Extrait du blog : "Pour une autre voie, Stosswihr"
La création des nouvelles grandes Régions métropolitaines il y a quelques années, sous la présidence de François HOLLANDE, et de la Collectivité Européenne d'Alsace, plus récente, qui regroupe les anciens Départements du Haut-Rhin et du Bas Rhin ne sont pas encore digérées, voilà que Frédéric BIERRY, Président de la Collectivité Europénne d'ALSACE, veut consulter les alsaciens sur le retrait de la Collectivité Européenne d'Alsace de la Grande Région EST, afin de redevenir une Région à part entière. Vous me suivez encore ? C'est illisible et incompréhensible pour la plupart des alsaciens !
Dans une période aussi anxiogène, avec la crise du COVID, la crise de l'Hôpital, de la justice, de la police, les problèmes sociaux, sociétaux, économiques et financiers, le pouvoir d'achat, etc...., je ne pense pas que Frédéric BIERRY, ait choisi le meilleur moment pour consulter les Alsaciens sur la sortie de l'Alsace de la Région Grand Est. Si le sujet n'est pas neutre, il mérite d'abord d'être expliqué avec les mots que tout le monde comprend et avec beaucoup de pédagogie, afin que chaque alsacien puisse s'exprimer en connaissance de cause. Au préalable il est évidemment nécessaire d'évaluer les aspects positifs et négatifs de la réforme des Régions pour le Grand Est, conduite il y a quelques années, sous François HOLLANDE,
Frédéric BIERRY sait mieux que quiconque que le sentiment d'appartenance à l'ALSACE est très fort chez une grande majorité d'Alsaciens, j'en fait partie, comme beaucoup d'autres. Je crains qu'il ne joue sur ce seul paramètre pour obtenir une réponse favorable à sa consultation. Si tel était le cas, cela serait largement insuffissant pour initier une nouvelle réforme territoriale.
Lorsque la Grande Région EST a été créée, les initiateurs de la fusion des Régions nous expliquaient notamment que cette réforme serait génératrice d'économies financières ! Résultat, selon un rapport de la Cour des Comptes, dans la plupart des nouvelles Régions, une hausse des dépenses de fonctionnement ! Pour le Grand Est par exemple, les frais de personnel ont augmenté sous l'impulsion de nos élus régionaux, incapables de trouver le juste équilibre entre les dispositions salariales anciennes des trois Régions fusionnées. L'argent du contribuable devient alors la facile variable d'ajustement. Le choix de nos élus a été d'aligner toutes les rémunérations et autres avantages, sur ceux de la Région la plus généreuse, sans aucune considération pour la saine gestion des deniers publics. C'est facile, personne n'est faché, même pas l'électeur, et le contribuable, qui souvent ne sont pas informés, ou sons distants de ces considérations politiques. Et pour cause ! Là s'applique magnifiquement le dicton : les promesses n'engagent que ceux qui les croient ! CONFUCIUS ne disait-il pas : "Examines si ce que tu promets est juste et possible, car la promesse est une dette"
Et aujourd'hui Frédéric BIERRY nous explique que le retour à l'ancienne Région ALSACE est susceptible de permettre la réduction des frais de fonctionnement. Si je reprends l'exemple des frais de personnel, il serait très étonnant que les fonctionnaires territoriaux alsaciens, augmentés pour la plupart à travers la fusion des trois Régions, acceptent de revenir à leur statut initial ? Décidément, pour le commun des mortels, ce n'est pas demain la veille, qu'il risque de se réconcilier avec la politique et les élections, avec de telles incongruités et incohérences. Il y a vraiment urgence, Mesdames et Messieurs les femmes et hommes politiques, de changer de modèle afin que le peuple retrouve des raisons d'espérer. La politique, il est important de le rappeler est un terme noble, qui tire son origine du nom grec "polikos", savoir la vie de la cité.
Frédéric BIERRY, qui déplore par ailleurs, à juste titre la crise de la démocratie, la défiance et le désintérêt du peuple pour les élections pense t-il réellement que rendre son autonomie administrative à l'ALSACE suffira à atténuer la défiance du peuple envers ses représentants élus. Le mal est profond. Les dernières déclarations de Valérie PECRESSE qui veut ressortir de la cave le "karcher" de Nicolas SARKOZY, tout neuf puisqu'il n'a jamais servi, du Président MACRON qui a beaucoup envie d'emmerder les non vaccinés, les vacances du Ministre de l'Education Nationale à IBIZA, alors que le monde de l'enseignement est en pleine souffrance face à la crise du COVID, sont autant d'ingrédients qui minent la confiance du peuple en ses représentants. Encore aujourd'hui, les DNA relatent la nouvelle condamnation à la prison ferme de Claude GUEANT, ancien secrétaire général de l'Elysée sous Nicolas SARKOZY, et ancien Ministre de l'Intérieur ! Que d'affronts infligés à la démocratie et à la République !
Si ALSACE institutionnelle il doit y avoir un jour, c'est dans le cadre d'une réorganisation territoriale de la République , dont l'initiative appartient au seul Parlement, et non pas au Président de la Collectvité Européenne d'Alsace. Pourquoi cet empressement, de surcroît en pleine campagne électorale pour la présidentielle, où les enjeux sont autrement plus importants que la seule autonomie administrative de l'ALSACE ?
De moins en moins lisible, et incubateur de nouvelles désillusions pour le peuple !
Peut, et doit mieux faire !
Jean Paul OSTERMANN