ d’une poignée de volontaires, je rencontre Ferdinand Serre. Nous parlons bien entendu d’Ali Soilih, qui se comporte de plus en plus comme un dictateur.

- Il est temps de le renverser, affirme mon interlocuteur.

- Je suis prêt à vous aider, lui dis – je mais pas tout de suite. Je suis occupé par ailleurs. Je reprendrai contact avec vous dès que possible.

Mes volontaires, qui me connaissent sous le nom de « colonel Maurin », ignorent tout de l’opération à laquelle ils vont participer. Ce n’est qu’en recevant leur billet d’avion qu’ils prennent connaissance de la première étape de leur aventure. Je n’ai pas voulu transiger sur le secret. Cela m’a sans doute privé ainsi de quelques engagements de qualité, comme celui de Philippe de Dieuleveult, l’aventurier de la télévision, officier de réserve parachutiste. Devant mon refus de lui révéler la destination finale de l’équipe, il a retiré sa candidature en me jurant de ne pas parler de nos contacts.

Plus les préparatifs avancent, plus je suis confiant. Comme je l’avais pressenti, les ennemis de Kérékou ne se font pas prier pour financer notre mission. Après avoir versé son obole, le roi du Maroc nous garantit par contrat que le docteur Zinsou nous allouera, pour sa part, quatre cent mille dollars. En outre, René Journiac suit le montage de l’opération aux Affaires africaines et malgaches et je sais que le Président Giscard-d’Estaing s’y intéresse de près.

Tandis que je voyage entre Paris, Libreville et le Maroc, où je rencontre deux fois sa majesté Hassan II, Legrand assure à Benguerir la préparation de nos quatre-vingt-dix volontaires. Orfèvre en la matière, l’ancien parachutiste ne ménage pas nos troupes. Elles sont équipés de fusils d’assaut, de mitrailleuses, de mortiers et de lance-roquettes. Comme nous ne manquons pas de munitions, Legrand peut faire tirer ses élèves durant des heures, jusqu’à ce qu’ils acquièrent ou retrouvent des automatismes guerriers.

Mallock, que j’ai mis dans le coup, m’a fourni un avion. Il assurera depuis Gabon le transport aérien du commando. Je décide d’attaquer dans la nuit du 31 décembre 1976. Tous marxistes qu’ils soient, les officiers de Kérékou, ne manqueront pas de fêter la nouvelle année. Leur dispositif de défenses sera relâché et le coup aura toutes les chances de réussir.

Des soucis de dernière minute m’empêchent de jouer la partie au moment choisi. L’avion qui devait nous transporter n’étant pas disponible, les élèves de Legrand ne quittent leur base marocaine que le 15 janvier 1977. Avant leur départ, je les passe en revue avec le Colonel Dlimi et Gratien Pognon. Ce représentant du docteur Zinsou a décidé de prendre part à l’expédition, accompagné de son secrétaire.

C’est seulement à leur arrivée au Gabon que mes hommes apprennent enfin le but final de la mission. La base militaire de Franceville, où je les installe, est placée, pour l’occasion, sous la protection de la garde présidentielle commandée par mes amis Loulou Martin et son second, Pinaton.

L’escale gabonaise est de courte durée. Les hommes et le matériel sont embarqués dans le DC 7 à hélices piloté par un volontaire américain désigné par Mallock. Je monte à bord avec deux de mes fidèles, Roger Bruni et Jacques Lafaye, plus connu sous le surnom de Carcassonne.

- On ne peut pas décoller, m’annonce alors le pilote, je crois qu’il y a une suite d’huile.

Ce contretemps n’entame pas mon enthousiasme. Je m’inquiète seulement de savoir combien de temps va prendre la réparation. Le mécanicien du DC 7, un Suédois, me laisse entendre qu’il faudra au moins deux bonnes heures. Nous débarquons et patientons sur le tarmac, en observant, du coin de l’œil, les ombres furtifs qui s’agitent autour de l’appareil.

Enfin, le pilote vient m’annoncer que tout est clair. Il est presque cinq heures. J’estime que nous serons à pied d’œuvre dans moins de trois heures.

Le DC 7 réparé se met à rouler sur la piste. Il décolle, pique droit vers la mer et, en volant au ras des flots afin de tromper les radars côtiers, prend la direction de Cotonou, qui se trouve à mille kilomètres de l’autre côté du Golf de Guinée.

Il est environ 7h30 lorsque le pilote me signale qu’il va se poser. Je me poste avec Roger Bruni près de la porte avant gauche. Chacun de mes hommes est à sa place, son arme à la main. Je les devine prêts à jouer, bien encadrés par les anciens, le rôle qui leur a été assigné.

Après le crissement des roues sur la piste, l’homme de Mallock inverse la puissance des moteurs. L’avion décélère brutalement pour s’engager presque à l’angle droit sur une bretelle de dégagement menant directement sous la tour de contrôle, devant les halls d’accueil.

Inlassablement répété à Franceville, le ballet du débarquement se met en branle. Je m’encadre dans la porte avant tandis que des volontaires, installés aux issues arrières, font glisser vers le sol des tiges de métal sur lesquelles mes premiers voltigeurs se laissent glisser comme des pompiers en alerte.

Deux blindés légers – des AML 60 d’origine française – roulent lentement vers nous. J’empoigne un fusil d’assaut armé d’une grenade antichar, vise le premier intrus et l’immobilise au milieu d’un nuage de fumée noire. Alors que Bruni le prend pour cible, le second blindé bat en retraite.

La totalité de mon commando est bientôt à terre. Personne ne semble plus se soucier de nous. Je donne l’ordre de réquisitionner une poignée de civils de service à la tour de contrôle, et de commencer avec eux le débarquement des caisses de munitions. Quelques gendarmes se réveillent. Tandis que les tirs les poursuivent, Jean-Louis s’empresse d’installer son poste radio et se met en rapport avec Marion, son homologue de la garde présidentielle gabonaise, qui se tient aux écoutes.

Quelque peu surpris par la facilité avec laquelle je me suis emparé de l’aéroport endormi, je laisse le Bosco occuper l’extrémité de la piste puis, craignant tout de même une contre-attaque, m’empresse de placer mes mortiers en batterie. Je braque ensuite une mitrailleuse sur le toit de l’aérodrome, afin d’appuyer l’avance des groupes de Legrand, qui n’attendent plus que mon ordre pour filer vers la présidence, et ceux d’André Cau qui, en empruntant un autre axe, doivent mettre hors de combat les factionnaires du camp Guézo tout proche.

La totalité de mon matériel lourd est au sol lorsque soudain, je remarque que notre pilote a laissé tourner ses moteurs, et qu’il a placé le DC 7 dans le sens du décollage. Interloqué, je demande à Jean-Louis de l’interroger en anglais.

- Pourquoi ne coupez-vous pas les moteurs ? interroge ma radio.

- C’est au cas où nous devrions repartir en catastrophe, répond-il sans se troubler.

En dépit de sa logique, cette réponse ne me satisfait qu’à moitié. Je demande à Bruni de surveiller le bonhomme et de le neutraliser s’il faisait mine de filer sans nous. Pour plus de sûreté, je fais garer une jeep devant la roue avant de l’avion, puis prend contact, par téléphone, avec les alliés potentiels que nous avons à Cotonou et dans les casernes béninoises. Gratien Pognon s’agite beaucoup. Il m’assure que l’armée, dans son ensemble, est prête à se rallier.

Avec son secrétaire, il appelle quelques personnalités qu’il tire du lit pour les mettre devant le fait accompli. Mais je n’obtiens aucune des garanties promises.

Pendant que nous multiplions les liaisons téléphoniques, une partie de mon commando file, par le bord de mer, vers la résidence du président Kérékou. Le palais qu’ils doivent enlever s’étale de l’autre côté d’une bande de sable dangereuse à traverser. Le lieutenant Thomas met en batterie l’un des trois mortiers pour appuyer l’avance de mes hommes, qui se lancent à l’assaut en tiraillant. Mais les gendarmes qui gardaient la tour de contrôle ont donné l’alerte avant de détaler, et la garde présidentielle de Kérékou riposte. Ma première vague recule sous son feu nourri.

Les rares messages qui me parviennent me font comprendre que notre affaire n’est pas aussi bien engagée que prévu. De toute évidence, on m’a donné, au départ, des renseignements peu fiables. Kérékou n’a pas passé la nuit dans sa résidence. Mes voltigeurs africains et européens sont à peine infiltrés dans les faubourgs endormis de la capitale, qu’il se précipite à la radio d’Etat pour inviter son peuple à repousser l’odieuse agression dont il est victime.

Les Béninois se montrent peu pressés d’obéir aux injonctions de leur président. Rares sont ceux qui se risquent à sortir de leur maison. Les rues sont libres. Même s’ils sont pris à partie çà et là par les unités béninoises manœuvrant sans ordre bien établi, mes hommes continuent à progresser. Malgré tout, l’affaire s’annonce de moins en moins bien. Gratien Pognon perd progressivement de son assurance. Aucun des notables dont il s’annonçait pourtant si sûr ne s’engage dans la rébellion.

Ni les gendarmes, ni le bataillon de parachutistes sur lequel il comptait tant ne se rangent de notre côté. Au moment où mes hommes se heurtent à la résistance imprévue de militaires nord-coréens, qui accompagnaient des dignitaires de PyongYang participant à un congrès, il me demande de les rappeler, et de donner au plus vite l’ordre de décoller. Malgré la faiblesse de mes transmissions, je commence à organiser en bon ordre le repli de mes sections.

L’alerte est maintenant générale. Tous les bateaux mouillés en rade de Cotonou donnent de la sirène, et les équipages regagnent leurs bords. Comme les officiers de Kérékou ne semblent pas vouloir engager une véritable riposte, j’ordonne un dernier tir de barrage de mes mortiers avant de faire revenir mes voltigeurs à l’aéroport.

J’ai pris place à bord d’une jeep enlevée aux gendarmes lorsque, revenant vers l’avion, je tombe nez à nez avec le premier engin d’une colonne automitrailleuses Ferret. Je m’apprête à le détruire au bazooka lorsque Bruni m’empêche de tirer. Le chauffeur du blindé profite de mon hésitation pour se défiler, et les autres engins suivent son mouvement.

Pendant le regroupement de mes troupes, les échos de la bataille prennent de l’ampleur. Je fais ramener le matériel lourd sous l’avion dont les hélices tournent déjà. Quelques voltigeurs reviennent avec des prisonniers que je fais aussi relâcher ? L’un d’eux, un civil chargé du sac de Legrand, réussit pourtant à monter dans l’avion où se tiennent déjà, Gratien Pognon et son secrétaire.

Une fois mes groupes réunis à l’aérodrome, je m’inquiète de nos pertes. Elles sont moins importantes que je ne le craignais. Deux hommes sont morts et trois autres ont été légèrement touchés. Je fais embarquer mes trois blessés légers, puis ordonne d’abandonner la plupart des caisses de munitions.

Peu après le décollage, le Bosco m’annonce que le sergent béninois qui servait la mitrailleuse placée sur le toit de l’aérodrome n’a pas été embarqué. Il s’est endormi de fatigue. Pour couronner le tout, Bruni ne retrouve pas la caisse de munitions qui contenait les papiers concernant l’opération, et que je n’avais pas voulu laisser au Gabon.

Comme je m’impatiente, il fait rapidement fouiller l’avion. apparemment, l’un des civils réquisitionnés pour débarquer le matériel l’a descendu avec les autres caisses de munitions. Nos documents sont donc restés sur le tarmac de Cotonou.

Au Gabon, après avoir fait hospitaliser mes blessés et installer le reste de mes hommes à Franceville, en attendant qu’ils touchent leur dû et puissent rentrer chez eux, je dresse le bilan de l’opération. Si je considère comme un exploit militaire le fait d’avoir réussir de débarquer en pays hostile, d’être demeuré plus de sept heures dans une ville de trois cent mille habitants en tenant en haleine une armée entière et de m’en être exfiltré sans pertes graves, pour le reste, c’est un échec cuisant.

Afin d’éviter les fuites, le commando est transféré, en accord avec les autorités marocaines, du Gabon au Sud marocain. Au bout d’un mois, les hommes sont rapatriés en Europe par petits groupes.

Les papiers bêtement abandonnés à Cotonou sont trouvés seulement trois mois après, par la commission d’enquête que l’ONU a envoyée sur place. Ils font les choux gras de Kérékou. Mon permis de conduire et ma carte d’identité au nom de Gilbert Bourgeaud, ainsi que mon accréditation au service de la République du Gabon, figurent parmi les pièces saisies.

Le complot international est ainsi établi. Les journalistes se délectent des suites de mon coup de main. Ils ignorent encore la véritable identité de Gilbert Bourgeaud et du colonel Maurin dont il est souvent fait état dans les discours incendiaires de Kérékou. Mais ceux qui gravitent depuis longtemps dans les arcanes des services secrets savent très bien à quoi s’en tenir.

Le contenu des documents finit par être intégralement publié dans les colonnes d’Afrique-Asie. Des rumeurs commencent alors à courir sur mon compte. Selon certains, Kérékou lui-même m’a fait manipuler par ses services secrets, dans le but de renforcer son pouvoir. D’autres me soupçonnent d’avoir trahi mes commanditaires. Je décide de me taire, de ne pas entrer dans la polémique, et reviens en France.

Après avoir fait le tour de la situation avec mes commanditaires, je conseille à mes fidèles de se mettre en sommeil.

....

Extrait : Bob Denard et Georges Fleury, Corsaire de la République, Robert Laffont, 1998

22 septembre 2015

200 squelettes de soldats de Napoléon découverts sur un chantier en Allemagne

Des squelettes de soldats de la Grande Armée Napoléonienne ont été découverts près de Francfort au courant de cette semaine sur le site d'un futur chantier immobilier.

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"Nous estimons qu'environ 200 personnes ont été inhumées ici", a expliqué Olaf Cunitz, adjoint au maire de Francfort, lors d'une conférence de presse sur place, dans le quartier de Rödelheim, à l'ouest de la ville. "Selon notre première estimation, il s'agit de soldats de la Grande Armée morts en 1813", sur le chemin du retour après la cinglante défaite essuyée par Napoléon lors de sa campagne de Russie. Sur la route vers la France, Bonaparte avait notamment livré bataille à Hanau, une ville voisine de Francfort, vers la mi-octobre 1813, a rappelé M. Cunitz. Les combats s'étaient poursuivis dans la région, faisant 15.000 morts selon lui. Les tombes ont été découvertes grâce aux précautions archéologiques prises lors du chantier. Des mesures adoptées car d'autres soldats avaient déjà été retrouvés en 1979 dans le quartier. Les soldats découverts à Francfort sont probablement morts des suites de blessures ou ont succombé à l'épidémie de typhus qui décimait la Grande Armée à l'époque, a avancé l'adjoint. Des assertions qui doivent encore être vérifiées scientifiquement. Mais il est certain qu'il s'agit de "tombes érigées en urgence", comme le font les militaires, a détaillé Andrea Hampel, la directrice de l'inspection des monuments historiques de Francfort.

Une datation grâce aux boutons de vêtements

Les soldats reposent dans des cercueils sommaires, qui ont permis la bonne conservation des squelettes. Ils sont alignés en rang les uns à côté des autres et n'ont aucun objet funéraire. Par ailleurs, ils gisent selon une orientation Nord/Sud, alors que l'Europe chrétienne avait l'habitude d'enterrer ses morts sur un axe Est/Ouest. Un signe que les corps ont été enfouis à la hâte, selon Mme Hampel. Les quelques boutons de vêtements retrouvés dans les tombes ont permis d'assurer la datation autour de 1813. Plus de trente squelettes ont déjà été sortis de terre et les fouilles ont permis de mettre au jour environ 200 tombes, selon le directeur du chantier Jürgen Langendorf. Elles vont se poursuivre encore quatre à six semaines, a-t-il précisé.(selon "Sciences et Avenir")

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16 avril 2015

La démocratie est un combat

Un document écrit il y a plus de 20 ans.

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2 mars 2015

Les bordels japonais de la deuxième guerre mondiale

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La présidente sud-coréenne presse le Japon de s'excuser auprès des Coréennes enrôlées de force dans les bordels japonais durant la Seconde guerre mondiale alors que le nombre de survivantes décroit inexorablement.

C'est un des grands points de discorde entre le Japon et la Corée du Sud. Plus d'un quart de siècle après les événements, la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a réitéré ce dimanche 1er mars sa demande d'excuses au Japon pour le traitement infligé aux Coréennes enrôlées de force dans les bordels de l'armée japonaise durant la Seconde guerre mondiale.

D'après la plupart des historiens, jusqu'à 200.000 femmes ont servi dans les bordels de l'armée impériale pendant la guerre, la plupart des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes, des Philippines et des Taïwanaises. Un drame historique que les conservateurs nippons tentent à tout prix d'édulcorer.

Arguant que "le temps presse", la dirigeante sud-coréenne pressent les autorités japonaises de régler cette question "par tous les moyens" alors que le nombre de survivantes décroit inexorablement. "Nous avons maintenant seulement 53 survivantes âgées en moyenne de 90 ans. Le temps pour rétablir leur honneur nous est compté", a dit la présidente dans un discours prononcé à l'occasion de l'anniversaire du soulèvement de 1919 contre l'occupation de la péninsule par le Japon (1910-1945).

Le Japon a officiellement reconnu les souffrances des femmes asiatiques via la "déclaration Kono" (en 1993), du nom du secrétaire général du gouvernement de l'époque qui avait fait part des "excuses" et des "remords" de son pays. Mais une partie de la droite émet régulièrement des déclarations ambigües, affirmant en particulier que ces femmes étaient des prostituées et non des victimes enrôlées de force dans des bordels.(selon AFP)

14 février 2015

Il y a 55 ans : Reggane

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La Laddh (ligue algérienne des droits de l'homme) exige que toute la lumière soit faite sur le dossier des essais nucléaires français effectués dans notre pays afin de “faire face aux effets des explosions, notamment le plutonium répandu dans l'atmosphère”.

L’Algérie a commémoré, hier, le 55e anniversaire de l’essai nucléaire, effectué dans la wilaya d’Adrar, durant la colonisation. En effet, le 13 février 1960, la France, sous la présidence de Charles de Gaulle, a procédé à des explosions nucléaires, à Reggane, qualifiées du “plus grand et plus dangereux essai nucléaire”, par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh). Dans un rapport, celle-ci rappelle qu’entre février 1960 et avril 1961, la France a réalisé 4 essais nucléaires, à Reggane, portant les codes militaires suivants : Gerboise bleue, Gerboise blanche, Gerboise rouge et Gerboise verte. C’est donc le 13 février 1960 que Gerboise bleue a explosé, développant “une énergie équivalente à 4 fois celle de la bombe d’Hiroshima”, d’après la Laddh. L’organisation des droits de l’Homme prend à témoin l’opinion publique, nationale et internationale, sur “l’ampleur” des expériences nucléaires, réalisées de 1960 à 1966 sur le sol algérien, sans protection aucune.

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Elle insiste, en outre, sur les “effets néfastes” de ce crime colonial sur les générations d’aujourd’hui et à venir. “La Laddh est persuadée que les victimes des explosions nucléaires de la France au Sahara algérien n’ont pas besoin qu’on parle d’elles uniquement chaque 13 février, pendant que la France commémore chaque année l’anniversaire de son accession au cercle fermé des puissances nucléaires militaires”, est-il mentionné dans le document. De plus, ces victimes “continuent à souffrir quotidiennement, incognito, et dans la dénégation totale de reconnaissance” des effets des radiations sur leur santé et sur leur environnement, précise encore le communiqué. Aussi, la Laddh exige que toute la lumière soit faite sur le dossier des essais nucléaires français, effectués dans notre pays, afin de “faire face aux effets des explosions, notamment le plutonium répandu dans l'atmosphère”. “L’aspect criminel de ces essais nucléaires par le colonisateur (…) se manifestant, aujourd'hui, sous forme de malformations congénitales, visibles sur les visages et les corps de nos citoyens, habitant dans ces zones”, alerte-t-elle. Non sans rappeler des nombreuses études qui attestent que les populations de Reggane et d’In-Ekker (Tamanrasset) “souffrent encore des effets de ces essais qui ont coûté la vie à des milliers de personnes et engendré des maladies graves”.

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Un constat inquiétant qui confirme, selon la Laddh, que la menace radioactive est toujours présente, dans les zones touchées, avec “des possibilités de contamination à plus de 1 500 km des régions des essais”. Dans ce cadre, la Laddh dénonce la loi française (arrêté du 22 septembre 2014) relative à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires, qui garde le silence sur les “séquelles” des crimes nucléaires, y compris sur l’environnement. Selon elle, le moment est venu, pour l’Algérie, d’utiliser “ses armes juridiques pour arracher son droit à la France” et pour accéder aux archives, cartes d’enfouissement et rapports médicaux français. À quelques mois de l’ouverture du débat algéro-français sur la question de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires, la Laddh interpelle le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, en lui demandant de dépêcher une mission dans les zones d’essais nucléaires. Elle appelle aussi la France à “nettoyer les sites contaminés” et à procéder à “la décontamination du sol et des nappes souterraines”. (Lu dans "Liberté Algérie")

24 novembre 2014

Libération de Villé

La libération de Villé a eu lieu le 26 novembre 1944. Le 70ème anniversaire sera donc fêté le 29.

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19 novembre 2014

L'armée suisse avait équipé tous les ponts d'explosifs

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La Suisse est un pays neutre. Mais avant la deuxième guerre mondiale, son armée a malgré tout pris des précautions : tous les ponts sur le Rhin ont été équipés d'explosifs, surtout les ponts transfrontaliers entre la Suisse et l'Allemagne. Le porte-parole du ministère de la défense  a confirmé à Berne l'article à ce sujet paru dans l'hebdomadaire "Sunday". Cette stratégie visait à arrêter une attaque possible, mais surtout à gagner du temps pour l'armée à se réfugier dans les vallées alpestres. Plus d'une centaine de kilogrammes de TNT ont été bétonnés dans les piliers de ponts. Aux ponts, il faut ajouter la prévision de démolition de tous les tunnels. Le système était prévu en cas d'attaques de chars. Le système ne représente cependant aucun risque pour les automobilistes, les détonateurs étant stockés séparément. Ce n'est qu'à l'automne 2014 que l'opération de déminage des ponts s'est terminée. Jusqu'en 1975, l'armée suisse avait renforcé le dispositif, malgré la fin de la guerre en 1945. Le pont historique de Rheinfelden a été ouvert à la circulation en 1990 et déminé en 2006.

  • Ci-dessus : un des derniers ponts déminés, celui de Bad-Säckingen. 
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