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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
23 avril 2018

Allemagne : du nouveau au SPD

Andrea Nahles, première femme à la tête du Parti social-démocrate

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En Allemagne, le plus vieux parti du pays, pour la première fois de sa longue histoire, une femme, l'ancienne ministre du Travail Andrea Nahles a été portée ce dimanche 22 avril à la tête du parti social-démocrate.Sa mission sera de sortir le SPD de la crise politique.

Le SPD revient de loin, après une défaite historique aux dernières élections générales en septembre dernier. Il a été secoué par d’importants débats ces derniers mois sur une nouvelle grande coalition avec les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel.

La base est en partie remontée contre une direction à qui elle reproche des volte-face et un style trop autoritaire. La situation n’est donc pas des plus simples. Andrea Nahles, ancienne ministre du Travail d’Angela Merkel durant la précédente législature, a certes été élue à la tête du SPD mais avec un score décevant : les deux tiers des délégués ont voté pour elle.

Séduire les déçus du SPD

Il est vrai qu’elle n’a jamais eu de résultat flamboyant lors du congrès de son parti et qu’elle avait aussi, face à elle, une concurrente qui a sans doute su séduire cette grogne.

Il va donc falloir se renouveler en interne pour essayer de séduire les déçus au sein du parti et à l'extérieur également, pour prouver que le SPD a encore un rôle à jouer en Allemagne.

Andrea Nahles a beaucoup parlé de solidarité dans son discours. Elle est aussi depuis trente ans membre active du SPD et doit donc évidemment prouver qu’elle peut à la fois avoir un pied dans le gouvernement en étant présidente du groupe parlementaire SPD et être capable de renouveler ce parti avec une ligne plus à gauche.

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16 avril 2018

Frappes militaires en Syrie

"Des colonnes de fumées au-dessus de Damas"

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Dans un raid conjoint, les Etats-Unis, la France et de la Grande-Bretagne ont bombardé plusieurs cibles militaires en Syrie. Des cibles essentiellement liées au programme chimique syrien officiellement démantelé depuis 4 ans.

Le site le plus important est situé près de Damas, il s'agirait du centre de recherche de Barzeh, le CERS. Il faisait déjà partie des cibles évoquées par les autorités françaises, en préparation des raids stoppés in extremis fin août 2013.

Aucun site russe touché

Deux autres cibles au moins sont situées près de Homs dans le centre du pays ont été bombardés, peut-être des sites de stockages clandestins. La ministre de la Défense française Florence Parly parle, elle, de « sites de productions ». L'OSDH, l'Observatoire syrien des droits de l'homme, évoque aussi le bombardement d'une caserne de la garde républicaine dans les environs de la capitale. Aucun site russe n'a toutefois été touché précise Moscou.

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A Damas, la réaction de la défense aérienne syrienne a été modérée, quelques tirs de missiles ont été aperçus mais « aucune perte humaine n'est à déplorer » côté américain selon le Pentagone.

Dans la nuit, l'Elysée a publié une vidéo montrant le décollage de quatre Rafales de l'armée de l'air équipés de missiles de croisière. Le ministère des Armées assure également que les frégates Fremm ont été impliquées dans l'opération. Au total douze missiles de croisière ont été tirés, des missiles à longue portée pour rester en dehors des défenses syriennes et russes. Paris ajoute que la France n' a pas pris part au bombardement du centre de recherche sur les armes chimiques situés prés de Damas, déjà considéré comme une cible il y a cinq ans mais toujours actif, souligne-t-on dans l'entourage de Florence Parly. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian affirme pour sa part « qu'une bonne partie de l'arsenal chimique syrien a été détruit ». « Les Russes n'ont pas été prévenus des cibles retenues, ni même du moment ou elles seraient frappées, mais nous nous sommes assurés que chacun serait dans son coin durant l'opération afin d'éviter, les méprises ou les accidents », a confié un gradé de l'armée française à RFI.

Une centaine de missiles tirés

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Le Pentagone laisse entendre que les frappes occidentales ont porté un coup sévère au programme chimique syrien. Il « mettra des années à s'en remettre », affirme un haut responsable du Pentagone, le général Kenneth McKenzie, ajoutant que les défenses anti-aériennes russes n'ont pas été activées et celles du régime syrien ne l'ont été qu'après la fin des frappes.

Une centaine de missiles aurait été tirés, des frappes donc limitées à des objectifs syriens, limitées dans le temps et destinées surtout à envoyer un message aux autorités syriennes. D'ailleurs l'Elysée précise dans un communiqué, que la France et ses partenaires, vont reprendre dès aujourd’hui leurs efforts aux Nations unies pour la mise en place d'un mécanisme d'enquête sur l'usage de l'arme chimique en Syrie.

Des conséquences limitées

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Sur le terrain, les conséquences de ces frappes seront certainement limitées, comme c'est à chaque fois le cas lors de frappes dites « punitives ». Cela fait une semaine que tout le monde parle de frappes occidentales en Syrie, l'armée syrienne qui est en guerre depuis sept ans maintenant, et qui compte des conseillers russes, a donc certainement dû prendre des mesures pour se protéger, ou déplacer certains équipements importants.

Dès 2013, par exemple on sait que l'état-major syrien à Damas a déménagé. Le site qui a été visé, dans la banlieue de Damas, le CERS est très connu. C'était donc une cible toute désignée. Pas sûr donc qu'il y ait des choses très intéressantes à l'intérieur. (selon "RFI")

11 avril 2018

Grèves à Fribourg-en-Brisgau et dans le Pays de Bade

Les chemins de fer, les bus, les poubelles, les crèches : autant de secteurs touchés par l'appel à la grève du syndicat Verdi.

badeAlors que certaines grèves sont habituelles, c'est par contre la première fois depuis 2009 qu'un débrayage d'importance touche les transports en Allemagne. Mais nos voisins germaniques, plus solidaires que certains Français avec les grévistes, acceptent volontiers sans ronchonner de se rabattre sur les navettes, les taxis ou le covoiturage. Certes, les embouteillages routiers sont une gêne, mais c'est bien un moindre mal auquel s'adaptent autant les personnes âgées qui se rendent chez leur médecin ou qui vont tout simplement faire du shopping, que les salariés qui se rendent à leur travail. Pour les bus, seules trois lignes de Fribourg restent opérationnelles, et les bus scolaires sont tous à l'arrêt.

Mais la grève d'avertissement du 10 avril a vu la plupart des 21 garderies urbaines de Fribourg fermées (seules 2 sont restées ouvertes). Mais en ville, ce sont bien d'autres secteurs qui ont été touchés : les administrations de la municipalité, les centres de soins de jour, les sociétés de jardinage, de génie civil et du bâtiment. Verdi a d'ailleurs annoncé trois jours de grève supplémentaires avant les négociations prévues pour la semaine prochaine.

Les syndicats réclament 6 % de plus de salaire, avec une augmentation minimale de 200 €/mois. Et d'autres villes du Bade-Würtemberg seront touchées à partir du jeudi, 12 avril : Stuttgart, Reutlingen, Tübingen, Heilbronn, Ludwigsburg, Böblingen et Ulm. Et ce jour, toute la fonction publique sera touchée. Pas de transports en commun, pas de jardins d'enfants, pas d'administrations, accueils réduits à l'indispensable dans les hôpitaux, pas d'élimination des déchets, chantiers de construction à l'arrêt.

Et une grande manifestation de protestation contre le "social-libéralisme" de la grande nouvelle coalition gouvernementale CDU/SPD aura lieu à Stuttgart à 11h, à laquelle appellent tous les syndicats. La grève s'étend peu à peu à toute l'Allemagne, déjà les aéroports de Stuttgart, mais aussi Francfort, Münich, Cologne et Brême voient peu d'avions s'envoler, du fait de la grève du personnel de la Lufthansa.

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8 avril 2018

A propos du génocide des Tutsi au Rwanda

"Survie" ramène au ministère des Armées une caisse d’armes pour interpeller Emmanuel Macron

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Alors que les rescapés du génocide des Tutsi du Rwanda s’apprêtent à commémorer ce samedi le 24ème anniversaire du début des massacres, des militants de Survie ont interpellé ce jeudi 5 avril le président et le gouvernement français en mettant en scène le retour d’une fausse caisse d’armes et de munitions expédiées par Paris pendant le génocide. L’association demande au président que ses premières annonces à ce sujet soient à la hauteur des enjeux : il faut désormais une reconnaissance officielle du soutien que les autorités françaises ont apporté à un régime génocidaire.

48 heures avant les 24èmes commémorations du début du génocide des Tutsi du Rwanda, l’association Survie, mobilisée contre la Françafrique, a organisé la remise symbolique au ministère de la Défense de l’époque d’une caisse factice d’armes et de munitions françaises. Les gendarmes présents au 14 rue Saint-Dominique ont donc été pris à témoins d’une forme de retour par la Poste (pour motif de « non distribution ») d’une des caisses d’armements que la France a acheminées en 1994 à destination d’un régime allié, alors même qu’il commettait un génocide. Comme les gendarmes sur place ont refusé de réceptionner ce colis, les militants de l’association l’ont ensuite apportée au siège du Parti Socialiste rue de Solférino, pour suggérer de profiter du déménagement pour faire l’inventaire de la politique de François Mitterrand au Rwanda. Il s’agissait pour l’association d’illustrer concrètement le soutien politique, économique et militaire que notre pays a apporté, et que l’État français devrait désormais reconnaître.

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Pour Fabrice Tarrit, co-président de Survie : « C’est le président Emmanuel Macron qui a désormais la responsabilité de reconnaître officiellement, au nom de la France, que les autorités de notre pays ont soutenu et armé un régime "ami" quelles qu’en soient les conséquences. Ce soutien, déjà incompréhensible avant le génocide, ne s’est pas démenti pendant les massacres, ni même après ». Il ajoute « L’État devra bien le reconnaître : on ne peut pas attendre plus de 50 ans, comme pour la participation active des autorités françaises dans la déportation de Juifs pendant la Seconde guerre mondiale ! ».

Ce soutien à ceux qui commettaient le génocide des Tutsi a pris différentes formes : politique, diplomatique, militaire (livraisons d’armes et de munitions, recours à des mercenaires)... Il a été apporté en connaissance de cause, de manière active, et a eu un effet sur les crimes commis : cette politique constitue juridiquement une complicité de génocide, l’intention génocidaire n’étant pas nécessaire à cette qualification. Une reconnaissance officielle de ce soutien aux auteurs d’un génocide amènera, logiquement, à demander des comptes aux décideurs civils et militaires qui ont mené cette politique.

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« Comment comprendre que des responsables politiques de l’époque comme les ministres Alain Juppé et François Léotard ou encore le secrétaire général de l’Elysée Hubert Védrine, n’aient jamais été inquiétés ? Et surtout que l’Amiral Lanxade, le Général Quesnot et le Général Huchon sont partis à la retraite avec tous les honneurs, sans jamais rendre des des comptes à la justice ? », s’étonne Fabrice Tarrit. « Ces trois responsables militaires étaient respectivement chef d’état-major des armées, chef d’état-major particulier du président et chef de la mission militaire de coopération : ils ont eu, avec le président François Mitterrand, toutes les cartes en main pour continuer ou arrêter de soutenir un régime "ami" qui commettait le crime des crimes. Des responsables français ont opté pour un soutien direct, avec l’opération Turquoise qui a gelé la ligne de front, et un soutien indirect, avec des mercenaires corsaires de la République comme Bob Denard ou Paul Barril ».

Emmanuel Macron a l’opportunité historique de reconnaître officiellement, sans faux-fuyants, qu’un tel appui a été décidé et exécuté en toute connaissance de cause – d’autant que pour la première fois depuis 1994, aucun des partis de gauche et droite qui gouvernaient ensemble à cette période de cohabitation n’est actuellement au pouvoir. Le président le doit d’abord aux victimes et aux rescapés du génocide, mais aussi aux citoyens français, afin d’ouvrir le nécessaire débat sur le fonctionnement des institutions de la Vème République. Et si Macron oubliait le Rwanda, le Rwanda et l'Afrique ne l'oublient pas. (communiqué de "Survie")

Génocide au Rwanda : Guillaume Ancel brise l'omerta

Rwanda Genocide

Rwanda L'histoire qui mène au génocide part 1

Rwanda L'histoire qui mène au génocide part 2

7 avril 2018

Brésil : Lula bientôt en prison ?

L'ex-président reste favori pour la nouvelle élection

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Après 11 heures de débats et à six mois d’une élection présidentielle pour laquelle il était donné favori, Luiz Inacio Lula da Silva devrait commencer à purger sa peine de 12 ans de prison dans les prochains jours.

Si le feu vert a été donné, les avocats de Lula peuvent encore présenter des recours, mais seulement sur des aspects techniques, et non pas sur le fond. Cela signifie que Lula devra bien purger sa peine peut-être dans quelques jours, une fois que toute la procédure judiciaire aura été conclue, rapporte notre correspondant Martin Bernard

L'ancien président a été condamné pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l’obtention de marchés publics.

Décision loin d'être unanime

La décision de la Cour suprême est pourtant loin d’être unanime : six de ses membres ont voté contre l’habeas corpus, cinq autres pour sa concession. Elle représente un coup dur pour l'ancien président de gauche, mais une victoire pour les procureurs de l’opération « Lavage-Express », l’enquête qui a mis au jour un gigantesque scandale de corruption impliquant des hommes politiques de tous bords et qui secoue toute l'Amérique Latine.

Elle confirme aussi la jurisprudence datant de 2016 stipulant que toute peine de prison peut commencer à être purgée dès la condamnation en seconde instance. Une décision favorable à l’habeas corpus aurait en revanche pu permettre à tous les condamnés de rester en liberté jusqu’à l’épuisement de tous les recours.

À Brasilia, les manifestants avaient été séparés en deux groupes, comme lors du procès de Dilma Rousseff en 2016. Dès que la tendance contre Lula s’est dessinée, ses adversaires ont commencé à chanter l’hymne national et à fêter leur victoire. Et de l’autre côté de la barrière, c’était la désolation, car Lula reste l’un des hommes politiques les plus populaires au Brésil, même s’il a aussi beaucoup de détracteurs… et surtout la gauche devra trouver un nouveau candidat pour la présidentielle d’octobre prochain.

Lula dénonce un complot

À la tête de son pays de 2003 à 2010, Lula nie farouchement les faits qui lui sont reprochés, invoquant l’absence de preuves et dénonçant un complot pour l’empêcher de briguer un troisième mandat. Cela huit ans après avoir quitté le pouvoir.

L’ancien ouvrier de 72 ans est l’une des personnalités politiques les plus charismatiques de l’Amérique latine et a quitté les reines du pays avec un taux de popularité record. Dans la course pour un retour lors des élections d’octobre, cette décision pourrait arrêter son ambition de pouvoir, alors qu’il était donné favori.

« Je veux juste que la Cour suprême rende justice. Je ne veux aucun bénéfice personnel et qu'elle indique quel crime j'ai commis », avait déclaré Lula à Rio de Janeiro, deux jours avant la séance de la Cour suprême.

Le Brésil reste profondément divisé

Le climat, très tendu partout dans ce pays qui reste profondément divisé depuis les élections de 2014, ne s’est pas amélioré après un message du chef de l’armée brésilienne. Le général Eduardo Villas-Boas a indiqué mardi 3 avril sur Twitter que l’armée « partage le sentiment de tous les bons citoyens qui répudient l’impunité ».

Cette publication laisse entendre une rare prise de position de l’armée, qui prend désormais une place inédite dans la vie du Brésil depuis la fin de la dictature militaire (1964-1985). Un déclaration qui est un « grave affront à l’indépendant des pouvoirs et une menace envers l’État démocratique », selon Amnesty International.

- selon RFI.

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5 avril 2018

Ghana : le PCF communique

Non à l'impérialisme américain en Afrique

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La ratification de l'accord militaire entre le gouvernement du Ghana et les Etats-Unis d'Amérique est intervenue vendredi 23 mars dernier. Les Etats-Unis auront le droit de déployer des soldats et du matériel militaire à leur guise. En contrepartie, les forces armées du Ghana devraient toucher un plat de lentilles. En effet il s’agit de vingt millions de dollars, notamment pour la formation et l’équipement de l’armée ghanéenne. Le parti d’opposition, National Democratic Congress (NDC), a boycotté le vote à l’Assemblée nationale, considérant que cet accord porte atteinte à la souveraineté du pays. L’immense majorité du peuple ghanéen, selon les premières enquêtes d’opinion, rejette cette ratification qui renforce considérablement l’emprise de l’impérialisme américain. Cette ratification intervient également malgré les avertissements sévères de nombreux analystes de sécurité selon lesquels l'accord exposera le Ghana, pays aujourd’hui stable, à des attaques terroristes. L’opposition de gauche annonce également qu'une série d'activités planifiées doivent démarrer avec, comme point d’orgue, une manifestation nationale contre cet accord. Dans ce contexte, Koku Anyidoho, le Secrétaire général adjoint du NDC a été arrêté et emmené du siège de la police à Accra vers une destination inconnue. Le Parti communiste français appelle au respect des libertés de l’opposition et est solidaire des progressistes ghanéens. Il marque sa préoccupation face à l’évolution de la situation. Le Ghana, terre de Kwame N’Krumah et de Jerry Rawlings, mérite mieux que de se faire vassaliser comme nombre de ses voisins francophones notamment. Les peuples africains ne doivent pas être les pions de politiques de puissances militaires quelle qu’elles soient.

Parti communiste français
28 mars 2018

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30 mars 2018

Des fonds publics syriens planqués au Luxembourg ?

Les affaires louches de Rifaat Al-Assad, l'oncle de Bachar

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80% des affaires traitées par les douanes françaises touchent des fonds d'origine syrienne. Et Rifaat al-Assad, l’oncle de Bachar, en est un des acteurs. Depuis 1984, il vit en Europe où il détient une gigantesque fortune, aujourd’hui dans le collimateur de la justice française. Il possède aussi plusieurs sociétés au Luxembourg.

Le "boucher de Hama"

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Officiellement, depuis 1984, Rifaat al-Assad est un opposant à son neveu Bachar al-Assad. Il a pourtant été par le passé un fer de lance de la répression du régime, comme en témoigne son implication dans le massacre de Hama en 1982. Longtemps protégé par Paris, il est à la tête d’une immense fortune, notamment immobilière. Il a créé neuf sociétés au Luxembourg où il a été un actionnaire de référence de SES. Mais désormais ce sont les revers de fortune qu’il accumule tandis qu’il semble lâché par ses anciens protecteurs français.

Il convient d’observer qu’une centralisation des sociétés s’est réalisée au Luxembourg», constate un rapport des douanes françaises, lancées dans la traque du patrimoine immobilier de Rifaat al-Assad. Le 4 février 2014, deux ONG, Sherpa et Transparency International France, ont porté plainte contre l’oncle de Bachar al-Assad pour, entre autres, recel de détournements de fonds publics et blanchiment. Les ONG inscrivent leur plainte dans le cadre des dossiers des «biens mal acquis», valant à plusieurs dirigeants politiques et chefs d’État étrangers d’être aujourd’hui poursuivis en France.

AdTech adLes deux associations soupçonnent Rifaat al-Assad et sa pléthorique famille (quatre épouses et au moins douze enfants) d’avoir constitué leur fortune à partir de fonds publics syriens détournés en 1984 : 200 millions de dollars qu’il aurait puisés dans la caisse présidentielle quand il a fui la Syrie après une tentative de coup d’État contre son frère Hafez.

D’autres sources évoquent aussi un pactole au moins équivalent amassé dans divers trafics avec le Liban quand il commandait les Brigades de défense de la révolution. Cette milice, forte de quelque 50 000 hommes, a longtemps été redoutée des Syriens, notamment pour sa responsabilité dans le massacre de Hama, qui a fait entre 10 000 et 40 000 morts en 1982. Son implication dans ces événements vaut à Rifaat d’être surnommé le «boucher de Hama» par les Syriens.

Depuis qu’il a quitté son pays avec sa famille et une suite conséquente, Rifaat se présente en opposant politique au régime syrien, à la tête d’un parti sans rôle significatif. Ce statut le met à l’abri des sanctions internationales visant les dirigeants syriens depuis que le pays a plongé dans la guerre civile en 2011. Néanmoins, des élus français, dont l’ancien maire du XVIe arrondissement parisien, qui a eu maille à partir avec lui, demandent ces dernières années que sa fortune doit être saisie.

Les épouses font ascenseurs à part

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Ce natif de Qardaha, âgé aujourd’hui de 79 ans, a vécu depuis son départ de Syrie entre Paris, Londres, Marbella et Genève. Dans les années 80, et jusqu’à récemment, les autorités françaises voyaient en lui un intermédiaire à même d’apaiser les relations entre Paris et Damas, voire un possible remplaçant de son frère Hafez lorsque celui-ci vivait encore. En France, il est décoré de la Légion d’honneur en 1986 tandis que les services de renseignement hexagonaux le couvent de leurs ailes protectrices.

 Rifaat al-Assad tire profit de ce verni de respectabilité pour prospérer dans les affaires. Au fil des décennies, il acquiert un luxueux parc immobilier en France : un ancien haras avec château à Bessancourt dans le Val-d’Oise, des hôtels particuliers et des appartements dans les arrondissements les plus chics de la capitale française, des ensembles de bureaux à Lyon.

 Il fut notamment propriétaire d’un hôtel particulier de 6 000 mètres carrés avenue Foch dont il avait fait sa résidence parisienne. Ses deux dernières épouses, Line Al Khayer et Raja Barakat, accédaient à leurs appartements personnels par des ascenseurs séparés, spécialement aménagés pour éviter qu’elles se crêpent le chignon, rapportait en 2013 un article de Charlie Hebdo versé à l’instruction.

 Les magistrats parisiens estiment la valeur du parc immobilier de Rifaat al-Assad en France à 90 millions d’euros et la cour d’appel de Paris en a définitivement validé la saisie le 27 mars. Entendu par les juges en octobre dernier, l’ancien vice-président syrien a assuré ne pas s’occuper de son patrimoine, disant ignorer jusqu’aux documents qu’il signe. Une affirmation contredite par des écoutes téléphoniques ordonnées par la justice attestant au contraire qu’il suit de près ses affaires.

Associé à des avocats luxembourgeois

Sur le papier, ses biens immobiliers sont en grande partie détenus par des sociétés de droit luxembourgeois. Dans le rapport des douanes françaises auquel Le Quotidien a eu accès, quatre sociétés anonymes luxembourgeoises sont citées : Al Jinane, ELM Investment, AYM et Sounoune.

Ces entreprises ont été immatriculées dans les années 90 et 2000 par des avocats luxembourgeois, agissant en qualité de mandataires et membres des conseils d’administration. Ils ont depuis pris leur distance avec un personnage devenu à leurs yeux sulfureux et dont on craint aussi de possibles représailles.

«Nous n’avions aucune raison de nous méfier de lui. Il tenait ouvertement boutique, ne cachait pas qui il était et il était protégé par des services français», dit sous le couvert de l’anonymat un avocat de la capitale qui l’a assisté dans ses affaires luxembourgeoises. «On s’est dit que nous pouvions travailler avec son argent et que de toute façon nous n’allions pas refaire le monde…», justifie le même, affirmant avoir appris bien plus tard son implication dans le massacre de Hama.

Conseils mouvants et adresses changeantes

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En réalité, Rifaat al-Assad, ses épouses et enfants avaient créé jusqu’à neuf sociétés au Grand-Duché. Deux, les plus anciennes, ont été liquidées. Les autres sont maintenant hébergées par un discret domiciliataire, à Luxembourg, dont les gérants goûtent fort peu les questions portant sur leurs relations avec l’ancien chef milicien.

Avant d’être enregistrées au Grand-Duché, certaines sociétés étaient établies au Liechtenstein. D’autres avaient des actionnaires panaméens et suisses. Toutes étaient aux mains de la famille de Rifaat al-Assad. C’est notamment le cas de Al Jinane SA, spécialisée dans les revêtements de sol, immatriculée à Luxembourg en décembre 2005, période à laquelle la famille rapatrie trois entreprises de Vaduz vers le Grand-Duché.

Les sociétés qu’ils possèdent au Luxembourg sont de deux types : les unes semblent avoir été montées dans le seul but d’héberger le patrimoine immobilier tandis que les autres ont été spécialement constituées pour acquérir des actions dans la Société européenne des satellites, la SES.

503 propriétés en Espagne

Les conseils d’administration de ces sociétés sont très mouvants, les membres de la famille s’échangeant en permanence leurs postes d’administrateurs. Dans les documents notariés rattachés à ces entreprises, Rifaat apparait comme vice-président de la république syrienne jusqu’en 1998. Tout ce petit monde change aussi fréquemment d’adresse entre Paris, Londres et le sud de l’Espagne.

C’est dans ce dernier pays que l’oncle du dictateur syrien fait la une des médias le mardi 4 avril dernier. Ce jour-là, la Guardia Civil perquisitionne l’un de ses complexes immobiliers du port de plaisance huppé de Puerto Banus, en Andalousie. L’enquête vise Rifaat al-Assad pour blanchiment de capitaux en bande organisée et fait suite à celle ouverte en France en 2014. La justice évalue le patrimoine immobilier de Rifaat en Espagne à 691 millions d’euros. Les enquêteurs y ont repéré 503 propriétés, dont un domaine s’étendant sur 3 300 hectares, La Maquina, dans la région de Marbella. L’ensemble de ces biens a été saisi par la justice ibérique, qui a par ailleurs bloqué 92 comptes en banque.

assad2Le 4 avril, la Guardia Civil a perquisitionné un complexe immobilier de Rifaat al-Assad à Puerto Banus, dans le sud de l’Espagne. Le lieu est surnommé « Little Damas ».

11 mars 2018

Tanzanie : des jeunes filles fuient l'excision

Le réseau "Rafael", qui les recueille, tient son assemblée générale à Schopfheim

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Schopfheim (haut Pays de Bade en Allemagne). Il y a 20 ans, Erika Burchard de Schopfheim, consternée par le rite cruel de l'excision en Tanzanie, où elle séjournait, a créé le réseau Rafael. But : éviter que beaucoup de filles ne soient traumatisées physiquement et mentalement, ou même perdent la vie.

Dans plusieurs régions de la Tanzanie, Rafael soutient la campagne des militants locaux contre la mutilation des jeunes femmes.

L'assemblée a vivement discuté de ce que le réseau a accompli, des difficultés rencontrées ou des échecs, et des projets à promouvoir pour l'avenir. Les expériences des membres qui sont allés sur place pendant des mois ont été très utiles.

L'éducation des jeunes filles concernées est très importante. En témoigne le fait que de plus en plus de filles cherchent un refuge et peuvent être prises en charge dans une structure financée comme le réseau Rafael. L'association fournit également des parrainages pour l'éducation des filles. 

Tout cela n'est possible que grâce à la volonté continue des donateurs qui soutiennent l'association, complétée par la vente de bougies artisanales et de cartes de vœux.

Le réseau est content de chaque petit don. Les donateurs continus reçoivent régulièrement un bulletin d'information avec des photos et des informations de la Tanzanie.

9 mars 2018

Venezuela : pénurie alimentaire et pillages

La crise sociale n'arrête pas

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Les foyers de protestation se multiplient, la population se rebelle contre le manque de nourriture dans de nombreuses régions du Venezuela. Les émeutes, les pillages et les vols commencent en général au coucher du soleil  et durent jusqu'à l'aube, créant un profond climat d'insécurité.

Selon l’ONG Provea, 44 personnes ont été arrêtées depuis le début de l’année pour avoir exprimé leur mécontentement face à la crise sociale actuelle qui afflige le pays.

« 2018 commence avec une dictature s’attaquant aux pauvres. 44 nouveaux prisonniers politiques qui ont réclamé de la nourriture et ont exprimé leur mécontentement et leur inquiétude au sujet du chaos économique et social », a souligné l’organisation à travers le réseau social Twitter.

La semaine dernière, le gouvernement du président Nicolás Maduro a ordonné aux propriétaires de plus de 200 supermarchés privés de baisser les prix après que des Vénézuéliens soient descendus dans la rue en scandant « nous avons faim, nous voulons manger ».

Le Venezuela a enregistré une grave crise, avec une pénurie marquée de produits de base et de médicaments, Maduro muselant l’opposition invoque une « guerre économique »  menée par ce qu’il qualifie d’« ultra droite et ses alliés internationaux » pour mettre fin à la révolution bolivarienne et le chasser du pouvoir. En plus de la contrebande de produits vers la Colombie, les îles voisines et d’autres territoires voisins, le gouvernement impute la crise sociale à une conspiration fomentée par les États-Unis, l’opposition et les commerçants « spéculateurs » dans le pays.

Les perspectives économiques du Venezuela sont de plus en plus décourageantes, puisque l’hyperinflation, selon le FMI, atteindra 2 350% en 2018. Selon les principales universités vénézuéliennes, la pauvreté a atteint 30,2% en 2016 et l’extrême pauvreté 51,5%, le gouvernement avance de son côté des chiffres respectifs de 18,3% et 4,4%.

Le 6 janvier, l’accès aux chaînes de supermarchés vénézuéliens a été placé sous surveillance policière en charge d’observer la baisse des prix réclamée par les inspecteurs du gouvernement après les pillages qui ont éclaté dans plusieurs régions du pays.L’inflation en 2017 a atteint un niveau estimé de 2000% et le président Nicolas Maduro a déclaré le 31 décembre une augmentation de 40% du salaire minimum national, les commerçants décidant alors d’une nouvelle augmentation dans les rayons. (selon "Actu.latino")

7 mars 2018

Enlèvements d'enfants à Abidjan

Des centaines de personnes marchent à Abidjan pour ’’dire stop’’ à l’enlèvement des enfants

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Des centaines de personnes ont marché, samedi, devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody-Angré (Est d’Abidjan) pour ’’dire stop’’ à l’enlèvement des enfants dans le pays et exprimer leur soutien à la famille de Traoré Aboubacar Sidick dit Bouba, un enfant de 4 ans enlevé, torturé et assassiné la semaine dernière par un bijoutier de 27 ans pour un crime rituel, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.

De noir vêtus majoritairement avec des bougies pour certains et des gerbes de fleurs pour d’autres, ces ivoiriens ont procédé à une marche dite ’’silencieuse’’ ponctuée par des prières devant ledit établissement sanitaire à quelques encablures du CHU où le corps sans vie du « petit Bouba » avait été retrouvé enseveli, ligoté avec la gorge tranchée.

« Le message que nous voulons lancer, c’est de dire stop aux enlèvements et aux crimes rituels d’enfants dans le pays», a expliqué Nicole Mireille Didier, une cyberactiviste ivoirienne co-initiatrice de ce rassemblement.

« Nous n’avons pas le droit de laisser prospérer ces crimes contre les enfants. Il faut que ça s’arrête. Par cette manifestation, c’est un soutien moral que nous apportons à la famille de Bouba », a ajouté Mme Nicole Mireille plaidant auprès des autorités ivoiriennes afin que le carrefour du CHU de Cocody-Angré soit baptisé « carrefour Bouba» en mémoire de la victime.

M. Hassan Hayek, également co-initiateur de ce rassemblement a, pour sa part, espéré que « Bouba sera le dernier cas de crimes d’enfants dans le pays ». Venu ’’marquer sa solidarité’’ à la famille de la victime et exprimer son ’’indignation’’, le célèbre artiste musicien ivoirien, Guillaume Konan dit Kajeem a estimé quant à lui, que « Bouba est un cas extrême » ajoutant que « c’est notre façon à nous de dire qu’il faut que ces crimes s’arrêtent ».

Selon lui, il était important que ce rassemblement ait lieu « simplement pour dire stop aux enlèvements d’enfants, stop à tous ces crimes pour que nos enfants soient un peu plus en sécurité dans nos rues ».

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Le Week-end dernier, rappelle-t-on, un enfant de 4 ans enlevé dans le quartier de Williamsville (Centre d’Abidjan) a été retrouvé enseveli, ligoté avec la gorge tranchée dans une broussaille à quelques encablures du CHU de Cocody-Angré ( Est d’Abidjan).

Le présumé meurtrier, un bijoutier de son état exerçant dans le même quartier que sa victime, arrêté par la police judiciaire ivoirienne, est passé aux aveux indiquant l’avoir assassiné pour un crime rituel. Cet assassinat avait suscité une vague d’indignation dans le pays. Le gouvernement ivoirien a également exprimé sa compassion à la famille du ’’petit Bouba’’ assurant que justice sera rendue. (selon "APA" - agence de presse africaine)

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