Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
25 novembre 2016

Isolés en Amazonie, les Yanomami

Mis en danger pas les mineurs clandestins

yanomami

L'organisation Survival a publié des images aériennes bouleversantes d'une communauté contemporaine isolée évoluant au coeur de la forêt amazonienne qui pourrait réunir une centaines d'habitants.

La communauté a été localisée sur le territoire indigène Yanomami (au nord du Brésil), près de la frontière avec le Venezuela. 22000 Yanomami vivent du côté brésilien de la frontière, et au moins trois groupes n'ont aucun contact avec le monde extérieur. Ils sont extrêmement vulnérables à la propagation des maladies véhiculées par les étrangers.

yanomami3

L’ONG, qui depuis 1969 défend les droits des peuples autochtones dans le monde entier, a déclaré dans un communiqué que la présence de mineurs pourrait constituer une menace fatale pour ces natifs, ils pourraient périr entre autres du paludisme, une maladie contre laquelle les Yanomami sont très vulnérables.

Sur certaines images aériennes diffusées par Survival vous pouvez voir un groupe d’Indiens dans un village Yanomami au milieu de la forêt en train d’observer l’avion qui les survole.

La présence d’un millier de mineurs illégaux d’or sur le territoire ancestral des Yanomami est une épée de Damoclès qui pèse sur cette communauté fragile, les travailleurs illégaux n’hésitant pas à utiliser du mercure qui contamine les cours d’eau et impacte fortement les ressources en poissons, principale source alimentaire de la communauté.

Plus tôt cette année, une enquête a indiqué que 90 % des Indiens d’Amazonie au Brésil souffrait d’un empoisonnement au mercure en raison des activités minières réalisées au milieu de cet espace naturel exploité avec déraison.

yanomami1

Ce territoire est officiellement protégé depuis 1992, et est censé être un foyer sûr au cœur du poumon vert  où de nombreuses tribus, dont au moins trois restent isolés du monde, évoluent, selon Survival International.
Selon le directeur de Survival International, Stephen Corry , »ces images extraordinaires prouvent l’existence de tribus isolées inconnues. Ils ne sont pas sauvages, ce sont des sociétés complexes et contemporaines dont les droits doivent être respectés […] Toute tribu isolée s’expose à la catastrophe si son territoire n’est pas protégé. Nous faisons tout notre possible pour sécuriser leurs terres et leur donner la chance de déterminer leur propre futur… leurs droits doivent être respectés ».

Les Indiens Yanomami représentent une population d’environ 32 000 personnes qui évoluent dans les forêts tropicales et montagneuses du sud du Venezuela et du nord du Brésil. Selon certaines sources, le nombre des orpailleurs qui travaillent illégalement sur leur territoire ne cesse d’augmenter.

L’exploitation illégale de l’or dans cette région, tout spécialement du côté brésilien, introduit parmi les membres de la tribu des maladies qui depuis 1980 ont causé la mort de 20 % de la population. Il est donc temps pour les gouvernements concernés de mettre en oeuvre des politiques efficaces pour protéger les derniers Hommes libres vivant en parfaite autarcie et autonomie sur Terre, ainsi que leur habitat naturel indispensable à leur survie et à leur pérennité. (selon Actu-Latino)

Publicité
23 novembre 2016

A Kehl, la presse interdite au congrès de l'extrême-droite allemande

AfD1

La liberté de la presse compte parmi les piliers de la démocratie, elle est indispensable au bon fonctionnement de la société et en Europe, on y attache une importance majeure. Et nous critiquons tous, à juste titre, les atteintes à cette liberté de presse en Turquie où le président-dictateur Erdogan a fermé ces derniers mois environ 170 médias, arrêté de nombreux journalistes considérés comme critiques, abolissant dans les fait cette liberté de la presse. Si toute l’Europe s’est insurgée contre cette violation des principes démocratiques, l’extrême-droite allemande voit les choses comme Recep Tayyip Erdogan. Elle veut museler la presse.

Lors du congrès régional de l’AfD 'Alternative für Deutschland) ce week-end à Kehl, la presse a été exclue – et l’AfD montre ainsi son visage d’un parti qui se fiche des règles démocratiques. C’est l’extrême-droite qui a inventé le terme « Lügenpresse » (presse mensongère) – l’extrême-droite ne veut pas informer, mais manipuler les gens par des communications. L’exclusion de la presse du congrès d’un parti politique, ce n’est pas anodin et montre que cette extrême-droite constitue une vraie menace pour la démocratie.

La justification donnée pour cette exclusion de la presse par l’AfD est surprenante : le parti craint que des militants défendant des « opinions aberrantes » puissent s’exprimer au micro pour se porter candidat pour les élections en 2017. Et puisque les méchants médias risquent de relater ces « opinions aberrantes », le parti craint une mauvaise presse. Conséquence – l’AfD a fermé la porte aux journalistes.

Au moins, par cette exclusion de la presse et cette attaque sur la liberté de la presse, l’AfD vient d’avouer publiquement qu’une partie de ses militants défend des « opinions aberrantes ». Si tous ceux qui ne sont pas sensibles aux slogans populistes de l’AfD avaient déjà cette sensation que les militants de ce parti défendent des opinions aberrantes, il est intéressant que le parti lui-même l’avoue et ce, pour justifier une attaque sur l’un des piliers de la démocratie.

kehl

Les médias auront quand même parlé de ce congrès de l’AfD à Kehl. Ils ont mis l'accent sur l’exclusion de la presse, sur la lettre ouverte que les citoyens kehlois ont adressé aux militants de l’extrême-droite qui se rendront à Kehl ce week-end, sur les manifestations contre l’AfD ce week-end dans la petite ville frontalière. Et plusieurs fédérations de journalistes ont protesté contre ces agissements antidémocratiques – on verra si elles obtiennent gain de cause par le biais d’un jugement en référé.

Et qu’on se le dise lors des prochaines échéances électorales – une extrême-droite qui veut abolir des valeurs fondamentales d’une démocratie éclairée, constitue un vrai danger. Et il ne faut argumenter « bof, ils ne pourront pas faire pire que les autres… » – si, ils peuvent faire pire. La preuve, l’extrême-droite s’attaque aux fondamentaux de la démocratie. Comme Erdogan en Turquie. (Selon "Euro-journaliste")

15 novembre 2016

Cameroun : manifestations contre Bolloré

Pour de meilleures conditions de vie

bollor_

Des manifestations ont une fois de plus eu lieu lundi 14 novembre 2016 dans les plantations de palmiers et d’hévéas de la Safacam et de la Socapalm, filiales de la Socfin, à Kienké, Dibombari et Dizangué. Selon «la Synergie nationale des paysans et riverains du Cameroun» (Synaparcam), les riverains qui réclament de meilleures conditions de vie, ont notamment empêché le ramassage des travailleurs, afin de paralyser le travail sur les plantations, informe Jeune Afrique.

Les représentants des communautés des villages riverains des plantations ont également marché jusqu’aux préfectures concernées dans la matinée. Leur objectif: dénoncer le blocage du dialogue entamé avec la Socfin sur les conditions de vie des travailleurs. «Les populations locales estiment en effet ne bénéficier d’aucune retombée significative en matière de développement, malgré les bénéfices importants réalisés par la Socapalm et la Safacam», apprend-on.

Entre autres griefs portés contre les filiales de la Socfin: la déforestation, les spoliations des terres et le mauvais traitement des populations riveraines. Le phénomène n’est pas nouveau. Un reportage de France Télévisions, diffusé en avril dernier, évoquait notamment les conditions de travail dans une plantation de la Socapalm avec le témoignage d’un salarié présenté comme mineur. Le groupe de médias français a depuis été assigné par la Socapalm devant le tribunal correctionnel de Douala pour diffamation, informe Jeune Afrique.

A en croire le magazine panafricain, parmi les principaux visés par la colère des riverains: le Français Vincent Bolloré. «Celui-ci, dont le groupe détient une part importante, mais minoritaire (38,7%) de la Socfin, avait déjà été pris à partie, en 2013, par des paysans africains venus en France lui présenter leurs doléances. Il avait alors promis de se saisir du problème et de faire pression sur les dirigeants du groupe belgo-luxembourgeois», apprend-on.

Officiellement, selon le groupe de Vincent Bolloré, c’est le Belge Hubert Fabri, patron de Socfin et actionnaire principal (50,2 %), qui a «toutes compétences sur ces activités». «Le groupe Bolloré a joué un rôle de facilitateur entre les parties prenantes des plantations Socfin en mettant en place un dialogue avec les représentants d’associations des riverains des plantations. Le Groupe Bolloré salue et approuve les investissements faits par Socfin, notamment pour le développement d’écoles, d’hôpitaux, de logements sociaux, etc.», se justifie l’entreprise française. (Selon Cameroun-Info-Net)

La Françafrique continue ...

5 novembre 2016

Valls claque le pognon des Ivoiriens ... et joue au shériff avec ses accompagnateurs

Décidément, Manuel Valls a fait fort pour son "Afrika-Tour", notamment en Côte d'Ivoire, à Abidjan. Il n'y a qu'à reprendre certains journaux de ce pays.

valse1

valse2Mais Manuel Valls ne fait pas seulement un discours françafricain, il joue aussi au shériff avec un membre de son propre gouvernement à propos d'une petite histoire de téléphone. Ne se rappellerait-il plus de sa propre mésaventure à Tel Aviv le 22 mai dernier où les services de sécurité israéliens ont confisqué son propre téléphone ? Ou a-t-il voulu éviter la même mésaventure à Jean-Marie Le Guen à Abidjan, où la sécurité présidentielle est assurée par ... une société israélienne ?

27 octobre 2016

Erythrée, la pire des dictatures


erythree

Un homme, à la tête de son clan, a réduit sa population en esclavage. Ce pays de 5 millions d'habitants est devenu un immense camp de travail forcé. Un bagne. Le quotidien de l'Erythrée est fait de rafles, de torture, d'effroi, de milliers de situations terrorisantes : si un Erythréen est confronté à un chef de service, s'il n'a pas tous ses papiers en règle, si un membre de sa famille a pensé à fuir ou si un cousin a été vu aux Etats-Unis dans une manifestation... le système répressif et oppressif, très élaboré, lui rend la vie infernale. Dictature "inconnue" ? Oui, parce qu'il n'y a pas d'enjeux autour de ce pays, pas de pétrole, pas de têtes nucléaires.
A sa tête, un homme, Issayas Afeworki.

asmara

Une personnalité très particulière. Son régime n'a pas l'extravagance de celui du Coréen Kim Jong-un, ni la corruption légendaire de celui d'Amin Dada en Ouganda, c'est un gangster contrôlant un système mafieux. Il assume ouvertement sa brutalité face aux instances internationales, se pose comme invincible, obsédé par la survie, considère que l'Erythrée est sa propriété, sa vie, sa chose. Sa guérilla contre l'Ethiopie a duré trente ans, de 1961 à 1991. Imaginez un parti qui prendrait le pouvoir après trente ans de Vercors sous occupation allemande.
Il a organisé un pays parallèle, créant des poches de résistance, des écoles, des hôpitaux, des exploitations agricoles et une économie fermée. Il a résisté et vaincu l'Ethiopie de Hailé Sélassié, appuyée par les Etats-Unis, et celle de Mengistu, soutenue et armée par les Soviétiques et les Cubains. Issayas Afeworki est un leader des hauts plateaux, issu d'une classe populaire, qui a conçu et réalisé un projet national qualifié d'impossible. Formé en Chine où il a tout appris pendant la Révolution culturelle, c'est un combattant en sandales, un héros mythique venu tout droit des années 1960-70, un leader, un chef militaire, un survivant en guerre.
En un demi-siècle, rien n'a changé ?

erythree_m_0

Non. Il est resté fidèle à trois dogmes :

1. Pour lui, rien n'est impossible.

2. Son projet passe avant toute chose.

3. Il peut tenir tête au monde entier !

Quand le chef de la guérilla s'est-il transformé en dictateur sanglant ?

Très vite. Dès la chute de Mengistu et l'accession à l'indépendance. En 1993, quand ses soldats manifestent pour leurs droits, la répression est impitoyable. En 1998, la "guerre des frontières" éclate avec l'Ethiopie. C'est une épouvantable boucherie. Pour rien : entre 70.000 et 90.000 morts des deux côtés, et une défaite militaire et politique pour l'Erythrée. Les anciens frères d'armes du président Afeworki renâclent, veulent réformer le système de l'intérieur, créent un groupe de quinze opposants historiques, le G15... Il les casse. 
Commencent alors les arrestations, les disparitions forcées, les assassinats d'opposants à l'étranger. Le 18 septembre 2001, profitant de la formidable diversion de l'attentat contre le World Trade Center, Afeworki lance une immense rafle : membres du G15, opposants, journalistes, artistes, intellectuels, tous sont jetés en prison.

Aujourd'hui ?

erythree1

Le service militaire est obligatoire pour tous les jeunes, garçons et filles : enrôlés à l'âge de 17 ans jusqu'à... la quarantaine ! D'abord, dix-huit mois de camp disciplinaire, avec viols des jeunes femmes, brutalités des supérieurs, cachot et torture comme sanctions. Ensuite, on est affecté à un grand chantier du président, à une ferme, à une fabrique. Un contact avec "l'étranger", avec un passeur, un mot malheureux dans un café et c'est la prison.

erythree2

Il existe 314 camps de détention dans le pays. Des centres de tri à la sortie des villes, des containers métalliques de cargos en plein désert, des camps de haute sécurité pour les politiques, comme celui d'Eiraeiro, à 50 kilomètres d'Asmara. Cellules, isolement, pas de visites, interrogatoires et torture à mort. On pratique la technique de l'hélicoptère : le prisonnier, suspendu pieds et mains au plafond, tourne, les autres frappent : "Avoue !"

Publicité
26 octobre 2016

Des ivoiriens réfugiés en Allemagne

Sasbachwalden en Forêt Noire 

sasbachwalden2

Sasbachwalden, ses vignes, ses vergers, ses superbes maisons à colombages, ses restaurants gastronomiques, ses hôtels de luxe, son parc à daims et ses… 500 réfugiés. C’est dans ce petit village de 2.400 habitants, l’un des plus beaux du pays, que le gouvernement allemand a choisi de loger en 2015 des centaines de réfugiés arrivés de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh et d’Afrique. Un hôtel entier, le Bel Air, a été réquisitionné sur les hauteurs, avec vue imprenable sur la plaine d’Alsace. Abandonné depuis trois ans, il est à la disposition du Land de Bade-Würtemberg. Nous sommes ici sur le versant ensoleillé de la Forêt Noire, dans le canton d’Ortenau, tout près de Strasbourg. Un véritable paradis pour randonneurs, cavaliers, touristes, retraités et amateurs de bonne chère et de bons vins !

Au centre du village, les habitants n’expriment que timidement leur opinion sur l’arrivée massive de tant de pauvres hères. Une employée de la mairie, sous couvert d’anonymat, laisse entendre que la décision avait été prise en haut lieu, à Fribourg, et que le maire a bien été obligé de s’y plier. La plupart des restaurateurs et des hôteliers, qui acceptent de s’exprimer, observent une neutralité de bon aloi et soulignent que personne, au cœur de Sasbachwalden, n’a encore vu des migrants de près.

Des ivoiriens migrant depuis 2009

sasbachwalden

Parmi eux, deux jeunes ivoiriens, Zacharia Koné, 25 ans et son petit frère Ahmed, 17 ans, qui se préparent une salade de tomates à même le sol, au pied de leur lit de camp. Ces deux Ivoiriens ont fui la guerre civile à Abidjan, en 2009. Le reste n’est qu’une longue suite de souffrances au Niger, en Libye puis en Italie, après une traversée sur un frêle esquif. « Nous avons été battus, emprisonnés en Libye, maltraités en Italie », raconte l’aîné dans un français parfait. « Nous étions un groupe d’une centaine à voyager ensemble en Libye. Une vingtaine seulement a survécu. Tous les autres sont morts… »

Tant de risques pour poursuivre quel rêve ? Zacharia veut savoir à combien de kilomètres se trouve Strasbourg et la France, dont ils parlent la langue à la perfection, alors qu'ils ne comprennent pas un mot d'allemand. Depuis la fenêtre de sa chambre, il regarde en direction du pont de Kehl, les yeux brillants, et interroge : « On peut passer facilement ? ».

Voilà où ils en étaient en septembre 2015, persuadés qu'ils allaient enfin arriver rapidement en France et retrouver des amis ivoiriens. Ils allaient vite déchanter.

L'opposition du maire de Sasbachwalden

sasbachwalden1

Après un accueil réservé, le maire a donné de la voix. Valentin Doll, est furieux contre les autorités du Land de Bade-Wurtemberg, qui ne l'auraient pas prévenu de ces arrivées. "On aurait aimé en discuter en conseil municipal", dit-il, penaud et sans un regard pour les Syriens et les Afghans qui conversent, en petits groupes, sous l'auvent qui servait d'entrée à l'ancien trois étoiles. A Sasbachwalden, le tourisme reste le moteur de l'économie.  "Qui paiera si le taux d'occupation de nos hôtels s'effondre? Les touristes n'aiment pas les endroits où on sent la crise de trop près", s'est inquiétée la propriétaire d'un hôtel situé à l'autre bout du village, lors de la première réunion publique organisée jeudi soir dans la salle des fêtes. "On va tenir compte des réfugiés dans nos statistiques de population. Ça fera augmenter nos dotations publiques. Je parle d"une somme à six chiffres. C'est toujours ça de pris", a répondu le maire. Puis, il s'est adressé au tribunal de Karlsruhe pour obtenir le départ de ces migrants. Son argument : « Le Land a volé la commune ! »

 Méfiance et malveillance

sasbachwalden5

Dans la foulée, l'hiver fut chaud pour les réfugiés. Regardés avec méfiance, voire même du mépris, dans le village, ils furent les victimes de nombreuses brimades. Les actes de malveillance de la part d'inconnus furent nombreux : fausses alertes incendie ou autres alertes à la bombe, barrages obligeant à des évacuations intempestives, et amenant de nombreux pompiers et démineurs sur les lieux … pour rien. Au mois de janvier 2016, il y eut une journée avec quatre alertes de cette sorte et 18 la semaine suivante. Des alertes restées bien sûr, très anonymes. On ne va pas parler de tout le reste : plaintes de vol contre X... (sous-entendu : des réfugiés), interdictions nombreuses prises par le maire pour de soi-disantes raisons de sécurité, route bloquée nuitamment par l'abattage d'arbres, etc... Les réfugiés, devant une telle mauvaise foi, manifestèrent même un jour pour protester contre ces traitements « de faveur » en se rassemblant sur la route qui mène à l'hôtel Bel Air. Ce fut leur tort : la tension étant devenue telle que le Land décida, au mois de mars 2016, d'évacuer l'hôtel.

Que sont devenus les deux jeunes ivoiriens ?

Pendant leur séjour à Sasbachwalden, ils ne purent jamais obtenir de papiers pour venir en France. Motif : la réglementation européenne dit que les réfugiés ne peuvent demander le droit d'asile dans deux pays de l'union européenne. Or, ils avaient fait les démarches en Allemagne pour ne pas être expulsés vers l'Italie, voire la Libye, et n'étaient donc pas accessibles à un droit d'asile en France ! Et ceci bien qu'étant parfaitement francophones ! Charmante législation européenne avec un espace de Schengen soi-disant ouvert, acceptée par la France, championne des fêtes de la francophonie (à Nice en 2005). Alors nos deux jeunes, ont dû monter dans un bus, les reconduisant à Karlsruhe, puis à Heidelberg, puis à Berlin.

Où sont-ils aujourd'hui ? Difficile à dire, dans un hôtel en Allemagne en attendant une improbable suite dans leur pérégrination vers la France ? Renvoyés à Rome ou à Tripoli ? J'ai appris ces jours qu'en Allemagne de nombreux francophones, exilés du Tchad, de Côte d'Ivoire, du Niger, du Burkina-Faso, de Somalie, étaient dans le même cas qu'eux. Le gouvernement ivoirien, qui veut sans grand succès rapatrier les réfugiés des pays voisins (Sénégal, Ghana, etc...) sous prétexte de réconciliation nationale, se préoccupe-t-il de ces centaines de compatriotes que la guerre a jeté sur les routes européennes ? Quant à l'Europe, quand aura-t-elle une politique cohérente de l'immigration et de l'accueil des réfugiés ?

Aux dernières nouvelles, le maire de Sasbachwalden ayant été débouté par le tribunal de Karlsruhe, le Land pourra de nouveau héberger des réfugiés, en nombre moindre cependant.

sasbachwalden3Alerte à la bombe

sasbachwalden6Barrage sauvage établi par des anonymes

sasbachwalden4Evacuation lors d'une alerte

23 octobre 2016

Pays de Bade : des exemples d'intégration de réfugiés

La vie de deux Syriens à Malterdingen

malterdingen

Malterdingen est un village de 3000 habitants situé non loin de Marckolsheim du côté allemand, à la sortie de l'autoroute Karlsruhe - Fribourg. C'est là que deux jeunes hommes de Syrie ont trouvé leur bonneur. L'un d'eux, Hesham Arnaooti, 38 ans, a été embauché comme stagiaire "ingénieur en électronique"  dans l'entreprise Elktro Krumm. Le 1er octobre il a signé un contrat de trois ans, avec une possibilité d'embauche définitive au bout. Il explique dans un allemand encore approximatif son travail : "Hier j'ai installé des plafonniers et des lampes murales dans une cage d'escalier. Aujourd'hui j'ai tiré des câbles électriques à travers des gaines." Le patron de l'entreprise Bernd Krumm est déjà convaincu : "J'ai rarement vu un étudiant aussi intéressé et engagé, ce qui lui a permis d'être adopté de suite par l'ensemble du personnel." Hesham espère rapidement trouver un appartement qui lui permettront de faire venir sa femme et ses deux enfants qui sont pour l'instant restés en Turquie.

Kashim Shhadt, 22 ans, un Palestinien originaire de Syrie, est en apprentissage dans la société de chauffage et de plomberie Andreas Bühler à Bahlingen, un village voisin. Il suit une formation pour sanitaires, chauffage et climatisation. Andreas Bühler, le patron dit de lui : "Il est très attentif et intéressé par tout et n'hésite jamais à donner un coup de main."

Pour l'instant, les deux réfugiés vivent dans des studios dans un ancien hôtel aménagé pour l'accueil de ces arrivants. Ils peuvent y rester un an. Sonja Saad, la responsable administrative d'un groupe de 70 réfugiés, s'est chargée de leur trouver ces emplois.

Quatre fois par semaine, Hesham et Kashim prennent le train vers Fribourg pour suivre des cours d'allemand. 

A Bad-Säckingen, le bâtiment écologique de Gettnau

refugies2

Bad-Säckingen se trouve sur le Rhin, près de Lörrach et de Rheinfelden, à la frontière suisse. Le bâtiment Gettnau, lui aussi un ancien hôtel, a été rénové, et l'accueil des réfugiés a été bien accepté par la population. Le maire Alexander Guhl n'oublie pas de féliciter l'architecte municipal Michael Rohr et son équipe qui ont tout fait pour accélérer la construction. Il reconnaît aussi la bonne entente et l'aide avec la direction du Land de Bade-Würtemberg. Les associations ont également tout fait pour intégrer ces réfugiés venus d'horizons divers. Il y a eu notamment des jeunes qui se sont inscrits dans les clubs de football de FC Wallbach et de SV Obersäckingen. Tous les enfants ont pu être scolarisés. Et le maire n'hésite pas à dire : "Nous avons dépassé le stade des premiers secours, nous en sommes à l'intégration." La majorité des réfugiés est reconnue maintenant comme demandeurs d'asile. Quant aux adhérents de Pegida (mouvement anti-migrants d'extrême-droite), qui prophétisaient au début un avenir noir pour Bad-Säckingen, ils ont été très vite réduits au silence.

22 octobre 2016

Vers une augmentation de la pauvreté en Amérique latine ?

Déjà un taux de pauvreté de plus de 30% en Argentine

argentine

Ce sont entre 25 et 30 millions de Latino-Américains qui risquent de renouer avec la pauvreté, ce qui équivaut à plus d’un tiers de la population, des prévisions peu optimistes données par le Programme des Nations-Unis pour le développement. Pour sa part, la Commission économique pour Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a souligné au printemps dernier dans son rapport « Panorama social 2015 » qu’elle mettait en garde contre une éventuelle augmentation de la pauvreté dans la région.

Si les taux de pauvreté n’ont pas augmenté en 2013 et 2014, la donne a été changée en 2015, selon les projections de l’agence, en 2015 le taux de pauvreté régional a atteint 29,2 pour cent (contre 23,3 pour cent en 2014), ce qui équivaut à 175 millions de personnes pauvres, tandis que le taux d’indigence est de 12,4 pour cent, soit 75 millions de personnes.

Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Jorge Familiar, a affirmé que le Pérou avait connu une transformation sociale reflétée dans la réduction de la pauvreté et a exprimé le soutien de l’institution financière internationale pour l’intégration du pays à l’OCDE.

« Le Pérou a subi une profonde transformation sociale, le pays a bien réussi dans la réduction de la pauvreté, l’expansion de la classe moyenne et l’amélioration des conditions de vie des citoyens », a -t-il souligné au forum 2016 de l’OCDE.

La Banque mondiale a exprimé par contre sa surprise et sa préoccupation devant le taux de pauvreté de 32,2% en Argentine, mais elle a salué les autorités du pays sud-américain qui après des années de silence a accepté de fournir des statistiques transparentes.

« Le taux de pauvreté est à la fois surprenant et inquiétant », a déclaré le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim, se référant à ce chiffre en ajoutant « mais ce qui est positif c’est que l’Argentine s’est engagée à fournir à nouveau des statistiques de manière transparente ».

L’indice de pauvreté est également plus élevé par rapport à voisins sud-américains. En Amérique du Sud, seul le Venezuela serait proche de ces chiffres alarmants, selon des chiffres officiels, il atteindrait 33,1% en 2015, bien que des organismes privés l’estiment à plus de 70%.

Selon les derniers rapports sur la pauvreté de la Banque mondiale, la pauvreté générale en Amérique latine impactait 23,3% de la population en 2014.

En 2014, la Colombie possédait un taux de 28,9%, suivi par le Mexique avec 27,5% et la Bolivie avec 25,9% selon des chiffres des autorités nationales.
Le pays avec l’indice le plus bas est le Chili avec 11,7%, en 2015, selon les derniers résultats de l’enquête CASEN. Pendant ce temps, la pauvreté en Amérique centrale a atteint 41,8% de la population, la situation se détériore étant donné les problèmes liés à la violence, au crime organisé et aux dommages du trafic de drogue, en particulier dans les pays du Triangle du Nord en Amérique centrale (Guatemala, Honduras et El Salvador.

L’Amérique latine et les Caraïbes, une région de « forte inégalité » a fait preuve depuis 2003 « de progrès soutenus considérables » pour réduire la pauvreté, cependant les progrès à long terme dans la réduction des inégalités en Amérique latine a été limitée, et en fait, la récente tendance à la baisse semble se ralentir.

La Banque mondiale recommande d’investir dans le développement de la petite enfance, les soins de santé, l’éducation, les programmes de microfinance et l’amélioration de l’infrastructure rurale.

L’un des points mis en évidence cette année par la Banque mondiale c’est que l’Amérique latine est non seulement parvenue à augmenter son volume d’exportation, mais elle voit aussi le développement de nouveaux produits avec une qualité supérieure, des prix et des catégories plus élevés avec un plus grand potentiel.

La Banque mondiale a pour but de réduire l’extrême pauvreté (ceux qui vivent avec moins de 1,90 $ par jour) de 3% en 2030, dans cette optique elle étudie les différentes lignes de cette situation dans la région.

Les responsables du FMI ont exprimé leur déception relative au taux de croissance mondiale faible et a averti d’une éventuelle stagnation de l’économie mondiale, il a donc exhorté à renforcer les réformes dans les pays développés et en voie de développement. (Selon Actu-Latino)

17 octobre 2016

Un appel de Mikhaïl Gorbatchev

Le monde s'approche «dangereusement de la zone rouge», a prévenu lundi l'ex-dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev alors que les tensions entre Moscou et Washington s'exacerbent sur fond de conflit syrien. 

gorbatchev

«Je pense que le monde s'approche dangereusement de la zone rouge», a déclaré Gorbatchev à l'agence de presse russe RIA Novosti. «Je ne voudrais pas donner de recettes concrètes mais je veux dire qu'il faut que ça cesse. Nous devons renouer le dialogue. Y mettre fin a été une grave erreur», a-t-il ajouté.

Les relations entre Moscou et Washington, déjà au plus bas après le déclenchement d'un conflit armé dans l'est de l'Ukraine en 2014, se sont encore détériorées depuis l'échec de la trêve en Syrie qu'ils avaient initiée en septembre et qui n'a duré qu'une semaine.

L'armée syrienne, appuyée par les frappes de l'aviation russe, a depuis lancé une offensive d'envergure contre les combattants islamistes retranchés dans la partie orientale d'Alep, contrôlée par les rebelles depuis 2012. Cette offensive est condamnée par Washington et les Occidentaux mais Moscou a bloqué samedi à l'ONU un texte français de résolution.

En avril, le dernier dirigeant soviétique avait salué les efforts de la Russie et des Etats-Unis pour la résolution du conflit syrien. Il a cette fois appelé à «revenir aux principales priorités», citant la lutte contre le terrorisme, le désarmement nucléaire et la protection de l'environnement. «A côté de ces défis, tout le reste est insignifiant», a-t-il souligné. (selon RT)

11 octobre 2016

Wir schweigen heute

Nous nous taisons aujourd'hui 

Stern_OK_stern_de_620x310

Vendredi dernier, le site Internet du magazine d’information allemand STERN, avait arboré la couleur noire. En signe de protestation contre le massacre qui a lieu à Alep, dans cette ville meurtrie, en exprimant ainsi sa solidarité et douleur face aux images insupportables qui nous arrivent quotidiennement de cette ville syrienne. Parfois, le silence est plus éloquent que les mots.

Tout le monde sait ce qu’il se passe à Alep. Les bombardements dans cette „guerre de substitution entre l’occident et la Russie continuent, les cessez-le-feu ne sont pas respectés, les conditions de survie deviennent tous les jours un peu plus inhumaines. Alep se meurt sous les bombes occidentales et russes, le bras de fer entre Washington et Moscou coûte tous les jours des vies humaines et toutes les tentatives d’apaiser cette situation par la voie diplomatique ont échouées.

« Nous nous taisons aujourd’hui », pouvait-on lire sur la « une » de ce portail d’actualités très utilisé par les Allemands. Pas de nouveaux contenus, pas de publicité, que des images d’Alep et le titre « Nous nous taisons aujourd’hui » – voilà la façon d’exprimer l’horreur d’Alep. Un court texte expliquait cette action inhabituelle : « Nous journalistes devons parler. Nous devons décrire. Informer. Analyser. Mais plus nous prenons cette mission au sérieux, plus les souffrances des gens à Alep et dans toute la Syrie nous coupe la voix », expliquait le rédacteur en chef du magazine Philippe Jessen.

Dans son édito, Philippe Jessen poursuivait : « Nous échouons tous les jours en essayant de mettre des mots sur les souffrances quotidiennes en Syrie, car ces souffrances sont indicibles. Pourtant, nous l’essayons chaque jour à nouveau. Car c’est notre travail. Mais aujourd’hui, nous laissons nos réflexes journalistiques de côté. Nous refusons d’informer en faisant du bruit, en étant parmi les plus rapides, en publiant plus. Aujourd’hui, nous nous taisons. »

L’action aura coûté de dizaines de milliers d’euros de manque de gagner publicitaire. Et cette action aura certainement drainée plus d’attention sur ce qui se passe à Alep que le nième reportage choquant montrant la mort quotidienne à Alep. Parfois, il vaut effectivement mieux se taire. (selon "Eurojournalist.E")

Publicité
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 248 550
Publicité