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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
21 mars 2019

A propos des aborigènes d'Australie

La Haute cour d'Australie a jugé mercredi que les Aborigènes spoliés de leurs terres devaient être indemnisés en particulier pour la "perte culturelle" et la  "souffrance spirituelle" endurées, une décision qui fera date et pourrait déclencher une série de procès dans le pays. 

aborig_nes1La cour a jugé que les peuples Ngaliwurru et Nungali, du Territoire du Nord, avaient le droit d'être indemnisés après avoir été privés de leurs terres par le gouvernement régional. 
A Timber Creek, ville isolée dans le nord, l'utilisation de terres par le gouvernement régional pour y bâtir des infrastructures a empiété sur les "droits fonciers des autochtones", a jugé la Haute cour. 
Cette dernière a rejeté un appel du gouvernement contre un précédent jugement estimant que les aborigènes devaient être indemnisés non seulement pour la valeur des terres perdues mais également pour "la perte culturelle". Le gouvernement estimait "manifestement excessive" une indemnisation pour cette perte culturelle. 
La cour a octroyé 1,3 million de dollars australiens (920.000 dollars US ou 813.000 euros) d'indemnisation pour cette seule "perte culturelle", soulignant avoir évalué "la relation spirituelle" des groupes concernés avec leur terre et "la souffrance spirituelle" infligée par la rupture de ce lien qu'ils ont subie. 
Le versement des indemnités s'effectuera individuellement en fonction des détenteurs de droits fonciers et de leurs liens avec la terre ou les eaux. 
Avant le jugement, des experts en droit de l'Université du Queensland avaient estimé dans une étude qu'il aurait d'"énormes conséquences" pour les peuples indigènes. 
"Pour les Etats du Queensland et d'Australie occidentale en particulier, la décision devrait clarifier les montants significatifs des indemnités qui pourraient leur être réclamées à l'avenir", ont-ils écrit. Ces deux Etats sont riches en ressources naturelles et minières. 
Des responsables gouvernementaux auraient évalué le coût des demandes potentielles de dédommagements à plus d'un milliard de dollars australiens (700 millions USD ou 625 millions d'euros).  
Pour l'ensemble de l'Australie, la somme pourrait atteindre "des milliards de dollars", selon un avocat, Tony Denholder, même s'il reste encore des "complexités légales" pour évaluer le montant des compensations.  
Le jugement de mercredi dernier "va probablement déclencher des demandes d'indemnisation de la part de beaucoup des centaines de groupes de détenteurs aborigènes de droits fonciers dans toute l'Australie, qui ont enfin des éclaircissements -- quoique limités -- sur la façon dont ils pourraient quantifier la compensation qui leur est due", a prédit M. Denholder.     
Les aborigènes, dont le nombre était estimé à un million lors de l'arrivée des colons britanniques en 1788, ne représentent plus que 3% des 24 millions d'Australiens. Ils sont donc aujourd'hui moins nombreux qu'au début de la colonisation.  
Les aborigènes restent de loin la population la plus défavorisée du pays avec en particulier des taux de pauvreté et d'incarcération plus élevés. Ils sont en moins bonne santé que la population générale.(selon AFP)

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20 mars 2019

132 quartiers précaires à Abidjan

Le gouvernement ivoirien initie un projet de démolition d’une partie des quartiers précaires à Abidjan qui ne pourront faire partie des projets de réhabilitation.

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L’annonce de ce projet a été faite vendredi par le ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme Bruno Koné. Selon les autorités ivoiriennes, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan compte environ cinq millions d’habitants, dont plus d’un cinquième vivent dans ces quartiers « précaires ». 1,2 million d’habitants occupent dans la seule ville d’Abidjan 132 quartiers précaires a révélé Bruno Koné lors de la présentation d’un salon de l’architecture qui doit se tenir prochainement en Côte d’Ivoire.

Les quartiers précaires d’Abidjan sont situés dans des zones à risque (bas-fonds, zones inondables, passage de ligne de haute tension…) et exposés aux catastrophes, notamment les inondations pendant la grande saison pluvieuse qui dure de juin à août. Des dizaines de milliers de personnes, pauvres ou issues de la classe moyenne, s’entassent sur ces sites. Les autorités ont prévu un Projet d’aménagement des quartiers restructurés d’Abidjan (PAQRA), soutenu par la Banque mondiale, mais tous les quartiers ne pourront pas être ainsi réhabilités.

Le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011 a lancé plusieurs opérations de déguerpissement. Des opérations qui ont jeté à la rue des milliers de personnes et qui ont été critiqué pour n’avoir pas été accompagnés de plans sociaux de relogement. Pire sur les sites des quartiers précaires jugés impropres à toute présence humaine des entreprises et investisseurs ont fait sortir de terre des bâtiments et commerces.

Ebony T. Christian

12 mars 2019

Indonésie : torture au serpent

La police enroule un serpent autour d’un suspect pour le pousser aux aveux.

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Les autorités indonésiennes ont lancé une enquête lundi après qu’un responsable de la police a reconnu qu’un serpent avait été enroulé autour d’un suspect pour l’effrayer et le forcer à avouer des vols, dans un poste de police de Papouasie, dans l’est du pays.

Une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux montre un homme soupçonné d’être un pickpocket, assis par terre et menotté, encerclé par un serpent.

Il hurle alors qu’un policier l’insulte: « Combien de fois as-tu volé des téléphones mobiles ? », crie-t-il. « Juste deux fois », répond-il.

Le policier semble vouloir placer le serpent dans la bouche du suspect tandis que ses collègues rient, selon les images de cette vidéo qui n’est pas datée.

« Un policier est actuellement interrogé par la division des affaires internes de la police de Papouasie », a confirmé à l’AFP lundi un porte-parole de la police, Ahmad Mustofa Kamal. Il n’a pas identifié le policier en question ni précisé si d’autres feraient l’objet d’enquêtes.

Tonny Ananda Swadaya, le chef de la police du district de Jayawijaya où s’est produit l’incident, a présenté des excuses, dans un communiqué.

Il a précisé que le suspect n’avait pas été mis en danger. « Le serpent était apprivoisé et n’était pas venimeux ou dangereux ». Les policiers ont eu cette idée « pour obtenir des aveux aussi rapidement que possible ».

Mais « nous travaillerons de façon plus professionnelle à l’avenir », a-t-il promis.

Les forces de sécurité indonésiennes ont été accusées à de nombreuses reprises d’abus contre la population mélanésienne de Papouasie. Les organisations de défense des droits de l’Homme ont rapporté des assassinats extrajudiciaires d’activistes et de manifestants.

Selon l’avocate et défenseure des droits de l’Homme Veronica Koman, cette vidéo vient corroborer des témoignages d’activistes papous.

« Ils savent depuis longtemps que des serpents sont utilisés par la police et par l’armée » au cours d’interrogatoires, a-t-elle indiqué à l’AFP.

La province isolée de Papouasie est l’une des régions les plus pauvres d’Indonésie. Elle a connu plusieurs accès de violences ces dernières années avec notamment l’assassinat par des rebelles indépendantistes de 16 ouvriers d’une compagnie publique employés à construire des ponts et des routes dans un projet majeur d’infrastructure. (selon AFP)

8 mars 2019

Côte d'Ivoire : La Françafrique "à la Macron".

Des soldats français débarquent à Abidjan, les vraies raisons ?

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Deux semaines après la visite du président Ouattara à l'Elysée, voilà que de nouveaux militaires français viennent renforcer l'effectif. Est-ce vraiment l'effet du hasard ? ou faut-il se demander ce qui se trame derrière ça. On se rappelle que c'est l'armée française, sous Sarkozy, qui a mis en place Ouattara. Macron et Ouattara préparent-ils son maintien en place après 2020, année de nouvelles élections dans ce pays africain ? avec une ingérence française supplémentaire de la France macronienne ? Cette présence a en tous cas donné lieu à de multiples supputations sur les rives de la lagune Ebrié.

Et cette situation socio-politique ivoirienne est quelque peu tendue ces derniers temps. Le divorce entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, l'acquittement et la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé par la CPI et leur probable retour en Côte d'Ivoire, la démission de Guillaume Soro de la présidence de l'Assemblée nationale. Voici autant de facteurs qui font monter l'adrénaline à l'approche de la présidentielle de 2020. Le président Ouattara, qui plus est, "réfléchit" à la modification de la constitution pour lui permettre de se présenter pour un troisième mandat. Sans oublier les grèves qui se déclenchent de plus en plus fréquemment, et spontanément, comme celles des enseignants. Et c'est dans cette période d'incertitudes que 500 soldats français débarquent dans la capitale ivoirienne. Pour faire quoi ? Eviter à Ouattara une situation à la "Bouteflika"?

Le rapprochement entre tous ces évènements suscite des craintes au sein de la population ivoirienne. Quelle est donc la mission de ces militaires français arrivés en Côte d'Ivoire ? Telle est l'interrogation qui taraude les esprits des observateurs du paysage politique ivoirien. Il n'y a pourtant pas le feu en la demeure. Mais on ne sait jamais : Ouattara et Macron préfèrent être prévoyants.

A en croire un officier de cette force française, il s'agit d'une opération périodique de relèvement des troupes. « C’est une opération de routine. C’est la relève habituelle chaque mois. Il n’y a pas de raison de s’alarmer », s'est-il expliqué. Il faut rappeler qu'en vertu de l'accord de défense signé entre la France et la Côte d'Ivoire au lendemain des indépendances, les autorités françaises ont entrepris d'installer une base militaire en Côte d'Ivoire. Ainsi, le 43e Bataillon d'infanterie de marine (43ème BIMA) a son garnison à Port-Bouët, non loin de l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Rebaptisé Forces françaises en Côte d'Ivoire (TFCI), cette troupe est plus active dans la lutte contre l'insécurité et le terrorisme dans la sous-région ouest-africaine. Mais ça, c'est la théorie. La pratique en est souvent bien loin. Après tout, n'est-ce pas la "Force Licorne" qui en 2011 a anéanti la flotte aérienne forte de quelques hélicoptères pour permettre au "rebelle Ouattara" de prendre le pouvoir ?

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6 mars 2019

Une nouvelle destination pour les francophones : Hanoï.

Le 22 février, le Département de langue et de civilisation françaises de l'Université de langues et d’études internationales (ULIS) a organisé l'inauguration de l'Espace France de Hanoï avec la présence de l'ambassadeur de France au Vietnam, Bertrand Lortholary.

hano_Après Vinh (province de Nghê An, Centre), Hô Chi Minh-Ville et Cân Tho (Sud), l'ambassade de France au Vietnam ouvre son 4e Espace France à Hanoï, qui cherche à présenter les valeurs françaises à tous les amoureux de l’Hexagone. Cette fois, l'Espace France se place à l'intérieur du Département de langue et de civilisation françaises de l’ULIS, dépendant de l'Université nationale de Hanoï.

À la cérémonie d'inauguration de l’Espace France de Hanoï du 22 février, l'ambassadeur de France au Vietnam, Bertrand Lortholary, a remercié la collaboration de l’ULIS dans l’ouverture de cet endroit en tant qu'"un lieu d’échange, de culture autour de la France, de la langue française et de la Francophonie".

Mis en fonction depuis novembre 2018, l'Espace France de Hanoï consiste en une salle d'une dizaine de mètres carrés, remplie de documents, de livres, d’ouvrages, de magazines, de photos et d'autres images de la France. Après quelques mois d'activités, ce lieu a d’ores et déjà enregistré un certain succès avec de nombreuses visites quotidiennes.

Depuis sa mise en place dans le programme de l’ULIS il y a près de 60 ans, le français est une des premières langues étrangères enseignées. La cérémonie est aussi l'occasion pour cette université de confirmer le rôle du français dans sa direction éducative.

"Il est certain que de nombreux francophones de la capitale ont été et sont actuellement formés au sein de notre établissement. Il est donc nécessaire de posséder un tel Espace France ici, afin de renforcer la qualité de l’enseignement du français", a indiqué le DDô Tuân Minh, président de l’ULIS.

De son côté, l’ambassadeur français a également précisé le rôle principal de l’Espace France de Hanoï, qui sert à "diffuser les informations sur ce qu’est la France aujourd’hui" et à apporter aux étudiants "la possibilité d’étudier dans un autre pays".

Particulièrement, M. Lortholary a estimé que les Espaces France au Vietnam sont devenus "un lien supplémentaire" entre les deux pays, "et tout particulièrement avec la jeunesse, car en s’appuyant sur la jeunesse de la France et celle du Vietnam, nous pourrons faire vivre notre héritage commun"."Cet endroit me permet de rencontrer de nouveaux amis, a partagé Luong Minh Ngoc, étudiante en 3e année de langue française à l’ULIS. J’y apprends de nombreuses informations qui sont très pratiques pour mes études à l’université".

Après Hanoï, le 5e Espace France ouvrira prochainement ses portes dans la ville portuaire de Hai Phong (Nord). (selon "Le courrier du Vietnam")

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27 février 2019

Franc CFA : Ouattara aux ordres de Macron pour lancer un contre-feu

Ouattara souhaite que "cesse ce faux débat"

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Le président ivoirien Alassane Ouattara a souhaité vendredi soir à Paris, que "cesse le faux débat" sur le franc CFA,"une monnaie solide" utilisée par environ 155 millions de personnes dans 14 pays africains dont 12 anciennes colonies françaises, après un entretien avec son homologue Emmanuel Macron.

"J’ai entendu beaucoup de déclarations sur le franc CFA (...) Je ne comprends pas ce faux débat", a déclaré M. Ouattara à la presse à l’issue de l’entretien à l’Elysée, estimant qu’il faut que ce débat cesse, les gens en parlent sans savoir de quoi ils parlent."

Les propos du chef de l’Etat ivoirien, interviennent quelques semaines après les critiques du vice-président du Conseil italien et leader du Mouvement cinq étoiles (M5S), Luigi di Maio, qui a accusé la France d’appauvrir l’Afrique par sa politique monétaire et de favoriser la crise migratoire en Europe.

"La France est l'un de ces pays qui, en émettant une monnaie pour 14 pays africains, empêche leur développement économique et contribue au fait que les réfugiés partent de leurs pays et meurent ensuite en mer ou arrivent sur nos côtes", a déclaré M. Di Maio.

Établi en 1945, une quinzaine d’années avant l’indépendance des colonies françaises et imprimé à Chamalières (centre France), fief de l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing, le franc CFA fait l’objet de critiques régulières. Paris soutient que le maintien ou non d'un pays dans la zone CFA est du ressort de la souveraineté de chaque pays.

Le 28 novembre 2017, Emmanuel Macron avait soutenu, dans un discours à Ouagadougou : "Le franc CFA, la France n’en n’est pas le maître, elle en est le garant."

Etabli en 1945, une quinzaine d’années avant l’indépendance des colonies françaises et imprimé à Chamalières (centre France), fief de l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing, le franc CFA fait l’objet de critiques régulières.

"Le franc CFA est notre monnaie, c’est la monnaie de pays qui l’ont librement consentie, et mise en place de manière souveraine, et ce, depuis l’indépendance (1960)", précisant que la monnaie est "solide, gérée uniquement par des Africains."

Arrimé à l'euro, depuis 1999, avec le soutien financier du Trésor français, le franc CFA, est utilisé dans deux zones monétaires distinctes : l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo)) et la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC, Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).

"C’est notre affaire", a ajouté Ouattara, soutenant que "c'est une monnaie pour laquelle nous allons faire des réformes en temps opportun." Ah bon ?  Et moi qui croyais que le franc CFA était géré par la Banque de France !

25 février 2019

Sierra Leone : heurts mortels chez les Bolloré

Une vingtaine d’ONG alertent sur de graves violences survenues fin janvier / début février autour des plantations de palmiers à huile détenues par la société luxembourgeoise Socfin, dont le milliardaire français Vincent Bolloré est l’un des principaux actionnaires. Deux hommes ont été tués et des milliers d’habitants déplacés.

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Deux morts, des villageois battus par les forces de l’ordre et des milliers d’autres fuyant leurs domiciles dans le chefferie de Sahn Malen, dans le sud-est de la Sierra Leone : ces événements d’une extrême gravité se sont déroulés le lundi 21 janvier dans les villages riverains d’une plantation de palmiers à huile exploitée par SAC, une filiale de la multinationale luxembourgeoise Socfin dont les deux principaux actionnaires sont l’homme d’affaires belge Hubert Fabri (50,2% du capital) et le groupe français Bolloré (38,7%), contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré. Outre l’huile de palme, un marché en pleine expansion, Socfin est également spécialisée dans la culture de l’hévéa dont est extrait le caoutchouc naturel.

Selon une vingtaine d’organisations de la société civile, la répression à Sahn Malen est intervenue après le déclenchement d’une grève pour protester contre les mauvaises conditions de travail et les faibles rémunérations des employés de SAC. Ce mouvement s’inscrit dans un conflit plus large sur l’occupation des terres, soit plus de 18 000 hectares, dont Maloa, une association de défense des riverains, juge qu’elles ont été accaparées par la multinationale. «Avant, nous avions de quoi cultiver et nous pouvions nourrir nos familles, ça allait plutôt bien. Maintenant, nos villages sont dans la plantation, Socfin a pris nos terres, nous ne pouvons plus cultiver, nous n’avons plus de nourriture. Nous dépendons entièrement de Socfin pour le travail», témoignait en octobre dernier une représentante des riverains, invitée au Luxembourg par un collectif d’ONG (lire ci-dessous). L’élection du président Julius Maada Bio, en mars 2018, leur avait pourtant fait espérer une résolution du conflit foncier.

En ce qui concerne les événements de ces derniers jours, la grève aurait démarré le lundi 16 janvier et entraîné l’intervention du représentant de l’État sierra-léonais dans la région, le Resident Minister South, qui a demandé aux employés de reprendre le travail.

Habitants molestés et villages désertés

Lundi 21 janvier, des policiers et militaires ont débarqué dans plusieurs villages, certains se déplaçant dans un véhicule 4×4 de Socfin en compagnie de deux employés de la société, selon un communiqué diffusé par des ONG locales et européennes. Un journaliste de la BBC, qui s’est rendu sur place les jours suivants, a décrit des villages désertés par leurs habitants qui ont fui dans les forêts et villages voisins. Il a rapporté les témoignages de villageois frappés par les forces de l’ordre ayant également tenté de leur extorquer de l’argent. Quinze personnes ont été arrêtées, dont un député indépendant, Shiaka Sama, qui a néanmoins été libérés mardi, tandis que les autres restaient emprisonnés.

Selon une délégation de défenseurs des droits humains qui s’est également rendue sur place, quelque 2 500 personnes sont réfugiées dans des localités voisines. Dans un compte rendu de leur mission portant sur les violences survenues entre le 16 et le 25 janvier, ils affirment que «des membres présumés de la sécurité d’État» sont intervenues pour «protéger» la SAC.

Dix-sept ONG, dont Amnesty International et FIAN Belgique, ont en outre exprimé par communiqué leur préoccupation quant à l’usage «excessif» de la force par la police et l’armée à Sahn Malen. Un collectif d’organisations civiles luxembourgeoises a également réagi à ces événements.

Pour leur part, les autorités sierra-léonaises mettent ces violences sur le compte de rivalités politiques locales mais surtout sur celui de l’interdiction des rites initiatiques pratiqués par la société secrète traditionnelle Poro pour préparer filles et garçons à entrer dans l’âge adulte.

Cette dernière explication est également avancée par Socfin dans un communiqué diffusé uniquement au Sierra Leone lundi, faisant état de «gangs de jeunes» qui auraient attaqué des locaux de Socfin et les forces de l’ordre, dont un membre aurait été blessé. Joint plusieurs fois hier par divers canaux, Socfin n’a pas donné suite aux questions sur ces événements et les accusations précises formulées à son égard.

(Fabien Grasser)

22 février 2019

Autriche : ce demi-jour férié qui fait râler

Un pays qui instaure un demi-jour férié supplémentaire pour tous les salariés et suscite le mécontentement général ? Ça se passe en Autriche où la décision de faire du vendredi précédant le week-end de Pâques une journée à moitié chômée fait l'unanimité contre elle. 

vienneLe gouvernement autrichien pensait avoir trouvé un compromis acceptable pour se conformer à une récente décision de justice européenne le contraignant à réviser le régime du vendredi saint dans les entreprises : la journée de travail s'arrêtera désormais à 14h00, a décidé la coalition entre conservateurs et extrême-droite. 
Mais mercredi, au lendemain de l'annonce qui faisait les titres de la presse nationale, les critiques pleuvaient sur cette nouvelle organisation valable dès le 19 avril prochain. 
Les membres des Eglises évangéliques, qui jusqu'ici bénéficiaient de toute la journée fériée, jugent injuste la solution présentée ; le patronat la juge trop coûteuse tandis que les syndicats estiment que le gouvernement "se moque" des salariés. 
"Un jour férié qui commence à 14h00 un vendredi où de toute façon beaucoup de salariés finissent de travailler à la mi-journée est ridicule", a réagi Bernhard Achitz, membre du bureau de la Confédération autrichienne des syndicats (ÖGB). 
La journée de travail commençant généralement tôt en Autriche, beaucoup de salariés ont l'essentiel de leurs heures quotidiennes derrière eux lorsque sonne 14h00. A cela s'ajoute l'usage dans de nombreuses entreprises autrichiennes de terminer la semaine le vendredi en début d'après-midi. 
"Les commerces pourront-ils rester ouverts durant la demi-journée fériée ?", s'interrogeait le quotidien Die Presse, alors que le régime d'ouverture des magasins est étroitement encadré en Autriche. 
Les réseaux sociaux ont relayé les critiques sur un mode plus léger, certains ironisant sur un "vendredi à moitié saint", d'autres imaginant Jésus "mort de rire" devant le compromis trouvé. Le vendredi saint précédant le dimanche de Pâques marque pour les chrétiens le jour de la crucifixion et de la mort du Christ. 
Dans une décision rendue fin janvier, la Cour de justice de l'UE (CJUE) avait qualifié de discriminatoire la législation autrichienne prévalant jusqu'ici et réservant aux seuls membres de certaines églises chrétiennes l'octroi d'un jour férié à l'occasion du vendredi saint. Ce régime spécial ne bénéficiait qu'aux Eglises protestantes des confessions d'Augsbourg et helvétique, Eglise vieille-catholique et Eglise évangélique méthodiste.

20 février 2019

Une maison nazie en toute impunité !

Keerbergen (Belgique) : toujours plus ostensible !

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Des aigles de la Wehrmacht. Les lettres "SS" visibles depuis la voie publique. "Mijn Kamp", traduction en néerlandais de "Mein Kampf" ("Mon combat" titre du livre d'Hitler) écrit sur la cheminée ainsi qu'une croix gammée. Sur la Varensweg, à Keerbergen dans le Brabant flamand, une maison affiche très clairement les orientations idéologiques de son propriétaire.

L'existence de cette "maison nazie" a été rendue publique en 2014 par le journal "La Capitale". Cinq ans après, malgré un procès-verbal dressé par la police locale pour apologie du régime national-socialiste, la décoration de cette demeure en briques rouges n'a toujours pas changé.

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Pire, comme a pu la constater la RTBF sur place, des éléments rappelant le régime allemand entre 1933 et 1945 ont été rajoutés. Toujours plus ostensibles! Comme ce totem effectuant le salut hitlérien à l'entrée, une étoile jaune comme celle que les Juifs devaient porter pendant l'occupation, d'autres croix gammées noires sur fond blanc et rouge pendues en hauteur sur les arbres du jardin...

Sur la voie latérale, on peut lire "Het adelaarnest", le nid d'aigle en français, la résidence alpine d'Adolf Hitler. Cette maison ne passe absolument pas inaperçue. Le propriétaire, Georges Boeckstaens, 76 ans, ancien caporal de l'armée, ne cache pas son admiration pour le Führer.

Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l'antisémitisme (LBCA), ne comprend pas l'impunité dont jouit Georges Boeckstaens. "Je suis très choqué que ces inscriptions soient là depuis autant d'années", soupire-t-il. "Malgré la médiatisation, on se rend compte que d'une part, ce propriétaire a pu constater qu'il y avait une totale impunité le concernant. Ensuite, depuis, la personne a rajouté des symboles. C'était déjà très choquant en 2014. Ça l'est encore plus en 2019. Nous attendons de la justice qu'elle applique la loi notamment celle contre le négationnisme et la promotion du régime nazi. Cette maison symbolise le Troisième Reich. Nous demandons que ces signes soient retirés de la façade et que le propriétaire soit tenu responsable de ses actes et qu'il encourt les peines prévues par la loi.

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16 février 2019

Côte d'Ivoire : de quoi se mêle Sarkozy ?

Henri Konan Bédié, ex-président de Côte d'Ivoire, aurait refusé de recevoir Sarkozy.

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Nicolas Sarkozy était annoncé à Daoukro en Côte d'Ivoire pour mener une médiation auprès d'Henri Konan Bédié, l'ancien président, afin de maintenir le contact avec Alassane Ouattara, président en exercice. Mais le président du PDCI aurait refusé de recevoir l'ex-président français lors de son séjour privé en Côte d'Ivoire, fin janvier. On a bien compris, le mandat présidentiel de Ouattara arrive à terme et Henri Konan Bédié risque d'être un sérieux concurrent pour le sortant qui, théoriquement selon la constitution ivoirienne, ne pourra pas se représenter. Mais c'est connu qu'en Afrique, une constitution c'est fait pour être contourné.

Le divorce est bel et bien consommé entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Et toutes les tentatives du président ivoirien pour ramener son ancien allié à la table de discussion sont jusque-là restées inopérantes.

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Le joker dont disposait le chef de l'Etat était l'intervention de son ami Nicolas Sarkozy auprès du président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) afin de le convaincre de revenir dans la majorité présidentielle.

Aussi, apprenons-nous que l'ancien locataire de l'Elysée était bel et bien à Abidjan, le 30 janvier dernier, pour un séjour privé. Quoi de plus normal de rencontrer un ami dont l'épouse, française, est une des généreuses donatrices du parti LR ? Alors, il a certes eu un tête-à-tête avec le Président Alassane Ouattara, dont rien n'a filtré.

Cependant, l'un des actionnaires du groupe hôtelier Accor voulait profiter de sa présence en terre ivoirienne pour rencontrer Henri Konan Bédié. Beau prétexte, mais ce dernier n'est pas dupe et lui a opposé une fin de non-recevoir. L'ancien président français est donc retourné en France sans avoir fait ce détour annoncé par Daoukro.

C'est dire que le leader du vieux parti semble totalement inflexible. La plupart des missions secrètes pour tenter une médiation entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara semblent avoir échoué. Le "Sphinx de Daoukro" s'est d'ailleurs engagé dans la formation d'une nouvelle plateforme de l'opposition.

Mais la question reste posée : de quel droit Sarkozy se mêle-t-il des affaires ivoiriennes ? Surtout que le prochain retour au pays de l'ex-président Gbagbo, chassé par la France de Sarkozy, innocenté par la CPI de La Haye, va encore compliquer la donne pour les élections de 2020 dans ce pays.

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