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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
6 février 2023

Saint-Hippolyte : les anciennes mines d’uranium

Exploitée dans les années 1950, la mine d’uranium du Teufelsloch, à Saint-Hippolyte, présente aujourd’hui le visage d’une paisible clairière, où ne figure aucune information pour le public. Les élus s’en inquiètent même si, assure-t-on, la radioactivité ne présenterait pas de risque.

uraniumÀ l’ombre du Haut-Koenigs-bourg, sur les hauteurs de Saint-Hippolyte, rien n’indique que, dans cette clairière en dévers, furent extraites 4 000 tonnes de minerais uranifères. Le puits d’une centaine de mètres de profondeur, desservant quatre galeries en croix, a été recouvert lors de travaux deréhabilitation du site, en 1994. Un panneau en bois patiné par la neige et la pluie indique succinctement : « Cogema, site minier du Teufelsloch ».
« Saint-Hippolyte est l’un des plus petits sites d’extraction d’uranium français. Mais il y a une grosse chape de plomb qui pèse sur cette histoire », estime le maire du village, Claude Huber. Il y a bien un dossier qui repose dans les tiroirs municipaux, essentiellement des coupures de journaux, dont les plus anciennes datent des années 1950, et où l’on parlait de la construction d’une unité industrielle d’extraction sur les terres de Saint-Hippolyte.
Les anciens disent volontiers que tout le secteur est « naturellement » radioactif et l’« a toujours été ». Claude Huber est tout de même inquiet : il dit ne pas être informé du résultat des mesures menées sur le site depuis son réaménagement, sous maîtrise d’ouvrage de la Cogema (aujourd’hui Areva). « Le doute s’est installé, car nous n’avons pas de données chiffrées », confirmant effectivement la non-dangerosité du site.

« Le seul danger de cette mine, c’est l’oubli »

Pour Jean-Marie Brom, directeur de recherche au CNRS, « le niveau de radioactivité est probablement faible. Et, comme il n’y a aucune vie permanente sur le site, il n’y a pas de danger. » Le porte-parole du réseau "Sortir du nucléaire" précise que la teneur en uranium du minerai serait « faible » : de l’ordre de « 0,14 % ».
Et l’eau consommée par les villageois de Saint-Hippolyte, Rodern et Orschwiller (regroupées au sein d’un même syndicat d’eau) ne représente-elle pas, à long terme, un danger ? « A priori, il n’y a pas decaptage de sources dans le secteur », croit savoir Jean-Marie Brom. Ce que confirme le maire de Saint-Hippolyte, Claude Huber : « Il n’y a pas d’eau qui provient du secteur du Teufelsloch. »
Du côté d’Areva, à la direction des réaménagements des sites miniers, on affirme, par la voix de Laurent Blaszczyk, qu’« il n’y a pas de points d’émergence d’eau sur le site. Sous 0,74 becquerel par litre, nous ne sommes pas obligés de doter un site minier d’une station de traitement. Les mesures faites dans le ruisseau et la nappe, en amont et en aval du bassin versant, sur une surface 190 ha, ne dépassent pas le seuil autorisé : entre 1991 et 1994, on a mesuré en moyenne 0,03 becquerel par litre. »
Claude Huber demande toutefois que l’histoire industrielle du site fasse l’objet d’une information au public, même si les 100 ha sont à présent la propriété d’un chasseur français installé en Suisse, à l’exception d’une prairie d’un hectare demeurant propriété d’Areva. Jean-Marie Brom, lui, prévient : " Le seul danger de cette mine, c’est l’oubli." (selon "Réseau pour sortir du nucléaire")

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