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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
19 juillet 2023

À la frontière tchadienne, les témoignages glaçants de rescapés soudanais des massacres au Darfour

À Adré, ville tchadienne située à la frontière avec un Soudan en guerre depuis le 15 avril 2023, des rescapés livrent des témoignages glaçants des massacres commis au Darfour.

soudanAu Soudan, cela fait trois mois que le conflit entre deux généraux rivaux a plongé le pays dans une guerre sanglante qui a déjà fait plus 3 000 morts, un chiffre probablement sous-estimé selon les experts. Les violences ont poussé 3 millions de personnes sur les routes de l’exil, selon l’ONU, qui craint un basculement dans un « conflit ethnique », et la « guerre civile totale ».

Certains Soudanais trouvent refuge dans les pays voisins comme au Tchad où jusqu’à 2 000 d’entre eux franchissent la frontière chaque jour. Dans la ville frontalière d’Adré, des rescapés des massacres au Darfour livrent ainsi des récits glaçants.

« Ils ont massacré sans pitié, les femmes, les enfants, les vieillards, même le bétail »

Dans le lycée d’Adré, devenu camp de fortune accueillant plus de 120 000 soudanais. Nadia Ahmat Abdramane raconte : « Leur but, c’est de nous exterminer. Ils ont massacré sans pitié, les femmes, les enfants, les vieillards, même le bétail, personne n’a été épargné. Ils ont même égorgé un bébé. Ils nous ont poursuivis pendant notre fuite avec leurs véhicules. Ils ont mitraillé les civils sans défense qui voulaient se sauver. D’el-Geneina [capitale du Darfour occidental, NDLR] jusqu’ici j’ai vu des corps partout sur la route. Ce sont les hommes de Hemedti qui ont fait ça, et aussi les milices arabes qui sont leurs alliés. »

 Leurs témoignages confirment les pires craintes formulées par l’ONU. Pour Adoum Mahamat Ahamt, de la Commission nationale d'accueil, de réinsertion des réfugiés et des rapatriées, un nettoyage ethnique est en cours : « La situation est dramatique. C’est devenu une chasse à l'homme. On entre chez les gens, on te chasse, on te tue, ou on te dépouille, ou on te revoit de ta maison. C’est ce que les réfugiés nous ont racontés. Il suffit que tu n’aies pas un teint assez clair comme les Arabes. Ils passent maison par maison, surtout la nuit. On sait où tu es, on te cherche, on te tue la nuit. »

 Les premiers humanitaires arrivés à el-Geneina racontent une ville dévastée où règne un silence de mort, mais pas de cadavres dans les rues. La ville aurait été « nettoyée » dans une volonté de dissimulation, affirment plusieurs sources. Mais l’ONU a d’ores et déjà confirmé l’existence d’une première fosse commune, contenant une centaine de corps.

 La Cour pénale internationale (CPI) a par ailleurs lancé une enquête pour crimes de guerre dans la région soudanaise du Darfour, où au moins 87 personnes appartenant à la communauté massalit, dont des femmes et des enfants, ont été enterrées dans une fosse commune. Elle appelle à ne pas permettre à « l'histoire de se répéter », en référence à la guerre civile qui a débuté en 2003 au Darfour, qualifiée de génocide par les États-Unis et qui a fait plus de 300 000 morts. (selon "RFI")

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15 juillet 2023

Le Ghana, poubelle de la « fast fashion » mondiale

Le pays d’Afrique de l’Ouest est submergé par le débarquement massif de textiles usagés en provenance des pays occidentaux et d’Asie, dont la qualité de plus en plus médiocre empêche la commercialisation. Des activistes dénoncent un « colonialisme des déchets ».

ghanaSur la plage de Jamestown, le parcours matinal de l’équipe de Joey Ayesu n’a rien d’une promenade de santé. A l’extrémité de ce quartier populaire d’Accra, la capitale du Ghana, il faut slalomer entre les embarcations des pêcheurs, les barquettes de polystyrène, les bouteilles en plastique et, plus encore, entre les amas de chaussures, les pantalons et les lambeaux de tee-shirt qui forment par endroits de véritables dunes où s’attardent les cochons.

Un spectacle de désolation que traversent Joey et ses acolytes pour aller prélever un peu d’eau de la mer. Ces échantillons, collectés chaque semaine depuis août 2022 dans l’océan (le golfe de Guinée) et la lagune, visent à évaluer la pollution causée par le débarquement massif de textiles usagés en provenance des pays occidentaux et d’Asie.

« Nous mesurons la quantité de microfibres dans l’eau, issues de tous ces vêtements en nylon ou en polyamide qui échouent sur nos plages », explique Joey en rebouchant un tube à essai. « Il y a un vrai danger pour nos métabolismes, ne serait-ce que parce que les poissons avalent ces substances et que nous mangeons les poissons », poursuit le technicien de laboratoire, responsable de la recherche écologique à la Or Foundation, l’ONG qui coordonne cette enquête, dont les premiers résultats devraient être publiés d’ici à la fin de l’année. (selon "Le Monde")

12 juillet 2023

Irak : les trottoirs inaccessibles aux piétons

À Bagdad, comme dans toutes les grandes agglomérations irakiennes, circuler à pied sur les trottoirs est quasiment impossible, car ils sont envahis par toutes sortes de choses qui ne facilitent pas le passage des piétons. Et pourtant, ces villes auraient tout intérêt à changer de politique d’urbanisation, explique le site irakien “Jummar”.

irakSur le pont de la République, à l’entrée de la zone verte, au centre de Bagdad, une voiture roulant sur le trottoir oblige un piéton à marcher sur la chaussée, à côté des véhicules. Une scène “absurde” mais ordinaire, raconte le site irakien Jummar.

“En Irak, le trottoir est colonisé.”

Et pas seulement par les voitures. “Quiconque marche dans nos rues doit essayer de trouver le parcours approprié pour circuler sur le trottoir, colonisé par des centaines de vendeurs, de générateurs électriques et de restaurants”, décrit Jummar. Sans parler des “blocs de béton, des tas d’ordures et de la poussière”.

“Au milieu de tout cela, il reste un étroit espace laissé aux piétons”, ironise le site irakien.

Comme l’explique Jummar, le problème du trottoir pour les Irakiens commence dès l’enfance. Dans les quartiers, il n’y a ni aire ni de terrain de jeu. Alors l’Irakien se familiarise avec la rue dès qu’il commence à marcher “car il n’a pas d’espace pour se mouvoir entre les places de stationnement asphaltées”.

Politique inadaptée

Puis l’enfant grandit, jusqu’à ce qu’il se rende compte de “l’amère vérité” : “La voiture est sa seule option pour se déplacer dans les rues.”

Et pourtant, Bagdad n’est pas plus adaptée aux véhicules. La capitale irakienne compte 892 kilomètres de routes et trois millions de véhicules, ce qui fait environ 3 363 voitures par kilomètre. Un terrible ratio.

Avec la menace du réchauffement climatique et de la pollution urbaine, de nombreux pays imaginent des villes sans voitures, faisant place aux piétons, aux vélos et aux transports en commun.

Or, en Irak, on fait le contraire : “La politique suivie en Irak pour résoudre le problème de la forte densité de trafic consiste à réduire la surface des trottoirs […]. De ce fait, la possibilité de se promener dans les rues d’Irak devient une tâche ardue.”  (selon "Courrier international")

7 juillet 2023

Où est Evgueni Prigojine ?

Le patron de Wagner Evgueni Prigojine est «en liberté» en Russie et non en Biélorussie, affirme Loukachenko.

ukraineEvgueni Prigojine se trouverait toujours en Russie malgré l’accord prévoyant son départ en Biélorussie à la suite de la mutinerie de Wagner, selon le président biélorusse.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a affirmé ce jeudi que le patron du groupe paramilitaire Wagner, Evgeni Prigojine, se trouvait toujours «en liberté» en Russie, malgré l'accord prévoyant son départ en Biélorussie après sa rébellion avortée le 24 juin.

«Concernant Prigojine, il est à Saint-Pétersbourg. Où est-il ce matin? Peut-être parti à Moscou, ou ailleurs, mais il n'est pas sur le territoire biélorusse», a déclaré Loukachenko lors d'une conférence de presse. Selon lui, les combattants de Wagner se trouvent eux aussi «dans leurs camps» et non en Biélorussie, «pour le moment».

Loukachenko rassurant sur la non dangerosité de Wagner en Biélorussie

«Je sais de façon certaine qu'il est en liberté», a-t-il précisé, affirmant avoir eu «hier» une conversation téléphonique avec Evgueni Prigojine qui, selon Alexandre Loukachenko, lui a assuré qu'il allait continuer à travailler pour la Russie. «Que va-t-il se passer ensuite avec lui ? Vous pensez que Poutine est rancunier et va le buter demain ? Non, ça n'aura pas lieu», a déclaré le président biélorusse.

«Si (le gouvernement russe et le groupe Wagner) jugent nécessaire de déployer un certain nombre de combattants de Wagner en Biélorussie pour se reposer ou s'entraîner (...) alors j'appliquerai ma décision» de les accueillir, a-t-il ajouté. «S'il est nécessaire d'employer cette unité (Wagner) pour défendre le gouvernement (biélorusse), ce sera fait immédiatement dans n'importe quel secteur. Leur expérience sera utilisée en Biélorussie», a-t-il insisté.

«Nous ne prévoyons d'attaquer personne»

Concernant le transfert en Biélorussie d'armes nucléaires russe, il a affirmé qu'elles ne seraient utilisées qu'à des «fins défensives». «Nous ne prévoyons d'attaquer personne avec des armes nucléaires», a-t-il affirmé, tout en promettant une réponse «immédiate» si son pays était attaqué. «Je ne pense pas que Wagner se révoltera et retournera ses armes contre l'État biélorusse», a encore assuré Alexandre Loukachenko.

La rébellion de Wagner, menée le 24 juin, a ébranlé le pouvoir russe, en plein conflit en Ukraine. Pendant plusieurs heures, les combattants de Wagner ont occupé un quartier général de l'armée russe à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest) et parcouru plusieurs centaines de kilomètres en direction de Moscou. (selon "Le Figaro international")
5 juillet 2023

Pakistan : la démocratie sous tutelle de l’armée

Au Pakistan, des manifestations contestent l’influence de l’armée, accusée d’être à l’origine de l’évincement de l’ancien Premier ministre Imran Khan.

pakistanLe 9 mai 2023, des paramilitaires, connus au Pakistan sous le nom de rangers, pénètrent dans un tribunal d’Islamabad en cassant portes et fenêtres. À l'intérieur, Imran Khan, ancien Premier ministre évincé du pouvoir un an plus tôt par une motion de censure, est en état d’arrestation. Maintenu en détention pendant trois jours, puis jugé et libéré sous conditions par la Cour suprême, Imran Khan vit reclus chez lui, dans sa maison de Lahore encerclée par la police. Il dénonce les menaces de l’armée contre son parti le PTI -Mouvement du Pakistan pour la justice- ainsi que les milliers d'arrestations et les cas de torture contre ses soutiens massivement descendus dans les rues.

La confrontation entre l’armée et Imran Khan dure depuis un peu plus d’un an. Après la chute de l'homme politique par une motion de censure du Parlement en avril 2022, l’armée veut empêcher la tenue d'élections législatives, qui le verraient certainement revenir au pouvoir. Cette confrontation politique soulève des inquiétudes, dans un pays qui a connu trois coups d'État militaires, et qui a été dirigé pendant trente ans par l’armée.

Dans les gigantesques cortèges qui sillonnent plusieurs villes pakistanaises pour exprimer leur colère, est-ce l’institution militaire qui est contestée ? Quel est le poids de l’armée dans les affaires politiques et économiques du Pakistan ? Le gouvernement actuel de Shehbaz Sharif, certes rival d’Imran Khan, est-il prêt à se battre pour sauvegarder la prééminence des autorités civiles sur les autorités militaires ?

Pour répondre à ces questions, Julie Gacon reçoit Laurent Gayer, chercheur au Centre d'études et de recherches internationales (CERI) à Sciences Po Paris.

Laurent Gayer explique qu'en dépit du discours anti-système qu'il porte, Imran Khan est un produit classique de l'establishment pakistanais : “Il incarne l’image d’un outsider qui dénonce la corruption des dynasties politiques traditionnelles, pourtant, il n’aurait pas pu devenir Premier ministre sans un coup de pouce de l’armée qui souhaitait se débarrasser de Nawaz Sharif, son prédécesseur. Au Pakistan, systématiquement, les leaders civils arrivés au pouvoir grâce au soutien de l’armée finissent par vouloir s’en autonomiser et sont mis de côté.”

Selon Laurent Gayer, l’armée se présente comme l’institution tutélaire du Pakistan, au-dessus des partis et des politiciens : “Depuis la fondation du pays en 1947, la raison d’être de l’armée, c’est la sauvegarde de la sécurité nationale face à l’ennemi historique indien, mais aussi contre la corruption et l’incurie des élites civiles.”

Pour aller plus loin :

    Laurent Gayer est l'auteur de l'ouvrage "Le Capitalisme à main armée : caïds et patrons à Karachi" publié par les éditions du CNRS en 2023.
    Il est également à l'origine d’un reportage photo intitulé “Jours de colère au Pakistan” paru en mai 2023 dans la revue numérique du Grand Continent.

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2 juillet 2023

Motivation ukrainienne pour la guerre

Des tankistes de Leopard 2 inventent des pannes pour ne pas aller au front

charCertains soldats ukrainiens simulent des dysfonctionnements de leurs chars pour ne pas être déployés sur le champ de bataille. La peur d’être confrontés aux blindés russes ou d’exploser sur une mine serait ce qui les pousserait à inventer ces pannes.

Des équipages ukrainiens à bord des chars Leopard 2 refusent le combat au point de simuler des pannes. C’est ce qu’a révélé le magazine allemand Der Spiegel qui a décrit les conditions de vie de soldats de Kiev entraînés en Europe de l’Ouest ou envoyés sur le champ de bataille. L’hebdomadaire s'est entretenu avec trois soldats ukrainiens formés en Allemagne qui font partie de l'équipage de deux chars Leopard 2A6 fournis aux troupes ukrainiennes par l’armée allemande.

Der Spiegel a cité un chargeur de canon surnommé Gutsik, qui a soutenu que certains équipages simulaient des dysfonctionnements techniques pour éviter d'être envoyés sur la ligne de front. Il a déclaré au magazine qu'il valait mieux éviter un engagement plutôt que de fuir en plein milieu d’un combat contre les troupes de Moscou. "Si les Russes touchent la tourelle du char, vous n'êtes plus qu'un tas de cendres", a déclaré un autre tankiste surnommé Micha. Ce dernier ne veut pas fuir le champ de bataille mais il a également indiqué qu’à la vue des risques encourus, il ne blâmait pas les soldats qui feignaient de tomber en panne pour éviter d’être envoyés au front.

Les soldats de la Russie, "des adversaires redoutables"

Micha a soutenu qu’en plus de cela, les tankistes ukrainiens faisaient face à une résistance féroce de la part des soldats russes qui “ne sont pas des combattants inexpérimentés mais des adversaires redoutables”. D’autant plus que les combats face aux tanks russes ne sont pas les seuls dangers que doivent affronter les équipages ukrainiens. Les soldats interrogés par Der Spiegel craignent aussi de traverser les nombreux champs de mines créés par les forces de Moscou.

Le tankiste a pris l’exemple de trois chars Léopard qui ont roulé sur des mines le premier jour de la contre-offensive. L'un d'entre eux a apparemment été détruit, tandis que le second a pu repartir de lui-même. Le troisième blindé serait encore en un seul morceau, mais les troupes ukrainiennes n’ont pas pu le récupérer parce que la zone est fortement minée et que la carcasse d’un véhicule Bradley américain détruit se trouve en plein milieu du chemin.

Enfin, les difficultés rencontrées par les troupes ukrainiennes durant la contre-offensive lancée par le gouvernement de Volodimir Zelenski seraient aussi un facteur décourageant pour certains soldats. Le personnel médical interrogé par Der Spiegel a noté que ces combats coûtaient cher en vies humaines. Il a fait état d'une augmentation notable du nombre de blessés au cours de ces derniers jours, tandis qu'un officier de renseignement ukrainien responsable de la surveillance de l'ensemble du front sud a affirmé que l’armée ukrainienne subissait “des pertes substantielles”. (selon "Capital")

1 juillet 2023

Érythrée : la Corée du Nord de l’Afrique

L’Érythrée, l’une des dictatures les plus fermées au monde, vient de célébrer les 30 ans de son indépendance, toujours dirigée par le même homme.

_rythr_eL'Erythrée a fêté ses 30 ans le 24 mai. Des célébrations qui sonnent comme le douloureux rappel des années perdues et un « appel à agir », confie Vanessa Tsehaye, une militante des droits de l'homme suédo-érythréenne. Souvent qualifié de « Corée du Nord de l'Afrique », ce pays est dirigé d'une main de fer par Issayas Afeworki, premier et seul chef de l'État depuis 1993. Toute information y demeure quasiment inaccessible et aucune donnée officielle ne filtre de ce huis clos, jusqu'au nombre d'habitants, qui se trouveraient entre 3 et 6 millions.

Les votes aux Nations unies sur la guerre en Ukraine représentent un bon indicateur des positions de l'Érythrée. Lorsqu'un texte est proposé au vote pour que la Russie « cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine », le 23 février dernier, 141 pays membres y sont favorables. Seuls six pays se distinguent en apportant leur soutien à Moscou : la Corée du Nord, la Biélorussie, la Syrie, le Nicaragua, le Mali… et l'Érythrée d'Issayas Afeworki.

Le président érythréen, officieusement au pouvoir depuis 1991, a dès le départ installé un régime autoritaire. Il n'a, pour cela, pas hésité à se débarrasser de tous ses concurrents, jusqu'à faire exécuter son propre frère de sang. En 1993, l'ONU et l'Union africaine reconnaissent l'indépendance de l'Érythrée. Les espoirs de démocratie auxquels s'accrochaient les Érythréens vont rapidement être déçus. Les élections n'auront jamais lieu et un régime de parti unique s'impose.

Un an après, le dictateur, admirateur de Mao, fonde un nouveau mouvement politique : le Front populaire pour la démocratie et la justice (FPDJ). Le pays se dirige dès lors vers le totalitarisme, contrairement à ce que les idéaux de liberté et de justice suggèrent. Au pouvoir, Afeworki rompt avec les ambitions du FPLE (Front populaire de liberté de l'Érythrée), le parti de libération, qui s'était largement inspiré du FLN algérien.

Guerre contre l'Éthiopie

La guerre contre l'Ethiopie, déclarée par Issayas Afeworki en 1998, a ensuite plongé de nombreux Érythréens dans le désarroi. « Ils ont dansé pour l'indépendance puis ont été sacrifiés pour une guerre qui n'avait aucun sens », explique Meron Estefanos, journaliste d'origine érythréenne qui vit en exil en Suède. Au contraire, la dérive s'est accentuée.

Cela a provoqué, en 2001, la formation du G15, un groupe de 15 anciens compagnons de route du chef de l'État. Dans une pétition, ces dissidents réclament des élections ainsi que l'application d'une constitution. Leurs demandes ne sont pas entendues et onze d'entre eux sont directement emprisonnés. Depuis ce jour, leur sort est toujours inconnu. La même année, des étudiants suivent le modèle du G15. En guise de réponse, l'université ferme ses portes et, dès 18 ans, les Érythréens sont envoyés dans des camps de travail forcé.

À partir de ce tournant de 2001, tout espoir de démocratie est effacé. Dans cette « prison à ciel ouvert » qu'est devenu ce petit pays de la Corne de l'Afrique, la répression et les détentions arbitraires n'ont jamais cessé. À ce jour, il n'existe aucune information concernant le nombre de prisonniers politiques détenus dans le pays.

Issayas Afeworki « ne se soucie absolument pas de son peuple, et tous ceux qui ne sont pas de son avis sont des traîtres », explique Alain Gascon, professeur à l'université de Paris-VIII et spécialiste de l'Érythrée. En 2013, des membres de l'armée ont tenté un coup d'État au Forto, l'ancien fort colonial italien où se trouvent la radiotélévision d'État et le ministère de l'Information. Ils réclamaient notamment l'application d'une constitution et la libération des prisonniers politiques. Mais le putsch a échoué.

Cet épisode conduit le chef d'État à se constituer une garde prétorienne, composée principalement de réfugiés originaires de la région éthiopienne du Tigré. Cette milice présidentielle est réputée pour sa violence, ses pillages, ses exécutions sommaires et ses viols. « Ces méthodes sont la base de la répression en Érythrée, explique le spécialiste. On n'a jamais connu, du moins dans cette partie de l'Afrique, un régime aussi brutal, aussi sanguinaire, aussi peu soucieux de la vie humaine. » L'Érythrée, classée 176 sur 191 à l'indice du développement humain en 2021 par l'ONU, serait ainsi « un des régimes les plus horribles qui puisse exister à la surface de la Terre », d'après Alain Gascon. (selon "Le point")
30 juin 2023

Fumée qui sort du moteur, pneus pourris...

L'Otan envoie des armes défectueuses à l'Ukraine

charLes alliés de Kiev fournissent aux soldats ukrainiens des blindés qui sont parfois inaptes au combat et nécessitent d’être réparés. Pire encore, certaines armes seraient complètement inutilisables ou disparaissent avant d’arriver en Ukraine.

30% de l’arsenal ukrainien serait en permanence en train d’être réparé depuis le début de l’offensive de Moscou. Ce fâcheux état des lieux a été révélé par le New York Times qui a obtenu auprès de hauts gradés ukrainiens ce pourcentage déjà difficile, qui cache une réalité encore plus sombre pour les troupes de Kiev. D’après le quotidien américain, si autant d’armes sont en cours de restauration du côté ukrainien, ce n’est pas forcément parce qu'elles ont connues l’épreuve du champ de bataille mais parce qu’elles ont été livrées déjà défectueuses par les pays membres de l’Otan.

Le New York Times prend l’exemple de 33 obusiers M109 américains donnés par l’Italie à l’Ukraine. Ces systèmes d’artillerie étaient déjà mis en hors service par Rome mais Kiev les a quand même demandés et a confié leur réparation à une entreprise américaine nommée Ultra Defense. Le gouvernement de Volodimir Zelenski a payé environ 18 millions d’euros pour que ces armes soient livrées en bon état. Or l’Ukraine a reçu 13 de ces obusiers dans un état pitoyable, impropre au combat.

"La société américaine qui nous a offert ses services n'avait pas l'intention de remplir ses obligations", s'est plaint Vladimir Pikuzo, directeur des achats de défense de l'Ukraine, dans une lettre adressée au Pentagone le 3 février dernier. Des vidéos obtenues par le New York Times ont montré de la fumée s'échappant du moteur de l'un d'entre des M109 et du liquide de refroidissement s'échappant d'un autre obusier. "Chacun d'entre eux fonctionnait lorsque nous les avons livrés", s’est défendu auprès du New York Times, Matthew Herring, PDG de la société Ultra Defense, basée en Floride. Ce dernier reproche aux Ukrainiens de ne pas avoir correctement entretenu les canons automoteurs.

Des pneus pourris sur des véhicules envoyés à l'Ukraine

Selon le journal, l’armée américaine a elle aussi envoyé des armes qui n’étaient pas prêtes pour le combat. Durant l’été 2022, une unité de l'armée américaine a reçu l'ordre d'expédier 29 Humvees à l'Ukraine à partir d'un dépôt situé à Camp Arifjan, une base au Koweït. Il s’agit de véhicules massivement déployés lors de la guerre en Irak est à la fois adapté pour le transport de troupes mais aussi pour le combat contre l’infanterie. Bien que les chefs de l'unité aient précédemment déclaré que tous les Humvees étaient "entièrement aptes à la mission", une première inspection après réception de ces véhicules a révélé que 26 d'entre eux étaient trop endommagés pour le combat.

Ces engins ont été réparés une première fois, puis ont été envoyés en Pologne avant d'être déployés sur le territoire ukrainien. Cependant, lors d'une deuxième inspection, les responsables ont constaté cette fois ci que les pneus de 25 d'entre eux étaient pourris. Il a fallu près d'un mois pour trouver suffisamment de pneus de remplacement, ce qui a retardé l'envoi d'autres équipements en Ukraine et a nécessité beaucoup de travail et de temps.

Pire encore, d’autres armes seraient tellement endommagées que les troupes de Kiev sont obligées de les démonter pour essayer de récupérer certaines parties encore utilisables. D’autres équipements militaires n’arriveraient même pas en Ukraine alors que le gouvernement de Volodimir Zelenski les a bien achetés. Le New York Times a rapporté qu’en décembre 2022, le ministère ukrainien de la Défense avait passé des contrats pour plus de 730 millions d’euros d'armes et de technologies qui "n'ont pas été livrées, ou seulement en partie". (selon "Capital")

28 juin 2023

Vietnam : arrivée d’un porte-avions américain

Un événement symbolique pour les deux anciens ennemis aujourd’hui alliés

vietnamUn porte-avions américain est arrivé dimanche dans la ville de Danang, au centre du Vietnam, ont constaté des journalistes de l’AFP, un événement symbolique pour les deux anciens ennemis, aujourd’hui alliés face aux prétentions de Pékin en mer de Chine méridionale.

L’escale de l’USS Ronald Reagan à Danang coïncide avec le dixième anniversaire du partenariat stratégique entre Hanoï et Washington. Le porte-avions, qui fait partie de la 7e flotte américaine "soutenant une région indo-pacifique libre et ouverte" était accompagné par deux navires d’escorte et des croiseurs lance-missiles, l’USS Antietam et l’USS Robert Smalls, a indiqué l’ambassade américaine à Hanoï.

Les responsables de la marine américaine ont débarqué et serré la main de leurs homologues vietnamiens lors d’une brève cérémonie qui s’est déroulée dimanche après-midi. "Plus de 5000 marins à bord de l’USS Ronald Reagan sont impatients de visiter Danang et de découvrir la culture vietnamienne", a déclaré le commandant de l’USS Ronald Reagan, le capitaine Daryle Cardone, dans un communiqué.

Les deux pays, qui ont établi des liens diplomatiques en 1995, vingt ans après la chute de Saïgon qui a scellé la réunification du Vietnam sous l’égide du régime communiste, ont resserré leurs relations économiques dans un contexte de montée en puissance de la Chine dans la région. Un navire chinois à vocation hydrographique, des navires de garde-côtes et des bateaux de pêche ont navigué pendant plusieurs semaines dans la zone économique exclusive du Vietnam, située en mer de Chine méridionale. (selon RTBF)

26 juin 2023

Le dernier pont suspendu inca du monde

Au Pérou, le pont Q’eswachaka reste le dernier pont suspendu inca au monde. Conçu avec de l’herbe séchée, il est là depuis six siècles et est rénové chaque année selon la tradition.

p_rou1Partons à l’aventure si vous le voulez bien ! Lorsqu’on imagine un voyage au Pérou, on pense évidemment au Machu Picchu, l’une des sept merveilles du monde moderne. Cependant, il existe une autre architecture issue de la civilisation inca qui vaut le détour, inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité.

Il s’agit du pont Q’eswachaka, situé dans la région de Cuzco, dans le canyon de la rivière Apurimac, à 28 mètres de hauteur. Ce pont suspendu est un ouvrage vieux de six siècles et est le dernier pont suspendu inca au monde.

Sa particularité est qu’il est conçu à partir d’une herbe séchée : la q’oya. Chaque année au mois de juin, les communautés natives de la région s’affairent à rénover ce pont en l’espace de trois jours, comme le veut la tradition. Maintenant que la pandémie est terminée, les indigènes tentent de regagner l’intérêt des visiteurs pour l’une des traditions les plus marquantes de cette région.

Les femmes de la communauté, arborant des jupes multicolores, coupent la q’oya dans les champs à coups de faucille, puis la tressent. Elles forment ainsi d’épaisses cordes que les hommes se chargent de porter sur leurs épaules.

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Pendant tout le processus de confection, la tradition requiert le sacrifice d’un agneau en guise d’offrande aux dieux de la terre et de la montagne pour “qu’aucun accident ne se produise”. Les divinités sont évidemment très présentes dans cette tradition qui se perpétue de génération en génération depuis les pré-Incas.

Un pont qui appartient aux sirènes de la rivière

Lorsque que les cordes constituent le prochain pont sont terminées, elles remplacent directement l’ancien. Les hommes passent les cordes les plus épaisses d’un bout à l’autre pour poser les bases du nouveau pont, puis l’ancienne structure est retirée, tombant dans la rivière, se laissant emporter par le courant.

Pour finaliser la rénovation, ils installent les deux grosses cordes qui serviront de mains courant, puis les plus fines, qui se comptent par milliers, qui sont nouées entre elles. Puis vient le tablier afin de créer un garde-fou sur le pont, en guise de sécurité.Un travail de longue haleine durant lequel les hommes, qui ne connaissent pas le vertige, mâchent des feuilles de coca pour lutter contre la fatigue.

Pendant l’installation finale du pont, les femmes sont exclues mais cela n’a rien à voir un quelconque sexisme. Selon la tradition, ce pont serait la propriété des sirènes qui seraient tout simplement jalouses.

Enfin, lorsque les équipes de deux côtés se rejoignent, il crient “Haylly Q’eswachaka”, afin d’annoncer la renaissance du pont, qui fait une trentaine de mètres de long et un peu plus d’un mètre de large.

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